NOUVELLES DIVERSES.
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FRANCE.
Hier matin dix heures une foule nombreuse
d'invilés assistait la bénédiction solennelle de
la chapelle destinée la célébration du culte
catholique Guatemala. Mgr. le cardinal-arche
vêque de Malines officiait assisté de plusieurs
membres du haut clergé.
Au nombre des assistants se trouvaient les
membres de la commission de la Société de
Colonisation et maints notables de la capitale.
La chapelle est construite en bois, sa forme est
élégante. Déjà deux soldats portent l'uniforme
adopté pour la nouvelle colonie.
Suisse. Le Fédéral du 18 février donne les
nouvelles suivantes de Genève
La ville est tranquille; quelques compagnies
de la milice continuent occuper le poste de
l'Hôtel—de—Ville et la caserne du bastion de Hol
lande. Deux des insurgés qui ont été tués, Fatio,
de Sainte-Croixet Bolleaussi du canton de
Vaud, ont été ensevelis hier un seul des blessés
qui sont l'hôpital a dû subir une amputation
et tous paraissent être en voie de guérison. Le
nombre total des blessés qui se trouvent tant
l'hôpital qu'en ville, s"élève environ trente.
INous apprenons que plusieurs familles étran
gères ont quitté ou vont quitter Genève par
suite des troubles.
La princesse de Prussequi désirait passer
tout l'hiver dans notre ville, partira demain.
Les nouvelles reçues des Etats-Unis par
le steamer le Caledonia vont jusqu'au 1er février.
La loi des banqueroutes a été repoussée par le
congrès, une autre loi sera proposée sur d'autres
bases. Le bill sur l'occupation du territoire de
l'Oregon était encore en discussion.
Le comité des affaires étrangères a présenté
un bill pour la mise exécution du traité con
clu avec l'Angleterre le 19 août 1842.
Les nouvelles du Mexique annoncent une
défaite signalée de l'armée texienne dont la
moitié a été faite prisonnière par les troupes
mexicaines.
La cour séant Rastadl, vient de publier
une citation édictale par laquelle elle convoque
nominalement les créanciers du fameux cardinal
de Rohan-Guéménédécédé Etlenheim en
février 1802.
Parmi ces créanciers se trouvent les sieurs
Bohemer et Besin anciens joailliers de la cou
ronne de France, qui, en 1786, fournirent le
fameux collier en diamants qui donna lieu au
scandaleux procès que les ennemis de la reine
Marie-Antoinette exploitèrent avec tant de suc
cès contre celte malheureuse princesse.
On lit dans Y Écho de Valenciennesdu
17 février La statue de la plus grande célé
brité valenciennoise de l'illustre chroniqueur
Froissard, va obtenir les honneurs du musée de
Versailles. C'est aussi un artiste de Valenciennes
qui est appelêà attacher son nom celle œuvre.
La liste civile vient d'en faire la commande
M. Louis Auvray, sculpteur, ancien élève de l'aca
démie de Valenciennesaujourd'hui statuaire
Paris. Le marbre sera fourni par l'Etat.^L'his
torien Froissai t sera représenté, dit-on, en cos
tume de chanoine de Chimay, ayant près de lui
sa chronique ouverte, en tête de laquelle on lit
Je suis de la noble et fraJike ville de Valenciennes.
L'introduction^u valenciennqis Froissait
dans le musée historique de Versailles servira
peut-être un jour d acheminement son éléva
tion sur une des places publiques de sa ville
natale, qui ne possède encore aucun monument
populaire digne d'arrêter un instant les regards
des étrangers qui la traversent.
Aujourd'hui au commencementdela séance
de la chambre des communes N. T. Duncombe
a présenté la motion qu'il avait annoncée et q&
a pour objet d'incriminer la conduite de NÎrd
Abinger en sa qualité de président de la com
mission spéciale èhargée de juger les affaires
des troubles du Lancashire, pour avoir, mû par
l'esprit de particherché influencer l'opinion
des jurés contre l'accusé. A l'appui de sa mo
tion, M. Duncombe a déposé sur le bureau
plusieurs pétitions couvertes d'un grand nombre
de signatures et qui toutes demandent que lord
Abinger soit destitué comme indigne d'occuper
les fonctions de grand juge dont il est revêtu.
Au départ du courrier, M. Duncombe était oc
cupé développer sa motion.
ËlTEltlEUU.
Il y a une fraction du parti conservateur qui
s'est depuis longtemps éloignée de M. Guizot et
qui n'attend que la chûte du ministère doctri
naire pour prendre son tour possession du
pouvoir, cette fraction reconnaît pour chefs
MM. Molé et Salvandy. On a remarqué qu'ils
ont eu bien soin tout en dirigeant l'intrigue
contre le cabinet actuel de ne pas trop se com
promettre et qu ils ont même évité de monter
la tribune dans les deux chambres. Leur but
est de remplacer M. Guizot au pouvoir, mais de
ne rien changer au système qui est suivi depuis
deux ans et demi.
Les journaux ministériels avaient reçu l'ordre
jusqu'à présent de ne pas avoir l'air de s'aper
cevoir de cette intrigue pour ne pas rendre
publiques les dissentions survenues dans le parti
conservateur. Mais enfin depuis deux jours la
crise est devenue si imminente, que le Journal
des Débats a commencé révéler la position du
parti, ces hommes, dit ce journalqui l'abri
derrière le parti conservateur dirigent contre
le ministère de sourdes menées, des manœuvres
souterraines, et n'attendent que l'occasion pour
le renverser, ne sont pas du parti conservateur,
mais du parti de l'intrigue. Il faut voir avec
quelle colère concentrée la feuille doctrinaire
s exprime contre les intrigues du parti conser
vateur. 11 serait désirer que le langage de ce
journal les forçat de sortir dê leur incognito
car nous n'aimons pas non plus les guerres
sourdes et détournées, et si M. Guizot est ren
versé, nous voudrioifSs au moins voir arriver au
pouvoir des hommes dont les opinions sont
bien tranchées car il n'est que trop vrai que
depuis 12 ans on a bien changé de ministère,
mais que le même système politique a toujours
prévalu.
Il paraît que M. le duc de Némours tra
vaille depuis plusieurs mois tous les matins
avec le roi. S. M. veut initier son fils tous
les rouages du gouvernement et il paraît que le
futur régent prend part tous les actes im
portants.
De nouvelles notes remises M. Guizot
par M. Hernandez, chargé des affaires-d'Espagne
Paris, avaient donné naissatice au bruit qu'Es-
partero insistait de nbuveau pour obtenir de
notre cabinet lé rappel dé M. de Lesseps. Il
paraît néanmoins que le .régent n'a ^as. renou
velé sa -demande que^rfotrè cabinet d'au rail
pas pu honorablement lui accorder. Cependant
on croit généralement que M. de Lesseps ne
restera pas longtemps en Espagne et qu'il sera
promu dans quelques mois un poste diplo
matique plus important.
M. Thiers s'est donné beaucoup de peine
pendant la session actuelle pour se tenir l'écart
afin de se rendre de nouveau possiblelors de
la prochaine crise ministérielle. On a même
remarqué qu il recevait peu de personnages
politiques. Presque toutes les réunions des dé
putés du centre gauche ne se tiennent plus
maintenant chez luimais chez M. Billaull.
L'instruction de l'affaire de la caisse des
dépôts et consignations est terminée et elle doit
être appelée devant la cour d'assises pendant
la 2e session du mois de mars.
M. le maréchalprésident du conseil
ministre de la guerre, a reçu de M. le gouver
neur-général de l'Algérie une dépêche qui
confirme les nouvelles que nous avons précé
demment annoncées. Nous nous bornons en
.extraire le passage suivant :-
J'apprends, en arrivant ici, que S. A. R-
Mgr. le duc d'Aumale a fait de brillants coups
de main sur nos ennemis du sud de Milianah;
au moyen des nombreuses prises qu'il a faites
il a pu largement indemniser les tribus de
l'aghalik des Ouled-Ayad des pertes que les
razias d'Abd-el-Kader leur.avaient fait éprouver
pendant que je parcourais en décembre 1 Oua-
rensenis.
De son côté, le général Changarnici en a fait
autant dans l'ouest. Je n ai pas encore reçu les
rapports officiels de ses opérations. J'aurai
l'honneur de vous les adresser dès qu ils me
seront parvenus.»
Ainsi l'entreprise d'Abd-el-Kader a tourné,
en définitive, contre lui; s'il nous a privé d'un
repos bien nécessaire, ses partisans ont subi de
perles considérables, ce qui use de plus en plus
ses ressources.
On dit que M. de Salvandy, dans la dis
cussion qui va s'ouvrir sur l'ensemble des affaires
et sur la position du cabinet, apportera la
tribune le manifeste des conservateurs restés
fidèles la politique de M. Molé.
M. Dufaure expliquera, dit-on, les motifs qui
l'ont porté appuyer le ministère du 29 octo
bre, et fera connaître les raisons qui le portent
penser qu'une politique nouvelle peut sortir
de la situation actuelle dégagée des précédents
qui ont entravé l'action du cabinet. 11 enterrera
M. Guizot sous des éloges, en démontrant qu'il
s'est usé dans l'accomplissement d'une œuvre
ingrate impopulaireet que la nature même
des services qu il a rendus lui enlève la possibi
lité d'en rendre de nouveaux.
Un malheur affreux est arrivé hier soir sur
le quai du Louvre. Un charetlier qui conduisait
l'abreuvoir du pont des Arts quatre chevaux
attachés par des longes les uns aux autres a
été entraîné par le courant homme et bêtes
ont péri sans qu'il ait été possible de leur porter
secours.
L'abreuvoir, contrairement aux ordonnances
de policen'était pas muni d'une barrière flot
tante.
Nous voyons avec plaisir que la commission
des fonds secrets ne laissera pas longtemps la
France dans l'incertitude et que la question
ministérielle pourra être résolue dans les der
niers jours de février, ou au commencement de
mars. La commission étant composée de cinq
membres ministériels, Ct-4 tjuàlre députés de
l'opposition les premiers devaient l'emporter
sans efforts. Aussi après avoir entendu les expli
cations de MM. Guizot, Dùchatel et Lacave-
Laplagnela majorité de la commission sans
s'arrêter aux protestations de la minorité, a dé
cidé qu'elle proposerait la cliambl-ç l adoptiq».
du crédit demandé par M. le ùïinistr<\de I'inU&>(...
rieur, et que le rapport contiendrait eimermes
précis le témoignage de sa confiance cfi^ns le
•cabinet.
MVigier a été nommé rapporteur par 5 voix
contre 4. Les voix de la minorité s'étaient por
tées sur M. de Lamartine.
On croit que le travail dé M. Vigier pourra
être lu éri séance publique de la Chambre same
di prochain et que la discussion commencera
lundi prochain.
Nous voyons au reste avec plaisir que la ma
jorité de la cpinflaissiorr se propose d« soulever
la question de confiance de celte manière il nt
pourra pas y avoir de doutes, il faudra bien
que la majorité de la chambre qui hésite depuis
si longtemps s'expliquer catégoriquement,
dise d'une manière solennelle si elle a confiance
dans le cabinet du 29 octobre.
Il semble au reste que les ministres aient*
renoncé pour celte fois leur ancienne lactique,
qui consiste avoir toujours l'air d être sûrs de
la victoire, lors même qu'ils redoutent le plus
le résultat du scrutin. A l'exception deM. Guizot
qui veut tenter ce soir un dernier effort au
milieu du bal somptueux qu'on prépare son
hôteltous les membres du cabinet ne dissi
mulent pas leur découragement.