venir son but. parait disposée tout sacrifier, jusqu'à son existence même. A quoi bon de revenir sur ce fait. Nous croyons avoir établi l'évidenceque cette loi est in juste qu'elle permettra la minorité d'oppri mer légalement la majorité qu'elle ouvrira un champ plus vaste l'intrigue et amènera le dé sordre et la désunion. L'expérience confirmera-t- elle nos craintes? Nous le croyons. L'adoption de cette loi est un fait accompli. Le parti clérical est arrivé son butil semera la discorde dans les conseils communaux, s'il ne parvient les composer de ses créatures. Le parti libéral doit accepter la position qui lui est imposée et lutter avec énergie. Si contre notreattente, il succombe dans la lutte, il ne lui restera qu'à attendre du tempsquedes jours meil leurs viennent luire pour lui. Le 2e régiment d'artillerie a quitté ce matin notre ville. Les regrets que ce départ a fait naître, prouvent mieux, que tout ce que nous pourrions dire, combien ce régiment a su mériter la sym-, patbie et l'estime des habitants d'Ypres. Hier, 28 de ce mois, M. C. Otto, chef de musique du 2e régiment d'artillerie, a reçu une tabatière en or accompagnée de la. lettre sui vante Ypres, le 28 juin 1842. Monsieur La musique du 2e régiment d'artillerie, durant tout lé temps que ce corps a été en .garnison en cette yille/ a contribué embellir les fêtes données par les sociétés de. la Concorde et de l'Union. Des bourgeois, membres de l'une et de l'autre de ces sociétés, ont résolu de donner au chef qui a orgauisé'et qui dirige celte musique avec autant de zèle que de talent, un gage de Içur gratitude. C'est en leur nom, Monsieur, que nous soussignés, commissaires délégués, avons l'honneur de vous offrir une tabatière en or dont la légende vous rappellera les sentiments d'estime jet de reconnaissance que vous avez su leur inspirer. Agréez, Monsieur, avec nos sincères reinercîments, l'assurance de notre considération la plus distinguée. (Signé) Les Commissaires délégués. Dans 1'inlérieur de la tabatière étaient gravées les lignes suivantes Offert M. C. OTTO, chef de musique du 2e régiment d'artillerie par des membres des sociétés de la Concorde et de FUnion. On écrit de Menin, 25 juin Le 23 de ce mois, vers le soir, la commune de Gheluwe, a été le théâtre d'un événement terrible. Le nommé François Vanhee, septua génaire, était occupé brûler du chaume et autres combustibles, pour en obtenir la cendre dont il faisait son petit commerce habituel, quand tout-à-coup le feu prit sa maison, et puis l'habitation attenante Effrayé par l'in cendie, il sort; mais, s'élant un peu remis, il retourne sur ses pas et malgré les avis et la résistance des spectateurs il se débat avec eux et se jette de force au milieu des flammes pour en retirer un coffre dans lequel se trouvaient son argent et ses vêtements il veut le faire passer par une croisée qui, se trouvant trop étroite, en empêche le passage dans ce moment le tout tombe eu débris et le malheureux reste sous les décombres tout consumé par les flammes, victime de son imprudence On écrit de Thielt, 23 juin Bien que la pluie nous soit arrivée un peu tard pour la généralité du lin elle n<f fait pas moins un bien incalculable au lin de la dernière semaille. La plante depuis quatre jours a changé son avantage vue d'oeil, et on espère présent en obtenir une bonne récolte tandis qu'il y a huit jours on l'envisageait comme perdue. SÉNAT. Séance du 24juin. Après le vote sur l'ensemble de la loi concer nant la nomination des bourgmestres, le sénat adopte deux autres projets de loi, et passe la discussion de celui relatif au fractionnement. M. Dumon-Dumortier dans un discours re marquable, relève toute l injuslice etl absurdité du projet; il le qualifie de rétrograde et prouve que celte loi compromet l'avenir du pays et de ses institutions. M. Van Muyssen attaque successivement tous les motifs mis en avant pour appuyer ce projet et lesmetau néant. L honorable orateur fait re marquer les difficultés d'exécution de cette loi. M. Vanderheyden Hauzeur déclare qu'il ne peut accorder son vote ce projet. MM. le marquis de Rhodes et le baron de Coppens parlent en faveur du projet. M. de Haussy oit avec douleur que l'on porte légèrement la main sur une législation, laquelle on ne devrait toucher sans des motifs graves. Il votera pour le rejet de celte malencontreuse proposition. M. le ministre de l'intérieur. Le ministère n'a pas fait cette proposition, il l'a trouvée utile et juste, et ne l'a pas repoussée cette loi a été empruntée la loi anglaise et française, où elle est en usageafin que les élections ne fussent pas entachées d'un caractère politique. La séance est levée. Indiens soumettaient aux plus rudes travaux, et sur lesquelles ils s'arrogeaient le droit de vie et de mort. La cathédrale, le château ruiné de la famille Colomb, quelques palais, voilà ce qui reste de la ville de la conquête ces édifices sont dans le goût moresque, genre d'architecture usité cette époque. Les autres parties de cette capitale sont plus modernes on peut le présumer par le mode de construction, qui se rapproche de celui des villes d'Espagne du xvn* siècle, et par la largeur et l'alignement des rues car anciennement les Espagnols préféraient les communications étroites et tortueuses, pour éviter la chaleur. Cette précaution insalubre est encore en usage dans toutes les villes du Levant. On voit sur la place un somptueux édifice qui en occupe un des côtés: c'est le palais du gouvernement, qui fut habité par un missionnaire fanatique, le bénédictin Buellio, qui choisit Christophe Colomb pour l'objet de la première excommunication lancée contre un chrétien dans le nouveau monde. Près de ce palais se trouve une vieille masure, monument d'ingratitude. C'est la prison où fut renfermé l'amiral, ainsi que ses frères, et d'où ils sortirent chargés de fers pour retourner en Europe. Honnête et brave Colomb, pour la somme mesquine de 17,000 écus, tu ouvris l'Espagne les portes du Mexique et du Potose par suite de tes conquêtes, le soleil ne se couchait jamais dans les vastes états de cette monarchie et des fers furent ta récompense par tes ordres on les enferma dans ton cercueil, comme les monarques faisaient autrefois déposer leurs couronnes dans leurs tombeaux. Abreuvé d'amertume sur la fin de ta vie, tu en étais réduit adresser ton souverain ces plaintes touchantes: J'ai été vingt ans au service de votre Altesse persécuté, oublié que je suis, il n'est pas un de mes cheveux qui ne soit blanchi mon corps est affaibli} je ne puis plus pleurerPianga adesso il cielo, a e pianga per me la terrapianga per me chi ha caritaverita, giusiizia. Santo-Domingo a été ma dernière station dans 1 île Haïti. Délogé des quartiers, du sud par les nègres, et par les Anglais leurs alliés, je me réfugiai dans la partie espagnole, où je fus accueilli par notre illustre compatriote le général Ferrand. Ce brave Franc-Comtois avait été chargé de défendre l'entrée de l'ancien territoire d'Espa gne: il s'acquitta si bien de sa mission qu'une seule fois, pendant son amendement, Dessaliues hasarda une invasion et vint assiéger Santo-Domingo avec 25 mille hommes. Il fut tellement battu, qu'il ne ramena pas le quart de son armée dans la partie française. Non-seulement le général Ferrand opposa une barrière insur montable l'ennemi, mais il parvint faire sortir les Espagnols de leur apathie et faire fleurir l'agriculture. Il fut chéri de tous les colons jusqu'à l'époque fatale de la guerre d'Espagne de 1808, et même alors la trahison qui lui coûta la vie, fut l'œuvre des Espagnols de Porto-Rico ceux d'Haïti le regrettèrent. Grâce au bon ordre qu'il avait établi dans son arrondissement, on pouvait voyager avec sécurité des monts Cibao au détroit de Porto-Rico, et j'en profilai avec quelques amis pour parcourir cette terre vierge, où tout était nouveau pour nous. Nous fîmes d'abon dantes récoltes en objets d'histoire naturelle et les notes recueillies pendant ces excursions pourraient peut-être fournir un second article sur cette île intéressante. Embarqués dans un canot ressemblant une auge de 25 pieds de longueur, creusé dans un seul tronc d'arbres, nous remontions POzama l'aide d'une dizaine de nègres armés de pagaïes les forêts impénétrables qui bordent cette belle rivière, les bourgades placées dans les clairières où nous voyions une population noire sous Séance du 2 5. L'ordre du jour appelle la suite de la discus sion du projet de loi sur le fractionnement. M. le comte de Renesse fait ressortir tout ce qu'il trouve d'impolitique dans la conduite du ministère en celte circonstance. MM. d'Hoop et le baron Déliafaille parlent en faveur du projet. M. Van Muyssen trouveque nous ne devons pas copier servilement les législations étrangè res, que nous avons nos mœurs et nos usages nous. Il votera contre le projet. M. de Pélichy déclare que son vote sera fa vorable au projet. M. Dumon-Dumortier s'élève avec force con tre le projet, qui lui paraît mauvais, impolitique et funeste dans ses résultats. M. Vilain XIIIIparle en faveur du fraction nement. MM. de Quarré et le comte Duval de Beau- lieu s'élèvent avec énergie contre le projet. Le premier prouve que le mode électoral anglais offre quelques inconvénients qui ne seraient pas goûtés par les honorables membres du sénat. M. de Haussy prononce un discours remar quable, plein de force et de vues profondes, que M. le ministre de l'intérieur s'attache réfuter. M. de Haussy prend acte de ce que le minis tre a reconnu la loi un caractère politique. Il est convaincu, qu'elle est faite dans le but d'in fluencer les élections et de fausser la représen tation municipale. MM. Duval de Beaulieu et Nothomb échan gent encore quelques paroles; le projet de loi est mis aux voix et adopté la majorité de 26 suf frages contre 15. Ont volé pour:MM. de Rodes, d'Hane, Della- faille, d'Hoop, de Rouillé, duc d'Ursel, de Pelichy, Vilain X11II, Van Sacegltern, Rooman de Bloeck, d'Hooghvorst, Cassiers, Heynderickx, de Ridder, Wouters, Baré de Comogne, de Stockhem, Baron Coppens, d'Espiennes, de Mérode, de Nevele, de Jonghe, de Peulhy, de Briey, de Mooreghem, de Schiervel. Ont volé contre: MM. le comte de Quarré, le comte de Renesse, Dumon-Dumortier, comte Dandelot, comte Duval de Beaulieu, baron de Potesta, baron Vanderheyden Hauzeur, G. de Jonghe, Dupont d'Aliérée, "Van Muyssen, Bonné- Maes, Malou-Vergauvven, de Haussy, Biolley, baron de Macar. La séance est levée 3 heures et demie.Le sénat s'ajourne indéfiniment. -glXgXSa- En Belgique le système-gâchis a fait quelques pas de plus. On a condamné aux travaux-forcés perpétuité les auteurs d'une émeute échouée les arbres des Tropiques, nous transportaient dans le pays des Bramines, sur les bords du Gange. En parcourant les fertiles quartiers de Higuey, nous trouvâmes des Espagnols plus industrieux que ceux des autres cantons ils avaient des ingenios ou sucreries en activité, et nous pûmes voir de près ce genre de fabrique, le plus fatiguant pour les malheureux esclaves. La charrue est ici remplacée par le travail de l'homme; on voit de longues files de nègres labourant la houe, sous la surveillance de cruels commandeurs armés de fouets, avec lesquels ils frappent sans pitié le noir qui se repose un moment, et auxquels ils arrachent le cri de douleur qui sert de refrain la chanson mélan colique dont il accompagne toujours ses travaux. Lors de la récolte, on apporte les cannes pour être passées aux cy lindres; ce sont des négresses qui présentent les tronçons ces roues de fer. II n'est pas rare de voir ces malheureuses privées d'un bras car si elles ne retirent pas la main assez promptement le membre est arraché du corps par la vitesse de la rotation du moulin. En quittant ces tristes exploitations qui dégoûteraient de l'usage du sucre, on visite avec plaisir une plantation de café. Il n'est rjen en effet de plus gracieux que ces immenses vergers où les cafiers sont disposés en quinconce ce bel arbre, dont la hauteur ne dépasse pas six pieds, est couvert de feuilles luisantes, d'un vert tendre, qui per sistent toutel'année ses fleurs, qui rappellent celle du jasmin, même pour l'odeur, se succèdent continuellement, ainsi que ses baies écar- lates qui imitent nos cérises sauvages. Une foule de négresses circu lent dans ces bosquets ebarmans une jupe de coton blanc un ma dras rouge sur la tête font ressortir leur teint d'ébène munies d'une large calebasse, elles cueillent les baies mûres, en répétant un refrain joyeux, analogue leurs douces occupations.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2