JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
I8TÉRIEDR.
3e ANNÉE. N° 232.
JELDI20 JUILLET 1843.
FEUILLETON.
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cepteurs des postes du royaume.
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YPRES, le 19 Juillet.
Un facétieux curé de campagne, n'ayant pro
bablement que depuis peu de temps quitté les
bancs du séminaire, attaque XObservateur, dans
une lettre adressée au Nouvellistel'occa
sion de quelques articles, par lequels le journal
libéral s'est permis de prouver que les fonc
tionnaires n'avaient plus qualité, en tant que
fonctionnaires publics, d'accompagner les pro
cessions et-de prendre part aux autres actes du
culte catholique", en costume officiel. Mon curé
s'arrangeait fort bien de voir figurer le bourg
mestre de sa commune l'écharpe au côté, dans
les solennités de l'église et se montre très-scan-
dalisé de cette outrecuidance. Il demande si le
libéralisme veut élever un pontificat libéral et
l'instar de la cour de Rome, lancer des bulles,
décisions, décrets, etc.
Voilà que c'est que la jalousie du métier. Un
prêtre catholique quelqu'infime qu'il puisse
etre, ne voit partout qu'empiétement sur le do
maine religieux et se sent bouleversé du mo
ment qu'il croit, bien tort souvent, que son
aulorilé n'est pas reconnue.
Tout en étant très-jaloux de ses prérogatives,
le clergé ne se montre pas moins disposé faire
bon marché de celles du pouvoir temporel. Du
moment qu'il saura respecter les droits d'aulrui,
toute division cessera dans le pays, car l'irrita—
tion qui se manifeste aujourd'hui, n'a d'autre
motif que la tendance patente du pouvoir reli
gieux dominer la société.
Cet honorable curé et son bedeau non moins
honorable ont cru voir-une absolution dans
1 hommage que Observateur a rendu la vérité
en soutenant que le Progrès ri1est ni sale ni impie.
Voilà ce que c'est que d être du métier, ou ne
voit qu'absolution partout. Nous osons certifier
au curé, qu'en fait d'absolution, notre conscience
n'en sent pas le besoin. Nous n'avons que faire
d'une absolution, même de la sienne, pour
délit de lèse-clergé. En outre, nous l'engageons
LES EAUX D'ABANO. v
[Suite.) t
Les heures qui suivirenl furent employées par lui régler ses af
faires et écrire ses dernières volontés. Quelque ferme qué soit une
âme, il est difficile que Ces préparatifs suprêmes n'y jettent pas de
nuage: il y a dans toute existence quelque coin riant, quelque place
plus douce, que l'on se rappelle alors et vers lesquels l'œil humide se
retourne puis, que de doutes s'élèvent, que d'inquiétudes au fond du
cœur! qui^pleurera votre perte? Ilemarquerà-t-on le vide que vous
laissez*? votre nom retentira-t-ii encore longtemps quelque part?,..
Mèlancotfques problèmes que soulève le cœur et pour lesquels on n'ose
consulter l'expérience
AlGeri se les proposa aussi il pensa âox montagnes où il avait
passé son enfance, ses premières émotions ses premiers vers,
aux prédictions de cette vieille fettime qui allaient sans doute s'ac
complir! 11 examina ensuite 6Cs papiers, séparant ses compositions
achevées èt arrêtant un triste regard sur ces œuvres plus chéries qui,
seulement projetées,, n'ont point encore constaté l'impuissance du
&énie. Oh! que de rêves commencés, que d'inspirations entrevues
ne pas trop parler de la compétence du clergé
en matière politique, personne n'y croit et d'ail
leurs il est de principe que pour pouvoir pro
noncer un jugement valable, il ne faut point
être juge dans sa propre cause.
Le 17 juillet, midi, la cour de cassation, par
un arrêt longuement motivé, a rejeté le pour
voi de M. Hennequin, demandeur en cassation
contre l'arrêté de la dépulation permanente du
Limbourg relativement l'éligibilité de M. de
Schierveld.
Nous tâcherons de reproduire le texte de
l'arrêt.
i n.
Hier soir, entre 7 et 8 heuresle nommé
Dumont, Laurent, caporal-voltigeur du 5me ré
giment d'infanterie, s'est noyé, en se baignant
dans le canal de celte ville.
NI. le médecin Depureux, s'est sur le champ
transporté sur les lieux- où il a donné au mal
heureux tous les secours de l'art, sans qu'il ait
pu le rappeler la vie.
RAPPORT sur Vétat de iadministration dans la
Flandre occidentalefait au conseil provincial,
dans sa session de i843, par la dèputation per
manente. Suite
TITRE IY.
ORGANISATION COMMUNALE,
i™ Section.Circonscription territoriale. La
circonscription des villes et communes de la Flandre
occidentale, n'a point changé depuis la dernière
session.
Les habitants dn hameau du Ploegsteert sollici
tent la séparation de cette localité d'avec la com
mune de Warnêton. Celte demande fortement ap
puyée d'un côlé, a soulevé d'autre part, de vives
réclamations. Elle a donné lieu un examen sérieux
et n'est pas encore parinstruile. M. le commissaire
d'arrondissement Ypres est saisi de celte affaire.
2me Section. Conseils communaux. i.
Élections. Aux termes de l'art.lf>4 de la loi du
3o mars 1836, le renouvellement partiel des con
seils communaux doit avoir lieu tous les-six ans. La
grande majorité des membres soumis la réélection,
lui revinrent alors au souvenir! que de fois sa main se porta convul
sivement vers son front, comme pour en arracher oe trésor dépensées
qui allait périr avec lui! car, tel est le besoin de perpétuité de
l'homme qu'il ne peut se résoudre emporter une pensée inexpri
mée; il sent que tout ce qu'il y a d'intelligence en lui est l'héritage
de l'humanité, et qu'en garder quelque chose c'est commettre un vol.
Mais le temps pressait le comte aYlieva rapidement de tout met
tre en ordre il écrivit sa sœur, dit adieu dans sa pensée tout ce
qu'il avait aimé, puis desceudit au salon.
Celini et Marliano s'y trouvaient seuls.
Celini était occupé faire l'éloge du livre de Machiavel, qu'il te
nait la main.
Je ne le connais point, répondit froidement Marliano.
Désirez-vous le lire demanda le jeûne homme eu le lui présen
tant.
Je ne lis jamais.
Celini le regarda avec élonnemenl. On était alors dans toute l'ar
deur du mouvement intellectuel qui signala le commencement du
dix-neuvième siècle cétait surtout pour la noblesse, qui en avait
fait une question de mode, le règne des brochures et des discussions
sooialcs; si bien qu'un gentilhomme ui déclarait ne pas lire parais-
out obtenu de leurs concitoyens la continuation de
leur mandat. Huit réclamations seulement nous
sont parvenues contre la validité des opérations,
une seule a été reconnue fondée.
Dans les villes, sur 108 conseillers soumis la
réélection, 8o ont été réélus, io ont été élus en rem
placement des conseillers éliminés, 6 élus pour la
firemière fois, par suite de démission, i parce que
'ancien titulaire avait changé de domicile et 11 en
remplacement des conseillers décédés.
Pour les campagnes, sur 1,299 conseillers élire,
917 ontélé réélus, 169 remplacés par de nouveaux
conseillers, 73 élus pour la première fois, par suite
de démission, 34 parce que les titulaires avaient
changé de domicile, 110 en remplacement des con
seillers décédés et 6 parce que les personnes qui oc
cupaient celte fonction, avaient perdu leur qualité
d'électeur.
Sur la totalité de 1236 conseillers, 1G9 n'ont pas
été réélus.
Voici le tableau des électeurs portés sur les listes
arrêtées pour 1843.
Villes: Campagnes:
1842. - .5,357. 22,139.
1843. - 5,245. 21,807.
Le rapport du nombre des électeurs au chiffre de
la population, a peu varié. Pour iS43, il est de i sur
31 pour les villes et de i sur 21 pour les campagnes.
z. Actes des conseils communaux. Pendant
i842, aucun conseil communal n'est sorti de ses at
tributions.
Nous avons signalé l'année dernière, l'empresse
ment que mettent grand nombre de conseils com
munaux, prêter leur concours pour l'exécution
des travaux d'utilité publique. Ces heureuses dispo
sitions existent toujours. L'autorité communale de
Poperinghe vient de voler une somme de 180,000
fr. pour sa part dans la dépense du recreusemèrtl de
l'ancien canal de Poperinghe. Le conseil communal
de Bruges a voté une somme de 200,000 Fr. pour la
construction d'un abattoir. La ville d'Ostende a res
tauré. le côté sud du bassin de commerce et ces
travaux ont absorbé au-delà de H 1,000 francs.
Enfin le conseil communal d'Ypresa adopté les
plans pour convertir l'ancien Palais épiscopdl en
Palais de Justice. Le devis des, travaux s'élève
fr. 1 «,670-07. -
3ma Section. Collèges des Bourgmestres et Éche-
vins.- i. Personnel. Sur #4« Bourgmeslres
sait aussi extraordinaire qu'un seigneur de'la régence qui eût d'-
claré n'avoir point de maîtresse. Le comte, qui venait d'entrer, rc-
-, marqua la surprise de Celini. "W
M. Marliano a raison, dit-il; que peuvent apprendre les livres
des gens bien rifés
Marliano le regarda comme pour s'assurer qu'il raillait mais ses
traits étaient impassibles qu'il ne sut que penser.
Vous devriez bien alors, mon cher comte, ne pas vouô fatiguer la
yue'à lire toutes les nuits, répondit Celini en riant.
Oh moi, c'est autre chose^ reprit le comte; moi, je suis un poète,
un fou! j'aime Plularque, je prends au sérieux des,mots ridicules
comme ceux de pairie, de liberté.; je voudrais des droits égaux pour
tous, et qu'on ne délivrât point chacun, selon le de sa nais
sance, patente de bonheur ou d'infortune!... Je rêve toA monde où
les récompenses seraient aux plus dignes, lepouvûîfcaiix mkf dévpués,
le bonheur tous. Je n'ai pas le sens commun, tandis ^Bmon^iepr
est sage!... j.
Tout cela était dit d'un ton si calme et d'un accentMRmifdrme
qu'il eût été difficile d'en accuser 1 intention. L'ironieé^tcaobéc ail-
fond; mais on la sentait, pour ainsi dire, sans l'apercnmr.
C'était une de ces sourdes attaques qui blcssci^Ç^utant pfat