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EXTÉRIEUR. France.
'Variétés.
commande pourra facilement être livrée sans
qu'il en résulte une hausse sur les prix du mar
ché. La différence de 1836 1842 provient de
la diminution des journées d'ouvriers, et celle
de 1842 1843 est produite par la réduction
des bénéfices des maîtres de forges.
On écrit des bords de l'Elbe, 3 juin
Le pavillon fédéral allemand, tel qu'il est pro
jeté, est jaune, noir et rouge: au milieu, il y
aura une croix de fer surmontée de l'aigle im
périal. tenant dans une de ses serres le glaive et
dans l'autre un faisceau de flèches. On aurait pu
choisir de symbole plus convenable pour le
nouvel acte de navigation. L'aigle deux têtes,
la croix de fer et le faisceau de flèches repré
sentent, au dire desféuillesallemandes, l'ancien
empire d'Allemagne, la guerre d'indépendance
et l'unité compacte des races germaniques.
S'il faut en croire des nouvelles reçues de
Russie, l'empereur Nicolas et le duc de Leuch-
temberg visiteront ensemble les provinces mé
ridionales de l'empire pour inspecter les troupes
de terre et de mer et peut-être aussi la ligne
caucasienne. 11 s'agirait de changer le système
d'opérations contre les Circassiens.
On assure ce matin que M. Aston, ambas
sadeur d'Angleterre Madrid, est décidément
destitué, et qu'il est remplacé par un neveu de
sir Robert Peel. Ce dernier doit aller prendre
immédiatement la direction des affaires de l'am
bassade, et il recevra de nouvelles instructions
du cabinet de St-Jatnes.
Turquie. Beyrouth, 11 mai. De
nouveaux troubles ont eu lieu Tripoli. La
population s'est insurgée contre le gouverne
ment. Le gouverneur a fait tirer sur le peuple
par des soldats Albanais, mais après une
courte escarmouche ces derniers ont été
défaits, et sont venus se réfugier ici, où ils
exercent comme d'habitude, mille vexations.
Dernièrement ils ont assassiné un Européen
aux environs de It^ville, et blessé grièvement
plusieurs Grecs de la campagne. Malgré, toutes
les réclamations, ils sont restés impunis.
A Aleples mêmes troubles se manifestent,
et le gouvernement est sans énergie. 11 n'y a de
sécurité ni dans la ville ni hors la ville, les
femmes sont onlragées en plein jour elles ne
sont pas même respectées dans les bains, où
dernièrement les Albanais se sont glissés, et ont
commis impunément une foule de désordres.
Les Arabes, qui ont pillé dernièrement la
caravane de Damas, viennent ici pour vendre
les marchandises pillées.
L'administration du chemin de fer de Rouen
au Havre a déposéenlre les mains de M. Legrand,
directeur-général des ponts et chausséesçVles
plans parcellaires et généraux jusqu'à Barenlin;
dès que les formalités acfmimslralives auront été
remplies elle s'occupera des acquisitions de
terrains.
Le deuxième versement des acti<?ïis s'opère
avec un empressement remarquable. Dès le pre
mier jour 500,000 fr. ont été versés Londres
Paris il a été encaissé 800,000 fr. pendant les
trois premières journées.
Une lettre d'Orân, du 27 mai, donne des
renseignements nouveaux sur la mort de Mus
tapha il en résulterait que ce brave général se
rait tombé vivant aux mains des Arabes.
On a reçu des nouvelles de Lisbonne, en
date du 2 juin. M. le duc et madame la
duchesse Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha
fille du roi des Français, étaient arrivés dans
cette ville le 30 mai, après une traversée pénible
de plqs de huit jours. LL. AA. RR. avaient été
obligées de relâcher la Corogne.
Le Courrier de la.Côte-d Or annonce que
trois,compagnies du 74®, sous les ordres d'un
chef de bataillon, sont parties de Dijon pour
Langres." 11 pense qu'elles y sont envoyées pour
prévenir les troubles que l'on paraît craindre
l'occasion de la convocation au eollégeélectoral.
11 y a déjà quelque temps que le consulat
général d'Alexandrie est promis M. Lesseps,
consul de France Barcelone. Mais il paraît
que quelques nouvelles difficultés qui se sont
élevées entre M. Lesseps et les autorités espa
gnoles ont forcé M. Guizot suspendre cette
nomination. On assure maintenant que l'ordon
nance de nomination paraîtra sous peu de jours.
Voici bien définitivement les conclusions
des diverses commissions de chemins de fer sur
les propositions des compagnies.
Le forfait proposé par la compagnie du che
min de fer d'Avignon Marseille est accepté.
On lui accorde un bail de 33 ans et le tarif de
la compagnie d'Orléans est diminué d'un cen
time par kil. dans les premières places.
A la compagnie du Nord, on offre un bail
de 40 ans et le tarif d'Orléans mais contraire
ment aux dispositions du projet de loi, l'Etat
n'aurait pas rembourser, en fin de bail,
la valeur de la voie et du matériel. La compa
gnie Rothschild ne s'est pas encore prononcée
sur ces modifications au projet primitif.
Quant la compagnie d'Orléans Tours, on
lui accorde 35 ans de bail, le tarif d'Orléans
avec partage des bénéfices entre l'Etat et les ac
tionnaires, quand ceux-ci auraient reçu un
dividence de 10 p. c. On sait que la compagnie
avait proposé ce partage. De plus, elle ne
serait pas remboursée, l'exception de son
bail, des avances qu'elle aura faites pour l'éta
blissement de la voie. Cette compagnie repousse
ces modifications.
Les rapports seront présentés temps pour
être discutés entre le budget des dépenses
et celui des recettes.
Pour éviter les délais que pourraient causer
les hésitations et les pourparlers des compagnies'
en conséquence des modifications consenties,
les commissions ont décidé qu'elles autorisaient
le gouvernement traiter aux conditions qu'el
les faisaient, avec telle compagnie qu'il jugerait
convenable.
Des conventions particulières ont aussi été
faites relativement au service de la poste ainsi
on a réglé 1 fr. par kil. parcouru, l'indemnité
qui serait payée la'compagnie du Nord pour
ce service.
Enfin, pour éviter le retour de ce qui se
passe sur le chemin de fer de Rouen, on a dé
claré par un article spécial du cahier des char
ges que tous les trains, ceux des malles-postes
exempts, devraient être composés des trois clas
ses de voiture.
Les trains des jours de fête ne seront cepen
dant pas soumis cette règle, si le gouverne
ment juge convenable de l'autoriser.
La tournure peu favorable qu'a prise la
discussion de la chambre des députés sur le
crédit demandé pour les îles Marquisesa
donné lieu ce matin une réunion des minis
tres qui a eu lieu chez M. le maréchal Soult.
Il paraît, que M. Guizot a fait connaître ses
collègues, qu'il était certain d'avoir la majorité,
et que le ministère pouvait par conséquent
fairç de cette loi une question ministérielle.
Les conférences de M. le comte Molé
avec ses amis politiques ont recommencé
depuis quelques jours. On a remarqué aussi
que M. Molé retournait fréquemment Neuilly.
.On annonce que M. l'amiral Roussin par
suite du dernier échec qu'H a subi sur la ques
tion relative nos possessions d'Irlande s'est
rendu chez le roi et a fait connaître son inten
tion formelle de se retirer. Le roi a consenti
lui donner une pension mais en l'engageant
conserver au moins son portefeuille jusqu'à ce
qu'dn lui eût trouvé un successeur. Depuis lors
de nouvelles difficultés sont-survenues et l'on
craint de ne pas pouvoir décider M. Cunin-
Gridaine et M. Teste a rester dans le cabinet.
La commission chargée d'examiner le pro
jet de loi du chemin de fer du Nord a terminé
son travail. Il est certain, comme l'ont annoncé
quelques journaux, que les propositions minis
térielles ont été modifiées en ce sens que l'état
n'aurait pas rembourser en fin de bail la va
leur de la voie et du matériel le bail serait de
quarante ans, et le tarif celui du chemin de fer
d'Orléans. [Siècle.)
Le Constitutionnel ajoute que ces modifi
cations sont acceptées par la compe Rothschild. f
M. Victor Hugo stimulé par le succès de
M. Ponsard vient de terminer une nouvelle
tragédie intitulée Romuluspour le Théâtre
Français.
On écrit d'Oran, le 5 juin: A peine débar
qué Arzew, de retour de la Mecque, El-Mezeri
s'est mis la recherche du corps du général
Mustapha. On dit qu'il a été obligé de débour
ser 500 fr. Quoiqu'il en soit, le cadavre mutilé
du général est arrivé Oran le 28 mai on lui
avait coupé la tête et le poignet droit. On pré
tend toujours que Mustapha n'était pas mort
lorsqu'il est tombé au pouvoir de l'ennemi; les
arabes ignoraient que ce fût là un personnage
de distinction; mais un nègre, quia habité Oran
dans le temps l'a reconnu.
Le chef des Douaires et des Zmelas a été in
humé le 29 avec tous les honneurs dus son
rang.
RÉGIE DES TABACS EN FRANCE.
Le directeur de l'administration des tabacs, M. le
vicomte Henri Siméon, a récemment, dans son rap
port adressé au ministre des financesfait connaître
les résultats de la vaste exploitation qui lui est
confiée. C'est certainement l'une des branches du
revenu public les plus curieuses observer, cause
de l'accroissement considérable de revenus qui s'y
est manifesté. Comme exemple de l'intervention du
gouvernement dans une fabrication industrielle,
c'est un sujet d'étude d'un rare intérêt.
Cinq départements seulement concourent la cul
ture des tabacs; ce sont le Bas-Rhin, le Nord Ille-
et-Vilaine, Lot et Lot-et-Garonne. Dix manufactures
royales préparent les tabacs ainsi produits sur le sol
français et ceux que l'administration achète en
plus grande quantité sur les marchés étrangers et
particulièrement en Amérique. Sur 22 millions 700
mille kilogr. de tabacs en feuilles acquis par la ré
gie de i84i9 millions 700 mille étaient indigènes,
12 millions 900 mille étaient exotiques. Aujourd'hui
la régie manipule environ 17. .millions et demi de
kilogr. en une année. Elle en obtient 16 millions et
demi de kilogr. dé tabacs priser ou fumer, ce qui
établit une consommation moyenne par tête de
492 grammes. Elle achète le tabac au prix moyen de
I fr. 43 c. le kil. et le vend 5 fr. g3 e. Le profit de
l'Etat a été en i84i de 72 millions, en 18*2 de 74.
II était de 4(5 millions en i83o l'accroissement est
donc de 28 millions en douze années. Pendant une
période égale sous la restauration', de t8i8 i'83o,
l'accroissement avait été de 5 millions seulement.
On consommait en 1818 12 millions de kilogr. De
puis i834, c'est-à-dire depuis le raffermissement
de l'ordre et la mise en activité de grands travaux
d'utilité publique, la progression de la consommation
est peu près d'un demi-million de kilogr. tous les
ans, et celle du produit de 4 millions de francs. Le
bénéfice réel de la régie, depuis l'origine jusqu'au.
ior janvier i843,a été de 1 milliard 'millions,
dont g3 millions de 1811 i8i5609 milliers de
1815 i83o, et 768 millions de i83o i843."k1
Cet impôt est celui de tous qui se justifie le
mieux. Il est parfaitemebt volontaire et spontané; il
n'excite aucune réclamation. Le moralité sévère
peut regretter que les'classes peu aisées"ne, consa
crent pas leurs'salaires des usages pl il s profitables
leur bien-être réel; mais l'homme d'Etat plus to-
lérant, qui juge convenable de satisfaire aux goûts
du public,et l'administrateur jaloux d'accroître les
ressources^du trésor; sans pressurer les populations,
ne peuvenCqaArpplaudir A toutes les mesures pro
pres îccA'QÎtre.JaprçxIUit de celte taxe. jj m-y I
Sous ce rapport", qp a beaucoup fait depuis i83o*.
En premier, lieu,1 î'adp)'nistration des tabacs a été
séparée de celle dès contributions indirectes dont
elle dépendait. Du moment où elle a acquis ainsi
une vie propre, elle s'est occupée, avec un redou
blement de soins de la fabrication. Les tabacs
priser, déjà de bonne qualité, sont devenus meil
leurs; une plus forte proportion de tabac étranger
qui coûte moins cher a été employée, et le tabac
fumer s'est ainsi amélioré. On s'est conformé au
goût du consommateur en lui fournissant des cigares
de la Havane et de Manille achetés soigneusement.
En ce moment, l'habile administrateur qui ,est là
tête de la régie s'apprête livrer la consommation
des cigarettes dont le trésor aura le monopole^
et qui seront ployées dans un papier tout partidu-
lier fabriqué par la régie elle-même, avec les côtes
des feuilles de tabac. Ce produit nouveau, de l'in