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EXTÉRIEUR. France.
On écrit d'Anvers, 3 septembre
Le roi de Hanovre, qui a quitté la Tamise
dans la journée d'hier, est arrivé ce matin, vers
10 heures et demie, dans ce port, bord du
bateau vapeur de la marine royale anglaise
Dover Packel. Une suite assez nombreuse et
cinq voitures accompagnaient S. M. Hano-
vrienne, qu'un convoi spécial attendait la sta
tion du chemin de fer. On dit que le roi de
Hanovre se rend Bruxelles et que le roi des
Belges doit y arriver peu près en même temps.
On écrit de Tournay:
On a tenté de faire sauter le moulin vent
de la veuve Houvinnesis Vaulx au moyen
de boîtes contenant de la poudre.
L'explosion de l'une de ces boites qui a eu
lieu avant-hier matin vers six heuresn'a fait
qu'ébranler le moulin qui penche maintenant
d'un côté. On a découvert l'autre extrémité
une seconde boite contenant aussi de la poudre,
mais qui est restée intacte.
Deux individus soupçonnés d'être les auteurs
de cet attentat, sont arrêtés.
Arrivée de la reine d'Angleterre en France.
Paris, 5 Septembre.
Enfin la reine Victoria est arrivée en France.
S. M. se trouve depuis hier au milieu de la fa
mille royale de France, au château dËu.
Hier six heures du m#tin le yadht royal
avait été signalé la hauteur de Cherbourg,
suivant la dépêche qui suit
Cherbourg, 2 septembre.
S. M. la reine d'Angleterre est passée ce matin,
sixjjeures et demie, en vue de Cherbourg, environ
déux kilomètres de la digue.
Les batteries de la place et de tous les forts l'ont
saluée de ioi coups de canon. Tous les bâtiments
étaient pavoisés. S. A. R.'M. le prince de Joinville
fêtait parti ce matin quatre heures pour aller au-
devant de la reine. Il a continué sa route avec elle.
Vers 2 heures de l'a près-mu]; le phare,d.e
Sl-Valery signala le passage de la flottille royale
20 milles de la côte 5 entre trois et quatre
heures celui de Dieppe transmit par des signaux
au château d'Eu l'approche de ('escadrille si
impatiemment attendue. Aussitôt fout s'ébran
la Eu et dans lés environs,..et là foule se diri
gea au port de Tréport,.
11 était cinq .heures et quelques minutes,
quand le yacht royal Victoria and Albert jeta
l'ancre dans la baie de Tréport Louis-Philippe,
entouré de toute sa famille et d'un nombreux
et brillant cortègedans lequel on remarquait
tous les hauts dignitaires du gouvernement et.
du corps diplomatique, attendait un débar
cadère élégamment improvisé, le Pluvier joli
petit bateau dans lequel S. M. Britannique et le
prince Albert étaient descendus avec S. A. R.
le prince de Joinville.
Le roi visiblement ému, lendit les bras àu
moment où l'embarcation Louchait terre et
offrit sa main la reine Victoria qui paraissait
troublée du bienveillant accueil qu'elle recevait
sur une terre étrangère.
Il me serait impossible de vous rendre d'une
manière exacte les émotions que- ce spectacle
sublime et majestueux présentait aux regards
de tous ceux qui ont eu le bonheur d'assister
au débarquement de la jeune reine d'Angleterre.
Je suis forcé de remettre demain la conti
nuation des détails de cette cérémonie.
Paris, lundi matin, 4 heures et demie.
Comme je vous l'ai dit hierj, la reine Vic
toria est arrivée quelques minutes avant 6 heu
res devant TVéport; mais ce que je ne vous ai
pas dit, c'est que Louis-Philippe est- allé lui
même bord du yacht royal Victoria and
Albert, et ce n'est qu'après avoir-présenté ses
salutations la reine d'Angleterre qu'il lui a
offert le bras pour descendre avec S. M., dans
le Pluvierqui a conduit LL. MM. terre:
c'est là que se trouvaient la reine des Français
et toute la famille royale.
Je sais de source certaine que S. M. B.
-devait se rendre Paris et Versaillesmais
hélas je sais aussi et c'est avec un pénible sen
timent de douleur que je dois vous l'apprendre
•que ce voyage tant projeté et tant désiré ne
peut avoir lieu la suite d'un conseil qui a été
tenu hier après l'arrivée de la reine Victoria.
Pour aujourd'hui je ne vous en dirai pas
les'motifs, j'en aurais honte!!! qu'il vous suffise
donc de savoir que tout était préparé pour le
voyage, et, que ce n'est ni la faute de Louis-
Philippe ni celle de la jeune reine britannique
3ue ce vœu ne puisse s'accomplir. A demain
onc la révélation. La reine Victoria partira
jeudi matin pour Brighton. Politique
Paris, 4 Septembre.
Si vous avez reçu le bulletin que je vous ai
expédié ce malin par voie extraordinairevous
devez déjà avoir fait connaître vos lecteurs,
que la reine Victoria ne viendra pas Paris. Je
suis regretlforcé de vous confirmer cette ré
solution, bien que les journaux de ce matin an
noncent le contraire.
Le ministère avait été informé dans la soirée
de samedi que l'on préparait, dans le parti ré
publicain, une manifestation publique l'occa
sion du séjour que S. M. B. ferait Paris: Dès
lors, le roi s'est trduvé dans la pénible nécessité
d'engager les augustes étrangers renoncer
.l'excursion qu'ils se proposaient de faire Paris
et Versailles où tout était préparé pour les
recevoir.
Pour aujourd hui, je ne m'étendrai pas davan
tage sur la gravité et les conséquences d'une
seinblable nécessité je me bornerai déplorer
l'acharnement aveugle avec lequel le parti ré
publicain attaque tout ce qui peut contribuer
au bonheur, la gloire et la paix de la France.
Les journaux de ce matin vous apporteront
des détails circonstanciés sur l'arrivée de l'esca
dre royale devant Tréport et sur la première
journée que S. M. B. a passée au château d'Eu.
Je me bornerai en conséquence vous indiquer
ce qui jusqu'ici n'a pas encore été rendu public.
Hier, dimanche, il y a eu grande réception,
et danis l'après-midi, toute la famille royale,
accompagnée de la reine Victoria et du prince
Ajbert, a fait une excursion-dans la forêt, et le
soir il. y a eu grand dîner.
Aujourd'hui, il doit y avoir une grande fête
champêtre avec un banquet dans les grands
bosquets de la forêt d'Eu, trois lieues du
château. Ce soir il y aura un grand concert.
Demain mardi, excursion et promenade dan*
les environs, et deuxième grand concert mer
credi, nouvelle promenade et fête dans la fçrêL;
représentation des artistes de l'Opéra-Comique
et du Vaudeville, et grand banquet de 100
couverts.
La reine quittera Eu jeudi malin et s'embar
quera pour Brighton où se trourént le prince
de Galles et ses deux augustes sœurs."
On écrit d'Eu, 1er septembre
C'est ce soir que la reine arrive demain, sa
medi, auront lieu les fêtes. Dimanche malin,' l»
roi et la famille royale quitteront En avec S. M.
Britannique. On se rendra directement d'abord
Neuilly, puis on visitera Versailles.'
Il est question d'une excursion Paris et
d'une représentation l'Opéra mais ces deux
parties de plaisir ne figurent pas au programmé
officiel, attendu qu'elles doivent être tout fait
sans cérémonie. MM. le prince de Joinville et
le duc d'Aumale seraient seuls chargés de faire
les honneurs de la capitale la jeune reine. On
tient prouver que leur départ d'Angleterre, si
brusque, si imprévu, ne tenait aucun motif
politique.
Sid el-Hadj Mohammed-Ben-Kharroubi,
ex-premier secrétaire de l'émir, puis Khalifa des
Biben, puis enfin Kaid des Flittas (dignité égale
celle de Khalifa) est venu se rendre dis
crétion Tiaret. Il a seulement demandé la
grâce d'être réuni sa famille qui est tombée
entre nos mains lors de la prise de la smala.
Il est accompagné du chef de la tribu des Ou-
led-KhelifEl Kharroubiex-agha de l'émir
dans la partie ouest du désert. Cet arabe, dont
les enfants ont été pris par le colonel Joussouf,
vient de se mtd.tre notre disposition et nous
donnera de sa fidélité les garanties que nous
désirerons.
M. le maréchal a donné des ordres pour que
Hadj Mohammed-Ben-Kharroubi soit immédia
tement envoyé Alger.
Ce chef fait un grand vide dans les rangs des
derniers partisans de l'émiret son exemple
peut entraîner des défections aussi importantes
que la sienne.
Le bruit s'est répandu la bourse vers deux
heures (et c'est ce moment que le 3 p. c. a
baissé) que les ministres delà reine d'Angleterre
s'étaient opposés ce qu'elle YÎnt Paris et
Versailles en représentant au roi la responsabi
lité qui pesait sur eux et les raisons iyFEtat qui
s'y opposaient. On a parlé aussi de dépêches
télégraphiques d'Espagnearrivées ce mâtin
et que l'on disait d'une nature Irès-fâcheuse.
Il est un fait qui a donné lieu bien des
conjectures dans la réception dé la reine d'An
gleterre au château d'Eu. C'est l'absence du duc
de Nemours. Le duc de Montpensier-JVjeju le
temps d'arriver de Pau, et l'on s'étonne que le
duc de Nemours soit resté tranquillement Brest
et dans la Basse-Bretagne, lorsqu'il luiaurait fal
lu si peu de temps pour se'réunir sa famille.
On prétend que le duc de.Nempurs, qui a eu
jadis lui-même quelques prétentions (a main
elle, aussi bien qu'au château d'Ovéda.
Au bout de quelquesminutes, elle avait parcouru sans bruit l'in
terminable galerie dont les, cintres discrets n'avaient -point trahi le
bruit de ses pas. La porte qui communiquait avec la salle du trône
était entrouverte et elle vit le roi, seul assis en face de la fenêtre et
parcourant toute la place. A un regard inquiet. Effrayée de sa propre
audace, elle s'était ^Frétée subitement cet aspect, et s'appuyant
entre deux colonnes, elle se promit de tout observer sans trahir sa
présence, moins que son intervention ne devint nécessaire pour
obtenir le pardon de Ruiz ou la grâce de Diégo.
Il était temps, quelle arrivât, huit heures sonnèrent, on entendit
des cris s'é|evèr parmi la populace, car on savait que c'était le mo
ment où les religieux eti^es àlguazils devaient aller chercher don
Roderic. Philippe III eut.un léger frissonnement d'impatienee et il
fronça le sourciJ,.cè qui donna sa physionomie un air de dureté qui
fit frémir fernànd,e. -A coup sûr, il s'étonnait que ce fût lui, le roi
d'Espagne, qui fut le plus exact un rendez-vous.
Mais un huissier p^rut et dit:
Sire, je vous annonce la venue du senor don Ruiz de Soria et du
commandeur Juan dç Yaldesillas.
Introduisez-lesdit le roi.
Yaldesillas entra le premier et s'inclina profondément don Ruiz,
qui le suivait, alla droit au roi, et, pliant le genou avec humilité:
Sire, je vous ai gravement offensé, dit-il, se peut-il que vous
m'ayez pardonné?
Relevez-vous, répondit Philippe avec cet accent de bonté qui
vints'épandre comme un baume salutaire sur le cœur de Fernande.
Vous m'avez accusé, don Ruiz, vous, qui passiez jadis, aux yeux de
tous ceux qui vous connaissent pour l'image vivante de votre père,
âme, visage et vertu! et j'ai voulu, sinon me justiGer, car c'est im
possible, du moins vous obliger reconnaître que vous avez été trop
sévère et trop prompt. Si mes torts n'ont point d'excuse, ils s'expli
quent cependant par des causes que persoune ne saura jamais... que
vous. Eu deux mots, don Ruiz, formulez vos griefs et exposez vos
prétentions... Que voulez-vous?
Justice pour mon frère.
Justice! dit le roi, bien! c est vous-même qui la,lui ferez tout
l'heure. Don Diégo est dans ce palais. Revenu de Valladolid depuis ce
matin, j aurais pu le voir avant vous j je ne l'ai pas voulu. Il va venir,
vous allez ybus entendre et voyezdusqu'où le roi d'Espagne coiiseat
s'abdiquer lui-même, vous serez son juge et le mienf Ave
vous apporté votre masque
Oui sire. 4
Mettez-le; c'est cela. Maintenant tenez-vous là, debo
cette table et ne vous découvrez, <jue quand tout sera tqg
je vous aurai laissé seul avec lui. N'oubliez
aura quitté, de venir me retrouver pour me r^P^
tentions son égard.
Puis, ayant rappelé l'huissier, letoi continu
Faites entrer don Diégo de SoAa.i
Don Diégo parut. Il partait un eopAMfe 3
rien dans son attitude, ni dans l'expression S
celte satisfaction naïve du prisonnier dgfit on
Il avait aux lèvres ce sourire câline er iusign
obligée chez les hommes de cour. II ne-$itd'ab_,
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proclia de lui en se disposant lui^baiser la m^in
Mais la main de Philippe se retir^vivemer
y itt suiAÊ
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