2e année. n° 209. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. feuilleton: DIMANCHE, 30 AVRIL 1843. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT - par trimestre. Pour Ypres. fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. te Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. IITERIEIIB. YPRES, le 29 Avril. Si une circonstance doit nous engager per sister dans la voie que nous nous étions tracée d'abord l'égard de la mauvaise presse, certes, c'est l'insigne mauvaise foi dont elle use notre égard. Nous nous étions en effet, fait un prin cipe de ne pas nous émouvoir d'une polémique déloyale, et de la repousser par le silence du mépris. Celte pensée nous est revenue naturel lement l'occasion d'un écrit dirigé contre le collège communal, et publié par la feuille d'an nonces de la Grand'Place; nous étions décidés l'abandonner l'appréciation des honnêtes gens, mais quelques-uns de nos amis nous ayant engagés combattre, dans l'intérêt de la vérité et de la justice, des assertions mensongè res faites dans un but évident d'astuce et de perfidie, nous nous sommes rendus leurs rai sons. Au dire de l'officieux auteur de l'écrit auquel nous avons fait allusion, il serait fâcheux pour le collège communal, qu'il eût trouvé dans Le Progrès un défenseur, attendu la mauvaise re nommée dont jouit notre journal auprès des curés et de leurs adhérents; que l'on veuille bien faire attention une chose; jusqu'ici nous nous sommes abstenus de faire intervenir dans nos débats l'établissement de Sl-Vincent de Paul, non pas qu'il n'y eût matière; nous n'a vons jamais cherché ternir les éloges que nos adversaires croyaient devoir lui prodiguer pourquoi ceux-ci n'ont-ils pas imité notre ré serve? La chose s'explique; la faction qui ne vise pas, comme on sait, au monopole de l'en seignement trouve gênante la concurrence qu oppose au collège de l'évêque, rétablissement de la commune. Voilà la .cause des intermina bles diatribes qu'elle lance contre le personnel d'un établissement, qui n'en peut mais de nos querelles. Attaquez, injuriez, calomniez, nous le voulons bien, puisque vous ne pouvez faire mieux, mais souffrez que nous prenions la dé fense d'hommes qui ont rendu d'incontestables services la ville, et que nous regardons comme indignement outragés par vous. Nos rôles sont tout distincts: vous l'injuste agression, nous la défense, voilà tout, le public sera juge. Le collège communal, criez-vous sans cesse, ne mérite pas votre confiance, (vous n'osez dire celle du public), parce que l'enseignemertt reli gieux y est négligé en cela vous induisez sciemment le monde en erreur nous sommes informés que l'enseignement du catéchisme y est continué avec régularité, depuis le départ du digne ecclésiastique qui expie aujourd'hui dans l'exil^ le crime de s'être montré bon prêtre. 11 est vrai que c'est un laie qu'est confié, le soin de tenir la leçon de, catéchisme, mais en a-t-il jamais été autrement dans la plupart de nos écoles Supposons que le collège commu nal laisse, comme vous nous l'avez rabaché cent fois, quelque chose désirer, sous le rapport de l'enseignement religieux, ce dont nous ne som mes pas convaincus qui faut-il s'en prendre, si ce n'est vous, prêtres hypocrites,,qui sous des prétextés futiles et astucieux refusez de prê cher la parole de vie la jeunesse que Dieu fit naître côté de l'autel que vous desservez Nous voulons aussi que la morale préside l'instruction de la jeunesse, mais nous éprou vons quelque difficulté vous en concéder le monopole exclusif, vous dont les actes récents ont frappé la Belgique de stupeur, vous qui diffamez sans cesse, vous dont la haine ést implacable. Vous parlez de morale Prenez y gawje le peuple commence a s'apercevoir qu'elle est sur vos lèvres, mais loin de votre cour. k' Vous semblez professer un superbe mépris pour les sciences et Ja littérature c'est proba blement pour ce motif, que vous vous abstenez de faire concourir ]j;s jeunes gens qui suivent vos laçyns. Il est certain, si nous en^croyons de sourdes rumeurs, que votre établissement de prédilection laisse quelque chose désirer sous ce rapport. 11 vous est facultatif, il est vrai, de vous retirer prudemment de la lutte, mais, de grâce, épargnez vos injures ceux qui ont le courage de se montrer au grand jour; ils ne peuvent que tourner contre vous. Il nous tarde de terminer cet article déjà plus long que nous ne l'eussions voulu. Nous terminerons par une réflexion. Le système de dénigrement que lés adversai res du collège communal mettent en œuvre, dans le but de nuire cet établissement, ne prévaudra pas, le bon sens de notre population nous en donne la garantie; il a acquis droit de cité parmi nous, et il continuera inculquer nos enfants une instruction solide, en même temps qu'il sèmera dans leurs jeurtes cœurs, les principes de la décence, de l'honneur et de la justice, sans lesquels toute instrqGtion demeure stérile. '.v i- - Par arrêté royal du 4 avril 1843, M. le baron Va» Grave actuellement sous-inspecteur des eaux et forêts dans les deux Flandres et résidant Ypres, est nommé inspecteur des eaux et forêts dans les mêmes provinces. Le nommé Ignace De Poorter, âgé de 80 ans, né et domicilié Passchendaelevient1 (l'être arrêté par la police, prévenu de vol de quelques brouettes, au préjudice de trois jardiniers de la banlieue. NÉCROLOGIE. Samedij 22, midi, esl décédé Wylschaele, la suite d'un violent coup de sang, et l'âge de 72 ans, M. Iynace-Joseph-Maiïe Godtschalck, de BaisTeux, près de .Lille.(NordFrance) propriétaire, ancien maire et ei-devanl bourgmestre de celle commutfjî. .Issu d!une famille éclievinale de Lille; écuyer, ancien cûnseiHer-audifeur au parlement de Douai, etc., M. Godlsc.hâlck traversa doue, la fleur de l'âge, da-période révolutionnaire, la fois si grande et si terrible Plus lard, il vint s'établir délinilivèuieoi en Belgique: d'abord,, àïGaiid, où il.lilît un grand établissement de commerce ensuite, .YVy fschacle, principal siégé de ses propriétés, - LA MAIN DE LA MADONE. chronique vénitienne (1700). (Suite.) - .V III.:- Ainsi que nous l'avons vu, l'obslinalion avec laquelle le gondolier refusait de donner là moindre explication au risque même de perdre tous les droits qui venaient de lui être accordés la main de Mariai celte obslinStiun n'avait point découragé la matrone, qui résolut, bien plus encore par bonté d'âme que par curiosité, de se procurer les renseignements.-qli'clle désirait sur la scène terrible sa pro fession l'avait appelée jouer un rôle si important. Plusieurs consi dérations entretenaient sa couGance. Il était naturel de supposer que fauteur inéouuu de ce drame réel, la croyant' morte ainsi qutf l'enfant, ne devait concevoir aucune.déGance de ce côté l'obscurité de sa condition devait aussi prolégerses démarches; en conséquente, elle se mit parcourir en tous sens les quartiers de la ville qu'habi tait la noblesse, cherchant aux angles dés demeures patriciennes découvrir la trace de la mutilation fortuite qu'elle avait fait subir la madouc du débarcadère. Sa persévérance commençai; se fati guer, lorsqu'un jour sa gondole rencontra celle de Giuscppu. Le passa ger qui était assis sur la proue de cette dernière était couvert d'un simple manteau; sa Ggure était cachée, suivant l'usage, sous uu mas que de velours noir. La signora Bariletta, qui elle-même était mas- r qtiée, donna l'ordre son gondolier de suivre le canot de Giuseppe, I. mais de loin et sans aU'cctation, pour né pas éveiller ses soupçons. Je ne sais quel vague pressentiment avertissait la sage-femme que Giuseppe se reudait avec son passager vers le palais mystérieux qui portait des traces involontaires de sa main La gondole de Giuseppe s'arrêta devant l'une de ces petites rôetles qui sillonnent Venise. La signora examina, avec le plus grand soin, les portions de toutes les maisons de quelque importance, qui bordaient ce caual, le canal de la Giudecca, 1 un des plus-larges de Venise. Le hasard l'avait bien servie. Elle aperçut er.Gn, l'entrée d'une voûte qui conduisait au palais le plus somptueux du caual, la madone au bras mutilé qui lui indi quait le lieu où s'était accompli le mystère de cvlte fatale nuit. A cette vile, sol] coeur battit avec violence et son émotion faillit la suf- fo'qoei"; mais la prudence lui rendit uu peu de calme. Elle s'assit tranquillement sur la banquette de la gondole eu demandant ail gondolier le nom du seigueur qui habitait ce palais. I.e gondolier ,-sKi-v rJj*. lui jeta indiffercmmentle nom du patricien Ruberto Pavola, prince de Venise et inembve du conseil'des Dix. La demeuré du signai- Ruberto Pavola était'isolée comme tous les bâtiments de quelque importance Venise. Son entrée principale s'ouvrait sur le canal Ue larfeiudéccà'; mais sa façade se dessinait sur une piazza, les murs'd'un grand jardin l'entouraient des deux autres côtés. La sighora supposa que si une dame habitait ce palais, elle de vait, suivant la Cootuaié, prendre le frais, l'entrée de la nuit, sur la terrasse de l'appsp-t.ement d houneur qui donnait sur la piazza. Ce fut <le ce côté quelle résolut d'établir son .poste d'observation. Pen dant plusieurs soirées elle viut inutilement s'asseoir devant le balcon du palais. Enfin, comme elle allait se retirer, presque découragée, une vieille femme l'aborda. a Je suis, dit-elle, la duègne et la nourrice de la signora qui habite ce palais. Elle a remarqué depuis quelque temps votre assi duité; elle désire eu savoir le motif et m'a donné l'ordre de vous in troduire auprès d'elle. Sainte mère de bien murmura ta sage-femme en faisant un mouvement de frayeur la pensée de s'introduire, de nouveau dans cette fatale demeure, a Et le signoi Ruberto Pavola! a Cela uc concerne pas le siguor Ruberto, u répondit la 9.u f V" "*0::

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 1