NOUVELLES DIVERSES.
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FRANCE.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 9 mai. Présidence de M. Dubus.
La séance est ouverte deux heures un quart par
ta lecture du procès-verbal de la séance de samedi
et par l'analyse des pétitions.
M. Zoude, au nom de la commission des pétitions,
présente un rapport sur la pétition du sieur Alieri-
rode, qui se plaint de ce que son remplaçant ayant
été renvoyé pour infirmités, on l'a obligé réjoipdre,
le corps ou mettre un autre remplaçant. La com
mission propose le renvoi M. le ministre de la
guerre avec demande d'explications.
Les conclusions de la commission sont adoptées.
L'ordre du jour appelle la discussion relative au
vole définitif du projet de loi sur les distilleries.
La chambre adopte définitivement un amende
ment introduit dans le 5 de l'art. 1". La chambre
passe l'amendement introduit dans l'article 2 qui
consiste substituer au droit de t fr., sans centimes
additionnels proposé par le gouvernement, le droit
de 80 centimes en principal.
M. le ministre des finances demande que la cham
bre revienne sur sa décision première et fixe le droit
un franc sans centimes additionnels. Cette pro
position après une courte discussion est adoptée par
44 voix contre 27.
L'amendement présenté au premier vote par
M. Delacoste et qui tend-à élever 75 p. c. la réduc
tion du droit pour le chômage du dimanche, est mis
aux voix et adopté par 5o voix contre 17.
L'art. 2 est définitivement adopté avec ses modi
fications. L'art. 3 est adopté avec la rédaction primi
tive du projet du gouvernement.
M. Coghen demande que la discussion soit rou
verte sur l'art. 8.
La discussion est continuée demain.
La séance est levée 5 heures. Demain 2
heures séance publique.
La cour d'appel de Liège, chambre des appels
correctionnels, a décidé, par son arrêt du fi mai
courantune question fort importante pour
l'usage du droit de chasse, au chien courant.
Confirmant un jugement du tribunal de Naruur,
la courconformément la plaidoirie de Me
Cornesseplaidant pour la partie civile, et
malgré les efforts de Me Brocal avocat du bar
reau de Namur, a jugé qu'il y a fait et délit dé
chasse dans l'acte d'un chasseur quiposté en
dehors d'un terrain sur lequel il n'a pas le droit
de chasser, fait poursuivre sur ce terrain le
gibier que ses chiens doivent lui amener ou lui
ramener.
Eu présence de celte jurisprudence, la chasse
au chien courant devient fort difficile.
L'ancien roi de Hollande est hors de dan
ger mais les médecins lui ont prescrit l'air du
pays natal et cette ordonnance de la faculté a
causé un vif ennui la cour de.La Haye.
Noos avons parlé d'un enfant qui a été
dévoré par des rats, dans un village d'Alle
magne. La Gazelle de Cologne nous transmet
les détails suivants sur cet horrible événement
v-- Brcslau, 24 avril.
Uii tragique événement, qui s'est passé au
village de Breiersdorf près de Lignitz, a produit
„,ici une-impression'et excité la compassion gé
nérale. Un petit garçon de* 13 ans avait volé de
Lavoine dans une cour; sur l'ordre du bailli,
homme dur et sévère, il fût enfermé dans une
cave pour toute une nuit. A dix heures du soir,
le garde de nuit entend crier de toutes ses
forces Au nom de Dieu, faites-moi sortir, ils
me dévorent. Le garde de nuit se rend près
du bailli qui lui dit Laissez-le crieril ne
veut que sortir. L'enfant continue de crier
de la même manière, le garde de nuit se rend
deux fois encore auprès du bailli qui reste im
pitoyable. Vers minuit, le bruit cessa. Le len
demain on trouva l'enfant mort. La jambe était'
toute dévorée, la figuré horriblement mutilée,
etc. La cave dans laquelle'on avait enfermé ce
malheureux n'avait pas été ouverte depuis 25
ans; les rats s'y étaient multipliés et avaient
fait'sùbir au pauvre enfant celte mort lente et
cruelle. Une instruction se poursuit contre le
bailli qui a été conduit la maison d arrêl de
Janer. -
2 Des messageries avec des relais établis dans
le désert existent maintenant entre le Caire et
Suez. La traversée de la terre ferme d'Egypte
s'exécute en 18 heures au lieu de trois jours
qu'elle exigeait dos de chameau.
Il n'est pas vrai d'ailleurs que le vice-roi ait
accordé aucun monopole aux Anglais pour la
traversée de l'Isthme. Les messageries nouvelles
sont françaises, et le gouvernement français,
qui a des consuls Gedda, Massouah et Suez,
vient aussi d'acquérir une partie de territoire
sur le littoral de l'Abyssinie.
EXTÉRIEUR.
On parlait beaucoup hier, dans la salle des
conférences et la boursed'arrestations qui
auraient été effectuées dans la soirée d hier et
ce malin, et qui se rattacheraient, disait-on
un complot dont le but n'est pas bien désigné.
Les individus arrêtés sont, ajoutait-on, au
nombre de vingt. Parmi eux se trouverait un
des'prévenus acquittés dans lé procès de Qué-
nisset.
Cette nouvellé ma produit aucune sensation
notable sur les fonds publics.
Le Commerce publie l'article suivant
Le mouvement électoral commence se
faire sentir assez vivement dans le Midi. Des
lettres de Toulouse, arrivées ce •matin, annon
cent que les fautes, du gouvernement ont porté
leurs fruits dans cette cité. Elles nous appren
nent que les élections de MM. Joly, de Villèlè
et de Genoude ont des chances presque certaines
de succès.
On parle beaucoup dans le quartier de la
place Maubert'd'une substitution d'enfant qui
présente des circonstances fort graVes. M"* N.-
ayant perdu son mari, se fit p'ass'er pour enceinte
dans, le but de s'assurer la succession qu'elle
aurait été obligée autrement de restituer la
famille du défunt. Elle s'entendit avëç une autre
femme dont l'enfant déjà inscrit sur les régistres
dé l'état civil le fut une deuxième fois comme
enfant de Mme N...
- Le Journal des Débats revient encore
aujourd'hui sur la polémique soulevée par le
discours de l'arçhévêque de Paris. Après avoir
parlé de certaines feuilles d'opposition radicale,
il ajoute
Mais les ultrà-catholiques, nous le deman
dons, est-ce pour eux par hasard, que .la révo
lution de juillet a été faite Est-ce. pour
satisfaire leurs rancunes v pour donner gain
de cause leur intolérance*, qu'on a relevé le
trône sur les débris de trois générations de rois?
Nous n'hésitons pas le dire: si la révolution
de juillet a été faite contre quelqu'un c'est
contre les faux dévols contre les fanatiques
imbéciles ou furieux qui avaient contribué
égarer la restauration, et qui avaient béni par
avance l'entreprise insensée qui l'a perdue. Que
les ultrà-catholiques ne viennent donc rien
demander la révolution de juillet; qu'ils ne
réclament pas, comme ils le font avec tant
d'insolence, l'exécution de ses promesses. Elle
ne leur a rien promis. Elle a été faite cause
d'eux, mais malgré eux et contre eux
«Aussi nous comprenons que, prenant un
masque de conservateur, les faux dévots veuil
lent tout détruire sous prétexte de tout défendre;
qu'ils veuillent perdre la révolution de juillet
sous prétexte de la sauver. Et c'est pour cela
pression d'une main brûlante n'avait profané la sienne dans ces danses
que mène la volupté.
Régiuald et Marie, ces deux organisations riches de la même
harmonie, de la même distinction de penchants, devaient évidem
ment chercher se rapprocher.
Le jeune docteur fréquenta avec une remarquable assiduité la
maison de l'agent de ohange, et bientôt le bruit se répandit dans le
monde que M. Wailly allait épouser Me,le Soliguy.
Ce bruit ne meutait pas; mais uue indisposition de Marie, bien
qu'elle présentât peu de gravité, retardait le moment de cette union.
Une nuit on vint heurter violemment la porte du jeune docteur
pour le prier de se rendre l'iustant chez M. Suligny. Marie avait
éprouvé un redoublement de lièvre.
Régiuald s'habilla précipitamment et suivit le domestique.
Lorsqu'il arriva, la jeune ûlle était beaucoup plus calme elle tendit
la main au docteur, et lui dit de sa voix mélodieuse
Pardon, mon ami, pardon d'avoir interrompu votre sommeil,
mais je me sentais si mal que je croyais mourir, et je n'aurais pas
voulu quitter ce monde, sans vous revoir une fois encore. Régiuald,
ajouta-t-elle, en serrant doucement la main du jeune homme, vous
savez combien vous m'êtes cher, pardonnez-moi donc en faveur du
sentiment qui nous lie.
Et lui trop heureux, mille fois, ne répondit que par des paroles
entrecoupées et eu couvrant de baisers et de larmes la main aban
donnée dans les siennes. Wailly quittait sa fiancée, après lui avoir
prodigué les plus tendres soins, lorsqu'en traversant la pièce atte
nante, dont la porte était restée ouverte, il aperçut, couchée sur un
fauteuil, la sœur, qui la prière de Marie, habitait depuis quelques
jours la maison de M. Soligny, et passait les nuits dans l'apparte
ment de la jeune fille.
Il s'avança vers elle et lui dit d'une voix suppliante
Ma sœur j'ai trouvé Pétat de mademoiselle Soligny plus alar
mant, cette nuit- donnez-lui tous vos soins je vous en prie, veillez
sur elle.
La sœur ne répondit pas.
Ne m'avez-vous pas compris, ma sœur reprit doucement
Régiuald.
Point de réponse encore.
Étonné, le jeune homme qui la croyait endormie, s'empara de son
bras, lui toucha machinalement le pouls, et n'y trouva que des
battements presqu'insaisissables. 11 s aperçut alors qu'elle était éva
nouie, et sonna les domestiques qui accoururent avec des bougies.
Gomment vous dépeindre la stupéfaction, la douleur de Réginald,
lorsqu'il reconnut Thérèse, dans la garde-malades de celle qui de
vait devenir sa femme.
Quand la sœur eut reprisses sens, elle jeta autour d'elle ses regards
effarés, et dit d'une voix déchirante
Oh! que ne m'a-t on laissé mourir ici?
D un geste, Réginald éloigua les domestiques.
Lorsqu'il se trouva seul avec Thérèse il lui dit
Que vous est-il arrivé, ma bonne Thérèse, et que signifient les
paroles que vous venez de prononcer tout-à-l'heure Parlez, achevez
de dissiper le&-doules que cette circonstance vient d'éveiller en moi.
Sœur Thérèse jeta sur Réginald un de ces lougs regards qui sem
blent vouloir pénétrer jusqu'au foud de l'âme, et exprimer toutes les
angoisses que l'on n'ose avouer.
11 n'y a aucun mystère dans tout ceci, dit-elle enfin, d'une
voix qu'elle s'efforçait de rendre calme et froide; les veilles, les
fatigues, les émotions auxquelles nos devoirs nous exposent, toutes
ces choses auxquelles je ne suis pas encore parvenue m'habituer
entièrement, voilà les seules causes de ce moment de faiblesse.
J espère, ajouta-t-elle avec fermeté, que vos doutes sont dissipés
maintenant.
Thérèse n'ignorait pas que Réginakl avait l ame noble et qu'il
aurait fait par reconnaissance, ce qu'elle ne voulait devoir qu'à
l'amour. A Ainsi, par ce mensonge sublime elle donna son consen
tement un mariage qui devait, la vérité, la rendre jamais
malheureuse, mais qui devait aussi assurer le bonheur et la fortune
de Réginald.
Celui-ci n'aimait Thérèse que de la plus vive amitié jamais il
n'avait pensé qu elle pourrait devenir sa femme, mais il la respectait
un dégré si élevé, que la séduction ne lui paraissait pas même
possible envers cette sainte fille.
Après le départ de Wailly, sœur Thérèse alla s'asseoir auprès du
lit de Marie, et lui dit en la regardant avec émotion
Hâtez-vous de vous rétablir, mademoiselle; le plusbeau jour de
ma vie, sera celui où je vous nommerai madame Wailly car je puis
vous le dire, dans la conviction de mon cœur, vous serez heureuse
il est digne de vous.
Oh! je le crois, répondit Marie, dont les yeux s'animèrent du
plus doux éclat; Réginald est l homme le plus noble, le plus géné
reux que j'aie connu, et je ne crains pas de vous l'avouer, ma sœur,
je l'aime autant que j'en suis aimée.
Une larme brilla dans les yeux de Thérèse, mais la pauvre fille la
retint, et cette larme retomba brûlante sur son cœur brisé.
Elle continua servir ainsi Réginald, de tout son pouvoir, auprès
de Marie et de son père. Elle leur parlait tantôt de l'humanité per
sévérante du jeune docteur envers les pauvres malades; tantôt de
l'adresse merveilleuse avec laquelle il mettait exécution les opéra
tions les plus difficiles, et jamais un mot de ce qui aurait pu dévoiler
le passé de Réginald, ne s'échappa de ses lèvres.
Elle veillait sur lui avec toute la tendresse attentive de la meil
leure des mères.
V.
Peu de temps après le jour où sœur Thérèse avait quitté l'hôtel
de M. Soligny, elle reçut l'invitation d'assister la bénédiction
1. Il est peut être nécessaire de dire ici que ces sœurs vivent en
communauté, saus être cependant religieuses professes.