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Le 1"' prix pour les bœufs (120 fr.), a élé
r£piporté par M. De Trrck.
Le 2e prix (60 fr.), a élé remporté par M.
Van Uxem.
Le prix pour les génisses (100 fr.), a été
remporté par M. De Tubck.
Le prix pour les Taches (60 fr.), a été rem
porté par-Si. J. Wallaert.
nr r nrr i
Nous recevons la réclamation suivante, que
nouf nous empressons d'insérer
Monsieur l'éditeur du Progrès,
Je vous prie d'avoir la coin plaisance d'insérer au
prochain N° de votre journal le Progrès, les errata
suivants de l'article relatif aux citernes et glacières
contenu au précédent N° du même journal.
Période première, ligne 5e, lisez: cruchèes au lieu de cruches.
Ligne 26e, lisez auxquelles l été dernier ils ont encore échappé belle
Calamité qui peut-être cette année, au lieu de auxquelles ils ont en
core échappé. Belle calamité qui peut-être cette annéeetc.— Période
4e, ligue 7 e, lisez: réçource au lieu de récours. Llenvoi, ligne 4%
lisez :poulie au lieu de poutre.
Me reposant sur votre obligeance, Monsieur, je
vous prie de recevoir mes salutations cordiales.
Cu 11 Avril 1843.
Ecroulement du vieux beffroi de Valenciennes
Depuis l'ébouleinent de la flèche de l'antique mé
tropole de Cambrai,qui eut lieu en iHog,mil événe
ment aussi épouvantable que l'écroulement du beffroi
deVulencieunes, n'avait élé consigné dansles annules
du pays. Ce fait restera marqué dans le souvenir de
tons ceux qui ont élé témoins, comme un des plus
tristes spectacles auquel on puisse êtrenppelé d'assis
ter.
A la suite d'interminables lenteurs, après avoir
renvoyé celte affaire de commission eu commission,
aprèsavoir fait visiter le beffroi par un architecte de
Paris, M. Visconli, le conseil municipal avait volé la
restauration de ce vieux monument. Restauration
difficile, opération délicate, dont la direction lut
confiée l'architecte de la ville, et dont les travaux
lurent adjugés au rabais un entrepreneur. Les ou
vrages ont été commencés il y a peu de mois, et l'on
s'aperçut bientôt de toutes les difficultés qu'ils pré
senta ion t.
Il y a quelques semaines, ainsi que nous le dîmes,
Jesouvriers firent de si fortes tranchées dans la vieille
maçonnerie, que l'architecte lui-même en fut effrayé}
ces entailles qui n'auraient dû être ménagées qu'avec
beaucoup de discrétion, et pelit-à-pelil, avaient,
paraît-il, élé traitées beaucoup trop largement
c'était un remède trop rude pour un corps vieux et
débile. On croit que la perte de la Tour date de cette
opération. Quelques jours plus lard des lézardes se
Mirent lelong del'édifice, une terreur vaguerègne
bientôt chez tous les habitants de la place d'Armes
qui occupent les environs du beffroi; enfin, vendredi
dan> la'irfatinée des pierres tombent successivement
du faite,et, précurseurs delà chûle totale, avertissent
les intéressés de l'épouvantable catastrophe qui va
survenir.
En effetle même jour 4 heures 20 minutes du
soir, la Tour tout entière s'écroule avec un fracas
épouvantable et s'abat peu près sur elle-même; le
côté qui fléchit davantage fut celui tourné vers l'oc
cident, les pierres y étaient plus rongées et plus at
ténuées que partout ailleurs. Le poids des pierres
bleues qui couronnaient le beffroi et surtout celui
des 2 4 consoles qui supportaient le balcon et ne pe
saient pus moins de 6 milliers chacune, était devenu
trop fort pour les piétements affaiblis. On conçoit
tout ce qu'a pu présenter d'horrible la chute d'une
telle niasse, qui comptait 70 mètres de hauteur de
la base au paratonnerre, s'écroulant d'un seul coup,
et tombant sur leshabilationsde son pourtour et sur
les maisons voisines. Les cloches dont une de g,000
livres pesant, enfonçant tons les étages jusqu'aux
caves, comme des bombes, tout l'échafaudage entou
rant la Tour, se cassant et se réduisant en éclats, un
nuage de poussière de briques et de moellons enve
loppant la place d'Armes tout-à-coup et la couvrant
comme d'un linceuil qui se dissipe bientôt pour
montrer une scène de bouleversement et de deuil:
tel était le spectacle qu'on eut devant les yeux.
Le dôme de la Tour avait roulé jusqu'à la place du
Commerce; les maisons formant le coin des rues
Saint-Génois et Derrière-la-Tour sont détruites jus
qu'aux fondements. Le désastre s'arrête de ce côté
au magasin de modes de M. Dubois-Fanestienword.
Derrière lu Tour, les ravages vont jusqu'au café de
M. Démory. Sur le devant, il ne reste que le balcon
de la Société du Commerce qu'on vient d'étayer, et
quelques pans de murailles qui menacent ruines.
Tout le reste n'est qu'une montagne de pierres, de
poûtres, de fer, de cloches, et de plâtras, entassés
pêle-mêle et obstruant les avenues de l'entrée de la
rue de Famars et de la place du Commerce.
Le nombre des victimes n'est pas encore biencon-
nu. La première, celle qui devait le moins échapper
cette horrible catastrophe, est le Guetteur. Ce mal
heureux monté son poste, en tremblant, vendredi
midi, quand déjà le danger était imminentet qu'on
aurait dû lui révéler, s'est vu mourir petit feu,
puisqu'il entendait tomber une-à-une les pierres
indicatrices de l'événement; il fut relevé respirant
encore, ayant en main son ouvrage de cordonnier, et
conduit chez M. Izambert, pharmacien, où il expira
peu après par suite de Eall'reuse commotion "qu'il
avait ressentie. Il se nomme Dubuissonet laisse une
veuve âgée de 70 ans.
Les ouvriers s'étaient retirés de l'ouvrage, quelques
instants avant la chute. L'entrepreneur M. Milot
resté sur l'échafaudage, a été relevé blessé dangereu
sement et dans un-étal désespéré. M. Vernusserru
rier, placé près de lui a pté sauvé miraculeusement.
Le malheur qui vient d'arriver est immense;
mais si l'on considère ce qu'il pouvait être, il faut
encore rendre grâce Dieu de ce que le nombre des
victimes a été restreint une dizaine de personnes
au plus. Une ou deux heures plus tôt, l'éboulemént
atteignait plus de cinquante individus; si le couron
nement de la tour s'inclinait un peu plus droite ou
gauche, un grand nombre d'habitations étaient
écrasées. Ainsi_, sous le rapport de l'humanité
comme sous celui de la conservation des propriétés,
ce grand malheur, tout grand qu'il est, semble avoir
été restreint dans lès plus étroites limites.
La jferte matérielle- de la ville est considérable,
elle se trouve la lois privée de son seul et unique
monunrîenl, du vieux souvenir de ses libertés com
munales, d'une propriété qui servait ses bureaux
de l'octroi, plusieurs habitations louées, au dépôt
des cloches, la loge du guetteur, l'horloge, au
carillon, etc:
L'ordre intérieur se trouve compromis par la sup
pression de la sonnerie des heures; les ouvriers ne
peuvent plus arriver leur ouvrage d'une manière
fixe et sans conteste, l'ouverture et la fermeture des
portes de la ville, la clôture des cabarets et autres
lieux publics ne peuvent plus être annoncés, non
plus que les incendies et les approches de troupes;
enfin, il y a une perturbation et lin dérangement
dans les habitudes de notre cité qu'on n'appréciera
bien que dans quelque temps.
Nous n'osons encore entrer dans les appréciations
touchant l'état financier futur de la ville, que ce
terrible malheur pourra affecter plus longtemps.
Une responsabilité grave va peser sur la direction
donnée aux travaux de restauration et sur la ma
nière dont ils ont été exécutés. L'administration
qui, dès leur ouverture avait recommandé l'archi
tecte de prendre les plus grandes précautions, pou
vait d'autant moins s'attendre un pareil événement
que la veille au soir encore elle avait reçu de l'archi
tecte de la ville un rapport écrit dans lequel il ré
pondait, pour ainsi dire sur la tête, de la solidité de
la tour.
Le matin même de l'événement, l'architecte as
surait encore la même chose au maire qui lui en
demanda un nouveau rapport écrit. Ce rapport lui
était promis pour trois heures, et avant cinq heures
l'événement était arrivé.
Néanmoins, et malgré des assurances si réitérées
et si formelles, le maire prit heureusement sur lui
d'ordonner immédiatement l'évacuation de tout le
bâlimenldu beffroi et des petites maisons qui y étaient
adossées, en même temps qu'il avait fait cesser la
sonnerie des cloches et interdit la circulation des
voitures aux alentours du monument menacé.
C'est grâce la promptitude et l'énergie de ces
mesures, pour lesquelles on dut même employer la
lorce auprès de plusieurs individus, que le nombre
des victimes n'a pas élé plus grand.
T'g~ n 1 f>-., -
On lit dans la Gazette de liions
Hier, vers neuf heures du malin la fille de
M. Dufeignies, journalier, âgée de 7 ans, de
meurant rue de Dinantétant restée seule la
maison a élé brûlée le feu ayant pris ses
vêlements elle est morte dans l'après-midi
des suites de ses brûlures.
M. Enne, avoué Paris, est arrivé avant-hier
Bruxelles, avec plusieurs membres de la fa
mille de M. Caumartin; Me Cbaix-d'Est-Ange
qui plaide en ce moment Nancy, est attendu
d'un jour l'autre. Mme Caumartin mère, qui
est Bruxelles depuis quelque tempsvisite
journellement son fils la prison des Petits-
Carmes.
M. Sirey, père, et Mme veuve Aimé Sirey ne
viendront point Bruxelles mais aujourd'hui
on assure qu'il n'est pas vrai qu'ils renoncent
se porter parties civiles dans l'affaire Caumartin.
M. Sanfourche-Laporle sera chargé de leurs
pouvoirs, et si Me Léon Duval, avocat de Paris,
qui est attendu Bruxelles, n'obtient point de
porter la parole dans la cause, les parties civiles
auront.pour avocat Me Maubach.
langage d'une dignité de formes qu'on ne remarquait point ordinai
rement dans sa conversation encombrée de lieux communs et de re
dites naturelles aux septuagénaires. Son amitié pour Edmond repo
sait en quelque sorte sur les intérêts sacrés de l'art, et il brûlait du
désir de lui eu donner des témoignages.
Lorsqu'au bout de quelques jours Edmond eut été admis dans
l'intimité de celle famille, dont les relations étaient si bornées et
dont il devint le principal personnage, M. Straub essaya plusieurs
fois de faire tomber la conversation sur les besoins des jeunes artis
tes en général, et sur la manière de vivre de son jeune ami. Il pensait
-qu'Edmond lui ferait, avec la franchise de son âge, des confidences
qui lui donneraient les moyens de lui être utile; iliais. Edmond-fon
dait sut 1 amitié du vieux musicien des espérances qui ne lui permet
taient pas d'accorder la moindre attention des considérations aussi
"secondaires que ses besoins personnels.
presque toute la belle saison s'écoula dans les douceurs d'une in
timité qui était précieuse chacun des personnages dc'cettç histoire,
et qui offrait aux amants une alternative continuelle d.espoir et d'in
quiétudes. M. Straub, d'une part, et les jeunes gens de l'autre, se
tenaient sûr la réserve et n'osaient passe comuumiqtier les plans de
bonheur qu ils formaient pour l'avenir. Edmond et Henriette se gar
daient bien de laisser entrevoir l'affection secrète qui les unissait, et
M. Straub qui aimait tendrement le jeune musicien, remarquait
avec une sorte de satisfaction mêlée d'amertume, qu Henriette ne
fcuiUUit accorder avrcùHc-attention particulière EdmoiûL Car le.
vieillard qui désiiait* établir avantageusement sou enfant, c'ést-à-
diro lui donner un jnari capable de doubler sa fortune, regardait
comme préjudiçieux sa fille l'entraînement qu'il éprouvait pour un
jeune homme, peu près sans moyens d'existence et, malgré la vi
vacité de. sou affection pour Edmond, il ne voulait,point ptopost^
Henriette un parti si peu sortable mais il eût désiré, s4nis se l'avouer
lui-même, qu'Henriette lui eu eût fait? la demande pour céder, çn
l'accueillant, des considérations qui lui Tussent moins personnelles.
Les deux jeuues gens, qui 11e pouvaient soupçonner ces dispositions
secrètes, avaient rattaché toutes leurs espérances <iux«sucGès. d'Ed-.-
mond, qui était sur le point dé faire représenter.un opéra-comique,
dont la lecture avait produit le plus grand eflet^parmi les. artiste?
ce théâtre. IJâtons-nous de dire*que le jeuue composileur'devait la
faveur, tout-à-fait extraordinaire, de la réception et de la mise en
scène de son ouvrage, l'intérêt que lui portait le duc d'Aumont,
qui avait élé pendant l'émigration le compagnon d'aiTries<et l'ami du
colonel de Guerfroi, père d'Ediiiond. Comme l'ouvrage du jeune "J*
musicien n'avait pu être mis en répétition avant «que fOpéru-Coroi-
que fût eulcvéau patronage onéreux de M. lepremièr gentilhomme,
la représentation de l'ouvrage avait été retardée, et peut-être eût-
elle été indéfiniment ajournée, comme tant d'autres, si les sociétaires
du théâtre, qui avaient pu eu reconnaître le mérite, n'eussent fondé
quelques espérances sur celte partition. y».
Cependant Edmond eut subir les inquiétudes et les tourments
qui sont le partage ordinaire d un débutant Tour tour loûtrccui-
cfance du directeur, l'exigence des chanteurs et les prétentions du
metteur en scè'ne, le portèrent deux doigts de sa perte. Le jeune
compositeur supporta tout sans se plaindre; il courait au-devant des
caprices-de la prima donna, flattait les fantaisies du jeune premier,
donnait dès poignées de main aux choristes, souriait aux figurautes
cl saluait les allumeurs de quinquets.
Enfin le grand jour arriva. Pendant que le sort de l'ouvrage, et
.par cobsé^uenP celui des deux amants se décidait l'Opéra-Comi-
q ire,'Henriette, pâle et agitée, se promenait grands pas dans le
jardin,"changeant chaque instant d occupations, et sautant d'une
pensée mélancolique une idée couleur de rose. Elle bâtissait mille
châteaux de cartes, dont fa moindre réflexion douloureuse venait
détruire l'échafaudage imaginaire.
Maintenant, pensait-elle, le premier acte doit être achevé; il y a
là un final sur lequel compte beaucoup Edmond; peut-être la salle
retentit d'applaudissements;'les amis dEdmoud lui pressent les
mains et l'accablent de leurs félicitations. El lui, que pense-t-il? Au
bonlieur de m'apprendre ce soir sou succès... Ce soir, minuit, sa fe
nêtre sera ouverte en signe de réussite... Mais si elle allait être
fermée t
Dans ce moment, M. Straub, qui faisait une partie de boston,
s'écria: Grande misère cœur£t la pauvre Henriette tressaillit
cés mois de mauvais augure,
- - (La suite au prochain 1\'°.)
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