EXTÉRIEUR. france. A Nouvelles diverses. On ajoute que quelques-uns de ces derniers se disposent demander la dissolution de l'acte de société qui les lie, et qu'une consultation sur la matière se rédige en ce moment. Par une disposition récente du ministère de la guerre, M. le colonel Du Tilleul, directeur du génie, est nommé inspecteur-général de son arme. Dans sa séance secrète de samedi, le conseil communal de Bruxelles s'est occupé d'une de mande adressée au bourgmestre de Bruxelles par le bourgmestre de Gand, pour obtenir cinq des principaux artistes du Théâtre-Royal de Bruxelles pour jouer dans l'opéra de Lucie de Lammermoor, mardi 27 de ce mois sur le théâ tre de Gand. Après une vive discussion laquelle ont pris part plusieurs membres, la demande de M. le bourgmestre de Gand a été rejelée par 12 voix contre 9. On nous assure que tout était déjà préparé Gand pour recevoir les artistes, et qu'un grand ncmbre de loges étaient retenues d'après l'an nonce que les journaux avaient faite de celte représentation. On nous écrit ce sujet de Gand, dimanche: Nous recevons l'instant une lettre de M. Prud'homme dans laquelle il résulte que la ré gence de Bruxelles nous fait l honneur d'être jalouse de nos fêtes, car elle vient de défendre la troupe lyrique de la capitale de se rendre ici. C'est pourquoi les étrangers doivent être avertis s'ils veulent voir notre salle de spectacle ainsi que les salles qui en dépendent, ils n'ont d'autre moyen que de se rendre ce soir la re présentation flamande. m* n - On a annoncé, ces jours derniers, que M. L. Pillel, directeur de l'Académie royale, envers lequel Mlle Fanny Elssler a été condamnée 60,000 fr. de dommages-intérêts, recouvrables même par la voie de la contrainte par corps, avait manifesté l'intention de faire pratiquer une saisie-arrêt sur la part des recettes revenant l'artiste en représentation Bruxelles, en vertu de son contrat avec l'administration de nos théâtres. Celle saisie-arrêt a effectivement été pratiquée, mais trop tard heureusement pour Mlle Fanny Elssler. Lorsque Me Spinnael, avocat chargé des inté rêts de M. Léon Pillel, s'est présenté l'admi nistration des théâtres, on lui a exhibé une quittance prouvant que MHe Fanny Elssler avait déjà touché le montant de ses prétentions pour ses six dernières représentations car il paraît que dès avant la cinquième représentation, l'ar tiste avait renoncé son contrat primitif, ainsi qu'elle en avait la faculté mais l'administration insistant pour qu'elle ne se bornât point six représentations Mlle Fanny Elssler a fait alors des conditions nouvelles, en exigeant un fixe et en posant pour clause, que la somme lui serait comptée d'avance quoi l'administration des théâtres a consenti. On assure que M1'8 Fanny Elssler a reçu 1,500 francs pour chacune de ses six dernières représentations. Avant-hier M. l'avocat-général de Bavày a fait remettre Bonné père et fils et Geens, une somme de 115 francs, produit d'une collecte faite parmi MM. les jurés. Des ordres ont été donnés pour faire vêtir ces malheureux prisonniers d'une manière con venable avant-hier on leur a ôlé l'uniforme du bagne de Gand qu'ils portaient encore. Nous apprenons que les condamnés Mervel et Dekock se sônt pourvus en cassation contre l'arrêt .qui les condamne le premier aux tra vaux forcés perpétuité et le second la réclu sion perpétuelle. La signification des deux pour vois a été faite avant-hier au greffe de la cour. On sait qu'aucun de ces deux accusés n'a été condamné pour l'atléntat de Cortenberg, dont Janssens et Poisson ont été reconnus coupables, bien que le verdict déclare la coopération de trois individus. Ainsi, pour ces derniers, il y a force de chose jugée, et quant eux, la cassa tion de l'arrêt sur le pourvoi des deux deman deurs n'aurait aucun effet. D'un autre côté, les questions résolues négativement en faveur de Mervel subsisteraient malgré la cassation, de sorte qu'il ne pourrait plus être traduit devant une autre cour d'assises sous l'accusation soit comme auteur soit comme complice de I acte de brigandage qui fera indubitablement I objet d'un procès en révision. Nous apprenons également que conformé ment aux dispositions du code d'instruction criminelle, toutes les pièces du dernier procès ainsi que celles de la procédure instruite charge de J.-B. Geens, Henri et J.-B. Bonné, ont été envoyées M. le ministre de la justice qui sans aucun doute s'empressera de dénoncer la cour régulatrice deux arrêts inconciliables. Si la cour de cassation qui ^occupera de cette cause, toutes affaires cessantes, admet l incom- patibilité des différentes condamnations, il est présumer que l'affaire sera déférée au jury d'Anvers dans la session des assises du 3e tri mestre qui s'ouvrira incessamment. Le nombre des vaisseaux anglais expédiés pour croiser devant Barcelone, afin de prêter main-forte Espartero, est de sept ou huit. La France n'a pour le moment qu'un seul vaisseau dans ces parages, mais il paraît que des ordres viennent d'être expédiés Toulon d'où l'on doit faire partir trois bâtiments pour les côtes de la Catalogne. La comtesse polonaise Malachowska qui vient de mourir a légué dans son testament 200,000 fr. chacun des généraux Dwernicki et Rybinski. Les exécuteurs testamentaires ont déjà payé celte somme aux légataires dont l'un le général Rybinski est, comme on sait, le chef de la fraction démocratique des émigrés po lonais. Un habitant de Laval (Mayenne), vient de mourir, laissant une fortune considérable aux hôpitaux, aux pauvres et ses fermiers une de ses dispositions testamentaires consacre un legs de 1,000 fr. chacun des réfugiés polo nais qui se sont trouvés dans le département de la Mayenne le jour de son décès. On écrit des environs de Bruyères (Vosges), sous la date du 16: Hier, un individu de haute taille, au visage blême, au nez aquilin, la barbe noire, longue et touffue, vêtu d'un pantalon blanc et d'un habit grandes basques, coiffé d'un chapeau anglais larges bords, et portant un manteau bleu replié sur son bras, s'est arrêté dans le petit village de Boulay, huit kilomètres de Bruyères. Il se disait harassé de fatigue. Regardez-moi bien, s'écria-t-il, en s'adressant plusieurs personnes attirées par l etrangeté de son costume je suis le Juif Errant! j'ai toujours cinq sous dans ma po- che hâtez-vous de me voir aujourd'hui je ne passerai plus que dans cent ans. El les bonnes gens, de courir et là, saisis d'une pa nique dont ils ne pouvaient se rendre compte. Femmes, enfants, vieillards," tous les habitants du hameau étaient en émoi les uns émerveillés, écoutaient tout ébahis les oracles du grand homme barbu d'autres s'agenouillaient effrayés et tremblants; en un mot, c'était une scène, véritablement tragi-comique. L impression pro duite par ce bizarre personnage a été telle que les crédules habitants de Boulay demandent depuis lors, d'un air effaré, tous ceux des vil lages voisins Avez-vous vu le Juif Errant On mande d'Amsterdam, 23 juin 1843 Les porteurs d'actions de la Handelmaat- schappyavaient aujoui d hui l'air mécontent et désappointé. Beaucoup d'entre eux se sont même défaits de leurs titres la bourse de ce jour, et il en est résulté une assez forte dépré ciation. Le mécontentement a été causé par l'annonce officielle de la direction de ladite société, d'où il résulte que. dans un conseil tenu aujourd'hui même, il a été décidé que le divi dende pour l'année ne serait que de 20 fl. par action, soit de 2 p. c. On sait que ce dividende se montait, il y a quelques années, 8 1/2 p. c. et était l'année dernière encore de 4 1/2 p. c.* Il est vrai que celte fois-ci on n'avait guère prévu que le dividende serait de beaucoup plus que 20 fl par action, mais ce qui a fait un fâcheux effet sur la bourse, c'est qu'il paraît que dans l'année sur laquelle est distribué le dividende annoncé aujourd'hui, n'est pas comprise la perle considérable occasionnée par l'incendie de Samarang. On disait que puisque les livres de la société de Batavia étaient toujours clos le 1er juillet, on n'avait pu porter sur ces livres avant leur clôture la perte de 500,000 fl. causée par cet incendie qui, sembfe-l-il, n'a eu lieu qu'au mois d'août. Les journaux de Genève engagent les nombreux Suisses qui se disposent émigrer en Algérie ajourner leur départ, attendu que, malgré les soins tout paternels du directeur français de l'intérieur, M. Guyot, des maux sans nombre accablent les colons quand ils ar rivent spontanément en Afrique, avec leurs fa milles, sans être attendus et sans qu'aucune disposition prévoyante ait pu être prise poul ies recevoir. Ces journaux ajoutent que les trois premières années sont des plus pénibles pour les colons, et que si les communes suisses ne leur donnent point de secours pour attendre les résultats de la culture et de leurs soins, le séjour en Algérie pendant ce laps de temps est presque intolérable. Espagne. Madrid18 juin. On lit dans le Mémorial Bordelaisdu 23 juin Le projet de déclarer la reine majeure paraît posi tif et il a été décidé par les comités de la coalition, de lui adjoindre provisoirement un conseil de régence, composé de cinq personnes, dont trois modérés et deux du progrès de 1840. Ce sont MM. Toreno, Marlinez de la Rasa, Isturiz, Cor- lina et Olozaga. Le président du nouveau con seil des ministres d'Isabelle 11, serait M. Lopez. Toutes les municipalités du royaume seront dissoutes et l'on rétablira celles de 1840, c'est- à-dire que tout ce qui a été fait depuis cette époque serait susceptible d'une consécration nouvelle et solennelle, espèce de réaction qui froisserait beaucoup d'intérêts. La tranquillité règne dans la capitale^malgré tous les bruits qui circulent qu'une émeute doit avoir lieu; le régent doit quitter Madrid pojir se rendre dans les provinces insurgées. Le chargé d'affaires de Belgique est parti da Madrid. Paris, 25 Juin. Le départ de la famille royale pour le châ teau d'Eu aura lieu la fin de celle semaine, après le vote dè la chambré des députés sur les projets de loi relatifs aux lignes de chemins de fer. Le voyage de M. Thiers en Angleterre est décidé. Il y'passera, dit-on, tout le mois de .juillet, afin de prendre des notes et des ren seignements sur la partie maritime des guerres de l'empire contre Angleterre. Quant son -voyage en Espagne, il est ajourné jusqu'à ce que le pays soit plus tranquille. On sait que tous les membres de la cham bre des députés reçoivent, chaque jour, un exemplaire du Moniteur. 11 paraît que l'admi nistration de ce journal se plaint de ce que plu sieurs députés tirent parti de leur exemplaire en le vendant des cabinets de lecture. Il est certain aujourd'hui que le gouver neur du fort de Monljouy a fait signifier la junte suprême de Barcelone qu'il avait reçu l'ordre de bombarder la ville, si l'on en faisait sortir des troupes pour aller la rencontre de ZurbanO. On disait qu'une tentative devait avoir lieu contre la citadelle de Monljouy, mais il est peu probable qu'elle réussisse.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3