JOUR INTERIEUR.- YPRESj 0 Décembre. FEUILLETON. On s'abonne Ypres rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Ypresfr. 5.00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Le Journal historique de Liège, revue catho- vient consacrer quelques pages l'appréciation de la situation politique de la Belgique. On ne l'appoint oublié, c'est celte revue, qui la première a déclaré la guerre au ministère libéral. C'est elle qui avait osé dire:, tant que les libéraux sont forts comme ils le sont maintenant, il fdut les vaincre en masse. On connaît les conséquences de celte déclaration du chef de file des feuilles cléricales. Mais actuellement le langage de la revue est bien; modifié. Ce n'est plus ce ton arrogant et superbe on ne parle plus Je vaincre les libéraux en masse. Au contraire, on commence par avouer sa faiblesse. On paraît convain-a que le parti catholique ne se trouve plus en majo rité. Celle qui disait aux libéraux vous êtes des mille, nous sommes des millionsen est maintenant se lamenter sur l'inaction_de ses chers catholiques, sur leur éloignement pour les affaires. Tranchons le mot, il est bien près d'avouer l'affaiblissement, pour ne pas dire l'impuissance du parti. Le Journal historique, pour se consoler, trouve que dans les rangs des libérauxsont enrôlés tous les ennemis du gouvernement sans distinction. Nous croyons pouvoir rassurer la revue de l'évêque de Liège, ce sujet. Les libéraux ne sont point des fauteurs d'anarchie. Ils marchent a la conquête de la prédominance politique, mais légale, qui leur appartient et qu'ils n'auraient peut-être pas réclamée avec autant d'ensemble ni d'unité, si le parti catho lique. dans son aveuglement, ne s'était avisé de vouloir les réduire l'impuissance. Le parti catholique qui reproche au libé ralisme de compter dans ses rangs des déma gogues et des aventuriers, n'a pas toujours été si susceptible. A l'époque du royaume des Pays-Bas, l'unioncomme on appelait alors l'opposition, comptait dans ses rangs les mécontents de tout genre et de toute espèce. Alors le parti calho- trie ou lêu,. LeJ parmi f fair? -a - parti catholique qui ne comp tuifers dans ses rangs, se nombre d'ambitieux qui n'o cause, que parce qu'ils la puissante en ce moment. Le.parli calhoboue, ar dire du^ toriquene compte pas de démagogues dans son sein. Nous en convenons volontiers. Mai parmi le nombre de ses adhérents, il est enc une pire espèce de gens ce sont les fanatiques. Si les démagogues ont commis des crimes dans un intérêt politique, les fanatiques ont tenté des révolutions, bouleversé des pays et commis des crimes atroces pour plaire la Divinité. Qu'on se rassure donc sur les destinées du li béralisme. Cette opinion offre autant de garan ties de stabilité et d'ordre que son adversaire. Nous comptons pour nous la bourgeoisie, une partie de la noblesse le commerce et l'indus trie. Un parti composé de tels éléments doit nécessairement aimer l'ordre et la stricte obser vation des lois, et surtout plus que celui, qui déjà a osé faire comprendre, que pour lui le pacte fondamental n'est qu'un faitet qu'à la la première occasion favorableil se réservait de le modifier. Dans la séance du 7 décembre, la chambre des représentants a adopté le budget des voies faille! emq^ cacju^J On lit dans le 7o1 Il n'y a pas assez u eieuiefucs fu sur leur concours que complet/e ,.'.X c'es{ pour maintenir sa domination?* «r/^ca/ paysans, on va vous convertir, pour la plupart, en électeurs: qui aime bien châtie bien; donc, votre bétail sera imposé un 1/2 p. c. de sa valeur. Comme vous n'avez plus la mouture et l'abattage, M. le ministre des finances vous avertit naïvement que ce que vous déboursiez jadis de ce chef, il va vous le soutirer d'une autre manière. Maintenant, demandez-vous, quels sont vos véritables protecteurs, quels sont ceux qui sont LE PRINCE DES POLYGLOTTES. Le cardinal Mezzofanli est né Bologne, cette patrie de grands artistes et pendant longtemps le siège célèbre des sciences. Ainsi que la plupart des Italiens, il porte un vif attachement sa ville natale; il aime parler de la fraîcheur de son climat et des nombreuses beautés qu'elle renferme. Les Bolonais, de leur côté^ sont fiers de compter le célèbre jwrdinal parmi leurs concitoyens, et ils disent avec un louable orgueil Non e Romano Bolognesse il Mezzofanti. Mais ce qui fait grand honneur et Rome et Mezzofanti, c'est que le cardinal n'est pas seulement Bolonais, mais Bolonais très-pauvre, fils d'un charpentier, et qu3! s'est élevé par son mérite la haute dignité dont il est actuellement revêtu. Mezzofanti est né en 1774. Son père, auquel les ressources man quaient entièrement pour lui donner de l'instruction l'envoya l'école des pauvres. Il est un exemple frappant des bienfaits dûs aux Oratoires, fondés par saint Philippe de Néri, le réformateur de Rome, dans le but de rassembler la jeunesse autour des autels, et de lui donner une éducation religieuse. Mezzofanti entra dans l'un de ces Oratoires, et ce fut un fils de Sl-Philippe de Néri, le Père Res- piglii, qui distingua le premier les grandes dispositions du pauvre enfant. C'est ce religieux que l'Italie est redevable de l'existence de ce célèbre linguiste, qui, sans lui, serait peut-être restée dans une éternelle obscurité. Mezzofanti n'avait pas vingt-deux ans lorsqu'il fut nommé profes seur de langue arabe. Ei 1803, il fut attaché la Bibliothèque de l'Institut, puis promu une chaire de langues orientales. Fait pro fesseur émérite en 1808, il devint en 1812 bibliothécaire adjoint, et bibliothécaire en chef en 1813. A cette qualité il joignit de nou veau, dès cette époque, celle de professeur de langues orientales. Le bon ordre dans lequel se trouve la bibliothèque de sa ville natale, si riche en monuments, témoigne encore des soins qu'il mettait dans la gestion de sa charge. Il rédigea, sur l'ordre du gouvernement, un catalogue raisonné des manuscrits et des livres orientaux qu'elle con tenait, et ajouta de nombreuses remarques celles faites antérieu rement par Talmar et Assemanni. Le catalogue des manuscrits et des livres grecs lui est également dû. C'est au milieu de ces occupations qu'il vécut Bologne. Mais plusieurs des années qu'il y passa, furent remplies de peines et de soucis. Sa famille était dénuée de toute res source, et il crut que c'était uli devoir pour lui de veiller son en tretien. Aussi eut-il pendaut longtemps charge, son père, sa mère et les onze enfanls de son frère. Pour faire face cessoins multipliés, il fut contraint de se livrer au travaille plus opiniâtre il y consa crait régulièrement douze quinze heures par jour, sans compter le temps que réclamait l'accomplissement de ses devoirs de prêtre, de sorte qu'il lui restait peine trois heures donner au sommeil. Les grands événements militaires, dont furent témoins les derniè res années du siècle passé, lui offrirent en outre d'innombrables oc casions d'exercer sa charité. L'Italie était le théâtre d'une lutte acharnée j l'Autriche et la France y livraient bataille sur bataille; la Russie, prenant part la guerre, envoya au-delà des Alpes une armée nombreuse destinée soutenir l'Autriche dans sa lutte contre le torrent révolutionnaire. Les hommes qu'épargnait le canon qui ton nait d'un bout l'autre de la Péninsule, étaient transportés, malades ou blessés, dans les hôpitaux, où personne n'entendait leur langage, et faute de pouvoir se faire comprendre, ces malheureux restaient souvent dénués des objets les plus nécessaires leur guérison. Té moin de ce spectaole déchirant, Mezzofanli sans se laisser rebuter par la crainte des fièvres qui décimaient l'armée russe, se transportait au

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3