NOUVELLES DIVERSES.
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V tant qu'une enquête n'aura pas fait connaître sur
quoi se fondent les doutes ou les soupçons qui sont
éleyés par le ministère public mon égard.
Parlerai-je de la violation du domicile du député
pendant l'exercice de ses fonctions, laquelle se rat
tache' Une question constitutionnelle importante,
Quoi, lorsque nous quittons nos familles pour sié-
ger.au parlement, il serait-permis aux moindres de
vos juges d'instruction de venir les alarmer par des
V-*Û visites domiciliaires, et chaque fois qu'un prisonnier
s'échappera de vos prisons, on pourra feindre de
croire que la maison du dépyté' est l'asile où 1 est
venu se réfugiât, et l'aidée cet innocent stratagème
satisfaire aux ressentiiftenls queles luttes parlemen
taires soulèvent quelquefois; et sans en faire d'appli
cation spéciale, je dis que la question mérite d'être
mûrement examinée par le pouvoir législatif.
Les pouvoirs du ministère public sont immenses,
il y aurait lieu de s'en effrayer s'ils étaient livrés
l'inexpérience ou un zèle peu intelligent; il y au
rait lieu de les redouter plus encore si les passions
politiquesobscurcissaienl lejngementde ceux qui en
sont revêtus! La magistrature belge aussi indépen
dante qu'éclairée, tfvit trouveipdans son nombreux
personnel assez de sujets capables de remplir avec
discernement et impartialité les fonctions délicates
dont le ministère public est investi pour proléger et
non vexer la société, pour ne pas croire qu'il serait
facile au ministère d'éviter des abus de l'espèce de
ceux qui font l'objet de la plainte que j'ai l'honneur
de vous adresser.
Veuillez recevoir, monsieur le ministre,'d'assu
rance de ma considération distinguée.
(Signé) Desmanet de Biesme,"sénaf&ir.
Bruxelles, 11 novembre i842.
CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS.
Séance du 12 novembre. Présidence de iïfcRaikem.
La séance est ouverte midi un quart par la
lecture du procès-verbal de la séance d'hier qui
est approuvé, et par l'analyse des pièces adres
sées la chambre.
M. Dumortier. Votre commission d'adresse
m'a chargé de vous présenter le projet de ré
ponse au discours du trône. Je vais avoir l'hon
neur de vous en donner lecture.
Sire
En reprenant nos travaux après une session
longue et laborieuse, qui vient peine d'être close
nous nous félicilons de voir au milieu de nous le roi
qui s'est si noblement associé notre cause, et sur
qui reposent les destinées de la patrie.
Nous sommes heureux d'apprendre que les né
gociations ouvertes en suite du traité de Londres,
ont amené undénouement satisfaisant, et qne toutes
les difficultés qui se rattachaient la séparation des
deux pays, ont pu être enfin résolues. Nous exami
nerons avec le plus grand soin les traités que Votre
Majesté nous annonceet dans lesquels nous nous
plaisons le croire, nos droits n'ont pas été mécon
nus. Ces résultats, en offrant l'Europe un nouveau
témoignage d'esprit de conciliation internationale,
serviront sans aucun doute faciliter des rapports
commerciaux qui ne peuvent que contribuer la
prospérité des deux peuples,
Les intérêts matériels doivent être l'objet des
soins constants du gouvernement; nous porterons
notre attention sur le traité couclu avec l'Espagne,
et tout en conservant l'espoir que d'autres négocia
tions encore pourront être fructueuses notre in
dustrie, nous fixerons toute notre sollicitude sur les
mesures qui nous sont annoncées dans l'intérêt du
commerce, et sur l'Enquête que nous avons insti
tuée dans le but de favoriser les exportations mari
times.
L'importance de l'industrie ne nous laissera pqjs
inatlentifs aux besoins de la classe ouvrière. En exa
minant les mesures qui nous seront proposées sûr
la 'protection des enfants dans les manufactures,
nous chercherons assurer la conservation de la
santé et des mœurs partie si intéressante de
la société. Déjà la loi suK l'enjeigtiemen tnri maire,
par laquelle, en répandanqfiiislrucliojfc^jJfc^pns
voulu conserver au peu
religieux, a prouvé l'ut:
pouvoirs de l'E-
eutier y atappl?
La chambre
orgueil le développemeu1
des lettres et des arts. La i
dans la capitale, a montré qu
et des Rubens savait encore four
cesseurs à^es gloires nationales.
La gtilBe entreprise du chemin
teignant les frontières de France et
JHoit contribuer augmenter la pr<
^|E>us formons des vœux pour que l'j
^^eau intérieur mette enfin en r
grands centres de population. De
de communication décrétées dans le'
le canal de la Campine, "V
vinces auxquelles se ratta vs1ici11 l1c qm
L'armée, par l'esprit'patriotiqu^^ui ?ai
par son instruction etfsa discipline, continu
nous n'en doutons pojaf justifier la confiance u<- r
Votre Majesté et celle c^pays.
Nous attendrons, Sireles divers projets que
Votre Majesté nous annonce pour régulariser les
services publics; dans l'examen des lois de finance
qui nous seront proposées, nous n'oublierons pas
que l'ordre et l'économie dans les dépenses peuvent
souvent suppléer de nouveaux impôts, et sont un
grand moyen de crédit public. Déjà la conclusion
de l'emprunt témoigne de la confiance que notre
crédit inspire. Ce crédit, auquel la fortune publique
est intimement associée, s'accroîtra encore par la
paix et la tranquillité.
Après les secousses qui ont profondément
ébranlé la société, après les sacrifices si durs que
nous avons du faire, la nation éprouve le besoin de
calme et de repos. Le commerce et l'industrie, ces
deux grandes sources de la prospérité des peuples,
ne peuvent fleurir au milieu des commotions poli
tiques. Heureuse et confiante dans le Souverain
qu'elle s'est choisi et dont la dynastie s'élève et
grandit pour le bonheur de la patrie, la nation,
Sire, n'oubliera jamais que la Belgique ne peut trou
ver de force réelle.que dans la concorde et l'union
de tous ses enfants.
M. Osy adresse M. le ministre de la justice
une interpellation sur la visite domiciliaire faite
au châteaude M. le vicomte Desmanet deBiesme,
pendant que cet honorable sénateur siégeait
la séance royale.
M. le ministre de la justice déclare que le
cabinet est étranger cette mesure il s'engage
s'informer avec la plus grande attention de
tout ce qui a pu déterminer cette visite domi
ciliaire, et rendre compte la chambre du ré
sultat de ses investigations.
L'ordre du jour appelle la discussion du pro
jet d'adresse.
La chambre entend, dans la discussion géné
rale MM. Delfosse et Lebeau qui passent en
revue les principales lois votées par la chambre.
M. le ministre-de l'intérieur et M. de Theux re
poussent ces attaques.
M. Verhaegen fait au ministre un grief d'a
voir interprêté la disposition de la convention
avec la France relative l'entrée des bouteilles,
d'une manière diamétralement opposée aux
promesses qu'il avait faites pendant la discussion
de cette convention, et après la séparation des
chambres.
Il lu|-reprpche d'avoir nommé le bourgmestre
dè VVatermael-Boitsfort en dehors du conseil
n, il lui reproche d'être l'allié du clergé et
r Bourse,
a chambre après avoir entendu M. le mifnis-
e de l'intérieur, clot la discussion générale et
passe au vote sur les qui sont successivement
adoptés. ûy'
L'ensenSla-Alc l'adresse est adopté par 5ÎÎ
voix confie 3 (MM. Verhaegen, Delfosse et Van
den Bossçfee.)
e députation de la chambre, char-
d'adresse Sa Majesté, est com-
jt, par la voie du tirage au sort
se, Demonceau, Mast de Vries,
x, de Behr, Raymaekers, B. Du-
Cutsem, Duvivier et Flye-Hoys.
La séance est levée 5 heures.
Mercredi 2 heures séarice publique. Or
dre du jour Crédits arriérés concernant le dé
partement de la guerre; naturalisations; péti
tions.
Vendredi malin, la cour d'assises du Brabant
présentait un affligeant spectacle. Une mère, la
nommée Marie Marosé, comparaissait sous l'ac
cusation d'avoir dressé la fille qui comparaissait
sur le même banc, ses côtes, au vol domes
tique.
L'époux de celte femme, le nommé Vreckx,
s'est récemment suicidé de désespoir. C'est la
fille qui accuse directement sa mère de l'avoir
excitée au vol domestique et d'en avoir tiré
profit. Les prévenues étaient logées rue des
Epingles, Bruxelles.
La cour a condamné la nommée Marie Ma
rosé, veuve de Guillaume Vreckx, àcinqannées
d'emprisonnement, comme ayant été déclarée
complice par recel,du vol de 1,320 fr., au préju
dice de la dameColson, veuve Caluwaert, dans
le mois de mars dernier, Bruxelles. La fille
de celte femme âgée de 16 ans, qui était ac
cusée de ce vol, comme auteur principal, a été
acquittée.
La femme Vreckx a été de plus condamnée
rester, l'expiration de sa peine, pendant 5
années sous la surveillance spécialede la police.
On lit dans le Morning Chronicle
Nous apprenons avec infiniment de peine
d'une source digne de foi que les prisonniers
d'Akbar Khan ont été transférés de Caboul dans
l'Indow-Koosh n'ont été exceptés de celte me
sure que les capitaines Trop Bygrave Evre et
Anderson dont les femmes et les enfants sont
trop malades pour pouvoir faire un pareil
voyage. Le docteur Campbell est resté Caboul
pour soigner les malades. Dans cet état de cho
ses nous n'avons plus qu'un faible espoir de
d'hommes vraiment admirable se transformer, se oonfondre avec
une autre race méprisable.
L'amende imposée mistriss Brand, réveil donné M. Manning,
et les précautions prises par l'inspecteur pour n'admettre qu a bon
escient au nombre des pauvres secourir, les gens qui se présente
raient dorénavant, tout cela n'empêcha ni le développement des
germes funestes qui se trouvaient semés dans la population de la pa
roisse, ni la ruine de ce village jadis florissant. Deux fermes, celles
de Goldhy et celle de Bingham étaient désignées la vengeance des
compagnons de Wild, qui, toujours en prison, avait laissé parmi ses
assooiés un esprit de fureur et de violence difficile éteindre. Jay,
l'apothicaire tribun, ne faisait plus de grands discours, mais il s'oc
cupait d'une manière plus active de la régénération du hameau. On
voyait beaucoup d'hommes de mauvaise mine eutrer dans sa bouti
que et en sortir sans que l'on pût indiquer d'une manière précise quel
genre de commerce il faisait avec eux. Les conslables spéciaux eu
rent l'œil sur ces étrangers. Plusieurs lettres auonymes remplies de
menaces furent adressées aux principaux fermiers et aux proprié
taires des environs; enfin tout semblait annoncer l'explosion d'une
catastrophe terrible.
L'incendie de la ferme de Goldhy et celui de la ferme de Bingham
éclatèrent la fois et détruisirent les débris de leur fortune, dernière
espérance de ces deux familles. Ce fut pendant une nuit sombre du
mois de mars que ce double crime fut accompli. Les gens du village
accoutumés désigner sous le nom de mauvais hommes tous ceux
qui n'entraient pas dans leurs vues et qui contrariaient leurs desseins,
accoururent et contemplèrent froidement ces flammes qui dévoraient
sans pitié toute l'existence de Goldhy et de Bingham. Ashly et
Goodman furent les seuls qui apportèrent quelques secours Goldby,
maisils ne parvinrent pas sauver ses propriétés; un nommé Tims,
associé de Wild, fut arrêté par la justice et accusé ainsi que Jay
l'apothicaire, d'avoir mis le feu aux deux fermes et d'avoir pris part
aux criminels préparatifs qui avaient précédé l'action; mais on n'eut
pas de preuves directes contre eux, et il fallut les relâcher Wild fut
condamné la déportation. Le seigneur fatigué des menaces dont il
était l'objet, et de la haine qu'on lui témoignait, partit pour le con
tinent après avoir réalisé ses capitaux. Depuis ce temps la désorga
nisation de tout le village fut rapide on le vit peu peu se morce
ler, s'éteindre, se dissoudre, les terres rester sans culture. Goldby alla
dans un autre canton essayer de relever sa fortune, et il y parvint.
Les pauvres et les habitans de la maison de travail émigrèrent au
nombre de cent cinquante ou deux cents peu près, et allèrent cher
cher dans les déserts de l'Amérique septentrionale des terres dé
fricher, des forêts éclaircir. La veuve Brand vit sa fille Huth et
Jemina sa sœur, disparaître un beau jour, et aller se perdre dans ce
grand réceptacle de tous les vices, la capitale. Il ne resta plus de ce
hameau jadis florissant qu'une maison habitée, celle où Ashly avait
fondé une petite boutique, et quelque temps après une hôtellerie. La
roule passait côté et comme les marchandises débitées par Ashly
étaient de bonne qualité comme il était honnête et ne surfaisait pas,
il eut bientôt beaucoup de vogue.
Les propriétaires des maisons dcThorpe effrayés delà dépopulation
du village, vendirent les matériaux de ces maisons, que les spécula
teurs firent servir des constructions nouvelles. Aujourd hui le voya
geur aperçoit dans la plaine une vieille église, un moulin, une petite
auberge ce sont là les débris du hàtncau de Thorpe, anéanti par la
taxe des pauvres, et par les détestables combinaisons de nos lois sur
la mendicité.
miss harriet martineau,
Illustrations of Pulitical Ecotwmy.)