NOUVELLES DIVERSES.
a
pour commuer le lendemain la peine. Un
projet de loi indéchiffrable sur- l'enseignement
supérieur a paru. Le roi est en voyage. M.
Deschamps est nommé gouverneur du Luxem
bourg Et pour donner un nouveau témoignage
de sa force, desa considération, de la confiance
qu'il inspire, le gouvernement met au ban
presque tous les officiers supérieurs de l'armée.
On n'est pas plus populaire
Journal de Louvain
Nous avons recueilli de la bouche des per
sonnes les plus respectables de la ville, le
bruit qui s'était répandu de la séquestration
d'une jeune novice dans un couvent de Louvain.
Ce bruit circulait depuis quelque temps et an
ne peut pas nous accuser de l'avoir reproduit
la légère. On cherche aujourd'hui démentir
ce fait si grave. Nous avons pris des renseigne
ment ultérieurs chez des personnes dignes de foi,
qui nous affirment de nouveau que ce bruit
est fondé.
On sait ce que valent les démentis de cer
taines gens. Il y a peu de semaines on démen
tait formellement que M. l'abbé Normand
s'était produit Louvain sous le patronage
indirect de l'Université, et tout le monde a
haussé les épaules, attendu que ce n'est point
par des démentis qu'on impose silence aux faits.
L'autorité seule peut rassurer là-dessus le
public. Nous serons heureux d'apprendre qlie
le bruit répandu n'avait aucun fondement.
Nous conjurons l'autorité d'être juste. Qu'elle
voie enfin qu'il y a dans celte ville quelque
chose au-dessus du parti qu'elle protège. Son
défaut d'activité dans l'affaire Normand a com
promis fortement sa considération. Qu'elle
suive l'exemple que vient de lui donner le
tribunal de Bruxelles en sanctionnant d'une
manière éclatante cette première maxime de
toute justice que tous les citoyens sont égaux
devant la loi. Que deviendrait la société si la
robe qu'il porte protégeait le criminel
Nous attendons que l autorité fasse son de
voir. Rien de plus naturel que l'émoi causé par
ce bruit. Nos pères qui sont là pour en faire
foi, ont vu ce qui s'est passé dans les couvents
le jour où la révolution française est venue les
ouvrir; on extrayait de caveaux souterrains des
vieillards qui avaient blanchi dans ces cachots
humides, des femmes, qui y avaient passé leur
jeunesse sans compter les victimes qui avaient
succombé. L'impitoyable rigueur des anciens
cloîtres est connu.
Qu'on vienne démentir demain le bruit que
nous avons enrégistré, les familles n'en seront
pas moins averties; elles pourront, rassemblant
le souvenir de criminels abus, en empêcher le
retour, et appeler la rigueur des lois sur ceux
qui se rendraient coupables d'attentats la li
berté individuelle. Journal de Louvain.)
Le journal parisien le Siècle s'exprime comme
suit sur les derniers actes de notre chambre des
représentants
Le gouvernement et là chambre des re
présentants de Belgique ne se sont arrêtés devant
aucune considération la législation communale,
votée iP'y a six'a'hs, a été bouleversée au profit
du parti clérical, qui a sur le pouvoir temporel
la même doctrine que Tartufe sur le bien d'Or-
gon il^veulse l'approprier, de crainte qu'il ne
passe en de méchantes mains. Nous l'ayons déjà
dit, nous aimons le répéter, la discussion aété
soutenue avec un véritable talent par l'opposi
tion la tribune et dans la presse, et si le mi
nistère eût été capable de quelque sentiment de
dignité, il eût certainement aiiandonné un pro
jet lui imposé par une faction, etdont les in
convénients et l'injustice étaient démontrés, on
peut le dire, avec une précision mathématique.
Mais le cabinet ne disposant que d'une ving
taine de voix qui appartiennent tous les mi
nistères possibles, n'a pas voulu risquer son
existence en se brouillant avec l'église; pour
•vivre, il s'est fait bedeau de la paroisse parle
mentaire.
PROGRAMME des prix proposés pour le concours
de 18A3 de la Société des Sciences médicales et na
turelles de Bruxelles
La Société des sciences médicales et naturelles
de Bruxelles dans sa séance du 2 mai 1842, a
mis au concours les questions suivantes
I
Déterminerd'après l'état actuel des sciences
physiquesl'influence de la période diurne et de la
période nocturne sur les maladiesen insistant parti
culièrement sur les influences électriques et magné
tiques.
Le prix consistera en une médaille d'or de la valeur
de trois cents francs.
II
Décrire les symptômes du rhumatisme dire
quelle analogie il a avec la goutte et en établir le
diagnostic différentiel démontrer son influence sur
les affections des parties principales du système cir
culatoire sanguin et sur laproduction des divers vices
organiques préciser sa nature signaler ses causes
prédisposantes et occasionnelleset indiquer son
traitement prophylactique et curatif, en discutant
judicieusement la valeur des moyens thérapeutiques
conseillés jusqu'à ce jour pour combattre celte
maladie.
Devant la grande case on a préparé une aire d'une vaste étendue,
où l'on apporte le café, pour qu'il se dessèche en parfumant l'air il
est ensuite foulé par des chevaux, pour séparer les cotylédons de leur
enveloppe cornée. Ces habitations sont ordinairement pourvues des
fruits les plus agréables des Autilles l'ananas doré surmonté de sa
couronne verte croît auprès d'un artichaut délicat et de la mélon-
gène panachée les arbres présentent tour tour la sapotille sucrée
le tamarin rafraîchissant; le corossol mucilagineux, des oranges dé
licieuses et ces petits citrons inconnus en Europe, garnissent les haies
épineuses qui entourent le jardin du propriétaire ainsi que sa basse-
cour, où l'on voit la poule, le coq d'Inde et le faisan doré, vivant en
société avec la pintade criarde, qui ne peut racheter son importu-
nité que par la délicatesse de sa chair et l'abondance de ses œufs.
Après avoir passé le détroit de Porto-Rico on trouve successive
ment la baie profonde de Samanales riches plaines de la Conception
et de Saint-Iago, où l'on voyait autrefois la cité d'Isabelle, première
ville espagnole fondée dans le Nouveau-Monde.
Les côtes de ces parages sont hérissées de rochers menaçans mais
l'intérieur des terres est plus fertile qu'aucun autre canton de Saint-
Dqfnjngue on ne saurait apprécier ce que pourrait produire la Vega-
rèale entre les mains d'un peuple actif et industrieux mais l'indo
lent Espagnol, dont la provision do la journée consiste dans un rou
leau de chocolat, quelques bananes et un morceau de tasajo passe
ton temps se faire berger dans son hamac, et fumer lorsqu'il ne
dort pas.
Par suite de cette inconcevable apathie, le plus fertile pays de la
terre est devenu entièrement sauvage; et lorsqu'on parcourt les bords
de l'Yuna, on croit voir les forêts de l'Amérique méridionale dans
toute leur majesté primitive.
Il existe sur le sol de cette vallée et des collines qui la dominent,
un luxe et un désordre de végétation qui dépassent tout ce que l'ima
gination peut inventer. Parmi les arbres nouveaux qui s'y présentent
nos yeux, se trouvent le bois de fer qui fournit le lomaback l'In
dien, le gommier dans lequel il se creuse un canot et tandis que le
figuier maudit dessine des arceaux gothiques l'acajou gracieux
chargé de girandoles de fleurs purpurines, entouré de guirlandes par
des lianes qui descendent de sa cime, semble décoré pour une fête
et le bois de campêche offre un ombrage délicieux sous un feuillage
parfumé d'une odeur de girofle.
Le paysage est animé par de jolies perruches qui rivalisent de ca-
quetage avec les perroquets verts têtes bleues. Le brillant cardinal
voltige de branche en brancheétalant sa barrette rouge sur un
plumage aux couleurs tranchantes, et le mignon colibri, cet escar-
boucle des airs, disparait vos yeux dans la corolle d'une fleur.
Le soir, ce spectacle magnifique est éclairé par des myriades d'in
sectes phosphorescens, et, suivant l'expression d'un illustre voyageur,
on dirait la voûte étoffée abattue sur les savannes.
Pourquoi faut-il que la rêverie mélancolique laquelle on s'aban
donne volontiers dans cette merveilleuse solitude, soit troublée quel
quefois par l'effrayante crécelle d un serpent sonnettes, ou par l'as
pect imprévu d'un caïman, Yalligator de Saiut-Domingue, soulevant
une tète horrible l'entrée des voûtes ombreuses des palétuviers qui
bordent le rivage Enfoncé dans le limon, qui lui sert de retraite,
le monstre est prêt s'élancer sur le taureau sauvage qui viendrait
se désaltérer dans les eaux du fleuve.
Ces belles vallées sont terminées brusquement par des rccs<escar-
pés qui fout partie des plus hautes sommités de 1 île.
Ces murs, d'une hauteur prodigieuse bordés de parties saillantes
et d echancrures profondes, sont couronnés par des rochers cylindri
ques qu'on prendrait pour des tours. L'aspect imposant et la beauté
Le prix consistera en une médaille d'or "de la
valeur de trois cents francs.
III
La société .décernera en outre une médaille delà
valeur d'au moins cent francs au meilleur mémoire
qui lui parviendra sur une question quelconque,
au choix des concurrents, pourvu qu'ellese rattache
aux sciences médicales ou naturelles.
Les membres titulaires et les membres honoraires
sont seuls exclus du concours.
Les mémoires en réponse aux questions proposées
devront être écrits lisiblement en langue française
ou latine, en remis [franc de port) au secrétaire de
la société, avant le 1" juillet i843. Ils devront être
accompagnés d'un billet cacheté, contenant le nom,
les qualités et la demeure de l'auteur, et portant sur
l'enveloppe la même dévise ou épigraphe placée en
tête du mémoire.
Les mémoires dont les auteurs se sei'aient faiteon-
naître directement ou indirectement, et ceux qui
parviendraient au bureau après l'époque ci-dessus
indiquée ne seront pas admis concourir.
Les mémoires couronnés restent la propriété de
la société. Ceux non couronnés lui appartiendront
également, mais les auteurs pourront en obtenir une
copie leurs frais, pourvu qu'ils en fassent la de
mande en déans les six mois qui suivront la procla
mation d.u concours, terme après lequel les billets
cachetés accompagnant lesdits mémoires seront brû
lés en assemblée ordinaire.
En aucun cas, le lauréat ne pourra réclamer la
valeur en espèces de la médaille qu'il aura obtenue.
Adopté en séance, le 2 mai i842..
Le Secrétaire de la Société J.-R. Ma.RINUS
Docteur en Médecine, etc, 3 rue de l'Infirmerie.
Par le paquebot français du Levant nous avons
reçu des nouvelles de Constantinople et d'Alex
andrie jusqu'au 7:
Les affaires de Syrie préoccupaient exclusi
vement le ministère ottoman ainsi que les re
présentants des puissances européennes. Plu
sieurs conférences avaient eu lieu dans le divan
et une chez M. de Bourqueney. II paraît cepen
dant que le ministère ottoman persiste ne vou
loir prendre aucune décision avant le retour de
Sélim bey de la Syrie.
Les nouvelles de Beyrouth sont toujours fâ
cheuses. Le Journal de Smyrne même dit que
la présence des troupes albanaises, dont l'esprit
turbulent et indiscipliné est connu, semble nuire
la parfaite pacification de la Syrie. La con
duite des Albanais a fait naître une certaine
agitation dans la montagne. Une partie de ces
Albanais a été dirigée sur Tripoli, où les Ansa-
ries se refusent de payer les impôts.
sauvage de ces enceintes sont impossibles décrire.
Des plateaux fertiles, arrosés par des réservoirs supérieurs, sont
cachés parmi ces formidables aiguilles, conducteurs de la foudre du
haut de leurs créneaux granitiques, les restes du peuple d'Hispaniola,
guidés par leur cacique Henri ce Guillaume Tell indien, bravèrent
long-temps la puissance de leurs oppresseurs ils voyaient avec joie
les nuages chargés d'électricité rouler sur les flancs de ces boule
vards inaccessibles, et porter la dévastation dans les champs qui leur
étaient ravis.
Du sommet des pitons volcaniques qui dominent cette chaîne
élevée, le voyageur embrasserait d'un seul coup d'œil cette île fé
conde où se trouvent accumulés 850,000 noirs ou mulâtres qui se
sont affranchis par leur volonté et le succès de leur armes comme
il pourrait également distinguer de ce point culminant les îles de
Porto-Rico, de Cuba et de la Jamaïque, qui renferment une popula
tion d'esclaves plus forte que celle des hommes libres de Saint-Do
mingue.
Quel sujet de réflexions pour un ami de l'humanité Une naviga
tion d'une journée suffirait pour mettre en contact cette aggloméra
tion formidable d Africains libres et esclaves etpar une funeste
sécurité, les blancs de cescontrées repoussent avec dédain toute amé
lioration dans l'état de la olasse servile
Espérons que la généreuse coalition des gouvernemeDs des deux
mondes pour l'exlinctiou de l'esclavage obtiendra des concessions ré
clamées par la justice et 1 humanité, et qu'on ne verra plus se renou
veler ces luttes sanglantes qui attestent la férocité des hommes.
Les mânes des victimes de la découverte de l'Amérique doiveut
être désormais apaisés leurs cendres ont été arrosées pendant trois
siècles par le sang des Éuropéens. Bailly (de Besançon.)