3 FRANCE. vés dans des conditions satisfaisantes. On attri bue cet état de choses ce ;qùe nos graines oléagineuses entrent librement en France, et que nos huiles y sont repoussées par des droite prohibitifs. r- Commerce maritime. Il est entré au port d'Ostende pendant 11541, 449 navires jaugeant 49,923 tonneaux. ;"v l)ans celui de Bruges il y est entré 71 navires jaugeant 15,401 tonneaux. Dans celui de Nieuport 152 navires jaugeant 4,242 tonneaux. Pêche maritime. Sous aucun des gouver nements, qui se sont succédé en Belgique, la pêche n'a obtenu des encouragements aussi marqués. Si l'aide de ces faveurs, elle ne par vient pas une position rassurante il faudrait désespérer de son avenir. L inspection générale de la pêche a été confiée par le Boi un des membres de la députation permanente, M. Massez. Érection de fabriques et d'usines. H y a dans la province 42 machines vapeur L'arron dissement d'Ypres qui n'en comptait qu'une, en aura bientôt trois. Messageries. Treize nouvelles exploita tions de messageries ont été autorisées, pendant 1841. g 9 CONSEIL PROVINCIAL DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. Séance publique du i5 juillet. Le conseil adopte l'ensemble du règlement sur la race chevaline, l'unanimité des 58 membres pré sents. M. Biebuyck demande que l'ordre du jour soit interverti, pour saisir le conseil de deux questions de principes, savoir si les communes seront chargées de l'entretien des chemins vicinaux, et s'il y aura des commissaires voyers. M. Vandamme donne lecture du rapport de la •2me commission, dont les conclusions tendent établir un système mixte qui consisterait met Li e l'entre tien des chemins vicinaux, partie la charge des riverains, partie la charge des communes. M. Van de fValle pense que les communes doi vent être chargées des travaux d'entretien des che mins vicinaux. Quant la question de surveillance il croit qu'il faut nommer des comtnissaires-voyers, sous l'inspection des commissaires d'arrondissement. 11 considère ce système comme 1e plus équitable. M. Vandatnme pense que le système de mettre l'entretien des chemins vicinaux la charge des com munes, est bon, favorable et juste en général, mais dans notre province, son établissement éprouverait de telles difficultésqu'il n'est pas un homme pra tique qui osât l'entreprendre, car depuis qu'il existe des chemins vicinaux, les frais d'entretien ont été la charge des propriétés riveraines. M. Goethals dit que les habitants du centre d'un village, par exemple, ont intérêt posséder des che mins pavés, que tous contribuent établir ces che mins pourquoi n'en serait-il pas de même quand il s'agit des chemins vicinaux? Pour avoir une bonne législation il pense qu'il fauten venir l'entretien par les communes, et c'est un principe que lesdiverses modifications apportées celte matière, depuis un iji siècle, ont toujours tendu consacrer. M. Vandamme déclare que son opinion serait autre, s'il s'agissait pour la i,e fois des chemins vi cinaux mais que, depuis qu'ils existent, leur'éntre- lien par les riverains est devenu une Habitude. On objecte que les chemins servant tout le monde, doivent être entretenus partout le monde. Jelerépèle, rien n'est plus spécieuxquecetargument quand il s'agit des Flandres,qui ont un système con traire établi depuis dés siècles, système tellement •enraciné qu'on n'a pu ni'osé le renverser. D'à il— -leurs les terres riveraines des chemins sont vendues ou achetées des prix d'autant moins élevés, qu'on savait qu'elles.étaient grevées de ces charges. M. De Patin exprime l'opinion que tous les ha- bitaiis d'une commune doivent supporter les mêmes charges, et que les propriétaires riverains n'eu doi vent pas plus avoir que les autres. 11 dit que les habi tudes de temps immémorial dés Flandres lie sont pas pour lui des raisons, et que c'est précisément parce que de mauvaises habitudes durent depuis si long temps qu'il faut les détruire, que ce qui est possible pour toutes les autres provinces du royaume doit l'être également pour les Flandres;que dansuii étal, la législation doit être niie, et q ie la province doit rentrer dans la généralité de la loi. M. Vandatnme s'attache démontrer que si cela a été possible pour la France, c'est qu'elle aime la centralisation, mais qu'il estloin d'en être aiusi chez nous. M. De Patin dit qu'il y avait toujours eu au jourd'hui comme par le passé, une autorité supé rieure, mais c'est là, qu'on me permette de le dire, un argument ad hominem. L'autorité de nos jours ne ressemble pas l'ancienne, elle n'a qu'un pouvoir moral, conciliateur, un pouvoii qui doit s'exercer par de bons procédés un pareil pouvoir est impuis sant nous doter de bons chemins communaux. (,'ela est si vrai que quand un commissaire d'arron dissement a voulu ordonner positivement une répa ration, il s'est vu appeler devant un tribunal cor rectionnel, il a été forcé de se justifier d'avoir fait son devoir et mieux que cela, messieurs, je crois même qu'il a encouru une condamnation M. le président. Les débals sont clos, le conseil aura se prononcer sur deux principes, dont le pre mier comporte trois questions. M. le président les pose de la manière suivante, en les mettant aux voix. i° Les chemins vicinaux seront-ils toujours une charge des communes. Nombre des volants-6o. Ma jorité absolue li. 5o voix ont répondu oui; 3o non; le conseil rejette. 2° Les chemins vicinaux seront-ils unechargedes riverains. Il a été répondu oui par 10 voix et non par 5o. Le conseil rejette. 3° Les chemins vicinaux seront-ils la fois la charge des riverains pour les travaux ordinaires, et la charge des communes pour leslravauxextra- ordinaires, tels que le pilotage, les exhaussements, l'ensablement, etc. Le système mixte est adopté la majorité de 3g voix contre 21. Deuxième question de principe. Y aura-t-il, oui ou lion, des commissaires voyers? 1 7 voix répondent oui, 4 non le conseil décide qu'il n'y aura pas de commissaires voyers. La question qui surgit de cettedécision est celle de savoir qui sera chargé des inspections annuelles a dé faut des commissaires voyers. IJ est décidé, que -cette question pour donner le temps au conseil d'y réfléchir sera débattue le len demain. La séance est suspendue pour être continuée sa medi L'heure ordinaire. E1TËBIEIIR. Paria 17 juillet. M, ledôcteur Pasqtiier, premier chirurgien du prince royal, assisté de M. Pasqtiier père, pre mier chirurgien du roi, et de MM. Fouquier Auvity. Moreau, Blandin. Blache, Deslouches, Sauvé et Séguin, a procédé aujourd'hui en pré sence de M. le lieutenant-général baron Alhalin, aide-de-camp de S. M. délégué par le roi, l'autopsie du corps deS. R. le duc d'Orléans. Cette opération, commencée sept heures du matin, s'est prolongée jusqu'à onze. Elle paraît avoir eu pour résultat de constater 1° que la mort du prince a été occasionnée par la frac ture de la partie postérieure du crâne, fracture qui s'étend d'une oreille l'autre, et qui re monte droite jusqu'à l'os frontal, lequel est presque entièrement détaché de ta tête 2° que tous les autres organes de S. A. R. étaient par faitement sains et dans un état de conservation qui permet de supposer que le prince, dont le régime était excellent et la vie admirablement réglée, aurait pu vivre très-longtemps. Un autre résultat de l'autopsie a été la con viction dans l'esprit des médecins, que la tête du prince avait dû supporter toute la violence de sa chute, aucune autre partie du corps n'é tant sérieusement atteinte et en même temps que S. A R. n avait pas dû s'être jetée en bas de sa voilure, mais être tombée soudainement par FefFet d une secousse qui, pendant que le prince est resté debout dans sa voiture, lui au rait fait perdre l'équilibre. Au surplus, l'opération délicate laquelle a présidé le docteur Pasquier, sera demain l'objet d'un procès-verbal qui sera vraisemblablement livré la connaissance du public. Après l'autopsie, le corps a été embaumé par les soins et en présence delà même commission médicale Celle opération a duré cinq heures. Le procès-verbalsigné par les personnes ci-dessus nommées, a été rouléelintroduitdans une bouteille hermétiquement fermée, qui a été placée dans le cercueil. Puis le cercueil lui- même a été clos avec du plomb fondu et mis dans son enveloppe de bois de chêne revêtue de velours noir clous d'argent. Le cœur du prince avait été renfermé dans une urne de plomb, scellée comme le cercueil. Le clergé a été alors introduit et il a jeté l'eau bénite sur l'auguste dépouille. Puis le cercueil a élé porté dans la chapelle et replacé sous le cénotaphe. Et les chants funèbres ont recommencé pour ne plus s'arrêter que dans les caveaux de Dreux. de la salle, l'uniforme en désordre, le front couvert de sueur, et te nant d'une main un portefeuille; mais, vous êtes le maître de re prendre votre signature la voici. Ce garde était Rozeu. Avance, lui dit vivement Piper. ""Serait-il vrai? s'écria Charl,s en s'emparant du portefeuille. Oui, continua-t-il d'une voix profondément émue, c'est bien lui le voilà, cet infâme traité Et mon nom figure au bas de cette œuvre de lâcheté et d injustice! Oh! quelle leçou! quelle leçon! —s Comment se fait-il que tu aies cette pièce entre les mains? demanda le conseiller Rozen. Rien de plus simple monseigneur j'avais entendu votre con versation avec le comte Sparre il ne m'a pas été difficile de réjoin dre son messager, et mon sabre a fait le reste. Christine saperçut alors que la main du jeune garde était enve loppée d'un mouchoir, elle courut lui avec empressement. Tu es blessé, Rozen Mais celui-ci, détournant la tête, ne daigna pas lui répondre. Rozen, dit le roi, ton action est belle je veux qu'elle soit ré compensée d'uue manière éclatante. C'est inutile vous ne me devez rien, sire. Charles le regarda avec étonneraent. J'ai acquitté ma dette envers mon pays, poursuivit Rozen je n'ai rien fait pour le roi. Qui sert la Suède me sert, répliqua Charles; je veux savoir quelle lécotnpense tu désires. Uue seule, sire permettez-moi de quitter le service. Y songes-tu Deux choses m'avaient fait soldat, sire mon amour pour le roi, etl'espoir d'apporter en dot uncépéeàma fiancée aujourd'hui, je n'ai plus de fiancée, et c'est le roi qui me 1 a ravie! La voix de Rozen était étouffée dans ses yeux roulaient des lar mes qu'il s'efforçait en vain de reteuir. Ceux qui t'ont dit cela en ont menti, mon brave, lui dit le con seiller; Christine n'a pas un instant cessé d'être digue de toi. Oh si cela était Mais non, j'ai bien entendu;.... valets, gardes, seigneurs, ils étaient tons d'accord et leurs cruel les plaisan teries sout restées là, sur mon cœur, comme un poids qui m'étouffe, qui me tuera. Mais ma parole, moi, la croiras-tu dit Christine. Ta parole!.... El pourtant, jusqu'à ce jour, j'aurais cru com mettre un sacrilège si je n'y avais pas ajouté foi.... Ta parole, Chris tine oh! regarde le roi, vois-le rougir et baisser les yeux...et dis- moi si je puis te croire Charles fit un pas vers Rozen Oui, frère tu le peux, j e te le jure sur l'honneur. Il n'y a eu ici qu'un coupable, c'est nioi Dans un fatal moment d'ivresse, j ai pu la fois compromettre les intérêts de mon pays, oilenser la vertu et trahir l'amitié. Maisje veux entourer la Suéde de tant de gloire et Christine de tant de respects, que je saurai bien les forcer toutes deux a l'oubli de ma faute. Quant toi, Rozen, poursuivit-il en lui tendaut la main, voudras-tu N'achevez pas, sire, s'écria Rozen au comble de l'émotion et loi, Christine, pardonne-moi d'avoir pu te soupçonner. IV. Une heure après celle scène, et dans la même salle où elle avait eu lieu, Charles XII, entouré de tous les seigneurs de sa suite, l'ex- ception du comte Sparre, prononçait, au milieu d un respectueux si lence, les paroles suivantes Messieurs, nous allons retourner Stockholm, d'où nous parti rons bientôt pour notre première campagne. J'espère que vous vous y distinguerez tous et vive Dieu je compte bien vous donner l'exemple. Mais avant d entrer dans la nouvelle carrière que je veux Parcourir, et pour y débuter dignement, je déclare que je renonce jamais aux femmes, qui nous gouvernent, et au vin, qui nous fait perdre la raison ma maîtresse, désormais, ce sera la gloire, et je ne veux connaître d'autre ivresse que celle que produit la fumée du canon. Molbri.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3