JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
3e ANNÉE. N° 250.
JEUDI, 21 SEPTEMBRE 1843-
FEUILLETON.
M
1
Tout ce qui concernç, la ré
daction doit être adressé,fronça,
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If PRES, le 20 Septembre.
DICTIONNAIRE CATHOLIQUE.
Ceux qui lisent les journaux catholiques ont
pu remarquer l'usage qu'on fait de certains
mots soit en les employant dans un séns impro
pre, en /es faisant servir exprimer des idées
qui §dïfU loin d'être celles que le parti, clérical
veut fJJre prédominer. En donnant à*"cerlains
mots, Aoit une acception qu'aucun dictionnaire
ne fieWr reconnaît, on prétend jouer l'opinion
publique, on veut tromper ses lecteurs. Il ne
sefait pas inutile de faire connaître la signifi
cation de quelques-uns de ces motsusuelle
ment employés dans les feuilles cléricales et dont
la signification dans leurs colonnes, n'est rien
moins que sujette caution.
Liberté en tout et pour tous. Ce cri était
celui d£ la révolution de 11?30. Alo'rs .le parti
clérical n'était pas.un des derniers, accepter
celte devise de notre indépendance. Il se cogj-i
tentait d'être sur la*même ligne que lesjiljvé-
raux. Depuis, ses espérances et son ambition ont
bien grandies. Maintenant, dans les Vailles clé
ricales, liberté en tout et pour tous veut dire
domination exclusive du çlergg, théocratie.
Parti modéré. C'est ainsi que les journaux
catholiques intitulent le parti qu'ils défendent.
Sa modération consiste vouloir tout accaparer:
places, honneurs, argent, tout doit être la proie
des hommes inféodés ce parti: Quand une
place, une récompense sont -accordées par ha
sard, un fonctionnaire qui n'appartient pas
celle opinion, quelles clameurs !.on crieà l'injus
tice la vexation.. Ce parti avide, insatiable,
n'est jamais satisfait. C'est pourquoi il s appelle
modéré mais seulement dans les journaux catho
liques. -
Les organes de celte faction participent de
cette modération. Ils sont journellement remn
plis d insultes et d'injures;adressées aux hommes
les plus recommandab"fes'<Ju-pays. La calomnie
est leur arme favorite; d'après Bazil.e, n'en resle-
t-il pas toujours quelgiie chose'.
Exaltésbanditsrévolutionnaires. C'est ainsi
que les libéraux sont qualifiés dans les feuilles
cléricales. Ils sont exaltés parce qu'ils préten
dent mettre le clergé l'église. Ils sont des ban
ditsi, probablement parce qu'ils ne vivent point
du budget. Comme ils remplissent le trésor de
l'état en grande partie, ils sont médiocrement
satisfaits de voir combien se monte la liste
civile du clergé.
Ils sont révolutionnairesprobablement parce
que, composé de commerçants, de propriétaires,
de tous ceux enfin qui exercent les arts libé
raux le parti libéral ne peut que perdre par
une révolution; tandis que le parti clérical qui
ne vit en majeure partie que du budget et d'au
mônes, trouvera toujours manger au râtelier
de l'érat et vivre de la superstition, que l'hori
zon politique sojt calme ôu agité.
- Tolérance catholique. Depuis qu'il n'est plus
permis de brûler ni de torturer personne
-po«r ses ôpinionsle parti clérical est de-
venu, forcément plus tolérant. Mais l'art. 14 de
la Constitution ne jouit pas moins de son anti
pathie bien prononcée. S'il lui était possible de
rayer cet article, ce serait bientôt fait.
Les mauvais livres paraissent avoir encouru
la colère de nos évêques. Par mauvais livres, ils
entendent tout ouvrage imprimé l'aide de la
lettre moulée et qui n'est pas composé ou cen
suré par un des leurs. Si l'on s'était contenté de
défendre les ouvrages licencieux ou contraires
aux mœurs, cette mesure eut été unanimement
approuvée. Mais s'intéresse-t-on seulement aux
rtnœurs, dans le mandement épiscopal? Nous
croyons qu'ou a eu en vue un autre but celui de
frapper les journaux qui font la guerreau clergé,
quand il transgresseen tant que le clergé
le cercle de ses attributions.
Quand on ne peut tenir tête ses adversaires
l'aide de la logique, n'est-ce pas une belle in
vention que de défendre la lecture de leurs
journaux! On engage les catholiques brûler
Tes livêes qui sont condamnés par le clergé et
'cet avis est appuyé par des exemples très-délica
tement choisis, non pas dans les annales catho
liques quoiqu'il eût été facile d'en trouver
V* 'r
LA FIANCÉE DE itlÀDRID,
(Suite.)
m V otirela vie et la mort.
,1^-•■Qjtand diÉ ^i^temQQtii surle p°nt, *ou* était-bien changé. Le
i Capitaine, toujq«rs.tristê? «yait oe^eçtdant au front un rayon cl'espé-
^^jrànce; les passager*, ràngés.çji cercle autour de lui, attendaient avec
anxiété une parole de confplçtion. Mais inaccessible la peur, au
milieu du péril, le capitaine savait aussi contenir sa joie, et se gardait
de la révéler par aucun si<*iir$ extérieur. Il se borna dire, en cares
sant sa moustache grise.:
Le vent fait mine diç^fabaltre^ le mouvement du navire est
moins fort... Enfants J préparez-vous la retraite. Chaloupes on
mer! ajouta-l-il eu agitant soh.çbapeau en.signe de ralliement.
Ces trois mots rendirent vie (/équipage. Ce fut de toutes parts
une çla uaeur vive, stric^olc, électrique. C'était la grâce l'instant du
- w,
supplice, la guérisou l'heure de l'agonie. Matelots et passagers, tous
coururent sur le pont, afin de travailler de concert l'œuvre de sau
vetage.
Don Ruiz prit le capitaine part:
Un mot, lui dit-il. Peuvent-ils être sàuvés tous
Tous, répondit le capitaine.
Eh bien! reprit don Ruiz, partageons-nous le travail de cette
heure décisive. Tenez! les chaloupes se balancent déjà sur la cime
des vagues. Dcscendez-y le premier afin de contenir celte foule qui
ne connaît rien la mer et que le danger rend folle. Vous empêche
rez certainement quelque malheur, car je tremble de voir chavirer
ces frêles embarcations. Moi, je ne suis point nouveau dansces luttes
terribles avec les éléments, et vous, pouvez vous fier moi du soin
de veiller ce qui se passera sur la Manfrelorè.
Volontiers, dit le capitaine, moi la direction des chaloupes.
Vous celle de la pauvre ftïanfrelore qui, du reste, doit inévitable
ment laisser ici ses os. 1
Déjà les barques de sauvetage étaient l'eau, et bien que l'orage
fût apaisé, elles n'en étaient pas moins ballottées sur une large nappe
mais dans l'histoire des sectes les plus intolé
rantes et les plus fanatiques. Ce fait seul est une
preuve du tact si distingué de notre clergé.
Ainsi désormais il sera inutile de réfuter les
sopbismes qui servent étayerles empiétements
de la faction cléricale. On brûlera les œuvres
qui paraissent contraires aux projets de domina
tion temporelle du clergé, ce sera plus vite fait
et on ne risquera plus de se rendre ridicule,
en entreprenant une réfutation impossible.
Nouvelle preuve de tolérance catholique.
Il y a bieû d'autres termes dont nous devions
donner l'explication mais nous en remettons
la suite un autre N°.
Par arrêté royal du 14il est accordé M.
J.-L. Taelman, médecin de garnison en non-ac
tivité pour infirmités temporaires, 32 années de
service, 1,680 francs de pension annuelle et
viagère, pour infirmité grave et incurable, pro
venant des fatigues du service militaire qui lui
ôte la possibilité de rentrer ultérieurement au
service.
L'entrée en jouissance de cette pension datera
du 1er août 1843.
ni
VILLE D'YPRES. CONSEIL COMMUNAL.
Séance publique du mercredi 20 Septembre 1843.
Ordre du jour:
i° Procéder au règlement du compte de l'exercice
l84>.
2° A délibérer sur un échange de terrains entre
l'administration des hospices et AI'. Car Ion.
3®, Proposition tendante modifier le règlement
organique du corps des sapeurs-potçjjiers.
Gand, 16 Septembre. Nous donnerons
une idée de la foule immense',qur encombre
aujourd'hui notre ville en disant 'que des ap
parlements ont été loués pour ce jour seulemen'
jusqu'à 50 et 75 francs. Tous les hôtels son
remplis
Entrée de la reine d'Angleterre a Bruxelles.
11 était une heure et demielorsque la reine
Victoria, accompagnée de LL. MM. le roi et la
reine a fait son entrée Bruxelles.
d'écume. Le capitaine sauta dans la premier» et s'écria t
Les passagers d'abord!
A cette exclamation, les yeux éteints se ranimèrent, le
engourdis retrouvèrent une chaleur nouvelle, un soufl
les lèvres et les mains glacées. Les malheureux
d'une heure, avaient vu A chaque instant s'o
bîme SOUS leurs pieds, s'étaient déjà presque faU
de la mort, et semblaient hésiter d—u» la'cil
croyaient plus la yie. Us apparhigHènt'dljà j
ternité.
Mais, quand ce premier ultVmcnt d2^lorpcu
vit le capitaine commander lès ntfiîfteftrres de sau
lots indiquer du doigt l'équipage le chcuun p;S
descendre pour atteindre les barques, il^ "ut u. t.J
ment de bonheur qui s'exhala de toute,} les pVlqtjj
dement sur cc tableau de désolation Hlv-rainc, cïfl
prière, monta sans doute jusqu'à l'orç?Pn»
Puis, celte simple expressionle^e
le désordfeèt la confusion. Chacun voulait (fabordl
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