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NOUVELLES DIVERSES.
fêle était telle,"q,ue la circulation était presque
impossible. Ge qui contribue surtout gêner
les promeneurs, c'est l'emplacement choisi pour
le pavillon destiné la musique. Un grand
nombre de dilettanti se groupent autour de
l'orchestre. Le centre du jardin se trouve ob
strué par une foule immobile et presque tous
les grands chemins qui y aboutissent, n'offrent
~>}us d'issue si l'on avait placé le pavillon sur
a hauteur l'est du jardin nous croyons que
l'on eut évité cet inconvénient.
Toutes !es.fenêlres du Marché aux bois et de
la rue de Dixmude étaient ornées de spectateurs.
Le contentement et la joie brillaient sur presque
toutes les figures. Les hommes qui ont conçu
et exécuté le projet d'établir un jardin public
Ypres, doivent avoir été heureux de voir
combien leur œuvre était appréciée. On nous
fait espérer que la musique jouera au parc,
non-seufement le dimanche mais encore un
ou deux jours par semaine.
Il nous semble qu'il faudrait se hâter d'établir
au jardin le café que l'on a le projet de con
struire. Cet établissement ne pourra manquer
d'être fréquenté.
Il conviendrait aussi d'ouvrir une grande
porte d'entrée sur le Marché aux bois; la cir
culation dans le nouveau quartier du Palais de
justice deviendrait plus facile. Cette porte
pourrait être ouverte en face de la jpélouse qui
occupe le milieu du jardin. De cette manière
on pourrait peut-être retarder quelque temps
encore la construction dune grille en fer,
construction qui d'ailleurs sera aussi coûteuse
que belle.. w
La cour de cassation a remis 3 semaines
l'affaire des quatre condamnés politiques qui
devait être appelée aujourd hui.
Samedi, dans l'après-dîner, un malheur est
arrivé l'établissement de Tivoli, hors la porte
de Laeken.
L'artifice préparé pour la fête du lendemain,
jour de la Pentecôte, ainsi que celui qui devait
servir la fête d'aujourd'hui, comme il était
projeté, ont pris feu dans les ateliers qui ont
été détruits en peu d instants.
On dit que trois ouvriers ont été victimes de
cet accident deux seraient assez grièvement
blessés et le troisième serait mort.
On ignore quelle est la cause de ce sinistre.
Par jugement du tribunal de commerce
d'Arlon, en date du 10 courant, M. Auguste
Garnier, banquier et agent de la banque, a été
déclaré en faillite. 11 paraît dangereux,
Y Éclaireur. pour la Société Générale de confier
ses capitaux des individus qui se livrent des
opérations de banque.
On écrit de Dinant que, dans la matinée du
12 de ce mois, pendant les manœuvres, un
soldat de la compagnie de discipline, a donné
un coup debayonnelte dans le dos un ser
gent nommé Gérard, et lui a fait une blessure
de 4 centimètres environ de profondeur.
On écrit de Bruxelles, 16 mai
On voyait hier circuler en ville et aux boule- -
vards une diligence d'un nOajyeâœ. rhodèle
attelée de 4 chevaux, sortant'ides ateliers de
l'exploitation des messageries J>-B. Van Gend
et Ce. La beauté de cette voilure'et le confor
table que nous y avons remarqués, font hon
neur au chef d'ateliers de cette administration.
Un journal en langue flamande va paraître
incessamment Bruxelles. Cest le sixième
essai de ce genre qui a lieu en cette ville depuis
23 ans; nous avons eu la Gazette des Pays-Bas
en français et en hollandais, et sous le régime
français un journal flamand a été publié Paris
sous le nôm de Courrier van Parys.
Melchior Mathieu sera transféré demain
des Petits-Carmes la maison de force de Gand
pour y subir sa peine. Nous apprenons qu'il a
l'intènlion de fonder une demande de sursis
sur le délabrement de sa santé.
Les amendemens la loiCommunale' se
multiplient la chambre. Cela devient un
véritable Tohu Bohu au milieu duquel la
législature finira bientôt par ne plus se recon
naître, et il se pourrait fort bien qu'elle finisse
par ébrêcher la loi, sans peut-être en avoir
l'intention. [Belge.)
Les pères jésuites, établis Bruxelles,
viennent d'acquérir la partie de l'ex-couvent des
Ursulines attenant leur collège, dans le but
d'y faire construire une église. On assure qu'à
cette occasion, un riche propriétaire leur a fait
don de 50,000 fr.
L'Ami de l'Ordre se plaint de ce qu'on
répand dans les campagnes des bibles de Sacy
en français, 50 centimes la pièce.
- Une fête musicale au bénéfice des tristes
victimes de lïncendie qui vient de dévorer
Hambourg, s'organise Liège pour le 22 courant
et elle sera donnée au Casino.
On lit dans le Morning-Post
Les dépenses pour la seule nuit du bal de
la reine seront énormes. On dit qu'un noble
lord paiera seul pour 3,600 fr. de location de
diamans. Quelques dames de distinction dé
passeront ce chiffre. Le nombre des invités
s'élève 2.000; il sera impossible d'en admettre
un plus grand nombre cause du local. Lady
Peel a choisi le costume d'Isabelle, duchesse
de Milan. Le fils aîné de sir Bobert Peel por
tera un costume d'après Van Dyck. Les qua
drilles s'assembleront dans un salon part,
après ils iront présenter leurs hommages la
reine/ le chef en tête. Quand le cortège aura
défilé, les groupes se sépareront, et aussitôt les
quadrilles commenceront. Celui de la duchesse
de Cambridge sera le premier en mouvement
cause de son rang élevé. Plusieurs quadrilles
ayant des costumes et de la musique caracté
ristiquedanseront l'un après l'autre. Quand
dous les groupes auront dansé sous les yeux de
la-reine, elle se joindra un quadrille avec sa
suite.
On dit que le comte Chesterfield a déjà
dépensé 200,000 francs pour son costume.
Lord Pembroke a emprunté d'un bijoutier une
valeur en diamans de plus de 230,000 fr.
1 p. c. S. Exc. la comtesse de Saint-Aulaire
portera le costume de la marquise du Roure du
temps de Louis XIV. Le comte Antony Ester-
hasy sera un digne représentant d un comte en
renom, dans la quadrille de la duchesse de
Kent. Le comte de Nouailles figurera dans la
quadrille des croisades. Un autre jeune diplo
mate, M. de Vandeuil, paraîtra comme officier
de marine sous Louis XlV.
Le paquebot Guillaume Ier est enfin
arrivé le 12 au soir Amsterdam avec des nou
velles de Hambourg du 10 maisept heures
du soir. On s'était en effet rendu maître du
feu dans la soirée du dimanche, lorsqu'il eut
atteint les limites de la ville au nord-est, çt
grâce au calme de l'atmosphère.
Les pertes sont évaluées 100 millions de
marcs banco, c'est-à-dire plus de 180 millions
de francs.
La bourse a clé tenue le 9 dans un local du
Drebbahn.
La banque continue ses paiemens elle
avait dans ses caves 50 millions eu valeurs
métalliques.
Le Borsel Halle a paru le 9 au soir; il an
nonce que toute la partie de la ville qui ren
ferme les plus grands dépôts de marchandises
n'a pas souffert.
En Russie on guérit la rage chez les hommes
aumoyen d'une forte infusion de genêt,genista
tinctoria (vulgairement appelée herbe aux tein
turiers) qu'on fait boire au malade durant neuf
jours, pendant lesquels une érupti m de bou
tons lieu sous la langue mesure qu'ils
paraissent, on les perce puis on diminue
l'infusion jusqu'à ce qu'il ne paraisse plus de
boutons. Cela peut être car n'avail-on pas
cru bien longtemps que le ténia (ver solitaire)
ne pouvait être détruit, lorsqu'un Portugais,
avec un peu d'écorce de grenadier, a anéanti le
reptile et la croyance vulgaire.
pairie, les émeutes journalières, la misère, la baisse de la rente,
deux cent millions réalisables sous toutes les formes, votés de con
fiance, mais avec effroi, par les Chambres, tout augmentait le danger
de la situation. Les amis de Casimir Périer furent étonnés de voir
avec quelle ardeur il s'élança au poste qui lui était offert, avec quelle
suite d'idées il organisa autour de lui des travailleurs, des agens,
comme il se mit en quête d'écrivains et d'orateurs pour le soutenir,
quels efforts d'activité et d'amabilité il fit pour se concilier la cour
et la diplomatie étrangère. C'était une merveille que ce goût toutes
choses qui avait repris tout-à-coup un homme si accablé et si indo
lent. C'est que pour lui le moment était venu de combattre en faveur
de sa caste, et de se prononcer contre les prétentions des classes
inférieures auxquelles il n'avait pas encore osé s'opposer si ouverte
ment. Périer, qui n'avait jamais envisagé la société politique que
d'une façon mesquine, qui le monopole et toutes les entraves que
subissent les faibles avaient si bien profilé, ne comprenait pas, de
bonne foi, qu'on voulût des améliorations un système qui lui
semblait si bon. C'était en lui une religion, et comme toute religion
est une pensée brutale, en ce qu'elle n admet pas de discussion, il
jura haine et persécution tous les novateurs, quelque parti qu ils
appartinssent, et il tendit la main tout ce qu'il voulait con
server. On sait le reste. Les doctrinaires, petite congrégation
admirablement entendue et patiente, l'entourèrent, lui épargnèrent
la peine de faire ses rapports, ses discours et même d'y songer.
M. Tbiers, M. Guizot, M. "Vitet et d'autres travaillaient jour et nuit
pour Périer, lui préparaient tout, lui formulaient tout. On ne lui
laissait pas la moindre besogne faire; on eût même volontiers
signé pour lui. On ne lui demandait que de vouloir bien mettre sa
parole brève et mordante, ses trépignemens, ses coups de poing sur
la tribune, la disposition de ses souffleurs politiques, et le reste
devait aller bien! Ce fut un véritable règue que les six premiers
mois de ce ministère, car le ministre ne gouvernait pas, vu qu'il ne
faisait rien, et c'est là véritablement régner. Il se bornait traiter
avec la diplomatie étrangère, qui, non moins fine que la doctrine,
et sentant tout le prix de cette volonté furieuse et aveugle, le cares
sait et le flattait avec une grâce qui le séduisait d'autant plus qu'il
rapportait tout sou mérite et la grandeur de ses vues. Et com
ment eût-il pu ne pas y <?roirc Tout s'était subitement discipliné
sous sa main. Dès le matin, ses collègues et le président de la
Chambre attendaient son loisir dans son salon la Chambre composée
de députés neufs et qu'on redoutait fort, s'était tout-à-coup appri
voisée, grâce l'activité sans égale de M. Tbiers, de M. Guizot et de
leurs amis. On voyait la majorité manœuvrer sous l'œil de Périer et
son geste avec une précision qui eût fait honneur de plus vieux
soldats la presse ministérielle, de son côté, écrasait chaque matin
lopposition par de virulentes sorties qui s'élaboraient chaque soir
dans le cabinet du ministre, l'aide de cinq ou six des plus fécondes
créatures de Mûl. de Villèle et Corbière, et la verdeur des feuilles
libérales lui faisait seule sentir qu'il n'était pas encore le maître
absolu. Aussi les noyait-il avec colère au fond du bain où il avait
coutume de les ljre.
Lcsforoes et le courage de Casimir Périer se soutinrent tant qu'il
fut ou il se crut le maître des affaires extérieures et de l'administra
tion. L'histoire de la correspondance diplomatique, cachée M.
LafTitte lorsqu'il était président du conseil, et portée directement au
roi par M. Sébastiani, l'avait rendu très-défiant. 11 avait l'œil ouvert
sur le château, et en conférant chaque jour avec les ambassadeurs
des principales puissances, eu envoyant sans cesse ses instructions
Londres par l'aîné de ses fils, ses dépêches Rome par l'autre; en
expédiant en Hollande et en Belqique M. de Glasson, son intime, il
se crut l'abri de toute surprise. Cependant, et en dépit de toutes
ces précautions, on se cachait du premier ministre, on avait des con
férences secrètes avec les ambassadeurs; M. Sébastiani servait de
couvert une correspondance avec le prince Talleyraud; sous son
cachet passaient des lettres autographes et non communiquées au
conseil, adressées aux souverains de la saiute-alliance. Pour l'inté
rieur, c'était M. de Montalivet qui se chargeait de semblables com
plaisances; une foule de fonctionnaires et d'agens d'une police autre
que celle du ministère agissaient par des ordres directs, et rendaient
compte de leurs opérations l insu de Périer et de trois autres de
ses collègues; bref, on avait peine cessé un moment de suivre la
marche qui avait été adoptée depuis le commencement du nouveau
règne, et il y avait au moins autant d'activité dans le cabinet des
Tuileries que dans les bureaux de la présidence et du dicastère de
police établi dans la rue de Grenelle.
La suite au prochain n°.)