NOUVELLES DIVERSES. M. Joseph De Patin élaiL resté le dernier débris de ces antiques Magistrats qui avaient existé depuis tant de siècles. Administrateur intègre et sage, homme probe et juste, brillant éminemmentpar lesqualilésdu coeur, M. Joseph De Pa,l)M, échevin de la villed'Ypres, em porte dans la tombe les regrets de ceux qui eurent l'honneur d'être ses collègues. Sa mémoire vivra longtemps parmi eux et le souvenir des services qu'il a rendus, sera religieusement conservé par ses concitoyens, dont il avait su mériter l'estime, l'affection et la reconnaissance. Adieu —ta -Org-». Nous trouvons dans le Journal de Bruges l'article suivantintitulé deux mots encore sur une vieille question. Il nous paraît, dans notre opinion, si remarquable, que nous ne pouvons résister au plaisir de le reproduire en entier. Depuis quelque temps le Nouvelliste affecte, en revenant sur la question de la dîme, de parler avec un souverain mépris de ceux qui ont jamais pu croire et dire que le clergé n'avait pas définitivement renoncé, pour le présent et pour l'avenir, un droit que les catéchismes posent comme impres criptible. Nous aimons peu les questions de personnes beaucoup les discussions de principes; nous suivrons donc volontiers notre conl'rère sur le terrain où il nous ramène. La mission de la presse est double: elle doit éclairer le présent et préparer l'avenir. Nous décla rons sans difficulté que le projet de rétablir actuelle ment la dime ne nous paraît exister nulle part dans le clergé. Nos prélats comprennent trop bien les intérêts temporels du partiqu'ils dirigent pouravoir une semblable pensée. Celle pensée, ils ne l'avaient pas, il y a un an ils l'ont encore moins cette année. Aujourd'hui même, s'ils pouvaient retirer certaines prétentions, d'une bien moindre portée, émises dans leurs journaux et dans leurs brochures, ils le fe raient, dut-il leur en coûter momentanément quel ques sacrifices. Mais il ne s'agit pas de savoir, si demain MM. Brabant et Dubus vont proposer la chambre des représentants une loi pour le rétablissement de la dîme. Voici c^mme nous posons et comme nous avons toujours posé la question f Si le clergé parvient établir définitivement sa prépondérance dans les collèges électoraux et il y tend S'il fait définitivement passer sous son joug tous les pouvoirs de l'état et il le veut; Est-il craindre qu'alors il ne rétablisse la dime? A cette question, sans hésiter, nous répondrons oui. Nous allons même plus loin nous disons qu'alors on verrait successivement se développer toutes les conséquences de la théocratie pure. Quand un parti est arrivé l'omnipotence par l'anéantissement de ses rivaux, il lui est impossible de ne pas produire tout ce que renferment ses prin cipes il lui est impossible de ne pas user de ses droits. Or, aux yeux du prêtre, la dîme est d'insti tution divine. Il peut, en vue d'intérêts majeurs, renoncer sa perception; il peut accepter des com pensations sous une antre forme; il ne peut pas anéantir le droit lui-même. Nous ayons donc raison de dire que la dîme n'est pas abolie pour toujours, qu'elle peut-reparaîlre dans nos campagnes, que sbn rétablissement dépend du dégré d'influence que prendra le parti clérical sp.r les affaires du pays. En effet, rimpossibilité.légale du rétablissement actuel de la dîme n'est pas un obstacle qu'on ne. puisse un jour écarter. Le parti rétrograde sait bien qu'il ferait disparaître cette impossibilité en modi fiant la constitution, et que la constitution peut être modifiée en vertu d'un de ses articles. Tout cela est parfaitement connu des gens qui ont exprimé l'espoir de voir remanier notre pacte fctnclaniental dans un esprit tout autre que celui qui a présidé sa rédaction Quant l'impossibilité morale, nous ne la voyons nulle part au contraire, nous troii veils mille raisons pour nous défier des gens que no'us savons être par instinct comme par éducation, les ennemis de nos libertés. s Et qu'or, ne dise pas que la dîme ne peut être rétablie, après les événements qui ont rempli ces quarante dernières années. Si notre époque a vu des bouleversements prodigieux, elle a vu aussi des restaurations miraculeuges. Après l'adoption de la loi sur le sacrilège, la France, sous Charles X, n'a-t- ellepas vu .reparaître un des principes de la féodalité, qu'elle croyait mort, anéanti pour toujours?N'a-t-elle pas vu surgir devant elle le sceptre odieux du droit d'aînesse? Il avait dormi trente ans sous les ruines sanglantes de g.3; et, un beau jour, il se releva me naçant, la grande stupéfaction des simples, qui s'étaient imaginé que le parti victorieux réirait ja mais si loinc'est-à-dire qu'il ne songerait ni maintenir ses idées au pouvoir, ni donner satisfac tion aux appétits de sa nature. Reportons-nous au commencement de la seconde moitié du 16° siècle. Partout dans nos provinces le protestantisme marchait triomphant; il avait ses prêches publics. Dans plusieursde nosgrandes villes, il s'était emparé des églises dévastées parla fureur des iconoclastes Gand le culte catholique avait été frappé d'interdiction. La cause du catholicisme pouvait être perdue, comme elle le fut effectivement dans les provinces septentrionales. Cependant, après une quarantaine d'années, tout était rentré dans l'ordre ancien et la dîme comme le reste, avait été rétablie Sous un régime de liberté en matière de culte, nos symphalies demeurent acquises au catholicisme, la religion de nos pères. Nous n'en proclamons que plus haut les craintes que nous inspire, pour nos droits de citoyens, l'intrusion du clergé dans les affairespoliliqneselgouvernementales. Ces craintes, nous venons de le prouver, sont justifiées par l'ex périence. C'est qu'en effet la liberté peut aller jusqu'à s'immoler elle-même. Supposons que nos prêtres armés de l'autorité spirituelle, rallient au tour d'eux les hommes tendances absolutistes, que tous travaillent avec ensemble modifier, par tous les moyens dont ils disposent, par l'instruction surtout, les idées et les sentiments des masses; croyez-vous qu'il soit impossible qu'après un quart de siècle, le peuple, souverain hébété et conduit habilement l'idiotisme p^ilique, dépose ses droits aux pieds du redoutable pouvoir qui le mènera sur la terre en lui montrant le ciel? Qui donc pourrait nous faire un crime de défendre avec vigilance la constitution? Elle comprend aussi bien nos droits que ceux de nos adversaires. Que le clergé compte avec nous, il trouvera qufe depuis douze ans, les siens n'ont pas reçu la plus légère atteinte: récemment encore le gouvernement vient delui livrer l'instruction primaire. Et nous,.simyjes citoyens, pouvons-nous en dire autant? Qu'a-t-on fait des franchises communales? Maïs insensiblement nous nous écartons de notre sujet. Nous, finirons en déclarant au Nouvelliste que nous n'aurions pas écrit les réflexions qui précèdent, si, en parlant de l'honorable M. Verhaegen il ne s'était pas permis d'employer ces deux mots: Infâme imposteur. Le 24, trois heures de l'après-midi, ont eu lieu les obsèques de M. Vernaux, rentier, décédé rue Ducale Bruxelles. Ce vieillard qui était franc-maçon ayant refusé, dit-on, d'abjurer la franc-maçonnerie, ses dépouilles'nfbftejles ne purent obtenir l'entrée de l'église." - Le bruit s'en étant répandu, les ffancs-maçons de loulés les loges de la capitale, au nombrjnd'e 600 se sont fendus la maison mortuaîrejaû se trouvaient les amis du défunt. A trois heures et demie i, le cortège s'est mis en marche dans l'ordre suivant le corbillard les parents du défunt, les membres ,des loges, ayant chacun une fleur de cyprès",'les amis du défunt, une foule dp curieux et plus de 30 yqitures. Le cortège s'est dirigé vers le cimetière hors de la porte de Louvain. Celle cérémonie avait attiré sur le passage du cortège beaucoup de monde. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Seance dû i.t janvier. La chambre des représentants a continué au jourd'hui la discussion du chapitre du budget des travaux ptiblics, relatif au chemin de fer. A l'ouver ture de la séance la clôture a été demandée par plusieurs njeriibreset combattue par quelques autres. Répondant plusieurs questions qui lui avaient été adressées^M. le' ministre des travaux publics a dé claré que son intention bien formelle était de présenter pour l'année prochaine un budget le plus détaillé possible; qu'il se proposait également, de faire des chemins de .fer une véritable administra tion, eB réglant les cadres, les traitements d'après des bases fixes, et en réglant.également les droits l'avancement. Quant l'institution a'ttnesCommissiop» d'enquête, M le ministre a cru devoir cette question une certaine réserve en lai fols observer qu'il nè devait pas être considéré comme opposé entièrement àf cette idée, puisqu'il avait lui-même institué la commission des tarifs. M. le ministre s'étant rallié la subdivision du chapitre en quatre articles, la discussion générale a été close, et la chambre a entamé celle du liltéra A., administration générale, pour lequel on demande un chiffre de 2yi,5oo francs. M. Rogier est encore eut ré dans de longues considérations sur les différents liltéras.el s'est efforcé de prouver que les chiffres demandés par le gouvernement étaient exagérés et susceptibles de réduction. M. I.iedls, rapporteur de la section centrale, a pris la parole pour justifier le travail de celle section et pour réfuter plusieurs ob jections de M. Rogier. Enfin M. David qui avait proposé de réduire le chiffre global 4,200,000 fr. a déposé un nouvel amendement pour réduire 5o,ooo fr. le chiffre de l'article premier. Cet amen dement a été répoussé, et le chiffre de 291,500 fr. a été adopté. La suite de la discussion a été renvoyée lundi. Séance du 23. La chambre des représentants a continué au jourd'hui la discussion du chapitre relatif l'ex ploitation du chemin de fer. M. Cools avait déposé un amendement tendant diminuer de 3oo,ooo fr. le chiffre de i,44'2,ooo fr. demandé pour l'entretien des routes et des stations. Il voulait que celte somme destinée aux frais de remplacement des rails subon dulés par des rails parallèles, sur la ligne de Malines Gand, fût ajournée jusqu'à ce qu'une enquête eût constaté la nécessité de ce remplacement. L'amendement de M. Cools, appuyé par MM. David, Devaux et Rogier, a été combattu par M. le ministre des travaux publics et par MM. Desmel et Liedts, rapporteurs de la section centrale. Le chiffre du gouvernement a ensuite été adopté. A la fin de la séance, M. Donny a déposé sur le bureau le rapport de la section centrale sur le projel de loi relatif au traité conclu avec les Pays-Bas. L'impression en a été ordonnée, mais sur la demande de quelques membres, l'honorable rapporteur a donné lecture des conclusions du travail de la section centrale. Quatre membres ont adopté le traité, trois mem bres se sont abstenus. L'adoption du traité entraî nant nécessairement celle de l'article 1" de la convention avec la Société Générale, la section s'est occupée de l'article 2 du projet, et en a présenté la rédaction telle qu'elle avait été formulée par la 3e section; elle est ainsi conçue: La forêt de Soignes sera vendue successivement d'année en année, dans le terme de 10 années, sauf les parties qui en pour ront, s'il y a lieu, être ultérieurement réservées par la loi. Sur la demande de M. le ministre de l'intérieur, la cfl^libre a fixé, samedi la discussion de ce rapport. M. Lys avait demandé qnerl'on fît un rapport sut- la convention dè navigaliou.*M. le président a an noncé que la section centrale n'avait pu encore s'en occuper, mais qu'elle était convoquée pour demain dix heures, et qu'elle activerait son travail le plus possible. La séance a été renvoyée demain midi. Le sénat est convoqué pour lundi", 3o de ce mois 1, heures. m Les journaux de Londres sont en quête des détails sur les antécédents du criminel M'Naugh- ten. Ce monomane a résidé pendant les six dernières semaines dans la maison d'une respec table yeùve nomméeDutton, demeurant Paplar row (New-Kent road), epi'il avait déjà habitée un an d intervalleil était considéré comme un homme fort tranquille, payant exactement sop loyer. 'U st^ait dans la matinée et rentrait vers 10 heures ..ry. faisant des courses comrrïS-quelqu'uÎTqiïi cherche un emploi. La première fois qu'il 'quitta, ce domicile, c'était pour se rendre cpdFrarffi<H«disait-i'.. Vendrai derntér f! partit le malin vers neuf heures, selon son habitude. jQ.uelques instants après 1ï?vintAet resortit. Mme Dultonapprit le sétir. qu'il était arrêté pour avoir vouffi^sâs- siner-MT Drummond. Jamais son jjiôtesse ne l'a entendu parler politique ni vu lire dejodrnaux. On a tqoavé dans sa chambre un pistolet sem- ceux dont il s était servi, et aussi quel- hlles.

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3