JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 2e ANNÉE. N° 125. DIMANCHE, 10 JUILLET 1842. IXTIBIEIin. FEUILLETON. On s'abonne Ypres rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 ■V* Tout ce qui concerna la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 9 Juillet. Règlement sur les chemins vicinaux. Bien que la discussion des règlements provin ciaux revisés en vertu de l'art. 39 de la loi du 10 mars 1B41, sur les chemins vicinaux, ait été remise la session ordinaire de 1343, nous croyons cependant utile de faire quelques ob servations sur le mode d'application que pré- senle la loi, pour les Flandres. L'art. 13 pose en principe, que les dépenses relatives aux chemins vicinaux, sont la charge des communes. Néanmoins les conseils provin ciaux pourront statuer que ces dépenses seront en tout ou en partie la charge des propriétaires riverains, là où l'usage en est établi. L'équité du principe, d'après lequel les frais d'entretien des chemins vicinaux sont la charge des communes, n'a pas été contestée la légis lature. Comment donc a-t-on admis dans la loi un paragraphe qui détruit ce principe si équitable et consacre une législation particulière pour quelques provinces du royaume. Il paraît que c'est sur les instances de la Dé- putation de la Flandre-occidentale, que celte disposition a été introduite dans la loi. Maintenant les communes de celte province ne sont chargées que de l'entretien des ponts et aqueducs qui existent sur les chemins vicinaux. Ceux-ci sont entretenus par les propriétaires riverains et leurs propres frais. La Députation du conseil provincial de la Flandre-orientale avait demandé, que la règle générale de mettre l'entretien des chemins la charge des communespût subir une excep tion pour les Waleringues. Mais la Députation de la Flandre-occidentale a demandé que l'ex ception fut étendue toute la provinceoù l'entretien des chemins a été de tout temps la charge des riverains. Coutume qui, dit-elle, s'est tellement identifiée avec nos mœurs, qu'on ne pourrait l'attaquer aujourd'hui sans faire surgir des obstacles insurmontables, et les abus les plus graves. Cette assertion de la Députation nous étonne, et si elle était fondée elle prouverait que les chemins vicinaux sont bien entretenus. Mais il en est loin d'être ainsi. Bien souvent les rive rains n'accomplissent ce dévoir qu'avec mau vaise grâce et le remettent tant qu'ils peuvent. Aussi longtemps que l'entretien sei a leur charge, les chemins vicinaux ne seront jamais réparés avec soin et le travail ne se fera pas avec celte unité qui doit surtout exister dans des ré parations de cette nature. Mais est-il juste que les riverains seuls entre tiennent les chemins vicinaux? Parce que cette coutume date de longtemps ce ne peut être une raison de la suivre encore, s'il est prouvé qu'elle offre de nombreux inconvénients. L'entretien des chemins par les communes est d'une équité incontestable. Voici comment M. le ministre de l'intérieur s'expliquait au Sénat. Ce principe repose sur cette idée d'éternelle justice que celui qui use, entretient^ que celui qui dégrade, répare; est-il juste en effet que tandis que dans une commuue l'exploitation de toutes les propriétés contribue dégrader les chemins vicinaux, ces chemins ne soient reparés et entretenus que par les propriétaires seuls. Je suppose un particulier propriétaire d'une lisière de terre le long d'une communication vicinale; il est tenu aujourd'hui par certains usages locaux d'entretenir en entier cette communication, m tandis que la propriété coutigue., beaucoup plus considérable peut-être, et abîmant par suite davantage le chemin, est exemptée de toute charge de ce chef! Il est évident qu'un usage qui peut dans certains cas, faire absorber par des frais d'entretien tout le revenu d'une pièce de terre riveraine d'un chemin vicinal, n'est pas un principe équitable, ce n'est pas un principe que nous puissions conserver dans la loi. Dans la section centrale, cette disposition fut adoptée malgré une vive opposition on trouva Qu'il était injuste de laisser peser sur quelques propriétés, la charge de l eutrelien des chemins dont elles profitent toutes; qu'il est injuste que la propriété foncière entretienne seule <les chemins dont les rentiers, les commerçants profilent^ se servent comme elle, sans contribuer en rieu son entretien enfin que ce mode nuit au hou état des chemins, pareeque lés propriétaires riverains cherchent tous les moyens de 86 soustraire l'obligation d'entretien qui est souvent tres-onéi'euse. Mettre l'entretien des chemins vicinaux la charge des riverains, c'est commettre une injus tice l'égard des propriétaires fonciers et favo riser les habitants agglomérés de la commune. Ils jouiront du bon état des chemins et en pro fileront sans y avoir contribué. La Députation de la Flandre-occidentale, l'appui de sa proposition, avançait que les pos sesseurs des propriétés riveraines les avaient ac quises avec.cette servitude et un prix calculé d'après cette charge. Les libérer, dit-elle, c'est leur faire une faveur. Jusqu'ici nous n'avons pu remarquer cette dif férence dans le prix d'achat des propriétés rive raines. Il est vrai que les chemins n'étaient point entretenus et par conséquent cette charge illu soire n'avait aucune influence sur la valeur des terres. Telles sont les observations que soulève la mise en exécution de la loi du 10 avril 1841. C'est un règlement très-important qui mérite la plus sérieuse attention. Nous avons confiance dans le conseil provincial, et quand celte ques tion lui sera soumise, nous espérons que sa dé cision conciliera tous les intérêts. TRIOMPHE DES LIBÉRAUX A TOURNAY. On sait que M. Doignou était assujetti une réélection par suite de sa nomination des fonctions salariées. Son concurrent était M. Savart-Martel, avocat et membre du conseil com munal Tournay. L'opération électorale a eu lieu le 7 juillet. II y avait 1,1225 votants; la majorité absolue était de 613. M. Savart-Martel a obtenu 653 suffrages et M. Doignon 569. Le candidat libéral M. Sa vart-Martel, ayant obtenu 84 voix de plus que M. Doignon, a été élu membre de la Chambre des représentants. C'est une victoire éclatante remportée par l'opinion libérale de la ville et de l'arrondisse- UNE AYEIÏTDRE DE CHARLES XII. (Suite.) III. Enfin, Charles XII parut, vêtu d'un uniforme simple et sévère il s'avança d'un pas assuré entre la double haie des magnifiques costu mes qui se rangeaient pour lui ouvrir un passage, et monta lestement les degrés du trône. Bien, Messieurs, je vous remercie de votre exactitude, dit-il avec cette voix ferme et brève qui révèle chez un homme le don du commandement. C'es^ aujourd'hui mon premier acte public dans l'administration du pays j'ai voulu qu'il se fît sans cet appareil de pompe et de vaine étiquette qui n'appartient qu'aux gouvernements mous et oisifs. Vous avez confié mes mains l'houueur et la gloire de la Suède; avec l'aide de Dieu, j'espère que je justifierai votre confiance. Si les circonstances exigent des paroles de paix, je les prononcerai, Messieurs, mais sous l'habit de soldat, et la main sur le pommeau de mon épéemais entouré de braves et non de courti sans afin qu'on sache bien que la force et le courage sont ici, et que malheur arriverait ceux qui en pourraient douter. Ces paroles, appuyées d'un geste plein d énergie, ne produisirent pas un eflet identique sur toute l'assemblée les courtisans avaient les yeux baissés et déguisaient mal leur mécontentement mais tous les officiers avaient le visage rayounant. Quant au comte Sparre, il écouta sans sourciller; et, comme s'il lui tardait de commencer une lutte dont l'issue ne lui semblait pas douteuse, il se hâta de présenter l'ambassadeur de Danemarck. Celui-ci. après avoir longuement félicité le roi, encouragé par un signe du ministre, ajouta Sire, le roi, mou maître, informé des sollicitations adressées votre majesté, au sujet d'uu état qui n'a jamais pu cesser de faire partie intégrante de son royaume, n'a poiut voulu cependant que cet incident interrompit les liaisons amicalesqui unissent le Danemarck ef la Suède; fort de son droit, il désire qu'uue conférence termine toute contestation l'égard du Holstein et, cette occasion, je suis chargé de proposer votre majesté un traité durable d'alliance offen sive et défensive qui resserre encore, s'il est possible, l'union de deux peuples faits pour s'estimer et pour s'aimer. «-< Monsieur l'ambassadeur, répondit Charles XII, nous sommes flattés du désir que vous nous manifestez au nom de notre cousin, le roi de Dauemarck.mais l'honneur et l'équité veulent que, d'abord, nous examinions gravement et avec impartialité les prétentions de notre beau-frère, le duo de Holstein. Quoique nous souhaitions sin cèrement, en notre particulier, le maintien de la bonne harmonie entre le Danemarck et la Suède, c'est alors seulement que nous pour rons vous faire savoir s'il nousestpermis d'accepter l'alliance que vous nous proposez —•Vous la repousserez, sire, cria une voix, afin que la Suède cé lèbre votre justice autant qu'elle applaudit votre courage. Tous les yeux se tournèrent aussitôt vers celui qui avait eu l'au dace de jeter ces paroles travers la réponse du roi. Charles XII fronça le sourcil mais se remettant aussitôt M. le conseiller Piper, dit-il avec un sourire qui pourtant n'en levait son ton rien de sa fermeté là où l'élève se fait roi, il n'y a plus de précepteur ne l'oubliez pas 1 avenir. Après a voir écouté quelques discours aussi prolixes qu'insignifiants, auxquels il répondit avec la concision d'un homme qui attache plus de valeur aux actions qu'aux paroles, Charles descendit du trône, et comme au mêmç instant son regard tomba sur Christine quile

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