2 10° Communication relative la location des nancs au Marché au Poisson. Dimanche, après-midi, pendant les vêpres, un vol a été commis avec effraction dans la maison clirîale de Reninfthelst: le voleur, après avoir brisé une fenêtre, est entré et a enfoncé la meuble qui contenait les épargnes du curé. On évalue environ 90 francs, la somme enlevée. L'auteur de ce vpl est encore inconnu. k Le bruit se répand en ville, qu'on vient d'ar rêter Woesten une bande de faux monnayeurs. Les candidats de l'Association électorale de Gand viennent de publier une profession de foi collective, dans laquelle, sans manifester au cune opinion politique, ils prennent l'engage ment de veiller aux intérêts industriels de pays, et surtout ceux de l'industrie linière. On nous assure que cette profession de foi, a paru beaucoup d'électeurstrop exclusivement matérielle. Nous la reproduisons textuellement. Gand, ce 1er Juin 1843. A messieurs les membres du comité définitif de Vassociation électorale. Messieurs, le vole unanime par lequel les électeurs indépendants ont ratifié hier notre candidature, nous fait un devoir de vous remercier de la confiance que vous nous avez témoignée. Si le sort des électeurs nous est favorable, nous ne négligerons rien pour la justifier. Nous remplirons avec dévouement, indépendance et désintéressement l'honorable mandat qui nous a été spontanément offert. Sans perdre de vue nos libertés constitution nelles, que nous voulons dans toute leur sincérité et intactes, nous nous appliquerons surtout défendre énergiquement les intérêts agricoles, industriels et commerciaux du pays, intérêts si méconnus, si sa crifiés dépuis i83o*. C'est assez dire que nos plus ac tives sympathies sont acquises cette industrie li nière qui a fait de tout temps ia splendeur de notre belle filandre, et au sort de laquelle se rattache le bien-être des populations si intéressantes de nos campagnes. Agréez,-messieurs, l'assurance dé notre considé ration la plus distinguée. fin. Vergauwen Hekrv, Frans Claes, comte D'Hane, J. J. Delehaye, F. A. Manilius, 1£d. Coppens, Frans d'Elhougne, Sonneville. On assure que les frais de la fête, que le roi se propose d'offrir aux principales sodées mu sicales uu royaume, sont évalués quatre-vingt mille françs. On la dit fixée la fin de ce mois. Jusqu'à présent, rien n'est décidé quant au loça) où elle aura lieu. Il est question la fois du Jardin Botanique et du Waux-ïlall. On écrit d'Ostende Pendant le mois de mai, les bateaux vapeur ont débarqué à/)t>lende, en 17 voyages, venant d'Angleterre, 483 passagers, dont,341 par les bateaux vapeur de la société anglaise en 9 voyages, et 142 par ceux de la malle-poste en 18 voyages. Pendant le même mois les bateaux vapeur ont embarqué Ostende pour l'Angleterre, en 26 voyages, 532 passagers, dont 442 par les steamers de la société anglaise, en 9 voyages, et 90 par ceux de la malle-poste, en 17 voyages. i r On lit dans un journal de Gandla nouvelle assez ridicule que voici Un journal flamand annonce que le roi Léo- pold va abjurer le luthéranisme et embrasser la religion catholique. Il prétend même qu'un orfèvre de celte ville, M. de C., qui travaille pour les jésuites s'occupe de la confection du bassin destiné la cérémonie du baptême. L'Académie royale de médecine a tenu samedi sa séance ordinaire. La nouvelle de la mort de M. Voltem a été annoncée l'assemblée; cette fatale nouvelle a été accueillie par les regrets de tous les membres qui perdent un collègue dont ils avaient apprécié les lumières et les qualités du cœur. Une question nouvelle semble devoir venir compliquer l'affaire des condamnés Geens et Bonné père et fils, du chef de vol avec les cinq circonstances aggravantes la cure de Corten- berget contribuer donner un triste reten tissement ces débals judiciaires. On parle d'une demande en dommages-intérêts en faveur de ces malheureuxet qui serait formée de vant la cour d'assises du Brabant lors du juge ment prochain de Janssens et de ses complices. Cependant ce n'est pas encore devant cette cour ni dans celte session que l'innocence de Geens et des Bonné pourra être judiciairement recon nue. Janssens et ses co-accusés une fois con vaincus du vol la cure de Cortenberg, c'est la cour suprême qu'il doit en être référé pour la révision du procès Geens-Bonnéet,c'est celle—ci de renvoyer ces accusés dfipant une autre cour d'assises afin d'y entendre proclamer leur innocence par le jury. Après que l'affaire aura suivi cette marche nouvelleil restera trancher la question de savoir si des victimes d'une erreur judiciaire par un verdict du jury sont admissibles se constituer partie civile et réclamer des dommages-intérêts charge de l'État. Voici les détails que le Journal de Liccje pu blie sur la mort de M. Voltem M. Vottem devait partir pour Bruxelles par le ^dernier convoi du chemin de fer; et, après avoir fait déposer son bagage la station des Guillemins il s'était rendu en tilbury jusqu'au pont du chemin de fer sur la Meuse, pour voir un malade au village de Bac-en-Pot. Après avoir fait sa visite, M. Vottem repassa le pont du Val-Benoît, et remonta dans son ca briolet. Il paraît que, dès que M. Vottem fut remonté en voiture le cheval donna des signes d'impatience et prit sa coursé avec trop de ra pidité; son maître, le voyant si a'nidaé, tâcha de le diriger vers le chemin qui conduit du quai la route du Val-Benoît mais l'animal refusa d'obéir ce changement de direction. M. Vol tem fut donc emporté vivement le long dœquai de Fragnée, qui, comme on sait, n'est point muni de garde-corps il cherchait modérer l'ardeur de son chevalmais l'une des guides s'étant brisée sous ses efforts, le cheval courut dès lors sans être dirigé et s'approcha en fai sant quelques soubresauts",' vers le bord de la partie supérieure du mur de soutènement du quai. La roue de droite roula quelques instants sur les pierres de taille qui recouvrent le mur et presque aussitôt M. Vottem, son domestique, le cheval et le tilbury furent précipités dans' la rivière, dont les eaux sont assez hautes. En ce moment fatal le domestique qui était tombé sur son maître, se dégagea assez promplement et fit des efforts pour maintenir M. Vottem; un instant tous deux se soutinrent sur la capote du tilbury; mais celle-ci s'affaissait insensiblement, il n'y avait malheureusement personne sur le quai, et M. Voltem et son domestique disparu rent sous les eaux. Au moment de la chute, qui a eu lieu un peu plus haut que l'ancien Casino la femme Gilles Donnayse trouvait sufsa porte; elle se hâta d'appeler son mariqui s'était couché ce pê cheur s'empressa autant qu'il put de gagner sa nacelle avec sa femme, mais ils ont quelque peine la détacher du rivage. A deux ou trois cents pas plus bas, se trouvait le sieur Lambert Monseur, du Rivage-en-Pôt, et qui était occupé remonter la corde sou bateau vide.j. Le sieur Roland, serrurier sort de sa maison, et se met tirer le bateau de Monseur pour - que celui-ci pût y descendre et chercher après les noyés. Un corps se présente eux ils s'en saisissent et ramènent bord le domestique sain et sauf. Le malheureux M. Voltein, qui se trouvait un peu plus au milieu de la rivière avait reparu sur l'eau après sa chute; on lui jette une corde et il fait, inutilement, un effort pour la saisir. Il reparaît deux fois encore, mais sans pouvoir, hélas être sauvé. Sur ces entrefaites, Joseph Donnay, pêcheur, appelé par sa mère, arrive son bateau avec deux autres pêcheurs et muni d'un grand filet namrfié épervieril se fait indiquer d'une ma nière précise l'endroit de la rivière où M. Vot tem est revenu sur l'eau pour la dernière fois et du premier coup de filet ramène au jour un corps inanimé et ne donnant plus aucun signe 'de vie. M. Vottem avait eu les pieds pris dans les bourses du filet. Toutes les circonstances que Prospéro invoquait eu faveur de son fils se tournaient contre lui l'échelle dressée oontre la croisée d'Al- dioa appartenait au pêcheur; le poignard que le prince de Monte- Forte portait toujours pour sa dèfetjsê lui avait été enlevé après sa mort, et Carminé s'était empressé de le briser pour.Caire disparaître, autant qu'il était en son pouvoir, les traces d« son crime. On ne s'ar rêta pas une seconde au témoignage d# Giacomo, qui, pour détruire la préméditation, affirmait que l'accusé ne s'était séparé de lui qu'au molneut où l'orage avait éclaté dans l'Ile. D'abord, le jeune pion- geur était connu pour être l'ami le plus dévoué de Carminé et le plus chaud prétendant de sa sœur, et ensuite, l'heure même où il affirmait avoir été aux/envitous dTschia, on l'avait vu aborder la Torre. - - Quant aux amours du prince pour la pauvre paysanne, cette asser tion ridicule fit hausser les épaules aux.magistrats, surtout la résis tance attribuée la jeune fille,'cl les moyens extrêmes auxquels le prince aurait eu recours pour fléchir la vertu d'Aldina. Luigi de Monte-Forte,'était si jeune, si beau, si séduisant et en même temps si impassible du milieu desesaùcccs qu'on ne l'avait jamais soupçonné ,de violence que pour se débarrasser de ses maîtresses. Enfin, une preuve accablante.et sans réplique renversait tous les arguments de la défense; on avait trouvé, sous le lit du pêcheur, une bourse de Jtlonte-Fortc, remplie d'or, que le prince avait lancée, si nos lecteur» ne .l'ont pas oubliécomme une dernière insulte aux pieds de (Jarfbiné. ÇH I.e vieillard ne se découragea pas devant est échafaudage de mcn-. songes. Après les plaidoyers cfei avocats, dopt il avait acheté au poids de l'or la ruineuse éloquence, il défendit lui-même son fils, et mit dans son discours tant de vérité, tant de passion et tant de larmes, que l'auditoire en fut ému, et trois juges votèrent pour l'acquitte ment mais la majorité lui manqua et le fatal arrêt fut prononcé. ha nouvelle se répandit aussitôt dans la petite île, et y causa un profond découragement. Les pêcheurs qui, la première irruption de la force, s'étaient levés en jnasse pour défendre leurs camarades, courbaient lg front sans murnfurer devant l'omnipotence de la chose jugée. Prospéra reçut sans sodtciller le coup de poignard qui lui tra versait le cœur. Pas un soupir ne s'écbappa de sa poitrine, pas une larme ne vint au bord de sa paupière sa blessure ne saigna pas. De puis le jour de l'arrestation de son fils, il avait vendu tout ce qu'il possédait au monde, jusqu'à la petite.croix d'argent que lui avait lé guée sa femme en mourant, jusqu'au oollier de perles qui flattait si bien l'orgueil paternel en perdant de sa blancheur sur le cou de sa chère Aldina il avait cousu les pièoes d'or, qu'il avait retirées de la vente de ses objets, dans son bonnet de laine grossière, et s'était in stallé dans la capitale. Il ne mangeait qu'un morceau de pain que lui jetait la pitié des passants, et il dormait sur les marches des églises ou surje seuil des magistrats. Pouf apprécier sa juste valeur le courage héroïque de ce père infor- tuné, il faut embrasser d'un seul regard toute l'étendue de sou mal heur. La mort de son enfant n'était pas le seul chagrin qui déchirait cecwur de martyr. Acéablé par l'âge et par la douleur, il entrevoyait avec un calme solennel le moment terrible où sou fils le précéderait de peu de jours dans la tombe. Sa plus poignante angoisse était de songer la honte qui couvrirait sa famille. Le premier échafaud dressé danscètte île de mœurs»! douces, d'une vertu si austère, d'une r pauvreté si honorable, s'élevait pour Carminé, et cette peine igno minieuse flétrissait la population entière et lui marquait au front le premier sceau d'infamie. Par une transition douloureuse et pourtant si facile dans les desti nées humaines, le pauvre père en était venu désirer oes moments de danger qui l'avaient fait trembler autrefois, ces moments où son fils aurait pu mourir noblement. Et maintenant tout était perdu, une vie si longue de travail, d'abnégation, de bienfaits, une réputation pure et sans tache qui s'étendait au-delà du golfe, dans les contrées lointaines, une admiration traditionnelle de plusieurs générations qui tenait du culte tout cela n'avait servi qu'à creuser plus profon dément l'abîme où le pécheur était tombé d'un seul coup du haut de sa royale grandeur. Le prestige, oetlé auréole divine sans laquelle rien n'est saint ici bas, avait disparu. On n'osait plus défendre le malheureux, on le plaignait. Son nom sera biËntôt prononcé avec horreur, et Aldina, la pauvre orpheline ne sera*pour tout le monde que la sœur d'un condamné. Giacomo lui-même détournait la tête en pleurant. Aussi, quand tous lei délais furent expirés, quand tou tes les démarches du pauvre Prospéro échouèrent, le voyant sourire étrangement, comme sous l'obsession d'une idée fixe, on se disait dans la viUe que le vieillard avait perdu sa raison. {La suite au prochain Ar°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2