-, jouissons encore maintenant et dont bientôt peut-être nous ne jouirons plus, ont eu (tasser des époques plus orageuses. Tôt ou tard, a Belgique devra l'attachement de ses enfants aux libertés publiques, sa prospérité et sa richesse m Engagés par le succès des prélats belges, quelques évêques français ont demandé grands cris la liberté de l'enseignement. Jus qu'ici ou s'était contenté de débattre celte question dans les journaux. Mais le terrain de la lutte s'est étendu. Un orateur dans la chambre des pairs s'est fait l'organe de ces dignitaires de l'église et a réclamé la liberté illimitée de l'enseignement. Yoiçi la réponse de M. Villemain, ministre de l'instruction publique. Nous la trouvons trop remarquable pour ne point la reproduire ici ««Ce «est pas au père de famille quel» loi moderne dispute ses enfants. Ce n'est pas sa liberté domestique, qu'elle gêne ou qu'elle soupçonne. L'éducation ,<le famille sous toutes ses formes, ren seignement particulier tous les dégrés est parfaitement libre- Mais quand vous voulez former des établissements d'instruction, quand vous passez des soins de famille l'industrie appliquée au plus noble des objets, l'intelligence humaine, la culture des esprits et des âmes, quand vous voulez vous oharger de donner l'instruction la place des familles et de l'État, dans une maisoxi publique fondée par vous, il est juste que l'État intervienne non pas pour gêner, le père de famille, mais pour surveiller le spécu lateur.» Tels sont en France les principes qui règlent la matière et nous croyons qu'il n'y a là rien qui- sôil illibéral. Ici le clergé catholique jouit d'une, liberté illimitée en matière d'ensei gnement, et n'est point satisfait. C'est le mono-" polequ'il veut accaparer. Pouren être convaincu, il suffit de lire les écrits de l'évêque de Liège. Ce prélat revendique ouvertement et avec menaces l'enseignement public comme appar tenant de droit au clergé. II nous promet une nouvelle révolution, si nous ne cédons aux exigences de nos prélats. Nous sommes loin de blâmer cette liberté illimitée d'enseignement, quoique cependant «lie nous paraisse offrir quelques inconvénients dans la pratique. Mais nous voulons que le gouvernement ne laisse point le champ libre une caste étrangèreà notre nationalité et hostile aux libertés publiques. Qu'il élève une concur rence bientôt elle sera formidable et bien craindre. Aussi cela est-il senti. Tous les moyens sont employés pour empêcher la chambre des représentants de voter une loi sur l'enseigne ment moyen et primaire qui puisse porter ombrage au clergé. Les journaux catholiques ont coutume d'ex alter le clergé, d'avoir élevé partout des établissements d'instruction, et accusent les libéraux d impuissance, pour ne pas en avoir fait autant, eux, qui, les entendre, disposent de toutes les ressources du gouvernement. C'est là une contre-vérité grossière et :qùi-ne peut induire en erreur que ceux qui Jie veulent point se donner la peine d'y songer un moment. Du reste nous sommes certains que la durée de ce monopole que le clergé lâche d'acquérir au prix des plus grands efforts, ne sera pas bien longue. L'esprit du siècle est trop contraire de pareilles tentatives, pour que cette domi nation ne soit pas éphémère^' M. Stams, médecin vétérinaire au 2erégiment d'artillerie en garnison dans .notre viflé, vient d'y opérer une. cure remarquable. Un cheval de troupe du susdit régiment s'était fracturé Je canon près du bouletl'un des membres postérieurs; jusqu'à présent les chevaux atteints de fractures aux membres étaient envoyés l'écorcheur, mais l'habile vétérinaire, par l'ap plication d'un appareil inamovible, est parvenu en moins d'un moisguérir celui-ci, et le mettre en état de reprendre son service, sans que la plus légère boiterie soit résultée de cet accident. Avant-hier en sortant en voiture, un habitant de cette ville, M. Baelde, a été la. victime d'un fâcheux accident. Le mors n'ayant pas été bien ajusté, le cheval s'emporta et entraîna après lui la voiture qui fut renversée et brisée. On dit M. Baelde grièvement blessé. ~TT Le 8 de ce mois, un individu nommé Pierre- Jean Van Ysacker, scieur de long, âgé de 46 ans, né Oost-N'ieuwkerke, fut arrêté en cette ville, comme l'auteur présumé du vol avec effraction, commis le 17 avril dernier Passchendaele, au préjudice d'un ouvrier cultivateur; placé pro visoirement dans la salle de dépôt, le concierge qui alla le lendemain lui donner son manger l'a trouvé pendu une barre de fer d une croisée de sa chambre, au moyen de sa cravate de soie. Le 6 de ce mois un" incendie a éclaté en la commune de Dranoutre, et a réduit en cendres une petite ferme, consistant en maison, grange, écuries et autres bâtiments, ainsi que le mobilier de Jean Benoit, le tout évalué 1,225 francs. Rien n'était assuré. La cause de ce sinistre est HoysKervynLejeune, Mast de Vries Morel-Danneel, Nothomb, Raikem, Scheyven, Simons, SmitsThienpontVanderbelen Wallaert. Nous apprenons que M. Deschamps, membre de la Chambre des représentans, vient d'être nommé gouverneur du Luxembourg. 1 Nous ignorons si M. le prince de Chimay est démissionnaire ou s'il a accepté d'autre» fonctions. ;!V"M.* Deschamps appartient l'opinion catho lique, mais nous ne voyons pas là un motif d'applaudir ou de critiquer nous attendrons les actes du nouveau gouverneur pour apprécier sa nominatiou l'administration et la politique sont deux choses différentes et que nous vou drions voir tout-à-fait distinctes. Emancip Par arrêté royal M. le capitaine de sapeurs- mineurs Tencé a été mis en non-activité de service et MM. le lieutenant-colonel d'artillerie Descoville et le capitaine du génie Cornu ont été mis la pension de retraite. C'est par l'adhésion de quelques libéraux qu'a été adopté le premier projet de la section cen trale, celui qui confère le choix du bourgmestre hors du conseil sans aucune des restrictions dont le gouvernement avait lui-même entouré ce choix dans son projet primitif. Le nombre des votants était de 90. 51 membres ont voté l'adoption, 39 le rejet. Si MM. Coghen, Cools, Donny, Fallon, Liedtset Zoudeavaient volé avec la minorité, il y aurait eu 45 voix pour et 45 contre, c'est-à-dire partage et par conséquent rejet, précisément comme pour le projet Malou- de Theux. Quant MM. de Behr, d'Huarl et Meeus, il y a longtemps que nous avons cessé de les compter parmi les libéraux. inconnue. Ou annonce que 136 employés des chemins de fer viennent tï être congédiés par mesure d conomie. M. d'Huart, faisant fonctions de gouver neur Arlon, a été délégué par le gouvernement belge, pour aller complimenter le roi de Hol lande. M. d'Huart, cette occasion, a dîné avec Sa Majesté. (£chod'Arlon.) Sur cinquante et un,députés qui ont autorisé samedi la nomination du bourgmestre en dehors du conseil, vingt-huit s'étaient pro noncés en 1836 pour la nomination du bourgmestre dans le sein du conseil. Les vingt-neuf représentants qui ont voulu blanc en 1836 et noir en 1842, sont: MM. Coghen, Coppielers, De Behr, Deschamps, F. de Mérode, De Muelenaere, De Nef, De Sécus, Desmaisières, De Smet, DeTerbecq, De Theux, D'Huart, B. Dubus, E. de Burdinne, Hye- CHAMURE DES ItEPRÉSENTANTS. La chambre des représentants s'est occupée lecjd1" du second vole du projet «le loi modificatif de la loi communale en ce qui concerne la nomination du bourgmestre. M. Mercier a présenté un sous-amendement la disposition qui donne au roi la faculté de nommer le bourgmestre soit dans le sein du conseil, fait parmi les électeurs de la commune âgés de i5 ans accomplis; il demandait que dans ce dernier cas la dépulatiou permanente du conseil provincial fût préalablement entendue. l'organe de la religion qui s'incorporait alors avec la monarchie l'autre s'est fait l'historien des lois sociales; tout deux n'oul dû leur gloire contemporaine et leur immortalité qu'à des travaux positifs, nombreux et durables. L'humanité est ainsi faite, elle n'accorde véritablement son estime qu'à la fécondité et la force; «lie ne présume pas ce qui n'a point été fait; elle n'aime pas les grands hommes manqués; elle ne donne pas la gloire crédit; elle a même si peu de goût pour ces sortes d'avances, qu'elle attend souvent le tombeau pour y graver son suffrage comme une épitaphe, tant elle a besoin d'être sure que celui qu'elle couronne ne démé ritera pas. Dans le dix-huitième siècle, que M. Royer-CoUard et son école ont pris en quelque pitié, on avait la simplicité de oroire que de grandes renommées ne s'obtenaient que par de grands travaux. Voltaire consumait sa vie passer de l'histoire au drame, delà poésie la philosophie, de sa lutte avec Racine la défense de Sirven etdeCalas Diderot savait assujélif sa fougue l'iutclligrnce des arts mécaniques et la rédaction de la moitié de Encyclopédie. Rousseau, ce pauvre Rousseau, si dédaigné par les théoricieusde la restauration, quand il eut quarante ans pris conscience et pos session de lui-même, ne se reposa plus, il multipliait les productions originales; il s imaginait qu'on n'acquiert de l'autorité sur son aisaia at quelque droit au souvenir de la poîtéiité qu'en payant de sa personne, qu'en se donnant tout entier; son génie était comme une source vive et toujours jaillissante où ses comtemporaius pou vaient venir rafraîchir leurs fronts brûlants et retremper leurs membres fatigués; sou âme n'avait pas an endroit qui ne se res sentit et De saignât des douleurs de son siècle victime endolorit suivant une expression qu'il inventa lui-même, elle était déchirée d'un amour divin pour l'humanité lmmortale jer.ur. Mais, monsieur, de nos jours on se fait une renommée, et une renommée fort satisfaisante, sans tant de soucis et d'embarras. Deux moyens, dans ces dernières années, menaient sûrement la gloire une traduction et une préface. Par une traduction, vous évitez d'abord de vous compromettre vous-même, et cependant vous faites connaître votre nom il est vrai que vous êtes derrière quelqu'un, mais on vous y voit; vous pourrez même affecter propos quelque air de supériorité sur l'auteur que vous aurez traduit; cela fera bien, donnera de vous une haute idée et d'immenses espérances. Enfin, quaud le temps sera venu, quand tout sera mûr et préparé, l'homme de génie sâffranchira de toute entrave, il déploiera ses ailes, il enfantera quoi une préface. Ah la préface, voilà le grand œuvre! Là on se donne pleine carrière, on censure du haut ce que les autres ont fait, on indique ce qu'il aurait fallu faire, on promet de l'entreprendre un jour, on annonce un magni fique ouvrage, auquel on est censé travailler toute sa vie. Plusieurs out dû leur célébrité ces démonstrations d'une impuissance altière. Far malheur, le temps de la réussite est passé pour ces arrange ments industrieux l 'air des révolutions est trop vif pour les tem péraments frêles. Le temps, dit Shakespeare, a sur son dos une besace où il jette les aumônes qu'il va recueillant pour toubli, énorme géant, monstre nourri dingratitude. Cette activité terrible du temps semble avoir redoublé de nos jours, surtout quand il ne trouve sur sa route pour remplir sa besace que des entreprises avortées et des gloires infirmes. Ou a dit que notre dernière révolution avait tué la littérature, oui, la petite, mais non pas la grande. La révolution a déconcerté, en effet, certaiucs illustrations; désormais il sera plus difficile de conquérir la célébrité les coteries sont désot ieutées, ont perdu presque tout leur crédit; le pays qui s'était prêté avec une grâce trop géuéreuse décerner et prodiguer son suffrage contai» une décoration, est venu aujourd'hui plus défiant et plus sévère. Maintenant, monsieur, vous comprenez dans quel déuuement d« principes et d'idées la philosophie de la restauration nous a laissés La route qu'elle avait prise était fausse. 11 fallait la quitter, en ohercher une nouvelle: j'aurai maintenant vous entretenir des premiers essais tentés dans d'autres voies. UM1MU.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2