FERMES
DIX HECTARES DE BOIS,
TROIS BELLES
FRANCE.
ANGLETERRE.
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heureuse cité. Les habitants commencent
se reconnaître parmi les ruines. La population,
qui a été privée de ses foyers par l'incendieet
qui logeait dans les églises et autres bâtirrtents
publics, a été campée sous des-lentes autour
de la ville. On s'occupe activement enlever
les décombres pour retracer les rues, et on con
struit surtout dans le quartier du Junyfernthiey
des baraques en bois Cà et là cependant, on
aperçoit encore quelques flammes qui sortent
des ruines. Dans la rue Holzdamin, 127 maisons
ont été détruites par le feu deux seules ont
échappé comme par miracle.
La ville de Hambourg s'est imposé un deuil
de six semaines: aucune réjouissance publique
n'aura lieu pendant ce temps; la musique est
entièrement interdite.
Les paiements continuent se faire comme
par le passé les affaires reprennent beaucoup
d'activité.
La grande quantité de marchandises arri
vées depuis l'incendie trouve se loger comme
auparavant.
Les maîtres d'hôtel qui ont été victimes du
fléau ont loué de nouvelles habitations où ils
sont convenablement installés.
EWKRIEl'K.
Les ministres de Naples, de Belgique et de
Hollande se sont réunis depuis quelques jours
en fréquentes conférences 1 hôtel des affaires
étrangères.
On remarque que lord Cowley est depuis
quelques jours en négociation suivie avec M.
Guizot et I on suppose que l'adoption par la
Chambre des députés de l'amendement de
M. Lacrosse a donné lieu tous ces pourparlers.
Il y avait, dil-on, engagement pris de la part
de notre cabinet de réduire notre effectif naval.
M. Guizot aurait agi sur cette question comme
pour le traité du droit de visite. Il se serait re
gardé comme le maître absolu de la France,
s'imaginanl que le pouvoir législatif n'aurait
plus qu'à enrégistrer les promesses qu'il aurait
cru devoir faire aux cabinets étrangers. Il est
heureux que la Chambre des députés se soit
enfin aperçue avant de se séparer, de l'abîme
où l'on entraînait la France.
Parmi les arrestations opérées cesjours-ci,
par suite d'un complot, un nommé Duray,
ouvrier chapelierâgé de dix-neuf ans, des
environs de Vernon, est toujours en prison et
a déjà subi plusieurs interrogatoires.
On dit que cet individu a déjà fait des révé
lations assez importantes pour faire prendre
des mesures de police, afin d'entourer la per
sonne du roi de plus de précautions que S. M.
ne permettait qu'on en prit.
L'instruction se poursuit, et aujourd'hui
plusieurs personnes ont été appelées comme
témoins.*Un ouvrier peintre, qui avait déjà été
arrêté ces jours derniers et remis en liberté,
vient d'être arrêté de nouveau.
Tentative d'assassinat sur la reine d'Anyleterre.
On lit dans le Globe, du 31 mai:
Dans la soirée d'hier une tentative d'assassinat
a eu lieu contre la reine.
Vers six heures, S. M., en voiture découverte
et accompagnée du prince Albert, retournait au
palaisen revenantdesa promenade accoutumée,
lorsque, arrivée Constitution-Hil l'endroit
même où eut lieu, l'année'dernière, la tentative
d'Oxford, un jeune homme s'avança le pistolet
la main, visa la reine et lacha sur S. M. la dé
tente de son arme.
Par le plus grand bonheur, on ne sait trop
par quel hasard aucun mal n'est arrivé la
reine.
L'assassin a été aussitôt saisi par un fusilier
de la garde et conduit par la police 1 hôtel du
ministère de l'intérieur, où le conseil privé s'est
assemblé la hâte. Les deux chambres du
parlement se soiit ajournées. La plus grande
excitation et une consternation mêlée de stu
peur se sont ensuite répandues dans la ville et
dans la cité.
Le prisonnier a gardé un silence opiniâtre.
On ne sait encore rien des résultats de son in
terrogatoire devant le conseil privé.
L'assassin paraît avoir 19 20 ans. Il n'a fait
aucun effort pour s'échapper. On forme diffé
rentes conjectures sur sa position sociale ce
qu'il y a de certain c'est que sa position indique
qu'il n'appartient pas la classe ouvrière. 11
paraît que la reine ne s'est doutée de l'attentat
qui venait d'être tenté contre elle qu'après
qu'on l'en eût informée.
On assigne des complices l'assassin mais
naturellement nous ignôrons encore ce qu'il
peut y avoir de fondé cet égard.
On assure aussi que l'assassin avait déjà exé
cuté une semblable tentative dimanche dernier,
mais que comme il était parvenu s'échapper,
on n'avait pas cru devoir donner du retentisse
ment cette aflajre.
On dit que le nom de l'assassin est J.
Francis, et qu'il est fils d'un employé au théâtre
du Covent-Garden. Son père ayant été mandé
au conseil privé, a reconnu son fils et a ajouté
que celui-ci qui exerce l'état de charpentier,
était absent de sa maison depuis samedi. Jamais,
du resteil ne l'avait entendu s'occuper en
aucune façon ni de la reineni d'affaires poli
tiques.
Le coupable avait d'abord voulu cacher son
armequi est un pistolet de poche de petite
dimension. 11 est certain que le pistolet a été
déchargémais on ignore s'il était chargé
balles ou gros plomb.
On n'a trouvé sur lui aucune autre arme. II
paraît que la balle aura passé par dessus la tête
de la reine.
La municipalité de Londres a voté ce matin
une adresse de congratulation la reineau
prince Albert et la duchesse de Kent.
On raconte que la dqçhçsse de Kent, en
arrivant auprès de sa.'Çlle js'est jetée dans ses
bras en fondant en larmes-; mais la reine ca
ressant sa mère avec gaîté, lui a donné l'assu
rance qu'elle n'avait pas éprouvé le moindre
mal et qu'il n'y avait pas la moindre inquiétude
avoir son sujet.
Nous chercherions vainement aujourd hui
^dans nos correspondances de Londres au 31
mai, autre chose que des détails sur l'émule
d'Oxford, le régicide John Francis, charpentier,
de 23 ans, fils d'un machiniste de Covent-
Garden. Jusqu'ici l'on croit que ce jeune homme
n'a pas de complice. II doit être livré la
juridiction ordinaire. Rien n'annonce qu'il soit
atteint d'aliénation mentale. Le royalisme an
glais se révolte et s'indigne la vue de cette
tentaLived'assassinat dirigée contre une personne
royale. Dans les 2 chambres du parlement il a
été voté une adresse de félicitations la reine
pour avoir échappé la balle de l'assassin.
La pressé anglaisé est comme le public de-
Londres unanime pour flétrir cette hideuse
manie qui s'attaque la vie des souverains.
Tout le monde réclame une sévère investigation
elle aura lieu. La reine, a dit sieur Robert Peel,
ne veut pas être prisonnière dans son palais. II
est croire que l'instruction du procès criminel
de John Francis fera connaître au pays les
moyens qu'il faudra l'avenir employer pour la
protection des jours de la reine Victoria.
arrondissements df. courtrai et d'ypres.
COMMUNES de MENINMOORSEELE,
LAUfVE, BECELAERE et MOORSLEDE.
ET
A VENDRE.
Le mardi 7 juin i84i, une heure de relevée,
l'Hôtel du Damier Courtrai, le Notaire
HKVAKI). y résidant, rue de Lille n° 22,
vendra publiquement les beaux biens patrimoniaux
ci-après
j" Une belle FERME, avec environ 18 hectares
de verger et labours, située sur Menin et Moorseele,
près de la chaussée de Menin Bruges, occupée par
Pierre Pollefeyl avec droit de bail jusqu'au
l'octobre 1845.
Mise prix seulement 32,200 fr.
i" Une FERME et 4 hectares 65 ares de labours,
située sur Menin, occupée par J.-B. Vandromme,
avec droit de bail jusqu'au 1" octobre 1845.
Mise prix seulement 8,900 fr.
ment, se garda bien de n'y pas adhérer. La maison de Bourbon, au
contraire, revint avec la résolution de nous contester et de nous
ravir cette conquête. Proclamer qu'elle n'avait jamais cessé de
régner, qu'elle resaisissait le sceptre en vertu de son droit, de son
épée et de la grâce de Dieu, octroyer une constitution en manière
d'édit de réformation, se considérer comme la source unique de
toute souveraineté, voilà les prétentions qu elle rapportait de 1 exil
et qui se résumaient toutes dans un mot, la légitimité: prétentions
folles, sans doute, témoignage d ignorance et de vertige, mais qui,
au moins, trouvaient une explication et une sorte d'excuse dans
l'opiniâtreté des habitudes de sang et de race. Que M. Boulaiuvil-
liers, s'il vivait île nos jours, ne veuille rien rabattre de ses maximes
historiques, jàurai plus d'indulgence que de colère pour les pré
jugés incorrigibles de oe gentilhomme publiciste. Que M. de
Bouald, qui a voué sa métaphysique la défense des vieilles choses,
et qui a voulu trouver dans la législation primitive la règle de la
législation du siècle, ait dogmatisé sur la légitimité je le conçois
encore. Mais voici venir un penseur indépendant, libéral, qui,
au lieu de combattre cette chimère, 1 adopte, la sanctionne la
développe, la radine au lieu d'exterminer le paralogisme, il l'em
brasse avec amour, et il travaille en faire une véiité.
Ici éclatent la bonne foi et l'aveuglement de M. Royer-Collard,
car ce publiciste 11'est pas homme parler sans conviction
la légitimité n'est - pas pour lui une concession parlementaire, un
passeport utile pour traverser des circonstances délicates; la France
dans son bon sens l'entendait ainsi; mais M. Royer-Collard
croyait fermement au dogme qu'il professait, il en parlait en
prêtre convaincu. Vous allez voir, monsieur, combien l'erreur de
cette houorable personne fut fertile en inconvénients,
I^a légimité dont la maison de Bourbon faisait son titre était
précisément son écueil elle lui donnait croire que la France, lui
devait tout, et qu'elle ne devait rien la France il fallait donc que
les partisans éclairés de la vieille dynastie combattissent toute
heure cette chimère: la légitimité dans Ja mysticité de son dogme
représentait la primauté du passé sur le présent, de la vieille con
stitution française sur la nouvelle; elle était la condamnation de
l'esprit nouveau, et par le défi insensé qu'elle lui porta, elle se mit
elle-même dans la nécessité de l'exterminer ou de disparaître
devant lui. Il échappa entièrement M. Royer-Collard que rien
n était plus coutraire la nature des choses que le mariage méta
physique de la légitimité et de la liberté sur un pied complet
d'égalité, et qu achetât-il quelques moments de repos par cette
illusion, les deux termes qu'il voulait amalgamer au titre d'un
droit égpl se retrouvaient bientôt ennemis et prêts combattre. Il
ne fallait pas se séparer de la révolution française, mais embrasser
sa cause, la rendre de jour en jour plus pure et plus sainte, plus
philosophique et plus positive il fallait comprendre que le prin
cipe faire triompher était celui de la sociabilité même, de la
supériorité de la société française elle-même sur tout gouvernement
et sur toute dynastie; la souveraineté nationale n'a pas d'autre
sens; c'est la déclaration que le gouvernement et les rois ne sont
que les premiers agens des volontés de leurs siècles; il dépend
d'eux d'être des serviteurs intelligents. La société française ne sera
paisible et satisfaite que par le triomphe incontesté, et la pratique
efficace de son droit qui domine tous les autres: écrit en juillet, il
veut être développé. Il est triste que ce résultat de notre civilisation
n'ait pas trouvé un appui dans le talent de M. Royer-Collard, qui,
au contraire, a jeté de l'incerli lude dans les esprits par sa théorie
artificielle, sans base et sans racine, qui a fortifié de son autorité les
partisans purs du droit exclusif de l'ancienne dynastie, qui a mis
enfin en suspicion les principes et les intérêts de la révolution
française.
[La suite au prochain n