Ad JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 2e ANNÉE. N° 190. JEUDI, 23 FÉVRIER 1843. IXTKRIEIin. -- FEUILLETON. 1 VOn s'abonne Ypres rue du Temple, 6, et chez tous les per- cepteurs des postes du royaume. FjtlX DE L'ABONNEMENT, par tanuestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix. .d'un, numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du jourual^jyfpres. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 22 Février. VILLE D'YPRES. conseil communal. Séance publique, du 21 février 1843. Présents MM. Vanderslichele de Maubus, bourgmestre, président, A. Vanden Peere- boom Vandermeersch notaire échevins, Annoot Vanden BogaerdeBoedt, Iweins- Hynderick, Smaelen, Boedt, notaire, Legrave- rand, Vande Brouke, Ernest Merghelynck, Pierre Beke, François Iweins, conseillers. La séance est ouverte par la lecture du pro cès-verbal de la séance précédente, qui est adopté. Le président donne lecture au conseil du rapport administratif sur les affaires de la ville pendant l'exercice 184â, conformément l'art. 70 de la loi communale. (Nous donnerons ce rapport en supplément nos abonnés.) On donne lecture d'une adresse destinée être envoyée aux chambres législatives, pour demander une prompte révision de la loi sur le domicile de secours. Elle est approuvée. Conformément au règlement adopté par le conseil, concernant leremboursement de la dette communale, le conseil fixe le maximum du taux auquel il est loisible la caisse d'amortis sement d'acheter les actions de la dette différée. Ce taux est porté pour cette année 86 p. c. Le conseil approuve le cahier des charges d'une vente d'arbres appartenants au bureau de bienfaisance. Dans la dernière séance, il avait été commu niqué au conseil, une lettre'de M. le gouver neur de la province, concernant le repavage des accotements du Quai détériorés par les tra vaux exécutés l'année dernière. L'autorité pro vinciale, après Avoir j>avé ses frais les autres abords du bassin pslauré par elle, croit, après y cet antécédent, que le repavage de la lacune impraticable aux voitures par le fait de la pro vince, est une charge de la ville. Elle se fonde sur ce que dans aucune autre ville, le pavage des accotements des quais n'est mis sa charge. Mais ici le bassin ne se trouve pas dans la ville et la bermesert exclusivement de lieu de déchargement et de chemin de halage, et ne pourrait jamais être assimilée aux rues qui, dans d'autres villes, entourent les quais et bassins. D'ailleurs la province perçoit un droit de quai. Il est plus que juste que celle qui relire les bé néfices du bassin, soit tenue d'en rendre l'accès praticable. D'un autre côté la province pourrait très-bien entretenir les terrains pavés qui en tourent le bassin et exiger un droit de place. De cette manière, elle serait amplement dé dommagée des dépenses faire. Le conseil, la commission entendue et de son avis, décide que la réparation et l'entretien des terrains pavés qui entourent le bassin ne sont point des charges comntrfnales; mais vu que le mauvais état des rivages d une partie du Quai, porte le plus grand préjudice au commerce de la ville d'Ypres, le conseil engage le collège a prier l'autorité provinciale de remédier aussi promptement que possible au mauvais état du pavé du terrain situé derrière le mur rebâti du Quai. La séance publique est levée. LE COUVENT DES CLARISSES. Larticle inséré au n° 187 du Progrès, relatif l'église, de St-Marlin et accessoirement au couvent y attenant; vient quant ce dernier objet, de toucher une corde dont les vibrations ont atteint le cœur de tout homme animé de l'amour du prochain. Les réflexions philantropiques se manifestent eri grand nombre on est généralement d'avis que l'ancien Bâtiment Jansénius ne saurait comme couvent cloitré "ijvoir urflfc- longue existence.,* Cç bâtiment adossé au nord et au>pied tFùn"' gigantesque édifice, ce bâtiniènt privé de ter rain non bâti ne saurait être habité en claustra tion que par des êtres dévoués une mort douloureuse et lente. Qu'on se figure en effet que dans ce triste et moite séjour, on ne peut voir ni un rayon du soleil, ni un arbre verd ou reverdissant, ni le miroir d'une onde limpide; qu'on ne peut y entendre ni le mouvement doux et léger du zéphire, ni le ramage des oiseaux, ni rien de ce qui anime et réjouit la nature; qu'au contraire dans cette lugubre enceinte, le regard ne peut se porter au-delà des sombres murs de clôture et souvent sur de reptiles immondes, hôtes insé- parables de ces humides demeures, que le morne silence n'y est interrompu que par le cri sinistre du hibou, de L'orfraie, par le croassement du corbeau, que le souffle glacé et crispant du noir borée y domine sans partage on serait ému de pitié en songeant au sort des innocentes créa tures réleguées.au sein d'un pareil sépulclire. Ni les hommes honorables qui ont approprié le bâtiment Jansénius l usage d'un cloître, ni les jeunes personnes qui s'y sont enfermées n'ont pensé l'énormité du sacrifice de passer la vie dans un pareil lieu, où les cellules doivent être beaucoup plus insalubres que les cabanons des prisonniers et des malfaiteurs. Il est échappé la sagacité de ces hommes estimablesaussi bien qu'à la prévoyance des pieuses sœurs qu'en ce qui touche la salubrité, la demeure répres sive de la perversité, est infiniment préférable leur asile de 1 innocence. \.v Nos pères plus judicieux que nous en ce point, n'établirent jamais ,viii nulle part, de couvents cloitrés, sans y adjoindre de vastes jar dins mpublés d'arbres fruitiers de toute espèce^ deâ'*pièçë5 d'eau ''des piscines et souvent des*, vacheriès,-des laiteries, 610'. de soi te que la ri gueur de la séquestration et l'austérité des vœux se trouvaient mitigées et adoucies par les agréments de 'a vie agrèsté; de celte manière, la 'claustration rte portait'obstacle ni au bien-être ni la longévité des cénobites. m. - - une amie. (Suite.) y". Plusieurs jours se passèrent ainsi dans cette fausse situation. Elle devait avoir un t et mit. Un matin, la maison de Mme Valabert prjt un air de fête. Les domestiques allaient et venaient avec un air af fairé. Jules le remarqua en rentrant vers le milieu de la journée,;et il ne savait quelle cause attribuer ce changement. Il allait s'en in former lorsque la perte du salon où il était s'ouvrit. Mrac Valabèrt sortit de sa chambre. Elle s'arrêta devant son tilset lui dit - V Je suis bieh aise de vous voir, Jules: j espère que vous n'avez aucune affaire, aucun rendez-vous pdur cette après-dînée, et si votre intention est de ne pas rester iôi,:jé vous prie de me faire le sacrifice de cette soirée. Nous recevons du inonde. Qui donc plusieurs amis et entre autres madame de Septcuilet sa fille. Mact^'giç, m interrompit Jules.,Y>Y/ Mais déjà sa mère qui avait prononcé paroles rapide ment et comme si elle n'y prévoyait aucune objection, avait traversé le salon'. Un çjpmestique vint lui àhiion<&r que sa voiture l'attendait dans la cour. Dans 6on premier mouvement de surprise, Jules la regarde sortir. Ainsi on disposait de lui c'était un effort désespéré qti'on tentait. Ou le plaçait dàçs la nécessité ou délaisser croire son consentement tacite, ou s il refusait d'assister la soirée, de rompre d'une manière imprévue et avec toutes les apparences d'une grossièreté qui le révol- tait et compromettait en quelque sorte sa mère. Cependant, il ne pouvait prendre que ce dernier parti. Mais ce piège, facile briser, où l'on essayait le retenir, lui pesait plus que des liens plus sérieux et plus forts. Dans la position de Jules, avec ses relations habituel les, son existence élégante et soumise aux mille devoirs d'une poli^ t esse raffinée, des raisons de convenance l'embarrassaient, et quoique sa Résolution restât la même, il essaya les franchir. Il s'éait assis et réfléchissait au moyen de se dégager. Jules se croyait seul; mais il sentit une maiq.çe poser sur le dossier de son fauteuil, et eu même temps une voix douceJui dit: On vous tourmente bien, n'est-ce pas, mon pauvre cousin Jufes se retourna et vit M"»0 Lautiay qui le regardait avec intérêt* «t Vouséliez là, dit-il^ JIb:puis'quand? Je ne me rappelle pas vous avoir vu entrçr. V - 1 J'étais ayee^votre mère dans sa^bamkre jasuis arrivée au mo ment où elle sortait du salon mais les amants ne voient ni n'enten dent, et je ne vous garde pas rancune de votre distraction. Vous n'avez de regards pour personne que pour elle. Ainsi vous savez tout Oui, il y a quatre jours que cetle invitation a été faite M™ de Septeuil. C'est un petit-complot tramé par M. de Saint-Gilles et ap prouvé par ma cousine* Ils 11e veulent croire ni l'un ni l'autre qde cet amour soit sérieux. - Vous le croyez, vous? Moi, j'ai deviné peut-être, car vous ne m'avez fait aucune con fidence. Je n'eu ai même reçu aucune de votre mère. Ce que je sais, je l'ai appris par votre tristesse, par quelques paroles recueillies au hasard, et un peu aussi en écoulant. Si on vous eût consultée, qu'auriez-vous répondu J'aurais refusé de faire partie de l'allianoe. Pourquoi?

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