NOUVELLES DIVERSES. mr- FRANCE. de Namur, où la position des créanciers est déjà assez malheureuse pour qu'on ne l'empire pas sans nécessité. (Écho du Luxembourg.) Un incident piquant, mais d'ailleurs de très- mauvais goût, a jeté vers minuit le trouble dans le bal du théâtre royal de la Monnaie. Quelques méchants farceurs s'étaient plu persemer la salle de poivre de Cavenne ou d'ellébore, ce qui en un instant provoqua une toux générale et des éternuemenls n'en plus finir, depuis l'or chestre jusqu'au paradis. Chacun de se munir de son mouchoir, pour se garantir la bouche et le nez. La salle entière a pris ainsi pendant quelque temps l'aspect d'un innombrable club d enrhu més. Force fut l'administration de mettre ré quisition les garçons de théâtre pour arroser la salle dans tous les sens. Le poivre est monté au nez d'un grand nombre de personnes, quisi elles avaient découvert les coupables leur au raient, certes, fait un mauvais parti. Le condamné Vandenbossche, après maintes tergiversationsvient de donner lui-même le démenti le plus formel ses demi-aveux et toutes ses prétendues révélations dans lesquelles il impliquait des innocents. Vandenbossche a déclaré au directeur des Petits-Carmes que lui seul avait commis l'assassinat des sœurs Van Is- terdaelaprès s'être emparé de leur argent, il espère dit-on par cet aveu completobtenir sa grâce si son pourvoi en cassation venait être rejeté. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 10 février. La discussion générale du pu-jet de loi relatif aux sucres a continué aujourtl hui la chambre des i c^rêseiilaiis. M. Delehaye s'esl attaché répondre auk objections présentées contre le projet du gouvernement par MM. Mrcus et Yerhuegen. Après lui M. Dubus aîné est entré dans de longs dévcloppemeus pour appuyer le système de la section centrale. M. le ministre des travaux publics a pris ensuite la parole pour défendre le projet du gouvernement, qu il a soutenu être le seul qui fut favorable aux intérêts du trésor, du commerce, de l'industrie, de la navigation et de l'agriculture elle-même. La suite de la discus sion a été renvoyée lundi 2 heures. Séance du 2 S. La chambre des représentants s'est réuuie aujourd'hui 2 heures et demie. Parmi les pétitions adressées la chambre se trouvait une nouvelle réclamation des propriétaires du poldre de Lillo, qui demandent que l'on s occupe le plus pioniptemeut possible du réendiguement de ce poldre. M.VI. (Jools et Hogier ont demandé si M. le r^imstre des travaux publics était en mesure de faire le rapport qu'il^ a promis sur cet objet. M. le ministre des travaux publios.a déclaré que fes c^jbinis- saires qui avaient été nommés avaient teriyiné^eur lravail,*mais qu'il ne l'avait pas encore reçu et qu'aussitôt tpf'U. \'aura jeçu il présentera, s'il y a lieu, une proposition la chambre. L'ordre du jour appelait la suite de la discussion du projet de loi. relatif aux sucres. M.- Moeus s'est prouoncé de nouveau contre l'égalité des droits; il s'e»t étonné que plusieurs défenseurs du sucre exotique,qui veulent ordinairement des protections pour les produits du pays, viennent aujourd'hui parler contre une des industries les plus importautes. Il a soutenu encore que la culture de la betterave k- est de la plus grande utilité pour l'agriculture. Il s'est plaint que Ton propose de supprimer une fabrication assez importante sans avoir fait la moindre enquête, sans avoir consulté les chambres de coni- mcrce et les commissions d agriculture. Il a déclaré qu dévoierait contre le système des primes et qu'il appuierait de toutes ses forces la proposition de M. Dumorticr. M. le ministre des travaux publics et M. Osy ont défendu le système de l'égalité du droit, et ont soutenu que le.raffinage du sucre exotique était beaucoup plus avantageux pour la Belgique et pour toutes les industries que la fabrication du sucré indigène. La séance a été renvoyée demain midi. Séance du i" mars. La chambre des représentants a continué aujourd'hui la discussion du projet de loi sur les sucres, et a décidé par 39 voix contré 31 qu'il n'y aurait pas égalité de droit sur les deux sucres. 11 s'agissait ensuite de délibérer sur les autrès questions de prin cipe posées par 1 honorable M, Delacoste.,Plusieurs.membres vou laient qu'on s'ooçnpât de la question du rendement d'autres demandaient qu'on établit en premier lieu qàelle'serait, la différence du droit. Après un assez long débat, la, cljaçabre a accordé la priorité la proposition de M. Dumortier qui a ppur but de décider que le droit sur tous les sucres est acquis au trésor du mdaient de la mise cn^ consommation, sauf accorder aux raffineries la faculté de raffiner en entrepôt, ou une prime <1 exportation qui ne pourrait pas dépasser deux millions. MM. Delchaye, Coghen, les ministres des finances et des travaux publics ont combaltu celte proposition qui a été appuyée par M M. de Theux, de Mérode et Demonceau. La suite de la discussion a été renvoyée demain. Séance du 2. La chambre des représentants a continué aujourd'hui l'examen du projet de loi relatif aux sucres. Les débats devaient se renfermer dans la proposition de M. Dumortier, mais après une longue discus sion, la chambre a décidé qu'elle s'occuperait en même temps des divers amendements présentés et des questions du droit et du rendement. M. Rodenbach a développé l'amendement qu'il avait déposé hier, et par lequel il propose le droit de 40 francs pour le sucre exotique et celui de 25 francs pour le sucre indigène: il l'a complété en disant qu'il se ralliait au rendemeul fixé par le projet ministériel et la réserve des 4/10 pour le trésor. L honorable représentant a soutenu qu'eu faisant payer 15 francs de moins de droit au sucre de betterave qu'au sucre de canne, on établirait eu faveur du premier (que les manufacturiers livrent 10 centimes au-dessous du sucre exotique) une prime d'au moins 25 p. c. qui lui semble satisfaisante pour qu'une nouvelle industrie puisse prospérer, et il a établi que par son système le trésor profite rait autant que par celui du gouvernement, puisqu'il procurera l'état 3 millions 500 mille francs, et que par Je projet ministériel on serait obligé de distraire chaque année de 4 millions, recette présumée 500,000 fr. destinés indemniser lessucreries indigènes. Dans son opinion une chambre n'a pas le droit de supprimer une industrie existante, il faut pour arriver un but semblable suivre la voie d'enquête judiciaire comme pour toutes les expropriations pour cause d utilité publique. M. Éloy de Burd iuue a proposé un autre amendement portant le droit 60 fr. sur le sucre exotique et 30 fr. sur le sucre indigène* M. Mercier a demandé alors M. le ministre des finances s il per sistait maintenir la réserve des 4/10 pour le trésor. M. le ministre des finances a répondu que puisque la chambre avait rejeté le système qu'il avait proposé, il ne pouvait pas se pro noncer dès maintenant Jpr la réserve des 4/10. Il a ajouté quil écoutait attentivement les développements donnés aux divers amen dements et que peut-être le gouvernement pourrait dès demain proposer un nouveau piojet. M. Delehaye a combattu la proposition de M. Dumortier qui serait, suivant lui, destructive de toute exportation. Apiès quelques observations de M. Démoli d'Attcnrode et de M. Savait eu faveur d'une protection efficace pour l'industrie de la betterave, la suite de la discussion a été renvoyée demain. Séance du 3. La chambre des représentants devait continuer aujourd'hui la discussiou du projet.de loi sur les sucres. M. le ministre des finances a présenté, au début de la séafuce, de nouveaux amendements, por tant le droit 40 fr. sur le sucre exotique et 22 fr. sur le sucre iudigèue, eil déclarant toutefois que ce dernier chiffre augmenterait de 50 centimes par auhée, iusqu-a ce qu'il eût atteint 25 fr. La discussion s était déjà ouvert^ sur cette nouvelle proposition, lorsqu'un disc^pis de M. l.ebeail est venu donner ,au débat un. caractère tout-à-fait .politique. Après avoir examiné les divers changements qu'a subis le projet primitif, l'honorable membre' a reprochi^au ministère lie n'eu avoir pas fait une question de cabinet» ajoutant qu'à la veille des élections, beaucoup de membres qui ont défendu le sucre de betteraves n'auraieut pas alors fait défaut au tniuistèry. m Cette doctrine a été vivement repoussée par -M. le ministre do l'intérieur, et le débat s^est prolongé en-attaques et eu réponses pour des faits personnels. M. le ministre de l'intérieur a d^efaré qu'il n'avait pas cru tfca^ir faire une question de cabinet, d'hn projet tout à-fait spécial, comme celui relatif au sucre; et que s'il était jamais oàpablede violenter les opfuious des membres de la chambre, par la crainte qu'ils pourraient avoir d'être privés de son appui lors des élections, il ne serait plus digne de siéger un instant sur le bauc ministériel. Cet incident a absotbé le reste de la séance, qui ne s'est terminée qu'à 5 heures et demie. Là discussion du projet de loi sera repris demain. C'est aujourd'hui qu'a commencé devant la cour centrale criminelle, présidée par le lord grand juge Tindalle procès M'Naugblon. Une foule des plus nombreuses encombrait la salle d'audience et jusqu'aux avenues qui y condui sent. - Jamais aucune affaire n'avait excité un pareil intérêt dans le public; un grand nombre de personnages de distinction, parmi lesquels on remarquait le comte de Saiut-vAulaire, ambas sadeur de Fianceront assisté, à'cette première audience, placéssur des bancs'réservés. Le Globe dit mêmeque le prince Albert s'y trouvait aussi. M'Naughtdn a déclaré qu'il plaidait sa non- culpabilité. La première audience a été occupée par la lecture de l'accusation, le réquisitoire du solliciteur-général.el les dépositions (tes témoins qui n'ont fait que confirmer tous les faits déjà connus du public. Demain les témoins de Ja défense seront entendus et il est probable que le verdict du jury sera rendu dans la soirée. L'accusé affecte beaucoup de calme, mais il a paru visiblement ému après l'allocution du sol liciteur-général. aP A Les question des sucres préoccupe en ce moment tous les pays où l'on a essayé la cultu re de la betterave. La Gazette de Posen annon ce qu'on va soumettre la prochaine session des Etats Provinciaux la question d'une augmenta tion de l'impôt sur la fabrication du sucre de betterave qui commencerait le 1er janvier pro chain et serait élevé successivement jusqu'au niveau de l'impôt sur le sucre exotique. EXTERIEUR. Paris, 4 Mars. La discussion solennelle qui occupe la Cham bre depuis trois jours a reçu hier une solution. L'amendement de .M. Lacrossequi proposait une réduction de 50 mille francs sur l'allocation demandée pour les dépenses secrètes, a été re poussée par 242 voix contre 197. CHAMBRE DES DEPUTES. Séance du 4 mars. Présidence de M. Sauzet. La Chambre ayant repoussé, dans la séance d'hier, l'amendement en réduction proposé par M. Lacrosse M. le président donne lecture de l'art. 1er du projet de loi, qui est ainsi conçu II est ouvert au ministère de l'intérieur uu crédit extraordinaire d'un million de francs pour complément des dépenses secrètes de 184 3.» L'article est mis aux voix et adopté une grande majorité. Nous remarquons que M. Du- faure vote pour l'article. M. .Mauguin vote contre. La gauche contrairement la conduite qu elle a tenue sous le ministère du 1er mars, vote cette année CONTRE. L'article premier est adopté. Article 2 et dernier. Il sera pourvu la dé- pense autorisée par la présente loi au moyen des ressources accordées par la loi du 11 juin 1842, pour les besoins de l'exercice de 1843.» Adopté sans discussion. ;V. Après quelques interpellations adressées M. le ministre des affaires étrangères, M. le président déclare qu'il va être procédé au scrutin secret sur l'ensemble de la loi (mouvement d at tention). Voici le résultat du scrutin Nombre des votants3^9 Majorité absolue Roules blanchesa44 (sensation) Boules noires5.5 La Chambre a adopté. Des troubles très-graves viennent d'écla ter Melune, dans la maison cent»aie. Les dé tenus s'étant mutinés samedi dernier l'un d'eux a été saisi par les gardiens et jeté au ca chot. Exaspéré par ce châtiment, il s est aban donné une vjoleple colère, et a excité ses camarades le délivrer. Les gardiens sont alors entrés dans le cachot; une lutte a eu lieu; le lendemain, ce détenu est mort. De ce moment, l'exaspération des détenus a été au comble: ils se sont armés do couteaux, de fourchettes, de tous les instruments qui pouvaient leur servir d'armes, et il a fallu qa.e la troupe intervint pour les contenir. Hier encore 400 détenus persistaient ne pas se soumettre, et le ministère a envoyé l'ordre de les réduire par la force. En conséquence de ces ordres, l'administration de la prison a com mencé hier par priver Jes révoltés de nourriture, et si ce moyen ne suffisait pas, si même il ag gravait la situation, elle serait autorisée em ployer les moyens coercitifs.

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3