sympathies du corps électoral abandonnaient le parti catholique et paraissaient incliner vers l'opinion libérale. Sa franchise lui a coûté cher, il cessera d'exister. Ce journalquoique ministérieljouissait d une certaine estime, parce que, tout en restant gouvernemental, il ne défendait point le pou voir quand même. Quand le ministère se four voyait, sans se mettre en opposition ouverte avec lui, il gardait un silence improbateur. Le ministère vient de tuer un journal qui dans des temps difficiles a soutenu le pouvoir avec fermeté. Il sera regretté parce que c'est la seule feuille ministérielle qui jouisse de quelque influence. Pour défendre le pouvoir avec succès, ce ne sont point les journaux ser- viles et méprisables qui lui rendront service, mais bien ceux qui auront toujours conservé une certaine dignité. L'auteur de la brochure intitulée Coup- noeil sur la Belgique en 18-43, est M. Marcellis. C'est un de ces libéraux mixtes selon le cœur du ministère, un de ces hommes équivoques qui,-, tout en repoussant avec indignation toute ac- cointance avec le parti clérical, n'en travaillent pas moins en secret pour lui. Demander une durée plus longue pour le mandat de député et de sénateur, n'est-ce pas immobiliser cette domination cléricale si délé tère pour les intérêts moraux et matériels du pays Dans un article intitulé Beau trait de desin téressement dans un magistrat sic), \e Nouvel liste s'occupe d'une restitution faite d'assez mau vaise grâce par le bourgmestre de Courtrai. Lors de la vente faite par la ville des terrains situés proximité de la station, M. Bethune, sans qu aucun pouvoir lui eût été conféré cet efFet par le collège échevinal, s'était avisé d'acheter quelques lots, en assurant ceux qui s'en en- quéraient, que c'était pour son compte privé et nullement pour la ville. Mais après l'adjudica tion, réflexions faites, il- avait trouvé cette ac quisition très-défavorable et s'était décidé déclarer qu'il n'avait acheté que dans l'intérêt de la ville et pour son compte, et afin de don ner plus de valeur aux autres lots. Quoique M. le bourgmestre ,àit déclaré n'être obligé rien, il n'eir'est pas «foins prouvé, qu'il a acheté sans pouvoirs'au nom de la ville. La revente de ces lots a eu lieu et la différence entre le prix d'achat et le prix de revente a été de 6,430 francs pour les parcelles adjugées M. Bethune. Le conseil communal paraissait peu disposé approuver cette dernière adjudication qui constituait la ville en perte. Huit membres ayaiént déposé une proposition tendante n'ap prouver la-'seconde vente de ces parcelles, que pour autant qu'on bénéficierait la ville la dif férence entre les prix d'acquisition et de re vente. Sans calomnier M. Bethune, on peut assu- re'r, que le payement de celte somme de 6,430 francs fait par lui, n'a point tous les caractères d'un don volontaire et que cet acte de désinté ressement peut bien être quelque peu forcé. D'ailleurs \e Nouvellistecroyons-nous, rendrait service M. Bethune en ne faisant pas son éloge dans des articles ampouléset qui ont le tort d'attirer l'attention du pays sur le caractère public et privé du coryphée du parti-prêtre Courtrai. M. Mercier, le directeur du théâtre de Bruges, est arrivé ici avec une troupe d'opéra et de vaudeville au grand complet. Il se propose de donner une série de repré sentations, dont la première a eu lieu hier. On jouait Lucie de Lammermoor, opéra en 3 actes, et la Comtesse du Tonneau. Il y avait peu de monde, les acteurs se sont acquittés de leurs rôles avec un ensemble et un aplomb remar quables. Les deux pièces ont été exécutées la satisfaction générale et chaudement applaudies. Un libraire de celte ville vient de recevoir la lettre suivante Monsieur, Les propriétaires de VIndépendant me chargent de vous prévenir que ce journal cessera de paraître le ier juillet prochain et que, par conséquent, il n'y a pas lieu renouveler les abonnements. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération. Le caissier de l'Indépendant Bruxelles, le 16 juin i843. E. Forgeur. Le 16 de ce mois, vers les sept heures du soir, le nommé Callewaert, Jean-Raptisle, mar chand de chicorée, âgé de 60 ans, domicilié Ypres, s'est pendu l'aide de son mouchoir, dans la prison de Warnêlon. Cet individu avait été surpris en flagrant délit de vol deux heures auparavant, et c'est pendant que l'on était oc cupé constater le fait, qu'il a trouvé bon de mettre fin ses jours. Dimanche dr, 18 de ce mois, a eu lieu le tirage au roi de la Société de S^Georges, établie l'hôtel de la Cour de Ste Barbe, en cette ville. C'est M. Julien "Vandevyver, qui a abattu l'oiseau supérieur. Il a été proclamé roi de cette société. Le prix consistait en trois services d'argent L'élection de MSiraut, bourgmestre de Mons, conseiller provincial, au sénat, et celle de M. Adelson Casliau, membre de la dépulation per manente du Hainaul, la chambre des repré sentants nécessiteront une convocation des électeurs provinciaux des cantons de Mons et de Péruwelz, attendu qu'il y a incompatibilité en tre les fonctions de conseiller provincial et le mandat de sénateur ou de représentant. On lit dans un journal de Bruxelles On se rappelle cpv'un arrêté.pris* au mois d août dernier a fait jouir l'Allemagne de toutes les concessions que la convention du 16 juillet venait d'accorder la'France sur les vins et les Ruy répondif ce sont là, mon cher fils, des regrets inutiles. Ne per dez pas votre temps en vains mots employez-le faire la paix avec le ciel, puisque le oiel daigne vous écouter. Lisons ensemble les saints offices, espérons que nous purifierons votre âme de ses souillures^ et que nous la préparerons au suprêopé'changemenl!.., Changement en effetI s'écria le duc en souriant de celte exhor tation. Encore quelques années et il n'y paraîtra plus! Servez-vous donc plutôt, mon père, de ces paroles de Miguel Cervantes, cl qui sOnt propos pour vous qui les direz, et pour moi qui les écouterai u. La vie est une partie d'échecs. J'ai oublié, moi, l'endroit précis où se trouve le passage, mais sa signification est que partout sur la terre, les hommes jouent des rôles différents. Il y a, comme aux échecs, des rois, des chevaliers, des soldats et des fous, selon le sort, la fortune et la naissance et quand la partie est finie, la mort entre u scène et nous égalise tous dans la tombe, de même que l'on res serre les échecs dans la boîte. Je me rappelle ces paroles de don Quichotte, répondit don Rûy, étonné de cette conversation singulière, et je me souviens aussi de IVrépliquc de Sancho Que, quelque boune que fut la compa raison, elle n'était pas si neuve qu'il ne l'eût déjà entendue aupara vant. Mais que Dieu nous passecette légèreté, mon fils! i- J étais pourtant votre élève favori et même votre antagoniste, \e duc, sans paraître écouter don Roy Lope*. C'est vrai! s'écria l'évêque; vous êtes un grand maître, et je me suis souvent fait honneur d'avoir un semblable élève... Mais re mettez-vous genoux, mon fils... r Ils s'agenouillèrentet, devant le crucifix, au pied de "l'image du Sauveur du fionde,doii Guzman fit sa confession Ruy Lopez, qui la reçut en pleurant. Puis quand le duc eut fini, c'esl-à-dire^deux heu res après environ, car la confession ensevelie sous le sceau de l'Église fut longue et attendrissante, l'cvêque* bénit le prisonnier et lui donna l'absolution. lisse levèrent alors la figure de don Guzman était calme et ré signée. Il restait encore une heure attendre. Ce délai est affreux! â'écria le d*ic. Pourquoi donc ne pas briser de suite une vie condamnée ?.î^isqu<? le monde et moi nous sommes séparés, pourquoi me laisser ainsi ?.-Une éternité de souffrances est dans une de ces minutes d'attente* Et ce bourreau qui ne vient pas! Le condamné se promenait dans la cellule; son œil, tourné vers la porte, semblait appeler Calavar et ses aides: l'agonie commençait, et la fermeté du duc, l'épreuve devant le supplice, faiblissait dans 1 attente. Ruy I.opez avait accompli sa mission. Il4devait passer cette heure avec le prisonnier d'état, mais tou£e exhortation était finie l'âme était épurée; le prêtre était redevenu h'ômme. A l'exclamation pous sée par don Guzman, "en voyant la pâleur de son visage, il cômpri1 soieries; mais les effets de cet arrêté expirent le 30 de ce mois. Dans ces derniers temps, des négociations suivies avec quelque activité Bruxelles ont pu faire espérer qu'un traité de navigation et de commerce avec la Prusse allait intervenir. Il devient douteux aujourd'hui que cette négociation puisse arriver terme pour la fin de ce mois. Ce cas arrivant, nous croyons que l'opinion de nos industriels est contraire toute prorogation sans compensation immé diate. Il eût en outre été désirable que la ques tion des fers pût entrer dans le même arran gement. On remarque que depuis quelque temps le chemin de fer de Tournay transporte grandes quantités de houille du couchant de Mons vers Tourcoing et Roubaix (France). Il en faut con clure que l'ouverture du canal de l'Espierres n'est pas un événement désirable pour le che min de fer de l'État; mais qu'une concurrence qui profitera nos exploitants ne peut manquer de s'établir entre les deux voies de communication. Une lettre de Londres annonce que le comte Maurice Dietrichsleinenvoyé d'Autriche Bruxelles depuis quatre ans, est nommé ambas sadeur de la cour de Vienne Londres. M. le comte Dietrichsleina été il y a plusieurs années, attaché l'ambassade autrichienne en Angleterre. Son successeur auprès du roi Léopold serait le comte Buol Schauenslein, au jourd'hui ministre plénipotentiaire Stultgard. Le département des finances vient de publier le tableau des exportations de Belgique en 1842, tableau qui fait suite celui des importa- talions pour la même année, publié il y a peu de temps. Les résultats généraux sont comme suit Importations, (comme'ce général, fr. *88,38*,663 r 7 (commerce spécial. 234,247,281 Exportations, (commerce général. 20,,970,588 r 7 (commerce spécial. 142,069,162 Le commerce général l'exportation se compose de toutes les marchandises qui passent l'étranger, sans distinction de leur origine, belge ou étrangère. Le commerce spécial comprend seulement les mar chandises nationales et celles qui leur sont assimilées par le payement des droits d'entrée. On entend par corni&erce général l'importation, celui des marchandises et denrées arrivées dans le pays sans égard leur destination ultérieure, soit pour l'entrepôt, soit pour la consommation et le transit. Le commerce spécial ne comprend que ce qui est livré la consommation intérieure, par im portation directe et par sortie d'entrepôt. En i84i le mouvement du commerce a été ainsi qu'il suit (commerce général, fr. 277,120,650 Importations, 0 r 7 (commerce spécial. 210,629,933 Exnortalions («taeree général. 2..,627,«69 -"F (commerce spécial. 154j 15Ù, 707 Le commerce extérieur s'est élevé, eu 1842, importations et exportations réunies, 4go,358,25i fr.,soità 1,510,482 fr. de plus qu'en 1841, le chiffre total de ce commerce, dans cette dernière année, que la pensée ravageait cette nature si forte, et qu'il fallait que l'heure qui restait encore fût tuée avaut homme! Il chercha: nul moyen ne s'offrit son esprit troublé. Que peut-on proposer un homme qui va bientôt mourir? Pour uu condamné, la fleur n'a plus de parfum, la femme n'a plus de sourire. Le digne évêque cherchait vainement, lorsqu'une idée subite traversa son cerveau. Si une partie d'échecs n'étaitpas trop profane? dit-il timidement. L'idée est excellente, s'écria don Guzman, rappelé de nouveau la terre par la singularité de la proposition. Sage évêque, l'idée est lumineuse. Une partie d'échecs d'adieu. Vous consentez Mars des échecs*, ami N'ai-je pas toujours des instruments de guerre, dit Ruy Lopez» en souriant! Puis il avança les deux tabourets et rangea sur la table un jeu d'échecs microscopique. Notre Dame me pardonne, dit-il, mais je m'amuse quelquefois examiner une combinaison d'écliecs dans le confessionnal. - Bien des problêmes y sont sans doute résolus, répondit le duc en riant. Les échecs étaient disposés; les joueurs s'assirent et ces deux sei gneurs," l'un temporel, l'autre spirituel, s'engagèrent bientôt dans les combinaisons d'une partie intéressante. (La suite au prochain Ar*.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2