il rift voulut point abjurer le litre avant sa mort inutile de dire qu'il était franc-maçon. Si dans l'état actuel de celte antique institu tion, ce journal el sa clique étaient capables d'en apprécier la nature et la tendance, si l igno- rance peut-être volontaire ici,) ne les empêchait de comprendre, sa belle et noble mission, loin de lancer de vains anathèmes contre elle, ils s'empresseraient les premiers entonner un Te Deum en son honneur. Nous nous serions épargnés la peine de signa ler ce nouveau coup de pied de l'âne, nous au rions laissé avec confiance chacun le soin de le juger, si au récit de cet acte fanatique et in- quisitorial, la feuille n'avait ajouté comme co rollaire, la plus infâme calomnie, en disant: Les Yprois ont été plus heureux ces jours- et, tous les véritables catholiques se seront réjouis en voyantpasseril y a quelques jours accompagné du clergé, le cortège funèbre d'un militaire en grade. Cet homme quiséduit sans doute par l'exemples'était laissé entrai- tier dans une association proscrite par la Ste Eglisea eu le noble courage de se recou rt cilier avec son Dieuil a rompu avec ses amis et avant de mourir a bkulé lui-même son diplôme de franc-haçon. Voir joindre astucieusement l'hypocrisie au mensonge, on ne doit pas attendre moins de certaines gens. Nous sommes même de leur donner le démenti le plus formel. Quiconque voudra se convaincre de la bonne foi ordinaire de celle feuille, peut se présenter au local de la loge maçonnique d Ypres, où on lui montrera les pièces qui constituaient les qualités maçon niques du défunt et qu'il y fit déposerquelques instants avant sa mort. Faire le bien sans ostentation est la règle im muable de conduite de tout homme qui désire remplir les devoirs d'humanité, sans autre but que celui de venir en aide au malheur. La loge n'y aurait certes pas failli, mais se taire, après ces assertions mensongèrespourrait être in terprêté d'une manière trop fâcheuse pour une institution qui est et veut rester sans tâche. Nous nous voyons donc obligés d'avouer que ce sont ces mêmes hommes proscrits par la Ste Église, qui ont payé les frais d'inhumation de celui auquel on a fait allusion, que ces mêmes hommes se sont trouvés autour de son cercueil l'église et l'ont accompagné jusqu'au cime tière, que ces mêmes hommes loin d être dé placés dans l'église, y peuvent au contraire servir d'exemple par leur recueillement, enfin que ces mêmes proscrits se trouveront toujours heureux d'être côté du prêtre qui remplit son ministère dans l'acception bienfaisante de l'évangile. Que ce journal et ses dignes émules se per suadent bien, que si avant de mourir ce franc- maçon avait renié la foi jurée, on n'en aurait pas moins payé une messe, pour consoler sa veuve et acheter une dernière demeure au malheu reux. Que ceci leur serve donc de leçon de tolérance. Communique Le 30 mars dr, une bande joyeuse paraissait devant notre tribunal correctionnel, les uns comme prévenus, les autres comme témoins. Voici les faits Un soir, les premiers, échauffés par suite de l'absorption d'un nombre indéterminé de verres de limonade au houblonse permirent de poser des actes, ou tout au moins de faire des gestes proscrits par la décence, et, qui pis est, par le code pénal. Une jeune fille qui s'était trouvée sur leur chemin et dont la pudeur avait été offensée, avait dénoncé le fait la justice. L'auditoire est comble, on prête serment, les^i témoins déposent, et nous devons le dire leur honneur et gloire, ces dépositions scabreuses sont faites avec une pudeur, une décence digne d'un missionnaire prêchant sur le 6,ne comman dement. Nous ajouterons encore que tous blâ ment énergiquement les actes et gestes incri minés. L'un d'entre eux surtout, qui préfère tous les débats judiciaires, la force musculaire dont la nature l'a gratifié, exprime sou opinion avec énergie Monsieur le président, dit-il, j'étais l'en- droit que vous savez, je pensais d'abord qu'un des prévenus était un militaire en politique (een militait' in politiek)- car je ne savais qui destiner cette figure zyn gezigt destine ra ren)... Je le reconnus bientôt et lui promis 50 soufflets dont, je vous le jure, il n'aurait pu en refuser ou récuser un seul, (ik hebbe hem 50 kletsen beloofdzonder dat hy een hadde konneu refuseren. etc.) Le ministère public représenté par M. Tack, substitut du procureur du roi, a comme de juste, pris avec chaleur la défense de la pudeur blessée. Il a provoqué la vindicte des lois sur la matière, surtout l égard de l'un des prévenus, dont les antécédents laissaient beaucoup dé sirer. Le tribunal a condamné les deux coupables l'un 15 jours de prison et l'autre une amende. Puisse-t-il l'abri des barreaux faire d'utiles et salutaires réflexions sur ses fautes Puis sent-ils comprendre que la morale publique doit 'être respectéela pudeur honorée et en outre, que les lois sur la matière sont des solides vérités Ainsi soit-il. prud'hommes. L'industrie dentellière et la rubannerie ont donné lieu six contestations pendant le courant du mois de mars; toutes ont été terminées par voie de conciliation. Nous sommes heureux de pouvoir annoncer que les résultats que ndtis avait fait espérer cette institution sont de plus en plus satisfaisants. Le document relatif aux Livrels puj^hùderniè- remeut, produit l'effet qu'on en aileiCeÇwtl Nous eussiops dé.sijfé-cependant y voir figurer je ■cha pitre concernant la discipline des at.ejilïs.-^Les réclamations qui pousonl été faites "cet égard par plusieurs fabricants notables de cette ville, nous engagent signaler celle omission, en priant le conseil d'y obvier au plutôt. On se rappelle que le S1' Lambin-Verwaerde nous a prié d'insérer un avis au public, annon çant que le 27 mars une distribution de pains aux pauvres aurait lieu son domicile. Cette bonne œuvre a été faite avec le produit de la vente exemplaires d une lettre en réponse un s^jffnon prononcé par un vicaire de celle ville L éditeur de I Yperschen altnaaak, qu on a indignement et outrageusement calomnié dans on ne sait quel intérêt cléricala loyalement rempli son engagement vis vis du public et au grand contentement de beaucoup de per sonnes indigentes qui, nous en sommes sûrs, n'y ont pas vu un symptôme de folie. ma» (If)nw On nous annonce qu'un crime que l'on n'a eu que trop souvent déplorer, vient d'être commis Zonnebeke. Une fille dit-on, aurait jeté dans les lieux son enfant nouveau-né La justice informe. Un ordre récent de M. le ministre de la guerre prescrit MM. les officiers de toutes armes de revêtir la grande tenue les dimanches et jours fériés. Jusquà présent, le soin de régler la lenue avait été abandonné aux chefs de corps cl aux commandants de place pour les jours de fêles officielles. Le tribunal de Mons, dans son audience du 29, a rendu son jugement dans l'affaire des élections d'Alh. Après le réquisitoire du minis tère public et les plaidoieries de MM. Defuis- seaux, Albert Harmignies, Aulit et Grenier, défenseurs des prévenus, le ministère public ayant renoncé répliquer, le tribunal a confir mé le jugement rendu Tournay, et, en y ajoutant de nouveaux motifs, a acquitté les cinq prévenus. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 25 mars. La chambre des représentants a volédéfinitivement aujourd'hui le projet de loi relatif la répression des iraudes électorales. L'article 5 relatif aux réclama tions faire contre les listes électorales a été modifié en ce sens que tout individu pourra réclamer pour omission de son nom sur la liste, et qu'alors l'admi nistration communale devra statuer sur sa réclama tion mais que lorsque cette réclamation sera laite pur un tiers elle ne sera considérée que comme un simple avertissement. Les divers amendements introduits au premier vole ont été ensuite successivement confirmés el la loi adoptée dans son ensemble par 55 voix contre i.8. Le sénat s'est réuni aujourd'hui i heures, et a adopté sans discussion le projet deloi relalifau transit. M. Cassiers a présenté le rapport de la commission sur le projet de loi relatif aux droits de sortie, M. Biolleya présenté celui sur les sucres. La commission propose l'adoption pure et simple de ce projet. 1 Opéia français était en pleine révolution, et la respectable partition des Pi étendus, sacrifiée la fureur populaire, avait ouvert le chemin que suivirent un peu plus tard le Rossignol, Arislippe et d'autres chefs-d'œuvre du même vol. m. Straub avait assisté l'une des premières ovations de Moïse; il revint chez lui les idées toutes bouleversées. Le cuivre instrumental de Rossini tintait encore dans ses oreilles, et sa bouche laissait échap per les mois de rococo et de perruque dont un de ses voisins avait affublé fécule classique, sans respect pour les cheveux blancs de son défenseur. Le vieillard en sortant de l'Académie Royale avait fièrement se coué la poussière de ses pieds, comme le prophète des temps antiques en abandonnant Niuive son destin. Il avait pleuré sur les erreurs d Israël qui sacrifiait aux faux Dieux, et il avait dit d'éternels - adieux cette lerre iogratequi proscrivait ainsi ses princes légitimes, pour se livrer aux caprices de l'usurpateur Pézarote (Rossin). Depuis ce temps l'école classique, c'est-à-dire l'ancienne école qui avait déjà toutes les vieilles sympathies de M. Straub devint l ubjet de son culte, et l'école romantique, peisounifiée dans l'auteur de Moïse et ses imitateurs, fournit le thème des déclamations quoti diennes du vieux musicien. 11 est inutile de dire que, suivant l'usage de tous les disputeurs systématiques et passionnés, M. Straub ferma religieusement les yeux ou, si on veut, les oreilles toutes les beautés des ouvrages modernes, et qu'il engloba dans la liste des chefs- d'œuvre selon son cœur, toutes les partitions généralement quelcon ques (y compris la sienne), quLa\aierit paru sur la scène de l'Acadé mie Royale avant qu'elle fut polluée par les innovations de MM. tels et tels. Ce fut peu près cette époque de crise musicale qu'un certain M. Edmond de Guerfroi, jeune élève du Conservatoire, vint habiter la rue de Courcelles. (Nous le désignons ici en pseudonyme, parce que son nom a acquis aujourd'hui une célébrité dont nous ne pouvonsr disposer notre gré).-Edmond' avait emménagé au mois dé'fauvier, au milieu des brouiilardsde la saison pluvieuse, et il avait atteint le printemps de 1828 sous l'influence d'une sorte de spleen qui s'était emparé de lui dès les premiers jours de son habitation dans la rue mélancolique et déserte où il s'était réfugié par des motifs d'éco nomie. Mais lorsque le printemps se fil officiellement reconnaître dans la rue de Courcelles par l'aspect consolateur et vivifiant des pots de réséda ou des caisses de giroflées entretenues sur les fenêtres de quelques mausardes voisiues de l'appartement d'Edmond; alors le jeuue artiste sentit sa mélaucoiie se foudie la vue des efforts souf freteux de cette horticulture de croisée, et, du haut de"son quatrième étage, il se mit chercher des poiuts^de vue qui pussent égayer par fois sa solitude. Dans ce moment, les acacias det M. Stràub Commençaient bour geonner, et la maisonnette s'entourait d'nn voile de verdure, qui tous. les jours prenait uu aspect plus riant. Chaque matin, quand Edmond se plaçait devant son petit bureau de sapin noirci pour résoudre quelque savjmt problème de coutre-point renversable, ou pour noter quelque joli cautiléne, fruit de ses rêveries de la veille, ses regards aimaient se reposer sur ce massif de verdure naissante, oasis e chantée que son imaginaliou peuplait de nymphes aux regards fur- tifs, de sylphides aux pieds légers, la taille d'abeille. Lorsque Edmond passait devaut cette jolie habitation pour se Tendre aux cours du Conservatoire, les nymphes et les sylphides re- pbsaient alorsbien tranquillement l abpi des persiennes soigneuse ment fermées, et lorsque le jeune artiste, après avoir laborieusement employé sa journée, sortait le soir de l'Académie Royale de musique, où il était violoniste surnuméraire, il était rare qu'une lumière brillât encore travers les persiennes de la petite maison; mais les arbres, doucement agités par la brise de la nuit, formaient un mur mure de.feuillage qui rafraîchissait les sens du jeune homme. Il s'ar rêtait ordinairement quelques instants, se penchait sur le petit mur hauteur d'appui, quisoulenait une grille enfer creux, et il s'égarait dans ses médilalious. Qfr, les cours du Conservatoire ne changent jamais d'heure, hiver comme été, et les jours, qui grandissaient cependant, modifiaient peu peu les habitudes de la famille' Straub. 1 (l/t suite au prochain a7®.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2