JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNÉE. N° 243. DIMANCHE, 27 AOUT 1843. FEUILLETON. On s'abonne Ypres, rue dn Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement par trimestre. Pour Ypres. fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, 4 Ypres. Le Progrès paraît le Dimancha et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. Y PRES, le 26 Août. AU NOUVELLISTE DE BRUGES. Le Nouvelliste qui s'occupe parfois du Pro grèsnous accable de nouveau des traits de sa colère cette fois-ci quelques réflexions émises par nous au sujet de la suppression de l'école normale de Liège, ont soulevé la bile de l'organe épiscopal, et nous ont valu de sa part cinq fois la dédaigneuse épithète de petit journal. Novypn'avons pas répondre aux facéties du Nouvellistemais nous ne pouvons nous empê cher de revenir sur ce que nous avons avancé, tjuaj^l l'influence que le clergé exerce sur les destinées de nos écoles. Il est hors de doute qu'en vertu de fa loi qui régit en Belgique l'enseignement primaire, il suffit du veto d'un inspecteur ecclésiastique, pour compromettre l'existence d'une école. Nous ne nous donnerons, pas la peine de rappe ler les dispositions qui consacrent en faveur du clergé des attributions aussi exorbitantes, nous nous abstiendrons même d'insister trop sur celte matière assez débattue du "reste et par la tri bune parlementaire, et par l opinion, et par la presse indépendante. Chacun est en ,cela de notre avis, hors le Nouvelliste et les hommes de son bord, que l'intérêt de caste aveugle au point de leur faire nier l'évidence des faits. Le clergé est investi d'une'autorité despotique l'endroit de l'enseignement primaire et ce qui le prouve mieux que tout ce que nous pourrions alléguer, mieux que la lettre même de la loi, c'est la chaleur avec laquelle notre antagoniste défend ce palladium de. l'omnipotence de ses patrons. II est vrai, c'est le Nouvelliste lui même qui nous le rappelle, que la loi a restreint l'action du clergé, en ce sens que l'inspecteur doit-mo tiver les griefs qu'il a faire valoir contre l'insti tution soumise son contrôle. Mais il lui suffira de dire par exempleque telle institution ne présente pas des garanties suffisantes, pour qu'il ait la conviction que son concou rs puisse être efficaceou quelque chose de tout aussi concluant. Le Nouvelliste ne veut pas que l'on regarde l'instruction religieuse comme un enseignement de familleet il s'ém-îut extrêmement de ce que nous l'ayons insinué. Ici nous croyons que notre confrère a mal saisi notre pensée; nous le prévenons que par les mots enseignement de famille, nous avons voulu désigner celui qui se communique dans l'intimité sociale, les princi pes en un mot, que tous ceux qui sont dans le cas d'exercer quelque influence sur la jeunesse, doivent lui inspirer, tant dans son intérêt pro pre, que dans celui de l'ordre et des bonnes mœurs. Nous eussions dit de la même manière que l'amour du4ravail,*Ie la sobriété, etc., con stitue un enseignameot de famille. Le Nouvelliste ne veut pas non plus que le Progrès s'occupe des matières administratives. Il annonce que notre petit journal préjuge tou tes les questions soumises la délibération de l'autorité communale, et que celle-ci se laisse traîner la remorque. Nous ne noùs doutions pas que nous, chétifs nous eussions autant de pouvoir mais quand ce|a serait, nous le demandons au Nouvelliste ne remplissons-nous pas notre mission La presse ne doit-elle pas se faire un devoir de s'occuper de ce qui touche aux intérêts géné raux Ne doit-elle pas s'efforcer d'apporter sa part de lumières dans les débats qui peuvent surgir? Ce n'est pas, ce nous semble, pour constater et enregistrer des faits accomplis, que l'on a trouvé bon de lui garantir une pleine li berté d'action. VILLE D YPRES. CONSEIL COMMUNAL. Séance publique du Jeudi, 24 Août i843. Présents MM. Vanderstichele de Maubus bourgmestre, président, Alphonse Vanden Peereboom et Iweins-Hynderick. échevins, Gé rard Vandermeersch, Vanden Bogaerde, Boedt, avocat, Smaelen, Boedt, notaire, Legraverand, Vande BroukeErnest Merglielynck et Pierre Beke, conseillers. La séance s'ouvre par la lecture du procès- verbal de la séance précédente. Il est approuvé. M le président donne communication au con seil, d'une lettre adressée au collège par M. Fiers. Ce jeune artiste croit ne pouvoir mieux témoi gner sa reconnaissance la ville d'Ypres, qu'en priant l'administration communale d accepter la petite statue en plâtre qui a figuré avec honneur, l'exposition ouverte pendant la fête communale. Le conseil accepte, au nom de la ville, le don fait par M. Fiers. Par suite de remboursements faits aux hos pices et au bureau de bienfaisance, le conseil autorise ces administrations acquiescer la radiation de deux inscriptions hypothécaires. L'administration du bureau de bienfaisance demande au conseil l'autorisation d'accepter un legs de deux rentes, seleVant un capital de fr. 4,740-74 c., fait par M. Hynderick, ancien président du tribunal de lre instance d'Ypres. Le conseil accorde cette autorisation. M. le président rappelle au conseil que le tarif actuel de l'octroi municipal n'a été concédé par le gouvernement, que pour un terme de dix ans. Il expire cette année. Voté par le conseil pour faire face des indemnités considérables, dues par la ville la suite d événements désas treux le tarif actuel est cependant loin d être aussi élevé que celui de tant d'autres villes. D'un autre côté, les dépenses.considérables que la ville a faites, tant pour "constructions LA FIANCÉE DE MADRID. Suite4} VII. UN MOIS PLUS TARD. Êtes-voust>ien sûr, Nunez, que le secret du retour de don Ruiz Madrid et de sa présence au logis de Vafdesiltas âit été bien gardé jusqu'à ce jour? Oh j'en réponds, madame, dit te vieux serviteur d'un ton mys térieux. Madame la marquise, votre mère, toujours passé pour'la discrétion même; don Juan de Valdesillas se ferait tuer plutôt que de me dire un mot là vieille Geijrude ne croit pas encore bien fer mement la résurrection du senpi'don Ruiz, et moi dont la langue, je l'avoue, serait là plus sujette caution, je suis allé, pour être plus tranquille, faire l'église de Saint-Isidore, vœu de silence pour un an et huit jourSé 1 Depuis l'instant où je suis venu habiter ce palais, comment ex- pliquc-t-on tout ce qui s'est passé au château d'Ovéda? De mille façons diverses, senora. Mais le bruit général est que votre époux don Diégo de Soria est impliqué dans une conspiration contre le duo d'Uzéda, et'que son arrestation n'aura pas d'autres suites. C'est bien, Nunez, lâisscz-moi. La nuit est tout-à-fait close. Voici l'heure laquelle, chaque soir, ma mère ^t don Ruiz viennent me visiter. Mais je les entends... Allez vite, Nunez, allez ouvrir JEtuiz la porte du çetit esçalier de pierre, peudant que la marquise montera par le grand... et prenez bien garde qu'on ne vienne nous interrompre. Nunez s'éloigna, et presque en même temps la marquise et don Ruiz entrèrent, l'une par l'issue connue de tous, l'autre par une porte pratiquée dans un panneau de muraille et que recouvrait une longue tapisserie. Ma mère! s'écria Fernande en lui présentant son front... Don Ruiz! ajouta-t-elle en tendant la main son ancien fiancé. Il se fit un silence de plusieurs minutes. Quelle nouvelle? dit enfin Fernande. Aucune, répondit don Ruiz. Valdesillas est allé chez le duc d'Uzéda, et le premier ministre a affirmé n'être pour rien dans l'ar restation de Diégo. Valdesillas a voulu parler au roi... impossible de l'approcher... Mais, fit observer la marquise, si vous consentiez, don Ruiz, rompre votre incognito... Si vous-même. C'est justement, Senora, ce que je ne veux pas. Il y a dans le passé un mystère qu'il faut éclaircir tout prix, et je veux éviter que la ruse m'en puisse dérober une parcelle. Jusqu'ici je crois, je veux croire comme vous que Diégo est vraiment convaincu de ma mort, qu'il n'est coupable envers moi d'aucune lâcheté, dàucune impos ture... Je veux croire aussi qu il est victime d'une erreuKou d'une calomnie. Cependant, j'avoue que je suis effrayé des ténèbres qui nous environnent, et pour les dissiper plus sûrement, je ne veux re découvrir qu'à l'heure où je pourrai porter une lumière assez écla tante pour ne nous iajsser ni doute... ni'^oupçon. N'eutendez-vous pas du bruit dans l'escalier interrompit marquise. En effet, dit Fernande. Cachez-vous, don Ruiz. On frappe cette porte, ajouta la marquise voix b Ouvrez, dit don Ruiz en s'élançant dans la <j C'était don Roderic Calderone. r ^lLh siege. Nous apportez-vous desbouvïRS de la j El de bôuues, répondit Rodefîç^Doii être rendu, continua-t-ilen se tournaMlvcrs FtUl Ion FernaïuWta- grandement lei» •V' 1 Vu, eu Soyez le bien venu, seuor/(ffL la marqu* ége. Nous apporte El de bonnes, tre rendu, continu Il va revenir. «•s, Demain... aujourd'hui peut-être. Car fouà plus de deux joyrs*^ que l'ordre a été expédié au gouverneur d^^wh dolid de le mettre en liberté. Seulement son retour est soumi| d* c^. lis, pi que je dois vous dire et auxquelles le roi mUR man voudrez bien vous conformer. Je vous écoute, senor. J^môtiopfcdeyànt Don Diégo de Soria, reprit Roderic après ofs exclamations da jr&tes parts. oudait, a

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