.0 JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 2" ANNEE. N° 154. JEUDI, 20 OCTOBRE 1842. ivriisiriïc. ÉLËCTïër PRÉPARATOIRE. FEUILLETON. On s1 abonne Ypres rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 6-00 0-25 Pour les autres lopalités 1 - Prix d'un numéro Tout ce qui concerne 1. ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligue. 19 Octobre 1842. Fidèles au système que jiqus avons suivi jus qu'à ce jour nous avons attendu que le parti libéral se prononçât clairement et hautement, pour faire connaître nos candidats aux prochai nes élections communales public ceux qui répandent ces bruits men songers. Je déclare en outre, qu'appartenant par conviction et par sympathie au parti libéral modéré qui réunit la grande majorité des ha bitants de notre ville, c'est ce parti que je veux devoir mon élection. C'est de lui que je veux tenir mon mandat. Ma conscience sera toujours mon seul guide dans la vie administrative, où a *ie parais destiné entrer. Ce parti vient de poser un acte solennel. Une 1 - JHessieurs si j avais eu 1 honneur ci elre élection préparatoire a eu lieu lundi1? de ce mois. L'assemblée composée d'électeurs libé raux, était fort nombreuse. Comme notrrj^rti ne travaille pas dans l'ombre, nous <#f>'yôtrs pouvoir donner un compte-rendu détaillé de cette mémorable séance. Le bureau formé par acclamation, était com posé de MM. Boedl, avocat, président', Auguste Van tien Bogaerde et Ernest Merghelynck scrutateurs, Vandaele, avocat, secrétaire. Le président déclare que la séance est ou verte. M. Alph. Van den Peereboom demande la parole Messieurs, dit-il, une feuille de cette ville, le Propagateur, a publié dans son der nier numéro, une liste de candidats qu'il paraît disposé soutenir, lors des prochaines élections communales. Mon nom figure sur cette liste. D'un autre côté, un grand nombre d'électeurs libéraux se proposent, m'assure-t-on de me porter sur la listede leurs candidats. Celte dou ble candidature nécessite un mot d'explication de ma partcar je ne suis pas et je ne serai ja mais un homme double face, un Janus. En voyant mon nom inscrit sur la liste communiquée au Propagateurdes personnes qui veulent me nuireont fait courir le bruit, que j'avais fait ce parti des protestations de dévoûment, des promesses de coopération. Je crois devoir donner ici un démenti formel et connu de tous les électeurs ici présents, j'aurais cru inutile de prendre la parole. Je prie ceux d'entre vous qui me connaissentde vouloir bien me servir de caution près de ceux qui ne me connaissent pas. Ils n'auront jamais lieu de s'en répentir, je leur en donne ma parole. De vives acclamations accueillent les paroles de M. Alph. Van den Peereboom. Plusieurs membres de l'assemblée demandent s'il seea permis de voter parprocuration. Ils font rem.açquçr qu'un grand nombre d'électeurs li~ béraux n'ont pu, pour divers motifs, assister la séance et montrent des listes contenant^®"* noms de ceux qu'ils sont chargés de représenter. Il est décidé que le vote par procuration ne peut être admis. M. Van Daele donne lecture de la liste des membres sortants et propose de maintenir tous ceux qui peuvent être réélus. Cette proposition n'étant pas unanimement accueillie, un électeur propose de diviser la question. Les candidatures de MM. Vanderslichele de Maubus, Bourgmestre Smaelen Martin, et Van den BogaerdeThéodore, membres sor tants, sont admises l'unanimité et par accla mation. Un électeur propose de voter au scrutin se cret sur la question desavoir, si le parti libéral portera pour candidats MM. Lambin, notaire, 'et Vandermeérschid. Cette motion est adoptée. On procède,au scrutin secret. M. Vandermeersch réunit l'unanimité des voix moins quatre. A la question de savoir si le parti libéral soutiendra M. Lambin, notaire, 55 voix répondent oui, 63non. M. le président proclame lé résultat du scrutin et annonce qu'on va procéder la nomination de quatre nou veaux candidats. A la demande de plusieurs membres, la séance est suspendue pendant un quart d'hetiré. friA la reprise de la séance M. Henri Iweins-Fon- téyne demande la parole Messieurs j'ap prends I instant que plusieurs électeurs ici présents, veulent honorer de leurs suffrages mon frère François-^ membre du bureau de bienfaisance. J'ai 1 honneur, Messieurs, de vous déclarer qu'il sera heureux et fier de votre choix. Je vous donne ma parole pour lui, qu'en toute circonstance, il saura se rendre digne de votre confiance el,xque-ifi3»f^eul byl-teudr/ fiùre triompher l'opinion libérale, quiUest la sienne et Ja seule laquelle il veut tenir. Un électeur Pourquoi M. François Iweius, ici présent, ne fait-il pas lui-même cette décla ration M. Iweins-FonteyneMon frère vient de quitter la salle, ne désirant pas assister une opération dans laquelle il est directement inté ressé. En tout cas je me porte fort pour lui. M. Van Daele propose pour les trois autres candidatures: MM. Ernest Merghelynck, Pierre Bekeex-commis-greffier et Alph. Van den Peereboom. M. Auguste De Ghelcke fait remarquer que nulle autre proposition n'étant faite, on peut procéder au scrutin. LESURQUES. -- UNE ERREUR JUDICIAIRE. Lesurques?... Vous connaissez ce noua fatal, nom taché de sang nom célèbre dans les annales judiciaires, mais ce que vous ne con naissez pas, c'est la destinée de cette femme dont la tombe vient de se fermer pour jamais. Mme Lesurques avait épousé son mari par amour; elle vivait heu reuse avec lui et trois enfants que Dieu lui avait donnés, lorsqu elle fut frappée de la plus horrible douleur, de la plus épouvantable épreuve. Le floréal 1797, un sieur Durochet, homme de mauvaise vie, prit une place dans le courrier de Lyon, et partit n'emportant aucun paquet avec lui; le même jour, quatre hommes, nommés Vidal, DubosqRoussy et Courriol, se rendirent cheval sur la route. Un sieur Bernard leur avait loué les ohevaux, mais il n'était pour rien dans leurs coupables projets. Durochet, seul avec le courrier, le fai sait causer. N'avez-vous pas peur de voyager seul, la nuit. Peur! et de quoi? Damvous êtes chargé de l'or du gouvernement, et des vo leurs... N'allez pas me dire cela, fit le courrier devenu peureux, j'ai déjà rêvé vingt fois que j'étais tué ooupsde oouteau sur la roule, etc'est loin de m'encourager. En ce momentla voiture venait d'arriver Lieursaint. Il était neuf heures du soir; la nuit était horriblement noire, quatre hom mes parurent tout coup. Le courrier se défendit comme un lion quoiquon l'eût fait tomber terre, mais il ne put lutter contre le nombre on lui fendit la téte d'un coup de sabre, et après lui avoir coupé le cou avec un couteau de poche, on jeta son corps dans une ornière. Durochet, le voyageur de la malle, qui n'était autre chose qu'un voleur, parut fâché que l'on ait versé du sang, mais ses compagnons se moquèrent de lui... Us coupèrent la malle, prirent ce qu'elle con tenait de précieux, et revinrent Paris, laissant Durochet, qui n'a vait pas de chevallutter contre les volontés du cheval du postillon, sur lequel il était monté et qui ne voulait pas passer le relai de Ville neuve-Saint-George, où le pauvre animal se serait réellement arrêté, si son maître n'eût pas été massacré. Le cheval, abandonné par les assassins, fut plus tard trouvé sur le boulevard Mont-Parnasse et conduit eu fourrière. On trouva sur le théâtre du crime le corps du postillon qui gisait quelques pas de lui. Sur le champ de carnage était une houpe- laude grise, bordée de lisières bleu foncé, un sabre et un fourreau. La lame était ensanglantée, et portait pour devise d'un côté: V honneur me conduit de l'autre Pour le soutien de ma patrie. Plus loin, un second sabre, une gaine de couteau et un ÉPERON EN ARGENT A CHAINONS. La police arrêta quatre individusparmi lesquels se trouvait un sieur Guesuo, qui fut renvoyé de la prévention. La fatalité voulut que ce Guesuo eût connu M. Lesurques Douai. Ils se rencontrèrent. Où allez-vous, lui dit Lesurques. Chez le juge, lui répondit Guesno, on nUa dit d'y venir retirer mes papiers, qui y étaient retenus. Vous seriez bien aimable de venir m'y accompagner. Lesurques ne se fit pas prier. Ils entrèrent tous deux chez M. Daubanlon, juge de paix de la section du Pont-Neuf, chargé de l'instruction de l'assassinat du courrier. Là se trouvaient deux fem mes; deuxrservantes, appelées en témoignage, qui se nommaient la Santon et la Grossetête. La première était domestique de l'auberge où les assassins avaient mangé. La seconde était fille de service de l'estaminet où ils avaient pris le café. Grand Dieu, s'écria la Santon, en apercevant Lesurques qui en trait dans la salle. Miséricorde, quelle ressemblance! fit la Grosselête. Si on connaissait un assassin et si on se taisait devant la justice, fit la Santon. Ce serait mal faire, leur dit Lesurques lui-même, qui ne se doutait pas qu'il veuait d'aliéner jamais sa liberté. Et bien, qu'il soit fait comme tu le veux, dirent les femmes. Puis devant la foule, en montrant Lesurques, elles dirent Voilà un des assassins du courrier de Lyon. Ici commence contre Lesurques une telle suite de fatalités qu'elle confond les prévisions humaines. Lesurques, dont la conduite avait

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