JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNÉE. N° 233. DIMANCHE, 23 JULLET 1843. FEUILLETON. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,/ranco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de cliaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 22 Juillet. La session du Conseil provincial est sur le point d elre close, il ne reste plus que le budget voter et d'ordinaire c'est coup de votes qu'on expédie cette affaire qui devrait ctre la plus sé rieuse du conseil. Les États des provinces sont principale ment institués, pour exercer une surveillance active et sévère sur l'emploi des fonds provin ciaux, et en pratique, l'examen du budget, en séance du conseil, se fart avec une extrême légèreté. Le gouverneur demande seulement la modi que somme de 74.000 fr. sur les fonds provin ciaux, pourfaire face aux dépenses que la loi sur l'instruction primaire a mises charge de la province. Ne serait-ce point le cas d'examiner, comment les inspecteurs cantonnaux qui ne devaient recevoir qu'uneiégere indemnité, sont arrivés être dotés d'un traitement qui varie de 2.000 2,500 francs. Voilà de ces questions qui gagnent être éclaircies. Dans la discussion de la loi sur l'instruction primaire, on sétail plaint de l'article du projet qui accordait seulement aux inspecteurs can tonnaux une indemnité qui pouvait monter 500 et ne jamais être moindre de 400 francs. On avait répondu que ces fonctions auraient été confiées des personnes qui se contenteraient d'une légère indemnité de voyage et exerce raient la surveillance prescrite par la loi sur les écoles primaires, par dévouement. Nous avons vu les nominations des inspec teurs cantonnaux pour la Flandre-occidentale. Ce sont toutes personnes très-honorables et l'abri de tout reproche, mais sans consistance par eux-mêmes. Dès qu'on voidait confier ces fonctions des hommes qui doivent dépendre de leur place, il était nécessaire d'augmenter l'indemnité. Mais n'aurail-il pas mieux valu ré tribuer ces fonctions un peu moins et en investir des personnes capables, instruites, qui jouis saient d'une certaine fortune et surtout d'une plus haute considération? Nous croyons que l'exécution de la loi sur l'instruction primaire entendue de cette façon, eût été plus favorable au but que tous les amis de l'instruction du peuple désirent atteindre. Mais nous devons ajouter, que nous avons lieu de croire que les nominations ainsi faites n'eussent point été du goût du clergé, il lui a fallu des inspecteurs qu'on puisse au besoin rendre muetset le ministère mixte et indépendant s'est empressé de déférer aux désirs du parli-prêtfe. iiXÎJSC— C'est avec plaisir que nous pouvons annoncer qu'une fête musicale aura lieu au jardin de la Société de l'Union, lundi 24 Juillet, 6 heu res du soir. La musique de la ville qui ne cesse de faire des progrèsexécutera quelques morceaux d'harmonie avec cet ensemble et ce goût pur dont elle nous a donné si souvent des preuves, ■-Li 1.1 I Par arrêté royal en date du 15 Juilletle sieur H. Van YYindekens (fils), est nommé commissaire de police de la ville deWarnêton. RAPPORT sur l'état de Padministration dans la Flandre occidentalefait au conseil provincial, dans sa session de i843, par la députation per manente. [Suite.) TITRE Y. Institutions de bienfaisance. i" Section. Bureaux de bienfaisance. Les administrateurs des établissements de bienfaisance continuent remplir avec zèle, les fonctions dont ils sont chargés. Nous remarquons avec une bien vive satisfaction, que dans des temps difficiles, le dévouement de quel ques hommes utiles et désintéressés grandit en pro portion des besoins. Quoique la tâche soit pénible et gratuite, il n'est pas rare de voir des administra teurs de bureaux de bienfaisance, accepter plu sieurs reprises le renouvellement de leur mandat. Honneur et reconnaissance des citoyens qui com prennent ainsi les devoirs de la vie sociale. Voici le relevé des recettes et des dépenses en i84i des bureaux de bienfaisance des villes et des communes. Revenus fr. i,892,531-23 c. Dépenses fr. 1,629,2 2g-26centimes. Les subsides accordés sur les caisses des communes rurales sont de fr. 35i,g5a—51 c.; ceux accordés par les villes montent fr. 187,325-33 c. 2° Section. HôpitauxHospices. Dans la province il existe 29 établissements de ce genre qui ont un revenu de fr. 763,975-09 c. et dont lesdépen- ses s'élèvent fr. 749,9*7-13 c. La population ail 3i décembre 1843 était de 3,i38 individus. Les recettes ont éprouvé une majoration de fr. 14,769,06 par suite d'augmentation de baux, des coupes de bois, et d'autres receltes éventuelles. 2. Hospice de maternité Bruges. Pendant 1842, il a été admis dans cet établissement 1 24 per sonnes, dont 92 charge de Bruges. Le nombre total des journées s'élève 3o6o, ce qui, raison de 1 fr. 4o c. donne la somme de 4,^4- Une sage-femme expérimentée dans lîart «les accouchements et son aide demeurent dans l'hospice et sont ainsi même de donner en tout temps leurs soins aux personnes qui y sont admises. 3. Hospice de Messines. Nous nous borne rons donner les faits relatifs la population de cet hospice. Au premier janvier i842, elle était de 208 personnes, 17 élèves ont été admises pendant l'année, i5 sont sorties et 2 sont décédées dans l'établisse ment. Les recettes se sont élevées fr. 98,398-32 c. et les dépenses fr. 67,437-23 c. 4. Aliénés. Le ministre de la justice a ordonné nue enquêtesur l'état des établissements de l'espèce existant en Belgique. La commission s'est acquittée de sa lâche avec un soin conscieubienx. Son travail assez étendu a été résumé dans un rap port imprimé, il y a quelques mois seulement. La commission signale lesdéfautsdu système suivi dans les six hospices de cette province et regrette qu'au cun des locaux ne soit parfaitement adapté l'usage auquel il'doit servir. La maison d'Ypres a été surtout l'objftt d'une critique arnère et notreavis, bien méritée. Celle de Menin,au contraire, paraît la plus convenablement LES EAUX D ABANO. Suite et Fin.) Le récit de Celini devait lui faire croire- qu'il était aimé; mais était-ce assez que cette croyance incertaine au moment de mourir? savait-il d'ailleurs si sou ami n'avait point pris l'expression de la crainte pour celle d'un intérêt plus tendre était-ce par amour ou seulement par pitié que la marquise avait .voulu éloigner de lui le danger? Ah! que ne pouvait-il éclairçir ce doute! Sûr d'être aimé, il eût effronté 1 épreuve avec plus de calme, et la solennité lugubre de cette heure se fût effacée dans la joie d'une telle certitude. Il était en proie ces pensées, lorsque.la marquise entra dans le salon un livre la main. En voyant le comte, elle s'arrêta court et rougit; mais se remettant presque aussitôt": J'étais avec vous, dit-elle eu lui montrant le livre qu'elle lisait. Alfieri, reconnut le dernier volume de poésies qu'il avait publié. Vos lîTres, M. le comte, repril-ellé, ne sont pas comme les au tres, des causeurs auxquels on a recours pour se distraire; ce sont des amis dont on partage toutes les pensées, toutes les émotions, et qu'on ne peut quitter. Aussi en suis-je jaloux, madame? Jaloux de vos livres? Oui, car ce sont eux que l'on aime et non pas moi ayant de me connaître, on me cherche dans mes œuvres, on me devine travers nia poésie, on me rêve semblable aux héros que je fais parler; puis, quand on voit paraître un homme pareil aux autres, on s'étonne, on s'éloigne, et 1 idole tombe de toute la hauteur laquelle on l'avait placée! "Vous le voyez vous-même, ajouta-t-il, c'est le poète qurvous plaît et non pas 1 homme; vous aimez mes vers, dites-vous, et vous me fuyez! La marquise voulut parler. Oh! ne le niez pas, madame, continua Alfieri; vous me fuyez et cependant vous aviez semblé me comprendre! Un instant j'avais pu croire que j'avais touché votre cœur: ah j'aimais nia gloire alors; j étais heureux de penser que je pourrais vous en parer! Pourquoi m avez-vous ôté cette enivrante espérance!... La marquise était émue il y avait tant de prière dans la voix du comte,-tant de caresses dans ses regards, qu'elle se sentait comme fascinée: elle voulut répondre et ne put que balbutier quelques mots sans suite. i Ah! parlez-moi, parlez-moi, reprit le comte, en saisissant ses mains et les pressant sur ses lèvres; pourquoi cet embarras, ces dé tours? vous savez bien que je vous aime, moi si cet amour ne vous est point odieux,pourquoi refuser de uiel avouer? pourquoi m envier ce bonheur, le dernier peut-être dont je pourrai jouir. Que dites-vous? Oui connaît les desseins de Dieu ne savez-vous pas la prédic tion qui m'a été faite Oh ne me la rappelez pas. Eh bien! si elle devait se réaliser pourtant... si je vous voyais dans cet instant pour la dernière fois... Ou accorde tout aux mou rants: me refuseriez-vous un regard pour me rendre heureux?... Bianca... ali vous tremblez. Mon Dieu, uu mot, unseulmot: Bianca'... m'aimez-vous 11 me le demande murmura-t-elle en fondant en larmes et ca chant son visage dans ses mains. Alfieri jeta un cri de joie. C'est donc vrai, elle m'aime. Merci, moq Dieu Bianca chérie Bianca Ah pourquoi donc m'avoir fait parler dit-elle Si vous saviez!... Rien, je ne veux rien savoir. Siuon que tu m'aimes; je ne veux pas que tu pleures, je ne veux pas qu* tu trembles! tu m'aimes.*, oh maintenant que mon sort s'accomplisse L'horloge souna le comte tressaillit. Adieu Bianca, eu serrant la jeune femme sur sa poitij^^, et -7 donnant uu long baiser: adieu. Et se dégageant de ses bras il s'élança hors du salon. W La marquise était restée immobile, livrée tout entière, dan mier instant, l\motion qui suit un aveu et au vague malheurs qui allaient sans doute en résulter; mais hier* du comte frappa sa pensée; elle se demanda pourqu précipitée et un soupçon horrible traversa son esprit. Elle courut au jardin, Alfieri n'y était pas; elle liauo, il était absent! Son cœur battait se rompe chambre du comte sans savoir ce qu'elle faisait et vide! Eilese précipit a-vers le balcon... Dans ce moi pistolet se fit entendre; elle jeta uu cri et s'appuya muraille; presque aussitôt Celini parut l'entrée, s écriant: *- Un médecin, un médecin... X'* Bianca sentit la terre tourner sous ses p^ed*; èïte- pour se soutenir, et voulut quitter la fenêtre; mais bruit de pas retentit dans l'escalier, nue voix se<il ent de la chambre s'ouvrit brusquement c'élaît AJfieilf i

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