EXTÉRIEUR. France,
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pour Schonbusch d'où le roi Léopold est par
ti huit heures pour retourner Wiesbaden.
On écrit de Jérusalem, 30 juillet Le consul
français, en hissant le pavillon français sur les
murs de Jérusalem, s'est attiré de grands désa
gréments. La population s'est précipitée, le 26
juillet, au consulat français elle voulait qu'on
lui livrât le consul, et elle ne fut apaisée que
lorsqu'on lui eut remis- le drapeau français
qu'elle déchira en pièces. Il faut maintenant que
des gardes turcs protègent le consulat français
contre de nouvelles attaques. (G. d'Jutjsbourg.)
Le steamer yacht royal Victoria et Albert
parti de Southampton hier 11 heuresdu matin,
est arrivé Ryde, île de Wighl, 3 heùrçs de re
levée. La reine et le prince Albert ont débarqué
au milieu des vivats de la population accourue
pour voir son auguste souveraine et son royal
époux. S. M. et S. A. R. sont montées pres-
qu'aussitôt en voiture pour se rendre la belle
résidence de St-Clare, appartenant au colonel
Harcourt, une lieue environ de la ville. Les
augustes voyageurs devaient se rembarquera 6
heures. La reine restera danscesparages(deSout
hampton et de l'île de Wight) jusquà mardi ou.
mercredijour où elle partira pour la côte de
France. Nous ne savons au juste si la flottille
royale se rendra Dieppe ou Cherbourg. Après
celle excursion la reine viendra visiter les ports
de Plymouth et de Pembroke. En tous cas, les
mouvements de' ta flotille royale seront réglés
d'après le temps qu'il fera en mer.
Don Celestino Garcia de Paredes^ payeur
général de l'élat-major de l'ex-régehten Espagne,
écrit une lettre la Gazette de Madrid dans la
quelle il déclare, en réponse une allégation
publiée dans la Gazettç de Madrid Au 17 août,
que le régent n'avait sa disposition d'autres
fonds que ceux qui étaient dans' la caisse du
qtiartier général et qui ne s'élevaient pas plus
de 115,000 I. au départ de Madrid, salis qu'au
cun autre versement soit venu depuis grossir
cette somme; que ccl^omme a servi payer
les dépenses des troupes et autres frais urgents;
que les payements ont eu lieu suivant les règles;
et sur des ordres émanés du ministère de la
guern.-*, et qu'aucun ordre n'a été reçu par lui,
payeur général, que du ministère de la guerre.
Les pièces justificatives constatant l'emploi de
chaque somme payée ont été transmises au bu
reau du payeur général pa1- l'officier chargé de
la caisse militaire.
La fausseté de l'allégation d'avoir emporté des
sommes appartenant au trésor public, dit en
terminant M. Garcia de Paredes,' est ainsi éta
blie, on a voulu par là ternir une ha'itle répu
tation. Aussi je suis certain que, par égard pour
la justice, vous insérerez la préseule dans votre
journal.
Nous reproduisons, cause de sa profonde
stupidité; l'article suivant d'un journal anglais
sur le voyage des princes français Londres.
Le Hamps/iire- Telegraph publie un article qui
tranche assez vivement sur tout ce que publient
les autres feuilles au sujet des dispositions dans
lesquelles s'embarque la reine Victoria. Eu effet,
nous lisons dans ce journal
On dit que la visite des princes français
Buckingham-Palace a été abrégée beaucoup par
la rudesse du prince de Joinville qui, étant prié
par la reine de faire une partie de caries, ré-
poudit assez peu galamment que le seul jeu au
quel il jouait était la bataille Sa Majesté, pa
raît-il répondit plus brièvement encore en lui
tournant le dos.
Ce jeune prince a montré dans diverses
occasions de la haine pour la nation anglaise.
C'est lui quidevant la Vçra-Cruzenleva vio-
Içmment un pilote d'un paquebot anglais, et
dernièrement, Rio-Janeiro, nous savons qu'il
s'est comporté fort cavalièrement envers les
officiers anglais. Il brûle d'avoir quelque con
testation avec quelque frégate anglaise, et il
aimerait surtout se battre contre sir Ch. Napier.»
Paris, 30 Août,
,II est certain que la reine Christine ne paraî
tra pas la cour de France pendant tout le
temps du séjour de la reine Victoria auprès de
Louis-Philippe.
L'ex-reine régente était la veifle de se ren
dre Eu pour y passer quelques jours, lors
qu'elle a reçu l'avis de la prochaine visite de la
reine Victoria.
On lit dans le Journal du Havre Nous
savons que sur l'ordre de S. M., le commissaire
généfal .de la marine du Havre, s'est occupé de
l'affrètement d'un bateau vapeur de dimen
sions maniables et propre l'échouage. Ce ba
teau (il 'est question du Courrier)pourrait
entrer dans le Tréportce qui est interdit aux
grands bâtiments, et offrirait la facilité d'un
embarquement de plein-pied.
v Plusieurs conseils d arrondissement ont de
nouveau formulé celte année le vœu qu'un im
pôt fût établi sur les chiens. Divers conseils gé
néraux s'associent cette demande.
On termine les dispositions nécessaires
pour le coulage de la statue de Molière, dési
gnée pour la fontaine qu'on achève d'ériger au
carrefour de la rue Richelieu. Molière est re
présenté assis dans un fauteuil, dans l'attitude
de la méditation. Celte figure est l'œuvre de M.
Seurre.
M. Pradier termine deux autres statues qui
doivent être placées de chaque côté du grand
comique; elle représentent la Comédie sous ses
deux caractères, gai et sérieux. L'inauguration
de ce monument aura définitivement lieu le 15
janvier prochain222e anniversaire de la nais
sance de Alolière.
Il est hors de doute que S. M. Britannique
a accepté l'invitation qui lui a été portée par le
prince de" Joinville et le duc d'Aumale, et qu'elle
.est attendue au château d'Eu. On ajoute môme,
que la reine Victoria a laissé entrevoir aux deux
princes français qu'elle avait le plus vif désir
voir Versailles et Paris. Quoiqu'elle n'ait pas
promis positivement de pousser son voyagejus-
que-là, on espère pouvoir l'y décider, et des
ordres ont déjà été envoyés partout pour lui
préparer une brillante réception.
M. de Rambuteau qui était sur le point de
quitter Paris pour se rendre Eu, a reçu con
trordre, et l'on dit qu'il est question d'un grand
bal qui serait donné, cette occasion, dans les
magnifiques salons de l'hôtel de ville.
Quoique d'après l'itinéraire de S. M. Britan
nique, son excursion ne doive durer que quinze
jours, on espère au château d'Eu la décider
le prolonger de quinze autres jours, de manière-
pouvoir rester cinq jours Eu, cinq jours
Paris, deux jours Fontainebleau et trois jours
Versailles.
Tous les ambassadeurs ont reçu avis officiel
de la venue de la reine Victoria; des invitations
ont été expédiées aux principaux personnages
dans la hiérarchie nobiliaire, de se rendre
Paris dans le plus bref délai L& télégraphe a
fait connaître M. le maréchal Soult et M.
Teste, qui se trouvent dans le midi de la France,
les circonstances qui nécessitent leur présence
la cour, et ils sont attendus sous peu de jours
Paris. On dit aussi que le duc de Montpensier
va hâter son retour pour présenter ses homma
ges la reine du royaume-uni.
Enfin, les préparatifs ont été ordonnés sur
une grande échelle, et la réception sera aussi
brillante que l'aura permis la brièveté du temps.
La reine d'Angleterre sera accompagnée seu
lement par le prince Albert, et par le premier
ministre, qui sera chargé, sans doute, de cou
vrir la reine de sa responsabilité constitution
nelle, pendant les entrevues qu'elle aura avec le
roi des Français.
On écrit d'Avesnes 27 août: Un nouveau
détachement d'environ trente déserteurs belges
et hollandais ont-passé ce matin.en notre ville,
se dirigeant comme de coutume sur le dépôt de
la légion étrangère; onrne peut attribuer qu'à
l'état de paix actuel ces désertions qui portent
les hommes désireux de epurir les chances de
la guerrealler combattre sous le drapeau
français en Algérie.
Il est positif maintenant1^'aucun cabinet
étranger n'a accepté les prétentions du duc
d'Aumale la main de la reine Isabelle II, et
par conséquent Louis-Philippe s'est décidé
quoique avec beaucoup de peine, renoncer
son projet favori.
M. Guizot s'est rendu, il y a deux jdurs,
l'hôtel de la rue de Cohrcelles, ^et on prétend
qu'il a décidé Marie-Christine aller faire un
voyage dans le midi de la France. Elle ne re
tournerait pas encore Madrid, attendu qu'elle
a décidé qu'elle ne remettra le pied sur lé sol
d'Espagne que par suite d'une invitation des
corlès, mais elle se rendrait Bayonne où elle
établirait provisoirement sa résidence.
jourd'hui, pour ôter tout prétexte de fâcheux commentaires, qiiè
la belle Fernande, comtesse de Soria, retourne, en attendant l'arrivée
de son époux, sa résidence d'Ovéda. Quant ce qui concerne Diego,
dites son frère que sa délivrance doit être retardée "de quelque
temps, mais qu'après ce délai, qui sera le plus bref possible, bonne
Justice lui sera rendue. -,
Le roi Philippe appuya fortement suc ces derniers roots, et Val-
desillas, toujours disposé mal.jdger Diego, entrevit dans l'expres
sion de ces paroles une justification confuse de ses anciennes défiances..
Peu d instants après, il avait quitté le palais et était allé rendre
compte don Ruiz du résultât de son entrevue.
Alors une agitation violente s'empara dojoi qui était demeuré seul*
Se promenant grands pas, s'arrêtant parfois brusquement, portant
la main ses yeux ppur favoriser J'action de sa pensée, il paraissait
dominé par une *ombre émption. Ses traits, usés avant 1 âge, sem
blaient rajeunir «ous le reflet d'une inspiration généreuse, comme
s on âme allait se retremper sans doute au creuset de quelque grande
action. Soudain il s'écria
Oui! il y a assez longtemps .que je suis l'esclave des traîtres, et
une fois dans ma vie, jè veux être roi pour faire le bien. Ce don Ruiz
a eu raison d'insulter ce sceptre dont mes mains n'ont su garder n1
la force ni l'éclat. O. Philippe, mon père, Carlos, mon aïeul, si,
comme je l'aurais du, je n'ai point marché sur vos traces, je me ven
gerai du moins des lâches qui m'ont perdu
Et il saisit de ses doigts tremblants dhe plume et un parchemin^
~*et il s'écria en s'asseyant Commençons par le plus infâme de tous.
Puis il traça l'ordre suivant:
c« Don Fernand Ramirez, mon grand alguazil, je vous commande
de prendre au corps don Roderic Calderone, comte d'Oliva, et de le
tuer, s'il se veut défendre.
Le soir de ce jour mémorable, on ne s'entretenait partout Madrid
que de la chute inattendue de don Roderic. Haï du peuple, détesté des
grands, comme tous les favoris des rois, le comte d'Oliva ne devait
trouver dans son abaissement ni pitié ni sympathie. La crainte seule
avait jusqu'alors fermé la bouche ses ennemis ils prirent une écla
tante revanche en se faisant ses accusateurs. Meurtres, empoisonne
ments, sorcelleries, concussions, tous les crimes possibles lui furent
imputés, et pas une voix ne s'éleva pour le défendre.
Quant Fernande, instruite de ce qui s'était passé, elle se deman
dait avec inquiétude si l'apparente clémence de Philippe III envers
don Ruiz ne cachait pas quelque dessein sinistre, et s'il n'avait point
ajourné sa vengeance pour la saisir plus sûrement.
Quoiqu'il en pût être, tout le temps que dura le long procès de
Roderic Calderone, ni Valdesillas, ui don Ruiz ne furent mandés
la cour.
Mais, la veille fixée pour l'exécution en place publique de ce fa
vori qui allait clore, par un denouennut si misérable, l histoire
merveilleuse fortune et dej^^U\"un officier de la cour de Ma
drid se rendit au château d'Ovéda, où don Ruiz. et JValdesilias veil
laient au chevet du lit de la marquise, dont la ùialadie faisait d'ef
frayants progrès. Là, il remit don Ruiz un pli scellé de$ armes
royales, et contenant ce peu de lignes tracées de la main ntêmede
Philippe IIr
Moile roi, j'attendrai demain huit heures du matin^p la
salle d'audience de mon palais de Madrid, le senor tlnij
Soria, qui devra être accompagné du seul Valdesillas,coi
d Occana.
Je suis chargé, dit le porteur de ce billet, quand
terminé la lecture voix haute, d'engager le sci^
munir du masque sous.lequel il s'est déjà présent
J'obéirai, répondit don Ruiz. j.
Je dois vous dire aussi, continua le message;
Diego de Soria, votre frère, reudu la liberté, sej
heure que vous, en présenoe de Sa Majesté.
L'officier s'éloigna, et la marquise fit e^gendr
leur cette exclamation étouffée
Défiez-vous de Philippe III!
Fernande s'efforça de rassurer sa mèrerniîriâtfne
s'était également emparée de tout smi être.
Demain donc, je reverrai mon /i e^e^s'ébrii
Demain, nous saurons la vériu^peusa Valdi
(La suit