T
JOURNAL
D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTERIEUR.
DIMANCHE17 SEPTEMBRE 1843
1
eundo.
Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé,franco,
l'éditeur du iournal, Y près.
Le Progrès parait le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
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3e ANNÉE. N° 249.
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-
Y PRES, le 16 Septembre.
REVUE POLITIQUE. -
La reine d'Angleterre et le prince Albert sont
arrivés Ostende mercredi, 2 heures de l'après-
midi. Ce. royal voyage durera, huit Jours et ne
se bornera pas Ostende, car uné excursion
dans 1 ultérieur de la Belgique parait décidée.
Anvers, Gand, Bruxelles et peut-être Liège ver
ront dans leurs mursla reine Vjctoria et son
auguJté époux.
X'anârçhie continue déchirer l'Espagne.
B#rcelone s'est insurgé contre le nynistère Lopez.
I*rim autrefois l'idole des Barcelonais se
trouve forcé de commpnder le feu>contre ses
concitoyens. Les forces de la junte insurgée
♦sont loin d'être considérables, mais elle supplée
par la violence aux forces qui lui manquent.
Jusqu'ici celte tentative cTifisurr'ectîon parait
isolée, quoique partout les exaltés se donnent
beaucoup de peine pour faire décréter la réu
nion d'une junte centralev»au lieu des cortès.
En Suisse l'affaire des fcouvents est terminée.
Argovie a consenti maintenir un quatrième
couvent de femmes et le^conseil fédéral a ap
prouvé la suppression des autres. Le parti ca
tholique suisse ne s'attendait pas ce vote.
Fanatisé par les jésuites, il a fait une pro
testation contre la décision de la majorité, en
soutenant que le pacLe fédéral était violé. Comme
on voit, quand les lois lui sont favorables, en
Suisse comme ailleurs-^ il les invoque. Niais
celles qui sont défavorables, sont pour lui une
lettre morte, car les oints\lu seigneur ont tou
jours prétendu pouvoir .commettre impuné
ment et sous prétexte "de religion, toute espèce
de crimes politiques. - -
En France, la polémique contre lesjésuites de
vient de jour en jour plus acerbe. L'archevêque
de Paris est descendu dans l'arène pour désap
prouver au nom du clergé téà ignobles écrits t
qui sont censés devoir défendre les prétentions
du clergé français. Les professeurs Michelet et
Quinet n'ont point laissé la brochure de Mon
seigneur Affre sans réponse. Nous faisons des
vœux pour que la France profile de notre ex
périence et qu'elle n'accoéde pas trop de liberté
son clergé car il en abuserait nécessairement.
Il tournerait contre la société les armes dont le
gouvernement se serait imprudemment dessaisi.
Une insurrection qui avait des ramifications
étendues, paraît avoir été sur le point d'éclater
en Italie. Les Légations romaines sont parcou
rues par des bandes d'insurgés que jusqu'ici les
troupes papales n'ont pu soumettre. A Naples
même une certaine agitation se fait remarquer.
Cela ne doit guère étonner. Le gouvernement
mbre
MM. les membres de la Société de l'Union
sont prévenus que la fête champêtre qui devait
avoir lieu dimanche passé, est fixée dimanche
17 Septembre 1843.
Arrivée de la Reine d'Angleterre en Belgique.
Eu rade d'Ostende, bord delà Louise-Marie13 Sept.
Il est une heure nous apercevons l'horizon
un yacht vapeur qu'à sa marche rapide nous
présumons être le Victoria and Albert. Oui,
c'est lui car l'aide de la longue-vue nous dis
tinguons en tête du grand mât le royal stan
dardque la reine seule a le droit d'arborer.
Au signal donné parla place, la Louise-Marie
et les canonnières n™ 1 et 4, mouillées en rade,
du page est rétrogradé jusqu'au point de faire se pavoisent; elles ont le pavillon anglais en tète
ordonner par la sainte inquisition, l'expulsion rl.i «-m. ,1 mût
de tous les. juifs des Marches, C'étaient les seuls
-négociants de ces payset cette mesure por
tera un dernier coup au peu de commerce qui
se faisait encore dans les Légations.
O'Connell continue toujours ses meetings
pour obtenir le rappel de l'Union. En Irlande,
du grand mât.
Le temps est magnifique. La mer monte;
favorisés par le flot et nonobstant le vent con
traire plusieurs bateaux pêcheursun brick
mecklembourgeoi» et ua brick norwégien en
trent dans les bassins.
La ville, pour ainsi dire pavoisée, présente
le clergé catholique est encore un brandon de un coup d'œil des plus pittoresques on dirait
discorde, qui précipitera ce malheureux pays
dans un nouvel abîme. Jamais l'Angleterre
n'accordera le rappelcar ce serait signer la
perte de sa prédominance maritime et de son
existence comme grande puissance européenne.
L'Ecosse serait aussi fondée que l'Irlande de
mander le rappelet alors que resterait-il de
l'empire britannique? Aussi jamais ministère an
glais n'accordera ce que demande l'Irlande qui
d'ailleurs ne, prouvera pas dans un parlement
irlandais le remède ses maux.
Avant-hier est arrivé Ypres le général Anoul
aide de camp du roicommandaut de Bruxelles
et inspecteur de la gendarmerie nationale. Ce
général a passé la revue de la gendarmerie de la
lieutenance d'Ypres et a témoigné M. Van
Kempen lieutenant commandant, sa satisfac
tion du résultat de l'inspection.
FEUILLEJQN.
LA FIANCEE DE MADRID.
(.«lifâ.j Y"
- -XIII.
la manfrelore.
Les vapeurs du màliç /Caressaient doucemeht l'eau dormante de
r0céan.•"'C'était une de oes aurores brumeuses qui présagent ordi
nairement'les chaudes .vianfês journées d'été» Le port était ©11-
©ombré d'une affliien£e inusitée de bourgeois et de gens du peuple,
èt le* cris de cette multitude oisive' réunie par la curiosité, se con-
- 1 n'V
fondaient avec la voix des jqatelots.Encore un moment, et la Man-
t^dore allait déployer sesypiles et livrer aux baisers de la brise son
pavillon aux vives couleurs et ses flammes palpitantes.
C'était du port de Cadix que, le bâtiment allait partir sa destina
tion était la Havane.
Debout sur le tillac, le capitaine semblait prêt donner le signal
du'lLépart. Passagers et marins se pressaient sur le pout mouvant, en
disant adieu la terre du ges(e et de la voix. L'équipage paraissait
complet, et les mousses, assis sur les vergues, regardaient attentive,
ment le^capilaine, guettant sur ses lèvres l'ordre suprême de larguer
les voiles*.
Don Ruiz lui demanda si l'on partirait bientôt.
Dans quelques minutes, répondit le capitaine.
Mon pauvre Ruiz, dit Yaldesillas en le prenant part, vous êtes
impatient de quitter l'Espagne...
Oui, son soleil me brûle, sa vue m'importune... et j'espère bien
ne la revoir jamais.
-m C'est votre patrie cependant, et la patrie est une seconde mère,
don Ruiz.
Vous oubliez, Valdesillas, quel Espagne est, avant tout, la patrie
de l'honneur et les Soria sont déshonorés.
Non pas publiquement, dit Valdesillas.
m Non! maisdevant leur conscience ce qui est beaucoup trop,
acheva don Ruiz.
En cc moment, la cabine du capitaine s'ouvrit et on put voir Fer
nande assise dans l'attitude d'une trisle rêverietandis que Diégo
seul, debout, appuyé sur le plat-bord, semblait suivre d'un œil in
différent les légères oscillations de la mer.
Don Ruiz frémit en l'apercevant.
Pauvre Fernande liée pour la vieà cet homme l murmura Val
desillas.
-<Oh! Dieu m'inspirera une juste vengeance, ajouta don Ruiz
d une yoix sourde. Je ne sais encore ce que je ferai! mais il me paiera
que le roi Léopold et la reine Victoria se parla
gent sa souveraineté; car le pavillon anglais et
le pavillon belge flottent nombre égal sur les
édifices.
Cependant le yacht royal approche pleine
vapeur le voici la hauteur de la Louise-marie
et Je canon de la place qui doit donner le signal
du salut ne se fait pas entendre. Le yacht re-
conoaissable son pavillon royal et la cou
ronne fermée qui orne l'extrémijté de ses mâts
passe l'arrière de la Louise-Marie.
Le canon de la place donne enfin ,lo signal
convenu; il est près de deux heures. Le tam
bour bat aux champs; une partie dç l'équipage
rangée en bataille sur la dunette présente les'
armes. Les canonnières et la Louise-Marie ti
rent une salve de 101 coups de canon puis l'é
quipage des trois navires montés sur les ver
guessalue d'un triple hourra, l'arrivée de la
jeune reine.
la honte du nom de Soria! Voyez donc, Valdesillas, comfce il est
calme, comme il semble avoir tout oublié. -Comprend-on qui cet
homme, car je ne puis l'appeler ni mon.frère, ni l'époux Je Fernande,
comprend-on qtl'il accepté ainsi son ignominie, qu'il souti
regards sans rougir; qu'il croie encore la possibilité
celle que j'aime!... Ohl son impudence lui coûter'
tard...
Valdesillas comtcmpla silencieusement don R
voulu pénétrer le véritable sens de seyraroles
dans le mystère de sa pensée. Ruiz parut c«mp
commandeur et lui dit
Vous m'avez toujours connu mod^Rdans
de haine et maître de mi 1 plu jj'ijfj colère
vous vous étonnez, Valdesillas, devoir aujourd'6
dération faire place l'emportement, et nette
longtemps et si fortement concentrée, s épand
ces violenteset en amères imprécations... o!i
est bout, voyez-vous, Valdesillas! Cest q*e pl
moi ma haine, plus l'explosion en sera tonnai:
Grand Dieu! quel est votre projet?-
Je n'en ai arrêté aucun. Chaque minute de l'hé
peut «n'apporter l'occasion que j'attends. Les faits se suce