Troisième mensonpè. Voilà trois mensonges en
trois lignes et demie!
Allez et calomniez, vos impostures ne peuvent
nuire qu'au parti que vous avez la prétention
jie défendre.
Dimanche derniervers quatre heuresun
"orage épouvantable a éclaté sur la ville. Il pa
raît que la foudre est tombée en plusieurs en
droits, mais sans causer de dégâts notables.
Cet orage était accompagné d'une pluie telle
que 71e mémoire d'homme on n'a rien vu de
pareil Enl un instant les rues offraient l'aspect
de véritables torrents. En plusieurs endroits
l'eau entrait par les portes des maisons et dé-
kbonhit de toute part. Grand nombre de caves
étai Ife inondées. Si l'an 1840 qui, au dire de si
nistres prophètes, devait cire pour la postérité
une année de triste mémoire, n'était déjà loin
de nous, les Yprois eussent pu craindre un in
stant une représentation nouvelle du déluge.
On nous assure que l'inspection générale du
lur régiment de Cuirassiers, doit commencer du
15 au 20 de ce mois.
Dans la nuit du 11 au 12 de ce mois, un
brigadier du 1er régiment des Cuirassiers, en
garnison en cette ville, a tenté de se suicider au
moyen d'un pistolet qu'il avait chargé de deux
balles, dont il avait appuyé le canon sous le
menton. Heureusement les balles se sont arrêtées
au palais. Bien que la blessure soit grave on
espère sauver cet infortuné.
On ignore les motifs qui ont porté cet homme
au suicide.
Par arrêté royal du 9 septembre 1843, le Sr
Albert-Constantin Lanneau, candidat-notaire
Avelghem, est nommé notaire la résidence de
Warnêton, en remplacement du Sr De Simpel,
décédé.
Le 10 de ce mois vers cinq heures de relevée,
la foudre est tombée sur une grange apparte
nant au sieur Claeys, Pierre-rjoseph, demeurant
Houthem, contenant 1,500 bottes de lin et
1,500 bottes de paille non battues. Le tout a été
réduit en cendres.
La perte est évaluée 4,000 francs et rien
n'était assuré.
Nous apprenons l'instant que le roi par ar
rêté en d^ate d'hier, a commué la peine de mort
prontfnc'éè par la cour d'assises d'Anvers le 5.
août dernier contre le: révélateur Janssens en
celle,de,dix années de réclusion sans exposition.
Cette large^cotnmutation de peine qui a été
accorëée après-an conseil des ministres sur
l'avis parquet-de Bruxelles' et là suite des
démarches réitérées de Me d'Henry, défenseur
d'office de Janssens, sera généralement Approu
vée. car il est incontestable que cet homme que
de mauvais penchants et ses relations avec des
criminels avaient égaré, a prouvé qu'il lui res
tait encore d'assez bous sentiments dans I âme
pour éclairer la justice qui s'était trompée l'é
gard de trois malheureux alors même que ses
révélations devaient avoir pour conséquence iné
vitable une condamnation capitale sa charge.
On n'a pas oublié ces paroles que Janssens tout
ému laissa échapper du fond de sa prison lors
qu'il vit partir les trois malheureux pour être
attachés au carcan Allez tranquillement
gagner votre paradis sur la place publique
car vous êtes innocents je ferai connaître les
vrais coupables cest moi et deux autres qui
ont commis le fait.
Au moment où Janssens s'accusait ainsi ou
vertement, il avait cependant encore le plus
grand intérêt se taire, car la condamnation
perpétuité qui lavait atteint pour le vol du
Sacré-Cœur, pouvait n être pas définitive il a
donc obéi au seul cri de sa conscience et un pa
reil acte chez un homme de son espèce méritait
certes bien la clémence royale.
Un rapport lumineux appuyant une demande
en grâce toute spéciale, très-bien et très-lon
guement motivée, avait été fait par M. l'avocat-
général de Bavay pour être soumis au ministrfe
de la justice et au roi. y
Il est maintenant hors de doute que la reine
d'Angleterre est attendue pour le 14 ou le 15
de ce mois Oslende. -
La garnison de cette ville sera augmentée
d'un bataillon du régiment d'élite, d'un bataih*
Ion du 1er régiment de chasseurs à^ied avec
leurs étals-majors et musiques, trois batteries
d artillerie dont une cheval, et la musique
des guides; toute la division de canonnières
mouillées Anvers est attendue en rade.
Enfin tout promet une brillante léoeption
la reine Victoria et aux princes français qui
l'accompagnent.
M. le général Déys est investi du commande
ment de toutes les troupes. [J. de Bruges.)
Yoici quelques données précises sur le séjour
de la reine d'Angleterre en Belgique
S. M. arrivera Ostende le 14 ou le 15 au.
soir. Le lendemain de son arrivée elle se rendra
Bruges et en visitera les curiosités artistiques.
Elle visitera pareillement et dans le même but
la ville de Gand. S. M. ne lôgera dans aucune
de ces villes et retournera tous les soirs cou
cher Ostende, où elle passera toute la journée
du dimanche. -,
Lundi, S. M. se rendra d'Osle'nclé Anvers,
et elle viendra coucher Laelce'n le même jour.
Elle visitera Bruxelles dans la journée du mardi,
et'partira le soir pour Ostende, d'où elle s'em
barquera le lendemain pour l'Angleterre.
[Journal de la Belgique.)
Le roi ayant témoigné le désir d'avoir sa
disposition les salles de I holel-de-ville pendant
le séjour de la reine d'Angleterre Ostende, le
collège échevinal s'est empressé d'accéder au
désir de S. M.
On écrit de Waesmunster, (Flandre orientale):
Le 7 du courant, vers les 4 heures de l'après-
diné. une jeune fille, âgée de 7 ans,-a été bles
sée accidentellement par un coup de fusiltiré
l'occasion d'un mariage par suite de cette
blessure celle enfant est morte vers les 9 heures
du soir du même jour. L'auteur de cet accident
s est constitué prisonnier Termonde, le lende
main, il paraît que la bourre de l'arme, une
distance très-rapprochée, a produit l'effet d'une
balle.
Avant-hier après-midi, le convoi d'Anvers ame
nait Gand une compagnie de marins se dirigeant
sur Ostende pour assister au débarquement de
la reine d'Angleterre. Les voyageurs payans se
trouvaient en vvaggons découverts, exposés
tous les agrémens que la voie ferrée procure
certaines classes de la société nos hommes de
mer, transportés aujt-irais de l'état, se prélas
saient dans les waggons fermés, parfaitement
l'abri de tout fjfqui pouvait endommager leur
•"uniforme. Cette distinction entre voyageurs et
voyageurs mérite d'être signalée.
v
Tqus les journaux anglais sont d'accord pour
annoncer le prochain départ de S. M. britan
nique poùr Ostende, mais ils ne s'accordent pas
sur^j^ur; une lettre 5e Brighton dit qu'on
croit que 'S. M. britannique et S. A. le prince
Albert s embarqueront pour Ostende mercredi
-prochain, c'est-à-dire le 13 septembre.
Nous apprenons de source certaine, dit le
Belge, que S.. M. la reine d'Angleterre viendra
passer six jours én Belgique. Elle débarquera
jeudi ou vendredi Oslende, où elle passer^ lu
pVemière journée.
La seconde elle déjeunera Bruges visitera
la ville et y. séjournera.
La troisième elle se rendra Gand où un
beau concert Sera exécuté.
La quatrième elle ira visiter l'exposition
d Anvers et viendra coucher au palais de Laekeu.
Elle passera les deux autres joursà Bruxelles.
- On ignore encore si des fêtes auront lieu cette
occasion.
Le prince de Joinville est attendu
Bruxelles.
On écrit;de Forest «10 septembre: Hier,
vers le soir^ notre commune a été mise en émoi
osais te reprocher le passé et je voyais l'avenir m'échapper sans re
tour... Oh! pljtfns-moi plutôt, Fernande., plains-moi, car je sens que
je meurs... e^oo mol de toi peut me rendre la vie!
Alor/, écoute-moi donc, reprit Fernande avec entraînement;
écoute-moi et ne fais pas un crime une pauvre femme, attachée
une clraîne odieûse, d'intervertir pour un instant les rôles, et de
faire enleudre des'vœux et des plaintes que la stricte pudeur devrait
peuUétr^désavoucr. If faut, dort Roiz, quêjë t'ouvre mon âme tout
entiere. (Après ce que j.ai euteudu, tu comprends sans peine l'hor-
r que je ressensrpôhrjce jpisérable Diego! Mais lu te tromperais
ail crolVe que tt^Tjiaifler ne date que de 1 instant de celte
a. Recueille bienle$ paroles .qui Vont sortir de ma bouche, r
pyçst mon cœur qui parle au tien! Je n'ai jamais aimé
i je n'ai siucèreùieiil accepté l'affreuse destinée que
ultltation Se mon honneur,.. Je ne me suis tout
parce qué cet homme était ton frète, que je de-
qui était le tien, et que j'espérais lenleudre
Te fè dirai-je? son arrestation imprévue m'ar-
L. jé crus tjuefr ciel venait au-devant d une prière
luséer; c^quiSfcie te revis, il me sembla que Dieu
Tces uœ\jjk formés par le malheur, et que je ne
qu uu amant, qu'un liaucé, qu'un époux, celui
ou eoaqf et qifli m'avait donné mon père, don Ruiz
Je nè sais... mais Dieu nous inspirer*.
Tu l'as dit, Fernande, l'inrorl une qui nods acqafile est en dehors
des prévisions humaines, et lest Dieu seul qui peut nous y sous
traire;..,. mais en attendant^ achevons l'œuvre que le roi a cbmm'en-
cée... En condamnaut Diego l'exil, il a voulu sauver le nota de
Sbria de l'infamie d'un jugement public. Profilons de sa clémence
et emmenons Diego loin, bien loin de l'Espagne, sous ce ciel hospi
talier des Indes, qui nous donnera le repos en nous assurant l'oubli.
Fuyons d'abord, et nous verrons, utte fois que nous aurons touché la
terre d^tsile, quelle infranchissable barrière nous pourrions mettre
entre cet homme et toi. -
Fuir!... avec Diêgo;... mais cette idée m'épouvante.
Ne crains rien! Je serai là, moi.
Mais ma pauvre mère..."
Il faudra Lien tout lui dire. l; -v
Ici, une sorte de fatigue morale s'empâr^de.Ruiz et de Fernande,
et mit un terme cet entrelien. L'avenir était gros de tristesse, et,
d'un commun accord, ils détournèrent les yeux.
Fernande se bâta de retourner au château d'Ovéda, pendant que
don Ruiz, fidèle aux ordres du roi, s'était de nouveau transporté près
de lui, afin de régler définitivement le sort de sou frère et le sien.
Le roi et le sujet demeurèrent enfermés l'un avec l'autre environ
l'espace d'une grande heure àu bout de laquelle il fut déoidé que
dans le délai d'un mois au plus les deux frères seraient rendus
Cadix où ils s'embarqueraient sur la Manfrelore, vaisseau de l'état
qui faisait voile pour les Indes.
Quand don Ruiz vint au château J Ovéda pour faire part Fer
nande de l'irrévocable décision que le roi avait prise, il trouva
Fernande échevelée et tout en pleurs*.
Qu'est-ce donc? demanda-t-il.
Ma mèrë! ma pauvre mère est morte! répondit Fernande.
Morte! répéta Ruiz quand la violence de ce coup terrible lui
permit enfin de se recueillir dans sa pensée. Morte... sans rien savoir
auynoins? - v v
Rien, dit Fernande. r"
Alors^ reprit don Ruiz... o'est que Dieu a eu pitié d'elle.
Et en même temps il montra Fernande l'ordre d'embarquemeut
signé par le roi, et lui dit/ i'
Si Diégo parlait seultout Madrid comprendrait qu'il s'agit
'd'un exil s'il erquaène sa femme, où pensera qu'il est tout simple
ment question d'un voyage, d'un projet d établissement la Havane,
où l'on sait que mou père ajaissé de grands biens. C'est un sacrifice
pénible, Fernande, mais nécessaire vôtre réputation, notre hon
neur.
Fernande prit la main de don Ruiz et lui répondit d'un top Résolu
Nous partirons tous. 1
Elle ne croyait pas si bien dire. -
Valdesillas lui-même, ami rare et dévoué, nè voulut pas abfn-
donner don Ruiz au moment où il allait-avoir hefcoiu de tant *d«
consolations. Il annonça solennellement sqn départ Gertrude, qui
lui demanda naïvement s'il était devenu fou.
Entreprendre une si longue traversée votre âges'écria la
vieille gouvernante.
11 n'y a point d'âge pour le dévoilement, répliqua vivement 1*
commandeur.
- (iLa suite au prochain A".)