c'est tout le contraire, que c'est l'amendement de M. MaJou qui est nécessaire et la proposition du miuistre qui est utile. m. le ministre de l'intérieur. Quand j'ai paillé de propositions utilesj'ai voulu parler du fraction nement et des secrétaires communaux. La propo sition, je l'ai toujours qualifiée de nécessaire, j'ai dit la première fois que je maintenais la proposition du gouvernement,etque je soutiendrais éventuellement l'amendement de l'honorable M. Malou. M. verhaegen. Le Moniteur est là. m. le ministre de l'intérieur. Cela ne lait rien, (On rit.) M. verhaegen. C'est commode dire, quand on n'a rién répondre. Quoi qu'il en soit, le Moniteur constate de quel côté est la vérité. Je viens l'amendement de l'honorable M. Malou. Il en résultera que le bourgmestre ne pourra faire Krtie du conseil. Or, d'après M. le ministre de ntérieur, la nomination dans le sein du conseil est la règle. Il laudra donc réunir les collèges électo raux dans a,5oo communes pour élire le conseiller qui devra remplacer lé bourgmestre. Et cependant d'après M. de Mérode vous voulez diminuer les luttes électorales. Ensuite, côté du bourgmestre nommé en dehors du conseil, les électeurs placeront en quelque sorte un anti-bourgmestre qui le con tredira sanscesse. J'invoquerai contre l'amendement de M. Malou l'opinion de l'honorable M. Fallon, non pas son opinion de i836, car ses oreilles sont devenues très-délicates, et il pourrait s'effrayer des discours qu'il a prononcés cette époque, on rit) mais son opinion de i83a. M. Fallon a dit que les échevins qui réunissenfcl'admiuislralion des intérêts généraux et des intérêtscommunauxdevaient réunir le mandat électoral et la nomination royale. Or, le bourgmestre réunit l'administration de ces intérêts; il doit donc être investi de ce double mandat. Après une discussion:sur la question de priorité, il est passé au vote. La disposition suivante du projet de la section centrale: Est ajoutée l'art. 2 la disposition sui vante 3 «Il (le roi) tomme le bourgmestre, soit dans le sein du conseil, soit parmi les électeurs de la commune âgés de 25 ans accomplis est mise aux voix par appel nominal: Nombre des votants go; 5i membres votent pour l'adoption, 3y votent con tre. La chambre adopte. Ont voté pour l'adoption MM. BrabantDelacoste, Cogels, CoghenCools, Coppieters, de Behr, Dechamps, de Florisoone, de Garcia, de IVIan, de Meer, de Mérode, de Muelenaere, de Nef, de Potter, de Sécus, Desmaisières, de Smet, de Terbecq, de Theux, d'Huart, Donny, B. Dubus, E. de Burdinne, talion, Henot,Hye-Hoys, Huveners, Kervyn, Lejeune, Liedts, Malou, Masl de Vries, Meeus Morel-Danheel, Nothomb,Osy, Peeters, Raikem, Schey ven, Situons, Smits, Thienpont, Van- denbossche, Van den Eynde, Van den Steen, Van der Belen, Van Volxem, Wallaert, Zoude. Ont voté contre MM. Angillis, David, de Baillet, de Decker, Delehaye, Delfosse, de Renesse, de Roo, Devaux,de Villegas, d'Hoffschmidt, Doignon, Dolez, Dumont, DumortierDuvivier, Fleussu, Jadot Jonet, Lange, Lebeau, Lys, Maertens, Manilius, Mercier, Orts, Pirmez, Pirson, PuissantRayinae- kers, Rodenbach,Rogier, Sigart, Trentesaux, Troye, Van Cutsem, Van Hoobrouck, Verhaegen et Dubus, aîné. - 11 est passé au vote sur la seconde disposition du projet de la section centrale (amendement de M. VMalou modifié par cette section) Le bourgmestre ne peut être membre du conseil communal; il en est de droit président avec voix consultative; il a voix délibérative dans le collège éehevinal, et le préside. Cette disposition est mise aux voix par appel nominal. - Nombre des votants, 90: 45 membres votent pour, et 45 volent contre. La chambre n'adopte pas. J.es membres qui avaient voté le iOT et qui ont voté contre le second, sont MM. Delacoste, Cogels, Coghen, Liedts, Osy et Vandenbossche. Le ministre de l'intérieur fait observer que ce rejet fait disparaître la question de la durée du mandat du bourgmestre. M. De Theux déclare no .point abandonner son amendement qui tend "porter huit années la durée du mandat du bourg mestre. Uu débat s'engage sur la question de savoir si l'amendement de M. Fleussu 11e doit pas être mis aux voix par suite du rejet d'une partie de la pro position de la section centrale. La chambre décide que cet amendement sera mis aux voix. Cet amendement modifié par son auteur dans les termes suivants Toutefois la faculté de prendre le bourgmestre en dehors du conseil ne pourra être exercée que pour des motifs graves et sur l'avis con forme de la députation est mis aux voix par appel nominal. Voici le résultat du vote Nombre des votants, 90. 36 membres votent pour; 54 votent contre. La chambre n'adopte pas. Ont voté pour l'adoption MM. Angillis, David, de Baillet, de Decker, Delehaye, Delfosse, de Renesse, de Roo, de Villegas, Devaux, d'Hoffschmidt, Doi gnon, Dolez, Dubus (aîné), Dumont, Dumortier, Duvivier, Fleussu, Jadot, Jonet, Lange, Lebeau, Lys, Maertens, Manilius, Orts, Pirson, Puissant, Raymae- kers, Rodenbach; Rogier, Sigart, Trentesaux, Van Cutsem, Vandenbossche et Verhaegen. Ont voté contre MM. Brabant, Delacoste, Cogels, Coghen, Cools, Coppieters, de Behr, Dechamps, de Florisoone, de Garcia, Dernan d'Attenrode, Deineer de Moorsel, de Mérode, de Muelenaere, Denef, de Potier, de Sé cus, Desmaisières, Desmet, de Therbeck, de Theux, d'Huart, Donny, B. Dubus, Éloy de Burdinne, Fal lon, Henot, Hye-Hoys, Huveners, Kervj'n, Lejeune, Liedts, Malou, Mast-de-Vries, Meeus, Mercier, Mo- rel-Danneel, Nothomb, Osy, Peeters, Pirmez, Rai kem, Schey ven, Sirnons, Smits, Thienpont, Troye, Van den Eynde, Van den Steen, Van der Belen, Van Hoobrouck, Van Volxem, Wallaert et Zoude. La disposition suivante le bourgmestre lorsqu'il est nommé hors du conseil, a, dans tous les cas, voix délibérative dans le collège des bourgmestres et échevins. 11 est de droit président du conseil avec voix consultative est adoptée par L'ensemble des dispositions adoptées est mis aux voix par appel nominal; voici le résultat du vote Nombre des volants, 90; 49 membres votent pour l'adoption, 41 votent contre. diverses nominations et promotions dans les sapeurs-mineursles corps d'état-major et de l'intendance et l'artillerie. Depuis quelque temps le parti rétrograde fait grand bruit des persécutions dont le clergé d'Espagne est, assure-t-il viclTppe. On sait que tous les contes qu'on fait circuler là-dessus, ne sont que mensonges et inventions. On n'a fait au clergé d'Espagne autre chose que ce qu'on lui a fait en France et icila suite de deux révolutionsc'est-à-dire que l'état s'y est af franchi du clergé. Les plaintes du S1 Père ne portent aussicomme on peut le voir dans sa bulle, que sur l'abolition de la dîmela vente des biens du clergé, etc., au grand scandale de tous les gouvernements modernes. Quoiqu'il en soitnotre ministère avait en voyé un chargé d'affaires en Espagnepour négocier un traité de commerce. Qu'est-il arrivé? Que le Régent l'a renvoyé comme il était venu, en lui recommandant de bien suivre son retour les injonctions de l'archévêque de Malines et de prier afin que lui Régent fut expulsé d'Espagne avec tous ceux qui pensent comme lui, la grande gloire de Dieu et.de la sainte religion. En attendant nous n'aurons pas de traité de commerce avec l'Espagne. Mais qu'importe n'a-t-on pas dit dans cette ville même en chaire, tous ceux qui voulaient le croire, que plus le parti rétrograde étendrait sa domination et plus nous serions heureux et riches de Loucain.) Le6dr 5 heures du matin Melchior Mathieu a reçu l'avis imprévu qu'il allait être transporté la maison de force de Gand pour y subir sa peine. Il est parti six heures en vigilante ses fraissous l'escorte d'un sous-officier de gendarmerie. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 4 juin. La séance est ouverte par la lecture d'une lettre de M. De Brouckère, qui annonce ne pouvoir y assister pour cause de maladie. Dans une séance précédente le ministre de l'intérieur s'était rallié l'amendement de M. Malou. M. Verhaegen présente quelques observations contre ce projet et se fait fort de prouver qu'il est inexécutable. M. De Theux répond quelques mots M. Verhaegen et demande la clôture. M. Verhaegen se déclare contre toutes les modifications qu'il prétend inutiles cependant il votera pour l'amendement de M. Fleussu, par ce qu'il craint qu'on ne touche au statu quo. A l'ouverture de la discussion M. le ministre de l'intérieur a dit qu'il considérait la proposition du gouvernementcommenécessaireet les amendements simplement comme utiles. Il paraît que maintenant •I le constituer seule, ou y entrer si puissante qu'elle soit en état de détruire ou d'asservir les autres pouvoirs? Eu autres termes, légalité politique est-elle la juste et nécessaire conséquence de l'égalité civile? Je ne raisonnerai point j'en appelle notre expérience» Deux fois la démocratie a siégé en souveraine dans notre gouvernement: c'est l'égalité politique qui a été savamment organisée dans la constitution de 1791 et dans celle de l'an m. Certes, ni les lumières ne manquaient leurs auteurs, ni les bonnes et patriotiques intentions, je le reconnais. Quels fruits i) ont-elles portés? Au dedans l'anarchie, la tyrannie, la misère, la banqueroute, enfin le despotisme. Au dehors une guerre qui a dure plus de vingt ans, qui s'est terminée par deux invasions, et de laquelle il ne reste que la gloire de nos armes. C'est que la démocratie dans noire gouvernement est incapable de prudence, c est qu elle est de sa nature violente, guerrière, banque routière.» En vous transcrivant ce passage, monsieur, je regrette que M. Royer-Collard l'ait écrit; c'est trop d'amertume, d'injustice, de colère sourde, et de méprise tant sur la nature des choses que sur notre histoire contemporaine: M. Royer-Collard annonce-qu'il ne raisonnera pas j en suis fâché, car c'était plus que jamaisle cas de raisonner: en raisonnant, ce philosophe aurait vu que la cause de la démocratie n était autre que celle de la sociabilité même; il n auiait pas relégué la démocratie dans la société pour lui interdire le gouvernement; cette admirable politique n'est guère qu'une antidate de cinquante années; elle mériterait les suffrages de M, de Maurepas. Rétablissons les choses. La démocratie, c'est-à-dire la majorité de la nation, augmente incessamment ses droits mesure qu'elle augmente ses lumières. Elle a commencé par obtenir l'aflranchissement de sa condition civile; elle travaille, en ce moment, la conquête de la direction sociale; n'ayez pas peur, elle ne l'obtiendra véritablement, et ne la gardera que lorsqu'elle en sera digne-Ces essais dont M. Royer-Collard a fait une peinture disgracieuse, malveillante et ibfidèle, témoignent de ce travail de la société française pour parvenir s'incorporer dans son gouver nement. Si la démocratie s'est montrée violente, guerrière, banque- routière, elle préludait, elle faisait son apprentissage, elle l'a payé assez pour en tirer quelque parti et ne pas s'arrêter en chemin. 11 était digue d'un philosophe de comprendre cette marche irrésis tible; enseignez la démocratiè, ne la flattez pas, donnez-lui des conseils austères, mais reconnaissez son droit de mesurer sa puis sance ses lumières. Distinguer radicalement la société du gouvernement est une vieillerie féodale, une réminiscence involontaire de l'époque où la société se composait des vaincus, où le vainqueur gouvernait alors on disait du gouvernement ce que Beaumarchais écrivait de la noblesse qu'un grand nous fait toujours beaucoup de lien quand il ne nous fait pas du mal. Alors le gouvernement avec son intérêt, la société le sien; alors la minorité gouvernante était suppliée ou sommée par la majorité qui obéissait, de lui donner au moins des garantiesM. Royer-Coliard a sou vent répété que les gouvernements sont des garantieset qu'à ce titre seul ils doivent être estimés. C'est chercher la règle de ce qui doit être dans ce qui a été; c'est ne voir que le côté négatif du pouvoir, c'est en méconnaître l'initiative, dont la conquête et le maniement appartiennent l'intelligence, c'est le droit divin de notre siècle. La philosophie politique de M. Royer-Collard manque donc au fond de profondeur et de portée; elle s'enveloppe de formes méta physiques, mais elle n'a pas la force de la vraie spéculation, elle flotte entre des souvenirs historiques et la bonne volonté d'une philosophie rationnelle elle n'a ni la poésie du passé, ni l'indication des routes futures; c'est un je ne sais quoi consciencieux et honnête, auquel la puissance a manqué. En effet, monsieur, ce qui recommandera long-temps M. Royer- Collard, je ne dis pas la dernière postérité, mais son époque, c'est la probité de ses intentions, une droiture qui l'a souvent animé d'une éloquence noble contre les folies de la contre-révolution ce publiciste est excellent quand il résiste une erreur. La défensive convient son talent; c'est ainsi que dans un discours qu'il pro nonça, le 12 avril «825, sur la loi du sacrilège, il a trouvé de belles paroles sur le spiritualisme chrétien, sur ces sociétés qui trivent et meurent sur la terresur la vérité qui n'est pas de ce monde, sur cette loi impie et matérialiste qui ne croit pas la vie future et qui anticipe l'enfer [La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2