L'eau et le feu contribueront celte année aux plaisirs publics ^jouions tout cela, que la musique com munale et celle du 5me régiment, que nous «vons depuis si longtemps été privés d'entendre, se-dédommageront de leur long silence et pro cureront aux dilettanti Yprois, de nombreux plaisirs. On nous communique l'avis suivant MM. les membres de la société de S'-Sébas- tien, sont priés de vouloir bien se réunir au local de la société, dimanche 10 heures précises du malin, l'effet de recevoir communication d'une dépêclfc émanant du cabinet du roi. Nous insérons avec plaisir l'avis qui nous est transniis et nous espérons que tous les confrè res se rendront au local de la société l'heure déterminée. - ii -g-i n o o i ~m* On nous assure que l'adjudication des tra vaux de la roule d'Ypres vers la frontière de France, par Kemmel, sera annoncée bientôt. Déjà le cahier des charges est soumis au con seil général des ponts et chaussées. Espérons que la ville d Ypres sera dotée d'une •voie nouvelle de communication si vivement réclamée et pour l'obtention de laquelle notre ville a fait de si grands sacrifices. Notre compatriote, M. Van Maldeghem, pein tre d histoire Bruxelles, est attendu sous peu dans sa patrie. Après avoir séjourné pendant trois ans en Italie, il achève en ce moment son voyage artistique en visitant l'Orient. M. Van Maldeghem doit être parti de Cou- stantinople la semaine passée. RAPPORT sur Fétat de Fadministration dans la Flandre occidentalefait au conseil provincial dans sa session de 18t 3par la de'putation per manente. [.Suite.) Quatrième section. Bourses cTéludes. Les administrations des bourses d'études existantes en celle province avant 1842, nous ont transmis les comptes pour l'exercice de celte année. Ils ont été trouvés en règle. Le revenu total de ces bourses a été en 1842 de Ir. 12,339-20 c. et les dépenses ont été de fr. 5,089-93 c. Cinquième section. Beaux-arts. Peinture Sculpture, Architecture. L'existence de dix aca démies de dessin et d'architecture fournit une nou velle prcHTCUu haut-prix que la Flandre occidentale attache aux beaux-arts. Ces académies sont établies dans les principaux centres de population. Bruges, Courlrai, Isegliem, Menin, Nieuporl,Osteude, Pope- ringhe. Roulers, Tliielt et Apres, possèdent de pareille^ institutions. Par ses souvenirs glorieux, par ses chefs-d'œuvre et paiF-Te nombre de ses élèves, l'académie de Bruges est sSjfcs contredit la plus importante. Elle'c'om'pl.e liait professeurs ordinaires, y compris le directeur.. Le nombre des élèves qui ont fréquenté les leçons pendant l'année scolaire 1842-43, est de 374* Parmi les autres académies établies dans la pro vince, se placent ensuite au rang le plus avancé, celles de Courtrai et d'Ypres. La dernière se distin gue particulièrement, nous aimons le reconnaître. Sa population s'accroît successivement. Elle se monte actuellement 2o5. Les élèves se divisent dans les diverses classes comme suit modèle vivant, 7 bosse, i4; d'après l'estampe (deux classes), 5i; dessin linéaire (deux classes) 74. Outre ces branches d'en seignement, l'académie d'Ypres compte des cours de peinture, de composition et d'expression, d'analo- mie, de perspective, de proportion, de géométrie élémentaire, de levée de plans, de formation de devis estimatifs et de tout ce qui a trait l'état d'archi tecte. Parmi les monumentsles plus remarquables de la Belgique, l'on peut citer le bâtiment des Halles d'Ypres. L'action lente mais destructive du temps a fortement entamé ce magnifique édifice, dont la con servation intéresse le pays tout entier.'Des dépenses considérables sont faire. Le Gouvernement appré ciant toute l'importance de ce monument qui est peut-être unique dans son genre, a prêté l'admi nistration communale un concours efficace. Par ar rêté du 16 novembre 1842> 'e r°i a alloué pour le terme de six ans un subside annuel de 3,000 francs, condition que les travaux de restauration soient exécutés sous lasurveillance de la commission royale des monuments. Le chiffre du subside sur le trésor a été déterminé dans la prévision d'une dépense de 5o,ooo francs, mais il paraît que celle ci s'élèvera au moins une somme de 69,000 francs. Nous avons l'espoir fondé que le gouvernement fera subir son subside la même progression. Le conseil communal a déjà voté 18,000 francs. 2. Art musical. Les sociétés de musique existantes dans la province sont au nombre de 5[. Longtemps circonscrit presque entièrement dans l'enceinte des villes, l'enseignement musical a péné tré depuis plusieurs années, plus profondément que» jamais, dans la campague. Ç'est un progrès que nous aimons constater. 3. Monuments aux hommes illustres. Un pre mier pas décisif a été fait vers la réalisation dp l'idée patriotique qui a dicté la résolution du y.3 juillet. 1840. Au nombre des personnages célèbres nés dans la Flandre occidentale, se pjace presque en première ligue SimonStéoin. Ce fameux mathématicien, réputé l'inventeur du calcul décimal, mérite éminemment que par des honneurs publics ses concitoyens trans mettent son nom et sa gloire la postérité. La ville de Bruges, qui a donné le jour ce grand homme, a pris l'initiative et unë statue en bronze sera érigée en son honneur. 4. Bibliothèques publiques. La bibliothèque publique de la ville d'Ypres fut érigée én 1889, au moyen de dons et de souscriptions volontaires. L'administration locale s'empressa de fournir un lo cal et vola une somme de 6,ooù francs pour frais de premier établissement. Le but des fondateurs n'était pas de créer une. bibliothèque publique dans l'ac ception large de ce mot, mais cette entreprise eut un succès qui dépassa toutes les espérances. Le local, quedansles premiers temps, on désespérait de pou voir garnir entièrement de livres est déjà insuffisant. Celte bibliothèque renferme actuellement au-delà de 7,5oo volumes, non compris les ouvragés en double, ainsi queceuxqui paraissent par livraisons et ne sont pas complets. Elle n'est ouverte au public que durant quatre heures par semaine. L'administration communale nous a informé que le manque de fonds et l'impor tance des acquisitions faites chaque année, la met traient dans l'impossibilité de supporter le surcroît de dépenses qu'elle devrait s'imposer, dans le cas où le publicaurait un accès plus fréquent cette collec tion d'ouvrages de tout genre. Cette circonstance est réellement fort regrettable. L'établissement renferme plusieurs ouvrages de prix. Le nombre des manuscrits est de 43, dont plu sieurs méritent de fixer l'attention. TITRE VIII. Hygiène publique. 1. Commission médicale. Quatre élèves ont été admis comme pharmaciens et six sages-femmes ont reçu leur diplôme j trois ont échoué dans l'épreuve de l'examen. 2. État sanitaire. Au mois de juin une fièvre typhoïde se déclara dans la commune d'Oost- camp. Heureusement elle ne sévit pas avec violence et ne dépassa pas les limites du quartier où elle était apparue. La commune d'Ardoye fut l'été dernier le siège d'une maladie assez intense qui avait le carac tère d'une dyssenterie. En quatre mois de temps, 83 personnes furent attaquées de la maladie. Les mesures sanitaires prises par l'autorité firent cesser l'épidémie. 3. Vaccine. Pendant 1842, quarante-sept villes et communes ont reçu cent trente-huit pla ques de vaccin du dépôt formé Bruges, et dont la commission' médicale a la direction. Une somme de 5oo francs destinée couvrir les frais de cette insti tution, figuré annuellement au budget. TITRE IX. Justice. Police. Prisons. 1™ Section. Justice. 1. Jury. Les titres des personnes aptes remplir les fonctionsdejurés pour »843, pré sentait un total de 1,960 noms; ii3 de plus que l'année dernière. La lifte arrêtée en dernière instance ne contient que 490110ms: En comparant 'lé chiffre des jurés la popula- tioft dechaque arrondissement, l'on IroiJiië que pour celui de Bruges, la proportion est de 1 sur 2^6 habi tants, pour celui de Gourtrai, de 1 sur 387, pour celui d'Yrpres, de 1 sur 3i6, et pour celui de Furnes, dé 1 sur 879. 2% Statistique criminelle et correctionnelle. Le nombre des condamnations pour crime pronon cées par la cour'd'assises, pendant 1842, est de 49. Ce chiffre a peu varié depuis quatre ans, puisqu'en i83q il était de 45, eu 1840 de 36, en 18-, 1 de 4 7,et en i842 de 49* Cinq condamnations ont été prononcées pour assassinai, 2 pour meurtre, 3o pour vél quali fié, i pour faux eù écriture, 8 pour blessures, 2 pour viol ou allenlat la pudeur, et 1 pour incendie. Les délits se sont multipliés dans unè proportion assez forte pendant l'exercice écoulé. Le nombre qui n'en était que de i ,c)5.3 pour 1841, s'est élevé 2,046, de sorte que les tribunaux ont eu statuer sur 9.3 affaires de celle nature de plus que l'année précé dente. Celui des prévenus s'est accru plus considé rablement encore. En i84i, le relevé n'accusait qu'un chiffre de 3,242, tandis qu'en 1842, ce chiffre est de 3,638. D'après les détails qui précèdent, l'on compte un prévenu correctionnel snr 128 habitants. 3. TribunauxUn seul des bâtiments consa crés l'administration de la justice, appartient la province. C'est le Palais de Justice Bruges. Pour les tribunaux de Courtrai, Ypres et Furnes, l'autorité provinciale est obligée de louer les bâtiments néces saires. Le chiffre des loyers n'a pas changé, et est de 5,35o francs par an. temps dédaigné, pour faire, ne fut-ce quTune seule fois, le tour de ce salon Quantrà présent vous avez choisi un noble jet digne cavalier; et si jaloux que je sois de cette préférence, le respect qu'il m'inspire m'empêchera d en'murmurer. Vous me connaissez? dit le commandeur. Tout bon Espagnol connaît Juan de Valdesillas, senor^et les ser vices <fu'il a rendus son pays sous Philippe 11 lui mériilnt l'estime s gens de bien, sonnage mystérieux s'éloigna. - entendu celle voix, dit Juan, aussi, ajouta Fernande toute pensive. esnlas et la jeune fille continuèrent se promener silcnciense- u bout de quelques-minutes,!et cJrame s'il continuait tout flexion commencée tout bas, le commandeur dit Fer- -*ï'" p j|*est pas encore venu? ndra Jfcs. Un billet dé lai nous a informées ce matin !udisj**Rsable le retiendrait jusqu'à demain hors de ne Piégdjpïras aime, et jç parierais qu'on interprèle *~e la refraite d'un pi étendant éconduit. Pour le ~ur Alvarez de Landos, pour Gomez de Sluniga, i.un rival fie moins. Et, après tout, ajouta Valdesil- lus natdrel-^Jcune, belle et noble, vous ne pouvez rester s^les voûles de viefrx château..,- Et, tôt ou tard, un'de l s seigneursÉB ce n'est don Uiégo de Soria lui-même... o, ni autre, iRmrompil Fernande, t^e jeune fille, ait Juan avec un sonrire d'incrédulité, et pdteiiie occasion, court grand risque de recevoir un ur. •n confirmera ce serment, acheva vivement Fernande, e ddti Ruiz le remplit tout entier. Au même instant le masque reparut, Fernande lui abandonna sa main et quitta le bras de Juan, qui lui avait conseillé de ne point per sister dans un refus' saus iûotif. Au mouvement de la musique, on' reconnut le sigual d'une pavane. On fit cercle,ou se pressa afin dç voir quel serait le couple assez hardi pour affronter l'exécution si difficile de cette danse tout empreinte de douceur et de fierté, la fois sérieuse et passionnée, vraie fille, en un mot, de l'Espagne, et qui tenait en même temps delà danse du Flambeau par sa gravité,-ét du Pazzo-Mezzo d Italie, par l'éloquente signification de ses figures. ;Uu murmure de surprise et de satisfaction s'éleva de tous les grou pes lorsqu'on vit la belle Fernande gagner le milieu du salon, con duite par le gracieux page de Philippe-le-Bel. Le succès du couple danseur fut immense. De tous côtés on louait la dignité parfaite de 'la jeune fille et la tournure vraiment seigneuriale du cavalier. Seu lement o* regrettait de ne pas le connaître, et les plus intrigués étaient réduits se perdre en vaines conjectures. N'ôtera-t-il donc point son masque? disaient de toutes parts les seigneurs désapointés, et ne pourrons-nous savoir enfin quel est ce concurrent redoutable, ce mortel heureux entre tous qui la se- nora Fernande accorde aujôurd bui une faveur qu'elle nous a refusée si longtemps La pavane se termina au milieu d'un applaudissement unanime, et les groupes dispersés se répandirent par les longues galeries. Fernande profita de cette confusion pour dégager sa main de l'étreinte du page, et se dirigea vivement vers la marquise d'Ovéda. Ma mère, lui dit-elle, en cherchant maîtriser une émotion qui se trahissait malgré ses efforts, ma mère, je me sens mal... souf frez que je me retire... Y penses-tn! dit la marquise. Te retirer! déjà Il le faut... une indisposition soudaine... Tâ lé yeuxje te suis. Non... restez, ma mère. On remarquerait trop vite votre ab sence, tandis que moi... Elle n'en put dire davantage, et, avant d'attendre une nouvelle réponse de la marquise, elle s'éloigna. Feruaude espérait qu'on ne s'apercevrait que plus tard dé sa disparition. Mais dès qu'elle fut par-* tie, on éprouva de tous cotés comme une inquiétude secrète, comme un malaise général. Fernande était lame de celte fête sa présence était le souffle qui la faisait vivre. Fendant quelque temps le mouve- meut cessa, le bruit séteigoit. Ou eût dit un nuage passant sur le so leil. Cependant la féte continua mais il était évident que son plus bel attrait venait de lui être enlevé. Feruaude suivit donc un sombre couloir qui conduisait sa cham bre. Arrivée là, elle courut s appuyer sur le balcon de sa fenêtre d'où l'on découvrait, aux demi-clartés de la lune, les premières maisons de Madrid pareilles des fautômes inégaux, et le rubau argenté du Mançanarès qui fuyait dans la plaine. D abord elle se livra au charme d'une contemplation où les forces de son être semblaient s'absorber tout entières. Avant tout, elle avait besoin d'être seule et de se recueillir. Ij'at- mosphère du bal 1 étouffait et sa poitrine demandait uu peu d'air respirer. Le premier effet de cet instant de solitude fut de lui rappeler le souvenir chéri de don Ruiz, car ce nom se trouvait au fond de toutes ses rêveries. Puis, par degrés, son imagination se renferma dans uii cercle d'idées plus positives, plus rapprochées d'elle. Ce bal qu elle venait de quitter, cette pavane qu?elïe avait dansée, le sou rire aux lèvres et la mort dans le coèur, l'acharnement de sou cava- lier inconnu, cette terreur inexplicable qui l'avait entraînée hors du salon, toutes ces émotiofts si vives et si rapides prirent en quelque sorte une forme ses yeux et surgirent une seconde fois devant elle comme le comble d une ell>kyante vision. Fernande, dont l'âme était aussi fière que tendre, aVaît .jusqu'alors souffert, sans y attacher d'importance, les empressements dé jeunes seigneurs, auxquels d'ail-

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 2