EXTÉRIEUR.
Les pères jésuites, établis Bruxelles,
viennent d'acquérir la partie de l'ex-couvent
des Ursulines attenant leur çôllége dans le
but d y faire construire une église. On assure
qu'à celte occasion, un riche propriétaire leur
a fait don de 50,000 fr.
Un journal hollandais évalue 150 millions
de florins l'actif résultant du dernier bilan des
maisons réunies de la famille de Rolhchild. -
L'état de fortune de M. Aguado dressé par lui
peu de temps avant sa mort, montait 45 mil
lions, en estimant tous les immeubles au prix
d'achatet sans tenir compte de la plus value
que le temps et des améliorations successives
avaient pu leur donner. Aussi n'est-ce pas
80,000 fr. mais 800,000 fr. de rente que le cé
lèbre banquier laissa ses trois enfanssans le
douaire de Mme Aguado.
Un des faibles de M. Aguado était son titre
de marquis de Las Marismas. 11 ne signait ja
mais autrement, et un de ses anciens obligés
qui en lui demandant un service comme
M. Aguadoavait éprouvé un refus réclama
un mois après un service double au marquis
de Las Marismas. et reçut réponse et octroi
sa demande dans la journée même.
Le suicide de M. Garnier n'est point con
firmé. mais sa fuite et sa banqueroute ne sont
que trop réelles. MM. Debois et Tesch sont
nommés syndics de la faillite.
La Gazette des Postes de Francfort donné
beaucoup de détails sur le catastrophe dé
Hambourg
Les archives du sénat ont été sauvées. Les
intérêts de la cinquième compagnie des assu
rances Hambourg et ceux de I assurance de
Gotha sont le plus compromis dans le sinistre.
Par décret du sénat, le sénateur Hudswal-
cher a été revêtu, le 6 mai, des fonctions dic
tatoriales.
Toutes les grandes librairies sont devenues la
proie des flammes. Les journaux de Hambourg
ont paru de nouveau. La Société du Phénix
Londres, le Sun Frie-Office et la société d'as
surances de Gotha se trouvent le plus grave
ment compromises. Les sociétés dassurances
d'Aix la-Chapelle, Munich, LlberfieldetCologne
perdent aussi beaucoup. Toutes les villes'
d'Allemagne ouvrent l envie des souscriptions
pour venir au secours des incendiés. Francfort
a pris l initiative.
Les journaux de Hambourg du 9 mai,
annoncent que la Bourse de celte ville est
établie dans un local provisoire. On était par
faitement rassuré sur le sort ultérieur de la
ville.
Il y a eu en tout de brûlé environ 50
rues et 8 édifices publics en y comprenant 3
églises. Une chose remarquable, c'est qu'il y a
82 ans, juste au 5 mai, il y a encore eu un
grand incendie Hambourg dans lequel la tour
de Saint-Michel a été réduite en cendres.
[Gaz. d'État de Prusse.)
Tous les cadavres ont présenté celle par
ticularité. savoir, que leur mâchoire inférieure
était exactement carbonisée; la mâchoire supé
rieure avait beaucoup moins souffert, les dents
étaient, pour la plupart, brûlées seulement en
avant: l'émail était, en général, bien mieux
conservé que la racine.
La langue avait été un peu protégée par son
enveloppe fibreuse rétractée; par suite de cette
rétraction cet organe était réduit un petit
tubercule ramassé au fond de la bouche il était
complètement cuit l'intérieur.
Le cerveau était de tous les organes celui qui
avait perdu le moins de son humidité.
Le peu qu'on a retrouvé de la chair muscu
laire était en partie réduit en filaments minces
comme du chanvre et isolés par la disparition
du tissu cellulaire, en partie calciné et presque
méconnaissable.
On peutassurer que jamaisd'aussi affreuses
lésions n'avaient été produites si instantanément
et sur une aussi vaste échelle les incendies les
plus horribles, tous les bûchers de l'antiquité
et des temps modernes n'offrent pas d'exemple
analogue.
On écrit de Londres, 13 mai
Les journaux sont remplis de détails sur le
magnifique bal costumé d'hier soir. Le Mor-r
ning-rPost commence sa narration en disant que
jamais TAngleterce n'étala d'une manière plus-
splendide la suprématie qu'elle possède, dit-il,
en fait de beauté féminine, toutes les feuilles
décrivent longuement le riche costume de la
reine et celui îles principaux personnages de
cette solennité de cour,
La reine portait un manteau de brocard or et
argent avec des fleurs d'argent, les unes mates,
les autres brillantes; S. M. avait sur la tête une
légère couronne d'or ciselé et au front un seul
diamant de la valeur de 10,000 liv. sterl.,
brillant comme une étoile.
La reine, dit, Te Morning-Post. a excité l'ad
miration générale autant par les charmes de sa
personne que par les prestiges royaux au milieu
de cette pompe féerique.
lltAXCE.
Paris, 14 mai. La Chambre des Députés a
consommé hier un grand acte d intérêt national.
Elle adopté le projet de loi des chemins de
fer. Deux cent cinquante-cinq voix Tontaccueilli;
quatre-vingt-trois voix se sont prononcées con
tre. C est une majorité absolue de quatre-vingt-
six voix,et une majorité relative de cent-soixante-
douze, juste du double.
Rappelons en quelques mots les termes géné
raux de la loi. que peuvent avoir fait perdre de
vue les complications et la longueur d'une dis
cussion qui n'a pas duré moins de dix-sept jours.
La loi des chemins de fer de 1842 dote là
France d un réseau qui sillonnera son territoire,
delà capitale aux frontières, dans six principales
directions. La ligne du iNord va toucher la
Belgique et nous met en communication avec
l'Angleterre, plaçant quelques heures l'une
de l'autre les capitales des trois premiers Etats
constitutionnels de l'Europe, Paris, Londres et
Bruxelles. La ligne de Strasbourg, qui conti
nuera d'Ouest en Est, celle du Havre Paris, lie
au Rhin, l'Allemagne, notre littoral de l'Océan.
Le chemin de fer de la Méditerranée, qui, avec
la ligne de Belgique, complète la grande artère
du Nord au Sud, unit dans un même parcours Pa
ris, Lyon et Marseille, puis se bifurque vers son
centre, Dijon pour faire communiquer le Rhône
au Rhin, Lyon, Mulhouse et Strasbourg tout
le bassin de la Suisse, de Bade et du Rhin su
périeur. Enfin la double ligne de l'Océan, dont
un rayon rapproche du centre et de Paris notre
port de Bordeaux, pour de là aller toucher la
frontière d'Espagne, et dont l'autre rayon rat
tache aussi, bien qu'indirectement, Nantes par
Tours et Orléans la capitale du royaume.
Si Ton ajoute cet ensemble la ligne classée,
mais pour laquelle il n'a point été alloué de
crédit, de la Méditerranée l'Océan, soit de
Marseille Bordeaux, et le court tronçon d'Or
léans Bourges, tête de ligne du Centre, on a
tout le système. Il est évalué une étendue
totale d'environ 3,600 kilomètres (900 lieues)
et paraît devoir coûter, tant l'Etat qu'aux
compagnies un peu plus d'un milliard. La dé
pense d établissement se partage par parts peu
près égales entre l'Etat et l'industrie privée
l'État exécute les travaux de fondation et d'art;
les compagnies posent les rails et fournissent le
matériel les localités aident de leur concours
dans la proportion de un douzième environ de
la dépense. Cent vingt-six millions sont, par le
projet de loi, affectés dès cette année l'exécu
tion simultanée des travaux, somme qui. ajou
tée pareille dépense formant le contingent des
compagnies, permet d'établir 850 kilomètres
(environ 212 lieues de chemins de fer), c'est-à-
dire près du quart de tout le réseau projeté.
(Débats.)
Le négociant dé- Bordeaux qui a péri au
tnilieu de l ineëndie des Waggons portait dans
son portefeuille des lettres de change et des
valeurs pour Une somme d'environ &0,000
francs. Tout a été réduit en cendres.
Hier oh donnait dans la classede rhétorique
du collège Louis-le-Grand les places d'une com
position faite samedi dernier. Le jeune Dumont-
d'Urville., si douloureusement consumé sur le
chemin de fer de Versailles, a été nommé le
premier, au milieu des marques de l'affliction
de ses camarades.
On lit dans la Gazette de France:
Tout Paris parle d'un jeune homme de 20
ans quiau péril de sa viea arraché une
mort certaine des malheureux dévorés par les
flammes. Ce jeune homme a refusé de dire son
nom ceux qu'il venait de sauver. Nous pen
sons qu il n'avait le droit, et c'est pour leur
procurer le bonheur de le bénir que nous le
proclamons aujourd'hui. Notre bon et modeste
jeune homme est M. Aymond de Virieu, fils de
M. le vicomte dè Virieucolonel d'état-major
dé la garde royale.
Le ministre des finances vient de faire
distribuer aux chambres le tableau des pro
priétés immobilières de l'État. La valeur approxi
mative en capital de ces propriétés, est évaluée
un milliard 283 millions 441,698 fr. Les pro
priétés dépendant du ministère de la guerre
sont portées pour plus de 206 millions. Les
forêts de l'État sont évaluées 729,553,183.fr.
et les domaines 8 millions,
Une personne digne de foi cite un fait
dont elle a été témoin.' Un homme et une
femme qui se trouvaient dans un des premiers
waggons, sont parvenus s'échapper sans avoir
trop souffert, et sans savoir surtout comment
ils s'étaient sauvés d'un tel danger. Mais lorsqu'ils
ont pu se reconnaître, le père s'est aperçu,
avec un sentiment d horreur, qu'il tenait dans
chaque main les deux bras de son enfant qu'il
avait essayé de sauver, sans doute, et qui aura
été broyé sans qu'il s'en aperçût par la violence
du choc.
Sir Robert Peel a présenté le nouveau tarif
des douanes; il nous est impossible, sur les
renseignemens incomplets fournis par les jour
naux, d'apprécier l'ensemble de cette mesure.
Nous rappellerons seulement que l'honorable
barouet a réservé les questions qui intéressent
la France pour les régler par des négociations
c'est-à-dire que l'Angleterre entend profiler des
avantages que nous lui avons faits sur les fils et
les toiles de chanvre et de lin sans rien accorder
en retour nos vins et nos eaux-de-vie. Sir
Robert Peel nous a toutefois donné un gage de
son amitié en taxant la houille la sortie de
manière imposer notre industrie une sur
charge annuelle d'un million au moins. Les
anglais parlent tant qu'on veut de liberté du
commerce, mais quiconque se laisse prendre
leurs discours est assuré de faire un marché de
dupe.
On prétend que la négociation relative
l'abdication de don Carlos est plus avancée qu'on
ne le croit généralement et que sans l'opposition
formelle et incessante de la duchesse de Beira,
épouse du prétendant, il y aurait déjà consenti
aux conditions qui lui sont proposées par le
cabinet des Tuileries et garanties par les cabinets
du Nord. Là première de ces conditions est
comme on sait le mariage du prince des Asturies
son fils aîné avec la reine Isabelle IL Cependant
le cabinet de Londres ne se montre pas très-
favorable celte alliance et il appuie de tous
ses efforts la résistance avec laquelle Espartero
et la nation Espagnole sont disposés recevoir
la première proposition officielle qui leur sera
faite d'une pareille alliance matrimoniale.
On parle aussi du peu de sympathie de Ma-
rie-Chrisline pour le mariage de sa fille avec le
prince des Asturies. Mais un auguste personnage
est en négociation avec la reine pour obtenir son
consentement.