JOURNAL DmES ET DE L'
2e ANNEE. N° 163.
DIMANCHE, 20 NOVEMBRE 1812.
FEUILLETON.
^Ou s'abonne Ypres rue du
Vetople, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypresfi\*5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro 0-25
I$ÏEl&t.E!(JJt. VPRES, 19 Novembre
Les journaux catholiques ne négligent aucun
moyen pour tâcher de masquer la défaite du parti
clérical aux dernières élections communales.
Convaincus de la profonde impopularité du
parti dont ils sont les défenseurs, ils ont essayé,
en lui donnant un nouveau baplêqp,e, d'aug
menter son influence. Le parti ennemi de nos
libertés n'accepte plus ce nom A^catholique, qui
naguère doublait sa fierté et ses espérances. Il
se qualifie lui-même de libéral-modéréen oppo
sition probablement aux véritables libéraux
amis, de la constitution et des lois:, que les
journaux catholiques traitent d'exaltés; on en
devine la raison.
En arborant une nouvelle bannière, le parti
catholique s'esl-il modifié? a-t-il changé de
tendances? Nous n'en croyons rien. Ses organes
font toujours preuve de la même hypocrisie, de
la même mauvaise foi. C'est toujours la même
tactique, et on y conserve ce même esprit de
domination, qui de tout temps a distingué cette
faction.
Les efforts que font les feuilles de ce parti,
pour prouver que les élections communales
ont eu un résultat favorable leur opinion,
constatent qu'elles n'ont point encore renoncé
tâcher d'induire l'opinion publique en erreur.
Jamais défaite cependant n'a été plus éclatante,
ni plus inattendue. Avant la lutte, on demandait
aux électeurs, que disons-nous, on leur impo
sait avec arrogance des candidats dont les opi
nions étaient antipathiques la majorité de
leurs concitoyens. On rayait de la liste d'autres
qui déjà avaient été honorés de la confiance des
électeurs. Partout où le parti se croyait en ma
jorité, il prenait ses mesures pour éliminer du
conseil municipal jusqu'au dernier libéral.
Aucun ne pouvait trouver grâce ses yeux.
Pour les grandes villes n'avait-on point aug
menté encore les espérances du parti par le
fractionnement, arme dangereuse dirigée contre
l'opinion libérale et placée entre les mains de
nos adversaires par une majorité dévouée au
Tout ce qui cou ce rue la ré
daction doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, Ypres. -
Le Progrès paraît le Dimanohe
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinze centimes par ligne.
l'établissement du conseil des
produise d'heureux résultats, il
le commerce de notre ville con
te sa formation que les diverses indus
tries s'entendent sur le choix de leurs candidats
et que tous bannissent cet esprit de coterie qui
n'aurait d'autre suite, que celle de rendre le
llu qu'ils ne chantassentv conseil exclusif et impuissant,
béraux. Leurs candidats
artimais que le parti libéra'
et sa discipline rendu inoffensive
L'élection a eu lieu. La lutte a:
n'en a point été favorable au p|
journaux ont été abàUiî^.sQtJs'
péré. Mais bientôt ilsjse sont relev
abattement. Ils ont approuvé l'élection accoTh-
plie et peu s'en es,
victoire l'égal de
ministériel, d'être attaché au bureau de la poste
aux lettres de Termonde.
ont été partoutTepoussés. Rien n'y fait, ceux M. Charles Bekeemployé au bureau de la
qui ont été nommés font partie de l'opinion li- poste aux lettres de notre ville, vient par arrêté
bérale modérée laquelle ils disent appartenir. 11_ i
Nous approuvons assez cette manière d'a
moindrir une défaite, mais elle n'en restera pas
moins réelle. Malgré les fourberies calculées
des journaux catholiques, l'opinion publique sait
très-bien quoi s'en tenir.
Maintenant il reste au parti catholique, dé
faut de popularité dans le pays, une chambre des
représentants dont la majorité lui est encore
dévouée. Reste savoir combien de temps elle
existera. Les élections pour le renouvellement
de la moitié de la chambre doivent avoir lieu
en juin 1843. Pour peu que les catholiques po
litiques remportent encore une victoire comme
celle qu'ils ont, les entendre, remporté aux
élections communales ils se trouveront aux
chambres dans la position qu'occupe mainte
nant l'opinion libérale.
L'administration communale de notre ville
vient de faire publier les articles du décret du
11 Juin 1809 qui sont relatifs aux élections des
prud'hommes et ceux qui peuvent concourir
l'élection de ces arbitres.
Les ayant-droits de voter aux termes de l'art.
14 du même décret, ne doivent point perdre de
vue qu'il est indispensable, s'ils ne veuillent être
privés de ce droit, qu'ils se fassent inscrire au
secrétariat de l'administration communale le
régistre ouvert cet effet, dater du 14 Novem
bre, sera clos définitivement le 29 de ce mois.
Nous prions instamment nos concitoyens qui
par leur position commerciale, ont le droit de se
faire porter sur ces régistres, de ne point négli
ger cette formalité si simple.
La commission directrice de la Société de la
Concorde vient de publier le programme des
fêles d'hiver qui sont fixées comme suit:
Premier Bal, 4 Décembre 1842. Deuxième Bal, 51 Décembre
1842. Troisième Bal, 15 Janvier 1843. «—Quatrième Bal, 5 Fé
vrier 1845. Cinquième Bal, 26 Février 1845. Sixième Bal,
26 Mqra 1843.
Le j)aragraphe final dudit programme porte:
les autres fêtes qui pourraient être données
seront annoncées ultérieurement..Nous ne
voulons pas être indiscrets, mais nous croyons
pouvoir faire espérer aux membres de cette
belle sociétéque ce en dit plus qu'il n'est
long. A bon entendeur, salut.
Voici le projet de loi qui accompagne le pro
jet de budgetprésenté la chambre des repré
sentants par M. le ministre des finances
Art. 1er. Les impôts directs et indirects
existant au 31 décembre 1842 en principal et
centimes additionnels ordinaires et extraordi
naires, tant pour les fonds de non-valeurs qu'au
profit de l'Etatainsi que la taxe des barrières,
continueront être recouvrés pendant l'année
1843, d'après les lois et les tarifs qui en règlent
l'assiette et la perception.
Art. 2. En attendant l'adoption des lois
financières déjà présentées la législature et de
celles qui lui seront présentées encore dans le
courant de cet exercice afin de porter les re
cettes de l'État au niveau des dépensesil sera
perçu, pour 1843 seulement
L'INVENTAIRE DU PLANTEUR.
I.
Tous deux s'arrêtèrent l'entrée du bois de chênes qui conduisait
la route de Montgomery.
Ne venez pas plus loin, dit le jeune homme; votre père souffre
et vous attend.
La jeune Américaine lui saisit la main.
O mon Dieu! déjà vous quitter!...
Ne pleurez pas, ma bonne, ma chère Jenny, vous m'ôteriez tout
ip< courage. Si vous saviez comme je suis malheureux départir!
combien j'ai balancé, lorsque M. Jackson m'a parlé de cet emploi
Boston Mais j'ai dû céder la raison. Les affaires de votre père sont
plus dérangées qu'il ne le croit lui-même; sa maladie va chaque
jour s'aggravant; d'un moment l'autre, vous pouvez rester saus
ressourcesJenny!.. En acceptant sa position qui m'est offertej'as
sure notre avenir tous deux j'aurai maintenant un toit pour vous
recevoir, et., dans quelques mois, quoiqu'il arrive, nous serons unis
pour toujours. Ne trouvez-vous point cela doux penser
Ah, Jones! répondit l'enfant, en se jetant dans les bras de son
fiancé.
Celui-ci la pressa tendrement sur son cœur, et imprimant sur ses
yeux humides un long baiser
Adieu; répéta-t-il plusieurs fois; adieu, ma fiancée chérie
ma femme...
11 la serra encore sur sa poitrine, l'embrassa encore; puis la repous
sant avec effort, il s'élança vers la route de Montgomery.
Jenny demeura longtemps la même place, cherchant l'aperce
voir travers les chênes et écoutant s'il ne lui enverrait point un
dernier adieu. Enfin, lorsqu'elle fut bien sûre quelle ne pouvait plu*
ni le voir ni l'entendre, elle se rappela son père, et, faisant un effort
sur elle-même, reprit lentement le chemin de l'habitation.
Elle en était peu éloignée, lorsqu'elle aperçut M. Jackson, qui ve
nait sa rencontre. Elle regarda d'abord autour d'elle, comme si
elle eût cherché les moyens de l'éviter mais ayant reconnu la chose
impossible, elle se décida continuer sa route.
Ce premier mouvement de Miss Maokensie exige quelques expli
cations que nous croyous utile de donner ici.
M. Jackson, propriétaire d'une plantation voisine laquelle d'in
nombrables cotonniers avaient fait donner le nom de Blanche-Cou
ronneétait un homme d'environ quarante ans, d'une taille élevée et
d'une figure hardie. Il était né en Irlande, et avait été forcé de la
quitter pour quelques actes de violence dont on parlait diversement.
Arrivé avec les premiers émigrants dans cette partie de l'Alabaraa,
il y avait longtemps vécu de la vie hasardeuse des pionniers, n'ayant
d'autre guide que sa volonté, ne connaissant d'autre droit que la
force. Sa jeunesse s'était écoulée dans de périlleuses entreprises, au
milieu des Criks et desChoctaws, dont il avait été tour tour l'ami
et l'ennemi. On racontait de lui mille histoires qui prouvaient son
courage, mais aussi l'énergie fougueuse de ses passions. Il y avait eu
dans sa vie d'aventurier des vengeances sanglantes, des combats
inouïs et d'incroyables aventures. Deux fois il avait eulevé des
chefs Choctaws leurs femmes préférées, et s'était enfui avec elles
dans les forêts. Ce qu'il avait couru de dangers dans ces deux expé
ditions effrayait entendre raconter; mais rien n'arrêtait Jackson
quand la passion lui parlait. Mêlé plusieurs civilisations,*!! avait
emprunté chacune ce qui pouvait aider la satisfaction de ses dé
sirs. Sou intelligence, cultivée pendant sa jeunesse, ne manquait m
d'études ni de distinction son langage avait souvent l'élégance des