NOUVELLES DIVERSES.
Le village de Merckem aura aussi sous peu
un monument élevé l'un de ses enfants
l'une des plus grandes célébrités littéraires de
notre pays, au poêle Sidronius Hosschius. Ce
jésuite, néà Merckem en 1596, s'illustra par ses
poésies latines; elles furent réimprimées plus
de trente fois. La beauté de la poésie de ce lit
térateur, ses tours heureux, la pureté de sa
latinité la justesse de ses expressions, la clarté
de son style le font regarder comme un des
meilleurs poëtes de son siècle. Hosschius mou
rût ïongres en 16.53.
On lit dans la Chronique de Court rai28
juin
Dix vols avec escalade "et effraction ont été
commis pendant la nuit du 22 au 23 de ce mois
Lauwe. Celte multiplicité d'actes de brigan
dage nocturne dans une seule commune pen
dant les plus courtes nuits de l'année, est vrai
ment effrayante. Dans la' nuit du 24 au 25,
trois crimes de même espèce ont encore été
commis Desselghem, avec cétla. circonstance
aggravante, que dans l'une des maisons énva-
hies, I habitant, le sifeur Opsomere,éveillé par le
bruit.et s'efforçant de mettre les voleurs en fuite,'
en a reçu des coups'et blessures. Ces malfaiteurs
n'ont dépouillé quç des habitations d'un per
sonnel peu nombreux et où ils n'ont trouvé
d'aulre proie que des effets, linges,habillements
et effets mobiliers de peu de valeur. Tous ces
indices font présumer qu'à Lauwe comme
Desselghem ce sont les trois mêmes individus
qui ont commis tous ces vols. La justice, parait-
if, n'en a été avertie qu'hier.
Le Lynxjournal de Bruxelles, annonce
qu'il cesse de paraître dans la capitale pour se
réunir au Messager de Gand et des Pays-Bas.
Un concordat vient d'être conclu entre Rome
et la république d'Haïti. Un évêque primat
sera nommé, et cet évêque sera, dit-on, un
ecclésiastique Belge qui, depuis longtemps,
habite en Amérique.
Il est question de transplanter en Haïti un
nouveau clergé d'Europe. Déjà, dit-on, cin
quante prêtres frahçais, du diocèse de Lyon,
seraient désignés, et la France devrait les faire
transporter ses frais St.-Domingue.
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Bruxelles, 30juin.
Le Moniteur promulgue aujourd'hui 1° la
loi qui proroge au 1er juillet 1843. l'art. Ier de la
loi du 12 avril 1835. et les art. 2, 3 et 4 de la
loi du 31 mai 1838, relatives aux péages et la
police des chemins de fer 2° la loi qui porte
150,000 fr. le crédit demandé pour les travaux
de la Meuse 3® la loi qui décrète la construc
tion du canal de Zelzaete la mer du Nord
4° la loi sur les distilleries.
superbe coupé armoiries que portait un des
waggons du convoi de Liège.
169 accidents sont survenus dans les mines
du Hainaut pendantl'année 1841 107 ouvriers
ont été blessés plus ou moins grièvement et
62 ouvriers ont été tués.
On lit dans Observateur
M. Deschamps est parti pour son gouverne
ment provincial; on l'a vu mardi assis dans un
On nous communique la réclamation suivante:
Les commerçants notables de Bruxelles sont
invités, pour la 3e fois, se réunir, pour pro
céder l'élection du président du tribunal
consulaire.
Déjà deux fois les notables avaient été con
voqués aux mêmes fins. Lç procès-verbal de
leur première réunion constate qu'ils ont décidé
qu'il n'y avait pas lieu de nommer un président,
puisqu'un président était en exercice depuis un
an seulement.
Ils crurent ne pas devoir se rendre la 2e
convocation.
De là un conflit soulevé par le gouvernement
entre l'interprétation qu'il entendait donner
désormais la loi et l'interprétation soutenue
par les notableset conforme aux antécédents
ci-dessus.
Jusqu'à ce que la question soit décidée, et
c'est le pouvoir législatif qui seul, en Belgique,
peut connaître de l'interprétation d'une loi ré
glant des droits politiquespar une adresse
la chambre des représentants qui s'est couverte
en deux jours de plus de quatre-vingt signa
tures les commerçants notables de Bruxelles
viennent de lui soumettre la solution de cette
question qui touche directement aux préroga
tives du commerce.
M. Deschamps, gouverneur de la province de
Luxembourg, est arrivé Arlon le 29 dr, vers
dix heures du matin; dans le courant de l'après-
midi il a reçu toutes les autorités.
On dit que le roi ne prolongera pas son
séjour en Angleterre au-delà du 2 juillet. Obs
On nous assure que la police s'est considéra
blement relâchée depuis quelque temps des
mesures de surveillance qu'elle avait adoptées
pour s'assurer que Don Carlos et sa famille ne
songeaient pas quitter Bourges.
On écrit de Toulon, 19 juin
Les vins de Provence de première qualité se
paient dans ce moment de 40 42 francs les 550
litres, le contenu seulement, rendu sur le quai.
Jamais ils n'étaient descendus aussi bas ce
prix les propriétaires ne trouvent pas les pla
cer. et qui plus est, ils seront bien embarrassés
pour loger la récolle prochaine, toutes les futail
les étant encore pleines.
Les négociants de la Belgique qui voudraient
essayer les vins de Provence, n'auront jamais
une plus belle occasion. On pourra au moment
de la récolte, avoir les vins presque pour rien.
La banque d'Angleterre qui était accusée
depuis longtemps de mettre en circulation des
La session ordinaire du conseil provincial de
la Flandre occidentale s'ouvre mardi 5 de
cê mois. On croit qu'elle ne durera qu'une
douzaine de jours. Peu de questions importan
tes attendent une décision.
Cependant un plan pour améliorer le cours
de l'Yser et faciliter sa décharge, sera présenté
au conseil. Cette question d'un intérêt vital pour
le Veurne-ambachtne peut manquer d'exciter
le plus haut intérêt.
Nous croyons devoir regretter que la députa-
tion permanente n'ait pas suivi l'exemple de
celle du conseil provincial du Hainaut, en
publiant avant l'ouverture de la sessionle
sommaire des affaires qui seront soumises aux
délibérations du conseildans la session de
1842,
Nous croyons que cette publication serait
très-utile et exciterait l'intérêt, que mérite
d'inspireé tout ce qui se rattache au bien-être
de la province.
i ci m—1
L'ordonnance sur l'importation des toiles,
des fils de lin et de chanvre, publiée par le
Moniteur français du.27 juin, a produit dans
tout notre arrondissement une pénible sensa
tion. Quelque déchue que soit celte industrie,
elle occupe encore un grand'rrombre de bras,
surtout durant les mois d hiver el grâce elle,
beaucoup de- pauvres ouvriers pouvaient, pen
dant la saison rigoureuse, donner un peu de
pain leurs enfants.
Si le gouvernement français maintient cette
ordonnancera misère sera extrême. Depuisquel-
que temps notre ministère et les journaux qui
veulent bien le défendre;-ont montré un grand
zèle pour les intérêts matériels du pays: une oc
casion se présente maintenant, pour traduire en
faits toutes ces phrases sonores. H s'agit de sau
ver de la misère des populations sages et labo
rieuses. Que ferale ministère Osera t-il montrer
quelque velléité d énergie répondre un acte
d'hostilité par de justes représailles? ou bien se
confiant la diplomatie, payera-t-il par de nou
veaux sacrifices des avantages que nous avons
déjà si chèrement acquis. Les voies diplomati
ques sont inextricables el tortueuses on négo
ciera et durant ce temps nos populations fla
mandes mourront de misère.
Si le ministère actuel, après tousles actes qu'il
a posé jusqu'ici, parvient encore doter le pays
d'une série de protocoles, dont le nom seul est
une ironie pour la Belgique nous pouvons lui
prédire une popularité dont aucun ministère
passé, présent ou futur ne sera jaloux.
Le 1er de ce mois deux escadrons du 1er
régiment du cuirassiers sont arrivés en celte
ville, poury tenir garnison.
Ces deux escadrons sont sous les ordres du
major Pertry.
On nous assure que dimanche 3 juillet, si le
temps le permet, il y aura musique au Parc
de midi une heure le soir, la société de l'Union
donnera un bal champêtre.
Si, par sou testamentCharles XI au mépris des lois de la
Suède, qui fixèrent quiuze ans la majorité de nos rois, n'avait pas
reculé celle de son fils jusqu'à dix-huit, serions-nous aujourd'hui
contraints de fléchir sous le sceptre capricieux d'une femme?
D'accord mais supposons arrivé le moment où Charles XII
gouvernera par lui-même, qu'y gagnerions-nous Un jeune homme
est, plus encore qu'une femme, enclin aux idées chevaleresques...
Un jeune homme, lorsqu'il a été sévèrement élevé comme Char,
les XII, et qu'il se voit libre, n'a des yeux et des oreilles que pour
les attraitset la voix du plaisir, et, ces attraits, nous les fêtons briller
si vifs, cette voix, nous la ferons parler si haut, que de longtemps
Je vous jure, il ne lui viendra lafantaisie dôuvrir son esprit àl'étude
des affaires sérieuses.
J'entends; lui la royauté de nom, vous la royauté de fait.
Pourquoi tout ceci n'est-il qu'une supposition
Eh! ne voyez-vous donc pas, Monsieur l'ambassadeur, que ce
que j'attends ici, c'est que cette supposition devienne réalité.
En parlant aiusi, le comte Sparre se redressa, l'oreille attentive,
et les yeux arrêtés sur la foule qui encombrait la place; il venait de
s y manifester un mouvement inaccoutumé; les soldats avaient en
partie rompu leurs rangs; les officiers se réunissaient en groupes
autour desquels se pressaient curieusement les bourgeois ça et là des
orateurs gesticulaient et paraissaient parler avec véhémence tout-à-
coup et comme un signal donné, dix mille voix s'élevèrent en
même temps, et le comte de Sparre, la figure rayonnante, tendit la
main son interlocuteur:
A nous la victoire Monsieur l'ambassadeur! le lionceau s'est
éveillé; il ne s'agira plus que de le rendormir.
Voici ce qui s'était passé.
Déjà, depuis longtemps, le comte avait fait sourdement travailler
les esprits dans le peuple et dans l arniée mais pour qu'un mouve
ment eût quelque chance de succès il fallait le consentement de
Charles. Le jeune prince dominé par le respect et la reconnaissance
que lui inspirait son aïeule, hésitait le donner. Cependant, convaincu
que, si un erévolutiou éclatait, même sans sa participation, Charles
n'était pas homme en démentir le principe, le comte avait douné le
mot ses affidéspour le jour où nous plaçons notre action. Charles,
comme s'il avait un secret pressentiment de ce qui se préparait, se
tenait silencieux au milieu de son état-major depuis le commence
ment de la revue, et il paraissait abîmé dans une rêverie profonde.
Son précepteur, le conseiller d'état Piper, remarquant cette préoo-
cupation, s'approcha de lui et lui dit
Puis-je prendre la liberté de demander votre majesté quoi
elle songe si sérieusement
Je songe, répondit Charles, que je me sens digne de comman
der ces braves gens; et je voudrais que, ni eux ni moi, ne reçus
sions l'ordre d'une femme.
Ces paroles, prononcées avec un dépit marqué, et d'une voix assez
haute pour être entendues de tout l'état-major, ue furent pas per
dues. Quelques officiers se détachèrent du groupe un mot com
muniqué voix basse, parcourut en un Instant toute la ligne comme
une étincelle électrique et le ori de Vive le roi parti de tous les
rangs répété avec enthousiasme par le peuple, s'élança travers
les vitraux du palais jusque dans le cabin'et de la régente, pour lui
apprendre que son pouvoir avait cessé.
Il n'y eut contre cette émancipation de Charles qu'une seule pro
testation un jeune soldat nommé Rozen, frère de lait du nouveau
roi, cria, dans un moment de silence
Respect la volonté de Charles XI, vive la régente
Mais on eut bientôt étouflé cette voix qui d ailleurs ne rencontra
point d'écho. Rozen fut arrêté, jeté en prison et Charles XII n'eut
même pas connaissance de cet incident.
(La suite un prochain numéro.)