ÉLECTION D'ATH.
Bruxelles, 19 Juillet.
La convention de commerce entre la Belgique
et la France, dont la négociation se poursuivait
Paris, a été signée le 16 de ce mois.
(Moniteur Belge.)
Ôn lit dans l'Indépendant
L'INDUSTKIE LltflEKÉ BELGE EST SAUVEE.
On nous écrit de Paris, 16 juillet, 5 heures
du soir
Ce malin les négociateurs belges et français
sont tombés d accord sur la convention qui
consacre en faveur de la Belgique l'ordonnance
du 26 juin. -
Cet après-midi, la convention a été soumise
au conseil des ministres, et je viens d apprendre
l'instant que la convention a été signée 4
heures.
Je n'ai pas le temps dé vous dire autre chose,
car je manquerais le courrier.
M. Van Praet va partir l'instant pour
Bruxelles, porteur, je crois, de la convention.
Le parti rétrograde a adopté depuis quelque
temps une tactique admirable. N'osant effron
tément se poser en victime lorsque partout on
le voit marcher tête levée il a etfecté de pren
dre cœur les affaires d Espagne et lorsque ses
dupes, force de l'entendre dire, se sont mis
bêler d'après eux que l'Espagne était livrée l'a
narchie, l'athéisme, tout ce qu'il vous plaira,
alors les chefs du parti ont dit qu'eux aussi al
laient être persécutés par ces infâmes libéraux
qui faisaient aujourd hui patte de velours mais
qui, arrivés au pouvoir, jetteraient le masque
pour fermer les églises anéantir la réligion,
emprisonner et chasser les prêtres, pauvres vic
times qui ne demandent qu remplir humble
ment les devoirs de leur ministère de charité et
qui n'ont nul souci des choses de ce monde,
telles qu'élections communales, provinciales et
autres aux moyens desquelles les hommes am
bitieux cherchent s'emparer du pouvoir tem
porel. (Journal de Luuoain.)
L'honorable M. de Facqz, conseiller la cour
de cassation, vient d être élu Grand Orient de
Belgique. Celte nomination est un véritable évé
nement. M. de Facqz est un homme générale
ment honoré et certes un des citoyens les plus
influents de la capitale. Un fait grave a carac
térisé cette élection. En ce que la loge s'est
rendue en corps la demeuredu Grand-Orient.
Tout le monde a donc pu voir et reconnaître
ces mystérieux Francs-Maçons que le parti ré
trograde disait ne pas oser se montrer la face
des cieux qu'ils accusaient de n'avoir point le
courage de leur opinion. Il est certain que sous
Un pareil chef, les Loges vont reprendre une
importance nouvelle, et faire se pourrait que,
se dépouillant de tout mystère, les Maçons pro
clamassent qu'ils ne sont qu'une association
d'amis éclairés du progrès, dont ils veulent fa
ciliter et accélérer la marche par tous les moyens
qu'ils ont leur disposition
En agissant ainsi, la Maçonnerie pourraitren-
dre la Belgique d immenses services.
Quanta l'opinion publique elle est longtemps
revenue des contes d'enfants qu'on faisait jadis
coiirir et qu'on a réchauffés depuis, sur les
mystères, l'irréligion, l'alhéismedes logesetau
tres balivernes qu'on sert en pâture aux sols et
aux ignorants. (Idem.)
La question de la régence commence être
vdisculée par tous les journaux et l'on remarque
déjà deux opinions bien distinctes, les partisans
de la régence accordée la duchesse d'Orléans
et ceux qui voudraient qu'elle fut confiée au
duc de Nemours Le ministère s'est, dit-on, pro
noncé en faveur de celte dernière combinaison,
et l'on dit que le projet de loi qui a été préparé,
demande aux chambres d'accorder au régent
une dotation annuelle de deux millions.
Il serait désirer dans le cas où la duchesse
d'Orléans serait exclue de la régence que ces
hautes fonctions fussent partagées entre deux
des oncles du roi mineur, daus le cas où l'un
des deux régents viendrait mourir sa place
devrait être occupée par un autre fils de Louis-
Philippe.
Les légitimistes commencent déjà soulever
une nouvelle difficulté pour empêcher la no
mination de la duchesse d'Orléans la régence
pendant la minorité de son fils. Ils prétendent
que la princesse n'étant pas calholi pie ne peut
pas être placée la tête du gouvernement.
RÉSUMÉ
Du Rapport sur létal de l'administration
dans ta Flandre-occidentale, fait au Conseil
provincialdans la session de 1642 par la
Députation Permanente. (Suite et Fin.)
TITRE XIV. (Suite.)
DistilleriesPendant l'année 1841, lesqua-
trevingt-dix sept distilleries de la province ont
produit ii. 33,789-69 l. de boissons distillées.
Tanneries. La province compte un nombre
assez élevé de tanneries. D'après les chambres
de commerce d'Yp res et de Courtrai les tan
neries qui existent dans leurs ressorts, ont con
tinué travailler et depuis quelque temps
éprouvent une certaine amélioration.
Industries diverses. La fabrication de la
dentelle prend encore de l'extension. Les prin
cipaux centrés de cette industrie sont Bruges
et Ypres, où elle est parvenue un haut dégré
de perfection et d activité. Dans l'arrondisse
ment d'Ypres seul, elle procure du travail
20,000 ouvrières Le salaire varie de 30 c. fr.
1-30 par journée de travail.
La province compte 31 raffineries de sel, qui
ont ensemble livré, pendant 1841, la consom
mation 3,002,171 kilogrammes de sel.
Nous avons eu successivement deux récoltes
médiocres de colza. Au succès de celte graine
est intimement lié le sort de I industrie des
huiles. Nos moulins huile ne se sont pas trou-
qécessaires. et qu'on est obligé de contraindre les
"riverains l'accomplissement de celle obligation.
D'ailleurs nous croyons que l habitudéne doit
jamais remplacer dans la loi, un piincipe que
l'honorable conseiller lui-même a déclaré juste
et équitable. On peut avoir égard aux habitu
des pourvu qu'elles ne soieut point injustes.
Nous croyons qu'il est prouvé l'évidence qu'en
mettant l'entretien ordinaire charge des rive
rains on favorise les habitants de l'aggloméré
de la commune aux dépens des fermiers, qui
d'ordinaire sont chargés par leurs contrats de
bail, de l'entretien des communications vici
nales".
Quant l'assertion de I honorablé M. Van-
damme que les propriétaires ont acheté les terres
riveraines, un prix calçulé d'après cette charge,
nous croyons qu'il est dans l'erreur. Les pro
priétaires, en acquérant des domaines, n'ont ja
mais pris celte servitude en considération, pre
mièrement parce qu'on était accoutumé ne
pas entretenir les chemins, et en second lieu
parce que le fermier, quand il fallait les répa
rer, supportait seul ce fardeau.
Jamais d'ailleurs la considération d'un entre
tien onéreux de communications vicinales, n'a
été pour une ferme une cause de dépréciation.
Nous croyons que le Conseil provincial aurait
mieux fait d'adopter l'opinion exprimée par
1 honorable M. De Patin qui, entré autres argu
ments a allégué qy'il est toujours favorable
pour un pays, d'avoir sur une même matière
une législation uniforme. D'ailleurs l'impossibi
lité d appliquer aux Flandres, le mode adopté
sans difficulté par les sept autres provinces du
royaume, ne lui paraissait pas prouvée, d'autant
plus qu'on n'y opposait d'autre argument qu une
habitude contraire.
Depuis quelque temps, le conseil s'apercevra
que le règlement adopté n'apportera que peu
de changements favorables l'état des commu
nications vicinales. Il verra que les expédients
sont souvent plus nuisibles qu'utiles; l'adoption
d'un principe général, tel que celui de mettre
l'entretien des chemins vicinaux la charge des
communes/ aurait été préférable pour atteindre
le but quedoitse proposer touteadministration,
celui d arriver la plus parfaite viabilité pos
sible des communications vicinales.
M. le notaire Vandermeersch, le plus ancien
de nos conseillers communauxest chargé, ad
intérim, des fonctions d'échevin en remplace
ment de M. Donny-Vandaele.
ssxsx»-
Nous venons de recevoir le résultat deséleclions d'Atb le voici:
Nombre des votants. 933
Majorité absolue467
M. Dechamps a obtenu475 suffrages.
Son compétiteur, M. Delecluze458 voix.
Ainsi M. Dechamps a obtenu huit suffrages de plus que la
majorité absolue.
Oh I uou, sire... ce n'est pas le premier, d'ailleurs... et puis, je
me rappelle..., vous m'avez dit hier quelorsque vous viendriez ici,
nous causerions d'amitié... Avec tout ce monde-là, ce n'était guère
possible.
Tu as raison mais présent plu3 d'importuns qui nous enten
dent.
Nous pouvons causer tout notre aise.
Je puis t ouvrir mon cœur...
Et si vous avez quelque peine, l'amitié vous consolera.
L'amitié toujours l'amitié c'est un mot bien triste et bien in
signifiant, Christine! dit Charles en se levant et attachant sur elle
des regards étincelants.
Mou Dieu qu'avez-vous, sire Comme vous me regardez vous
m'effrayez!
Penses-lu que, moi, je puisse me contenter du froid senti
ment de l'amitié Il n'y a donc dans ton cœur que de l'indiliéreuce!
Mais c'est de 1 amour qu'il y a dans le mien, Christine, de l'amour
pour toi, et c'est ton amour qu'il me faut!
Tout ce qui s'était dit pendant le repas revint l'esprit de Chris
tine. et elle comprit alors. Rouge de honte et d'indiguation elle
voulut fuir; Charles la retint.
Oh! laissez-moi, s'écria-t-elle en se dégageant; vous m'avez
•futilement tiompée Je vous en conjure, laissez-moi sortir!
Non, tu ne m'échapperas point
Si vous faites un pas de plus, sire,j'appellerai.
Personne ici n'oserait t entendre.
Et il saisit de nouveau la raaiu de Christine mais elle, retirant sa
main avec force, la leva, et un soufflet tomba, rudement appliqué
sur la joue loyale.
Ce fut en cet instant que la porte s'ouvrit et que parut le conseiller
Piper.
Charles avait pâli sous le geste énergique de Christine, et son pre
mier mouvement avait été pour la colere mais, l'aspect imprévu
de I llumine austère devaut qui, plus que devant tout autre, il eût
redouté d avoir rougir, les fumées du vin se dissipèrent complète
ment il s'arrêta tout à-coup frappé de stupeur et le front courbé par
la honte.
Je vous demande pardon, dit froidement Piper; je croyais
trouver le roi de Suède.
Et il se retourna vers la porte comme pour se retirer.
Arrêtez monsieur le Conseiller s'écria Charles; votre élève n'a
pas encore perdu l'habitude de vos leçons; il vous remercie de celle
que vous venez de lui donner. Et maintenant, que voulez-vous?
Parlez, c'est le roi qui vous écoute.
Piper déplia une lettre décachetée qu'il tenait la main et la pré
senta au roi sans prononcer une parole. Cette lettre portait pour
suscriplion A son excellencepremier ministre du roi de Dane~
march note confidentielle.
C'est de la maiti de l'ambassadeur. Comment étes-vous posses
seur de ce papier? demanda Charles, surpris.
Mes soupçons étaient éveillés, répondit Piper, et il n'est pas
plus difficile d'acheter un courrier qu'un ministre. Lisez,sire.
La lettre était ainsi conçue
Excellence,
Nos affaires commencent prendre une tournure plus favora
ble Tout me porte croire que nous réussirons endormir le jeune
lion suédois Déjà le comte Sparre, impatient de gagner son comté
de Delmeiihorsta réussi faire entrer des idées d'amour dans la
tête dt Charles XII, et, grâce ce puissant auxiliaire, je vous ferai
parvenir avant peu, je l'espère, la nouvelle officielle de la conclusion
d'un trai qui, en mettant des bornes l élévation de la Suède,
consolidera la gloire et la prospérité du Dauemarck...
Charles ne put en lire davantage, la colère le suffoquait, ses lè
vres étaieut tremblantes, sou visage rougissait t pâlissait tour
tour ses mains froissaient la lettre avec violence. A ce premier
transport succéda bientôt un profond accablement il se laissa tom
ber sur son fauteuil avec désespoir.
11 est trop lard, M. Piper, il est trop tard j'ai signé.
C'est vraisire dit un garde qui venait de s'arrêter àl'entr