JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNÉE. N° 226. JEUDI, 29 JUIN 1843. FEUILLETON. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne* la ré- - daction doit être adressé,frqnco, l'éditeur du journal,, YpreS, Le Progrès parait ]eDimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 28 Juin. ville D'Ypres. conseil communal. Séance publique du Lundiitijuin 1843. Présents MM. Vanderstichele de Maubus bourgmestre, président, Alph. Vanden Peere- boom et Iweins-Hynderick, échevins Gérard Vandermeersch Vanden Bogaerde Boedt Smaelen, Boedt, notaire, Vande Brouke, Ern. Merghelynck, François Iweins, conseillers. La séance s'ouvre par la lecture du procès- verbal de la séance précédente. Il est approuvé. Le président, après avoir consulté le conseil, déclare la séance publique. On procède l'ouverture des soumissions pour le remboursement de la dette, conformé ment l'art. 6 de l'arrêté du 7 mai 1841. La première est celle de Mme De Codt née Wullems, qui se déclare prèle accepter le remboursement de 16 actions, au taux de 96 pourn/0. La seconde est celle de M. Louis-Emmanuel Yanden Peereboom, qui se soumet au rembour sement de 17 actions au taux de 92. La troisième est celle de M. Pille et de ses co héritiers, qui sont disposés accepter le rem boursement de 8 actions au taux de 90. La dernière soumission est celle de la caisse d'amortissement; ses conditions, fcont les plus favorables. Elle ne sollicite le remboursement de 82 actions, qu'au taux de 88. Le conseil, considérant que les propositions de la caisse d'amortissement sont moindres que celles des autres soumissionnaires,'décide qu une somme de fr. 14,998-03 c., sera payée cette institution en remboursement de 82 actions tant de dette exigible que de dette différée, inscri tes en son nom au sommier de la dette commu nale de la ville d'Ypres. M. le président donne communication de l'issue de l'adjudication publique pour le gril lage du jardin. Sept soumissions ont été pré sentées. Les prix ont varié de 75 28 c. par kilogramme de fer sans distinction. Le sieur Yande Venne a été déclaré adjudicataire au prix de 28 c. le kilo. Les pilastres en pierre d'Ecaussines ont été adjugés publiquement aux frères Menu, pour la somme de 650 fr. La séance est levée. s'intitule lui-même Xhonnête et le vertueux par excellence? Le décès de XIndépendant adonné naissance aux on-dil les plus curieux. Après l'élimination de M. Raikem, Dubus et autres, les gros bonnets de la faction se sont assemblés et ont décidé qu'il fallait rouvrir tout prix, les portes du parlement l'ex-prési- denl de la chambre. On s'était déjà mis en quête d'un député muni d'une assez bonne dose d'ab négation personnelle, pour se prêter ce ma nège. Mais ne voilà—t—il pas qu'un obstacle se présente qu'on n'avait pu, ni dû prévoir. M. Nothomb s'y oppose, M. Nothomb a la velléité de s'opposer aux décisions du synode de Ma- lines Furieux de se voir contrarié dans ses desseins par sa créature, le parti clérical méditait déjà de tirer une éclatante vengeance de ce qu'il ap pelle le mauvais vouloir de M. Nothomb. Celui-ci sentit gronder l'orage et se hâta de le conjurer. Il entra donc en négociations et la mort de XIndépendant qui, paraît-il, se trou vait depuis quelque temps dans le chemin du parti catholique-politique, fut résolue. Mais il fallut désintéresser le directeur de F Indépendant et empêcher qu'il ne créât un nouveau journal, qui nécessairement eût été libéral. On lui donna donc, si nos renseigne ments sont exacts, 100,000 fr. Eh bien com ment trouvéz-vous les hommes d'affaires du cabinet, vous contribuablesqui voyez faire un usage aussi-Immoral des ressources de l'état? et ce mi1i1$.trê de l'intérieur qui gaspille aussi- audacieusement les deniers du trésor public, ne mérite-t-il pas cTèlre^ppuyê' par 1e parti qui AVERTISSEMENT. Un habitant d'Ypres, animé du désir de ne pa* perdre l'occasion de procurer cette ville un local favorable l'établissement d'une société publique, déclare que si cinq, sept et pas plus de neuf person nes veulent se joindre lui, il se soumet acheter en commun avec ces personnes, toute la masse im mobilière exposée en vente, provenait de feue M®* la douairière De Navigheerpourvu néanmoins qu'on adopte les conditions suivantes i" Que la maison sera rendue propre l'établis sement d'une société publique et que la façade en bois sera reconstruite, pourvu qu'on puisse obtenir de l'autorité municipale un subside proportionné l'embellissement que la Grand'Place pourra recevoir par cette reconstruction. 2° Que les co-acheteurs donneront en location ladite maison, et que toutes choses égales, ils don neront la préférence aux Sociétés réunies de Lecture et de la Concorde. 3° Que le terrain sera divisé au moyen d'un mur de séparation traversant du nord au midi ledit ter rain, en coupant par le milieu le 3mo lot figuré sur la carte. 4° Que la partie du côté de la rue des Chiens sera offerte en vente M. Macquart, si mieux il n'aime de céder lui-même sa maison aux nouveaux^pro— priélaires. 5° Si M. Macquart se refuse celte alternative, alors on lui donnera connaissance qu'il sera érigé une maison deux étages, entourant élu midi- et de l'ouest celle de M. Macquart. G0 Cette nouvelle maison érigée et achevée l^cas échéant, les co propriétaires statueront s'il convient de vendï'e ou donner en location ce nouveau bâti ment avec ses dépendances, etcommecette propriété n est qu'à deux pas de la Grand'Place et qu'on y en trera par une vaste et belle porte cochère, les ama teurs ne manqueront pas. Nota. On pourra connaître au bureau de'celte feuillele nom de thabitant auquel on peut astocier pour rachat dont il e'agit. t une partie d'échecs. Suite et Fin.) iii. le parchemin. Si Irois lieurcs avaient été. longues dans la tour où était renfermé le prisonnier, elles n'avaient pas marché plus vite la cour du roi Philippe II. Le monarque avait joué aveo don Ramirez de Biscaye, son favori, et l^es nobles, forcés par l'étiquette de rester debout, ne pouvant sortir sous aucun prétexte, paraissaient succomber sous le poids d'une fatigue encore augmentée par le poidî'de leur armure. Don Tarraxas, les yeux demi fermés, était immobile; ou eût cru voir une de ces statues bardées de fer, qurornenl lessallesgothiques. Le jeune. d'Ossuna, courbé de lassitude et de douleur, s'était appuyé contre une colonne de marbre. Et le roi Philippe marchait grands pas, écoutant attentivement s'il n'entendrait pas quelque bruit éloigné. Suivant la superstitieuse coutume de l'époque, le roi s age nouillait par moments aux ..pieds tfune Vierge, .placée sur un pié destal de porphyre tiré des ruines de l'Athambraet il priait Ja madone de lui pardonner l'œuvre de sang qu'il vendit de faire accom- j plir; puis il retournait interroger le sablfer. Tout était silencieux- comme le palais d'Azraël, l'ange de la mort, car personne, quel que* fût sou rang, u eût osé parler devant le souverain sans son ordre. Lorsque le dernier grain de sable qui marquait le délai fatal fut passé, le roi poussa ou cri de-joie, en s'écriant Le traître meurt! Un sourd tuurmure parcourut l'assemblée. La temps est* expiré, reprit Philippe, et avec lui, comte de Biscaye, votre ennemi est tombé comme les feuilles de l'olivier sous les rafTales du vent? Mon'eunemi, sire demanda Ramirez, affectant la surprise. Qui, comte, reprit Philippe malicieusement; pourquoi répéter nos paroles? N'étiez*vous pas rival avec don Guzman, daus les affec tions de doua Eslella, et deux rivaux peuvent-ils êlre amis? la vérité, nous n'avons pas parlé de cela notre conseil, mais notre parole royale est donnée Dona Eslella sera vous! Cette jeune fille vous apportera sa beauté et ses trésors t Vous le voyez, comte, si l'on parle de l'ingratitude des souveraius, vous pourrez dire que nous n'avong pas oublié le véritable ami du roi et de 1 Espagne, qui a découvert la conspiration et la correspondance de don Guzman ayee la France s Don Ramirez de Biscaye écoutait parler le roi avec inquiétude. JI ne levait pas les yeux j on eût dit qu'il souffrait des éloges donnés en publio. Pouffant il essaya de répoudre Sire, dit-il, ce fut avec une profonde répugnance que je remplis un pénible devoir... Il ne put en dire davantage; il se sentit troublé. Tarraxas toussa légèrement, et d'Ossuna frappa de son gant de fer le pommeau de son épée. Avant que doua Estella soit cet homme, pensa ee dernier, je dormirai dans la tombe où dort présent mon noble cousin. Demain/' sera le jour de la vengeance. Le roi continua'.- :/>-./ *- Votre zèle, don Ramirez, et votre dévoûmentseront récom pensés. Le sauveur de notre trône, el peut-être de. notre dynastie, mérite une récompense extraordinaire. Ce matin, nous vous avons ordonné de rédiger, avec nos principaux chanceliers, les lettres- patentes qui vous domieut le rang de duc qt gouverneur de Valence, ces lettres sont-elles prêtés signer 4 Don Ramirez pâlit, cette récompense lui sembla lourde. Il frémit, sa vue se troubla. Le roi fit un mouvement. I.e comte lira précipi-'"* tâtnméôt de sou sein un rouleau de parchemin, etVàgeuouiljanl, 1*

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 1