EXTÉRIEUR. France. transportée sur la place San-Francisco aux cris de Vive Isabelle II bas Esparlero Le pré sident de la junte, de son balcon, leur a ré pondu Vive le pronunciamento de Séville! Vive l'union de la troupe ét du peuple! Le soir des proclamations ont été affichées et des armes ont été distribuées aux volontaire»; le tout s'est terminé par une illumination générale. Les lettres de Valence du 12 annoncent que les colonnes expéditionnaires de Carthagène et d'Orrchuela sont rentrées Murice, elles expli quent le bruit qui a couru ces jours derniers qu'un bataillon envoyé en reconnaissance hors les murs avait passé Esparléro en effet, le commandant de bataillon du 25° régiment de Navarre est allé rejoindre l'armée esparlériste avec sa colonne, l indignation était générale Valence parmi le corps de garnison en celle ville -qui a prolesté hautement contre celte trahison. Les lettres de Madrid du 2» juin, voie ordi naire, annoncent que la capitale est tranquille, cependant la levée du siège de Grenade donnait de sérieuses inquiétudes, le bruit circulait que celle résolution avait été prise par suite de la désertion de plusieurs bataillons et batteries d'artillerie. M. Cabelfo a refusé les fonctions de chef po litique de Madrid; M. Paronaintendant de Madrid, les exerce provisoirement. 11 est arrivé des nouvelles de Burgos et de Valladolid. Le mouvement de Burgos a été dé terminé par l'arrivée en ville des troupes qui étaient Bribiesca et qui ont adhéré au soulè vement. Le commandant général de la province a quitté Burgos a.vant même que la junte se fût constituée. Le capitaine général de la province M. Santos San Miguel aussitôt que le soulève ment a eu lieu Va ladolid s'est renfermé dans le fort qui est un ancien couvent. Depuis quelque temps, nos journaux font fréquemment mention de vols avec circonstan ces aggravantesde meurtres et d'assassinats. Dans la nuit du 211 juin, deux individus ont pénétré dans la maison d'une veuve très-âgée Iloorn. Un des malfaiteurs a blessé de plusieurs coups de couteau la servante qui s'était mise en devoir de chercher du secours, pendant que l'autre a traité de la même manière la veuve. La servante a été trouvée baignant dans son sang près de la maison de la veuve, grièvement blessée, dans l'intérieur de celte habitation d'où toutefois les malfaiteurs n'ont rien emporté. Pendant la journée, on avait vu roder deux individus suspects et figures sinistres devant la maison où le crime a été commis. La justice informe activement. Traduction de la lettre de Zurbano aux m consuls, d'Igualada, 22 juin Ayant donné l'ordre au gouverneur de Montjouy pour qu'au moment où les soulevés commenceraient le feu sur les troupes sous mes ordres, il commence le bombardement de Bar celone, faisant usage de toutes les bàlteries du fort, jusqu'à ce que la population disparaisse si cela devient nécessaire, je vous donne cet avis pour que vous puissiez avertir les sujets de la nation que vous représentez et pour votre gou verne. On écrit de Luxembourg, 1er juillet M. le gouverneur du grand-duché a installé le 29 de ce mois, la cour militaire, après avoir reçu le serment des membres qui la composent et qui sont MM. Joseph Pescalore, président; Henard, Wurth-Paquet, conseillers la cour supérieure; Vandenbrugghen, major comman dant de la gendarmerie; Winckel, major dans le contingent Luxembourgeois; YVillmar, pro cureur-général d'Etat, et Schrobilgen, greffier. Ces jours derniers, un déplorable événe ment a eu lieu Gôrcum. M. H. M. R., négo- ciantisraélite, depuis peu dans celte ville, arrive chez sa fiancée où l'on s'apprêtait fêter le prochain mariage. Le fiancé donne connaître qu'il désire que la cérémonie soit retardée d'une quinzaine, ce qui excite une vive altercation la suite de laquelle le fiancé, au déstespoir, quitte la maison. Le' lendemain, son cadavre a été trouvé dans le canal de Steenenhoek qui coule aux portes de la ville. Cary le domestique nègre du général Washington auquel lé dernier congrès des Etals-Unis a accordé une petite pension, vient de mourir Greenleaf s Point, l'âge de 114 ans. Toutes les nouvelles que nous recevons aujourd hui d'Espagne semblent indiquer qu'Es- partero a opéré un mouvement rétrograde et qu'il n'a pas osé s'avancer sous les murs de Valence. Le commandant de Montjouy n'a pas osé ou vrir le feu contre la ville de Barcelonela date du 20 juin il y a lieu d'espérer que les horreurs d'un bombardement seront épargnés celte malheureuse cité. Nouvelles des Indes. Nous avons des nouvelles de Bombay du 20 mai, elles offrent peu d'intérêt. On craint de nouveaux troubles dans l'Affghanistan. Napier se proposait d'atta quer Shere-Mahomet qui réunissait des forces près de Hyderabad. Les dernières nouvelles de la Chine sont du 23 mars. Le traité de l'Angle terre avec la Chine devait être ratifié dans peu de jours. Espagne. Les journaux ministériels du soir contiennent les nouvelles suivantes Perpignan. Ier juillet. Le général Bamon Narvaëz est arrivé Valence le 27. La junte de Valence a agréé les services des généraux Nar vaëz et Coucha et du brigadier Pezuela. Le général Narvaëz a été nommé capitaine-général de Valence et de Murcie. Le général Coucha a été nommé commandant en second le briga dier Pezuela a été nommé chaf'd'élal-major, et le brigadier SheTly, commandantde la cavalerie. Dès le 29, le général Narvaëz .organisait ses troupes pour marcher-sur le régent qui était Chinchilla. Plùsi'eurs corps formés de troupes de ligne et, dê gardes nationales étaient sortis, dans diverses directions. La division Zurbano occupait Lerida et ses environs. Le général Seoanea réjoint le général Zurbano. Bayoruie1er juillet. Le 23, le régent est arrivé Albacete. Les troupes et les milices prononcées se sont retirées sur las Penas de San-Pedro. Le régent a fait venir auprès de lui le ministre de 1 inté rieur. Le brigadier Enna doit le joindre de Sa- ragosse avec quatre bataillons. M.. Sagarti, est nommé chef politique de Madrid. Paris, 2 Juillet. Le roi est venu avant-hier Paris, afin de démentir par sa présence les bruits sinistres qu'on avait répandus depuis' quelques jours dans la capitale. Il paraît incontestable que l'on est obligé de faire subir de temps en temps des opérations S. M.: mais elles sontd'ifne nature peu douloureuse, et ne l'empêchent pas de va quer aux affaires de l'Etat. La chambre des députés ayant ajourné le projet de loi sur le chemin de fer du Nord, on dit que M. Teste ne fera pas de nouvelles adju dications de travaux avant la session prochaine, quoique le gouvernement ait entre les mains les fonds nécessaires pour les terrassements de celte ligne. Le remplacement prochain de M. l'amiral Roussin n'est douteux pour personne, car il paraît que ses collègues sont fatigués de l'inca pacité dont il a fait preuve pendant le cgiirs de la session aussi lorsqu'il a fait connaître son désir de se retirer du ministère, on n'a pas cher ché le dissuader de son intention, on l'a prié seulement en haut lieu d'attendre que la session fût close. Beaucoup de députés se sont rendus aujourd'hui chez M. Odilon Barrot, mais ils n'ont pas pu être reçus. La perle cruelle qu il vient de faire l'a rendu malade, et l'on ne croit pas qu'il reparaisse la chambre avant la fin de la session. H paraît, quoiqu'en disent certains jour naux, que le gouvernement français n'a pas per du l'espoir de conclure un traité de commerce avantageux avec la Prusse et la ligne'des doua nes allemandes. On ajoute même que le voyage de M. Bresson Paris a été entrepris par suite des lettres de M. Guizot qui désirait donner de nouvelles instructions ce diplomate. Nous ne croyons pas, du reste, qu'il y ait un mot de vrai dans le bruit accrédité depuis quelques jours de son prochain remplacement. Une dame française M™8 Olympe de Pré- maurel, appartenante plusieurs grandes familles de France, et qui s'était embarquée le juin sur un steamboot pour Bostons'est jetée la mer et s'est noyée. Le Courrier des Etats~Unis\ qui rapporte cet événementprétend que m™ 8 de Prémaurel, qui se faisait appeler Mme Durand, aurait éfé victime d'un séducteur qui l'avait abandonnée. Lord Govyley s'est rendu hieç au ministère des affaires étrangères et il a présenté M. Guizot une note de lord Aberdeen dans laquelle niultc eut lieu dans les galeries. L'inconnu se leva brusquement. Il faut vous quitter, Sarah, pour toujours peut-être dites, mJen irai-je maudit? En prononçant ces mots son masque tomba, et Sarah vit alors le visage de celui qu'elle n'avait que trop attentivement écouté. Les yeux du jeune omme étaient pleins de larmes Allez» lui dit-elle gravement, que ma pensée vous soutienne, vous régénère, Dante, .Béatrice ne vous oubliera jamais.. Adieu, Maiespina, adieu... Et elle s'éloigna du jeune homme, qui disparut dans la .foule. Pendant celte scène, dont je n'ai cberçhé rendre ni le charme ni l'étrang-lé, le comte O'Faël, irrité de l'insolence de Maiespina, car il considérait cette sérénade comme une-insulte, avait réuni ses gens et leur ordonnait de contraindre les harmonieuses gondoles s'éloigner. Lorsque Maiespina regagna les frêles embarcations, il trouva ses gondoliers aux prises avec les valets du comte; qui, Pépée la main, provoquait »>-un jeune seigneur. Maiespina s'avança. L'irascible Irlandais, sans attendre une parole^* se- précipita sur lui le fer au poing. Une lutte s'engagea alors, les torches moitié éteintes éclai raient d'une-teinte blafarde cette scène fatale. La barque de Mal^- piua s'abîma sous les eaux. Un long cri d'elFroi retentit sùr le canal, un autre lui répondit du palais Barbicri, et laûdis qu'on retirait O Faël des eaux, l'on emportait d a ris ses appartements Sarah éva nouie. Les brillantes galeries furent bientôt sombres et silencieuses. L'évanouissemeift de Sarah fut long et terrible. Le comte et AJalhilde employèrent tous les moyens pour la rappeler la vierïls y parvinrent, hélas! trop tôt... Leur fille était folle... Les noms de Maiespina, de Dante, de Béatrice, se heurtaient dans sa pauvre tête, et revenaient sans cesse sur ses lèvres. Le comte forcé de s'éloigner de .-Venise, emmena sa malheureuse Sarah Rome, où sa maladie devint une monomanie qui déchira le cœur de la comtesse. La pauvre folle refusait de répondre au nom de Sarah. Elle s'appelait Béatrice et ne voulait porter que le costume dont elle s'était revêtue pour la fête fatale. Les médecins de la célèbre université de Pavie conseillèrent au comte de transporter la malade dans le pays natal, ils espéraient que le climat obtiendrait un résultat plus heureux science; mais hélas la folie n'abandonna pas Sarah qui promena ses vagues rêve ries sous les ombrages de Flower-Caslle. Deux mortelles années s'étaient écoulées ainsi, lorsque le Comte reçut un message de l'ambassadeur de Venise, près la cour d'Angle terre, lequel voyageaut en Irlande, sollicitait l'honneur d'être pré senté sa seigneurie. Sarah assise dans un fauteuil,, sur une terrasse abritée par une S '7' lourde tenture de soie, éçoulait avec indifférence lés doux chants de Nancy. Un page, appuyé sur une. ball'ust rade, regardait une caval cade brillante, arrêtée" dans la xtour-d honneur. L'un des seigqpiirs qui composaient ce groupe descendit d'un magnifique coursier et rejeta son écuyer un manteau qui le couvrait. II était revêtu d uij costume étrange. Il portait une longue "soutane de velours noir; et sa tête était recouverte d'une c^pe de Velours écarlate qui ne pouvait contenir les noirs anneaux dp. sa chevelure. Il monta lentement les degrés qui conduisaient la terrasse pù se trouvait Sarah. Arrivé aux dernières marches, il devint pâle comme la mort et porta la main son cœur comme pour en comprimer les battements, puis s'approcha. A sa vue Sarah tressaillit, passa deux ou trois fois sa main sur son front, se leva, et son beau visage s éclairant d'une lueur soudaine; «Maiespina, Maiespina,s'êcria-t-ellé. Et comme celui-ci accourait, elle retomba sur son fauteuil ci* s'écriant Dante, Béatrice vous attendait. J'ai connu la fille de la confesse Sarali Malespiea. a. genent.

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3