JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. 3e ANNEE. N° 258. JEUDI, 19 OCTOBRE 1843. FEUILLETON. On s'abonne Ypres, rue dui Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne I. ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. L* Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 18" Octobre. LE NOUVELLISTE ET L'INSTRUCTION. Le Nouvelliste débite une homélie en trois points, l'adresse de nos magistrats et dans la quelle incidemment, il est question de nous, chétifs. Dans le premier point du sermon clérical, on tance nos magistrats sur leur manque de di gnité. Il faut posséder toute l'outrecuidance des écrivains stipendiés de la feuille cléricale, pour oser se permettre cette insinuation, l'égard ^des hommes honorables qui composât notre «conseil communal. Dansde second point, il est parlé de. l'intérêt de la ville. Nous connaissons jusqu'où les patrons du Nouvelliste poussent la bienveillance pour notre cité. A l'époque des élections, elle allait jusqu'à vqjyloir imposer une municipalité que la grande majorité des électeurs a répudiée. En dernier lieu, les maîtreï rêfiards prêchent en faveur de l'enseignement. Depuis que la loi sur l'instruction primaire leur a donné la di rection exclusive des écoles, ils sont devenus les plus fervents apôtres de l'enseignement, as surés qu'ils sont de pouvoir en agir avec les institutions de l'autorité civile, comme avec les leurs propres. Les patrons du Noirvellisïe veulent toute force doter la ville d'Ypres d'une école primaire supérieure. Voyez donc comme ils sont bien veillants notre égard Quelle sollicitude de la part de ces Tartufes en faveur de l'instruction! Oui, mais voici leur but: On espère l'aide d'une pareille école qui existe déjà mais sans 4 en porterie nom, pouvoir détraquer le collège; car, dans les classes élémentaires de l'établisse ment communal, on suit le programmeqpr^sçrit par la loi pour les écoles primaires supérieures. Vous voyez que cet ardent amour de l'instruc tion n'est pas aussi désintéressé, qu'il pourrait le paraître au premier abord.- Fidèle son habitude de rn'entir, le Nouvel liste re\ienl au thème favori des Baziles de notre ville et dit que le collégé communal coûte la ville quinze mille francs. Cette assertion a été souvent démentie, mais il faut que les journaux cléricaux trompent, falsifient, calomnient. C'est là le caractère indélébile des écrivains et des béates feuilles du parti des honnêtes gens. Le Nouvelliste appelle l'établissement com munal, un collège sans religion. Nouveau men songe. On y donne l'instruction religieuse, mais la vérité, il a été refusé un ecclésiastique pour y enseigner la doctrine chrétienne, bien que le conseil communal eût fait les démarches néces saires, pour que levêquede Bruges eût voulu en désigner un. C'est donc une infamie que de faire un tel reproche l'administration, quan'd l'ab sence d'un ecclésiastique parmi les professeurs du collège communal-est votre fait et non celui de la régence. Noussavons bien que pour pallier leur indigne conduite, nos Tartufes se couvrent du manteau de la Religflbft.lflais la 'gpande majorité des élec teurs qui ne sont pas aussi crédules que l'on pa raît le désirer, ont vu dans cette mesure un abus du pouvoir religieux. Ils ont regardé cet acte de l'autorité ecclésiastique, comme une manœu vre déloyale pour ruiner le collège communal, au profit de celui dirigé par le clergé. Quant l'orage que le béat journal del'évêque de Bruges daigne prédire l'administration communale, de la part de ses administrés, nous croyons que notre>régence ne doit en avoir nul souci. Le petit nombre d'habitants fanatiques que contient notre ville, sont réduits l'impuis sance et leur voix est sans écho. S'il existe quelque pari un orage, c'est dans les cœurs du peu d'adhérents du pieux journal, qui sont dé vorés de haine et d'envie, de n'avoir pu réussir doter la ville d'Ypres, d'un conseil communal clergé aurait tenu les fils. Quant au Progrèsil observe, en toute humi lité, au Nouvelliste qu'il ne se permet jamais l'injure. S'il dit quelquefois la vérité un peu vertement, c'est par opposition avec les feuilles cléricales, qui ne la disent jamais. Nous croyons que le thème du. pieux journal de prétendre que la pfoteclion du Progrès est compromet tante pour nos magistrats, tourne directement contre lui. Nous sommes certains, qu'aux yeux de la grande majorité des électeurs, les éloges du Nouvelliste les compromettrait bien davan tage, et rejaillirait beaucoup plus sur la robe des magistrats(suivant la belle expression du Nouvellisteque les louanges que le Progrès sous peine d'être injuste, ne peut se refuser de leur donner. Nous trouvons dans le Nouvelliste une asser tion qui acquiert une certaine valeur, parce qu'elle peut faire présumer la manière dont sera exécuté la loi sur l'instruction primaire. L'autorité ecclésiastique aux termes de la loi civiledit le Nouvelliste^ apprécie si les institu tions d'enseignement sont dans les conditions propres amener le résultat. C'est-à-dire, si le clergé dirige assez exclusivement l'école, en ne laissant aucun pouvoir a l'autorité civile. D'après les discussions de celle loi, il était en tendu que l'autorité ecclésiastique devait motiver son abstention, et q.u alors seulement, si le motif était jugé valable, un arrêté royal retirerait les subsides aux écoles, qui'refuseraient d'in'tro- duire les modifications jugées nécessaires, aux termes de la loi, par l'autorité civile. La portée de la phrase du Nouvelliste esl bien plus large. Il insinue que le clergé peut agir sans contrôle. La loi est déjà mauvaise et la mise en exécution la rendra probablement pire. Peut- être agira-t-on comme au collège commu nal d'Y près, où quelques phrases rouflantes ont tenu lieu de tout motif. Nous sommes fondés croired'après les nominations des inspecteurs cantonaux, que les droits de l'autorité civile seront sacrifiés aux prélènlions du clçrgé. La suite nous le prouvera. VILLE D YPRES. CONSEIL COMMUNAL. Séance publique du Vendredi 20 Octobre i843, 4 heures de relevée. ordre; du jour A prendre une nouvelle délibération sur la fixation des droits l'exportation et l'entrée des boissons distillées. ILS 2) 52 2 CD Q S 413 (2. [Suite et Fin,) III. L'agitation la plus grande réguait dans les salons de Vienne; un observateur ordinaire aurait pu croire qu'il était au moins question d'un bouleversement général dans l'état il ne s'agissait que du choix de quelques costumes et de l'emploi de quelques heures consacrer la folie le carnaval venailde commencer. Un soir, la comtesse de Felsheim pria Gustave de l'accompagner au bal masqué. Arrivé daus la salle, le jeune aide-de-camp se sentit v vivemenl ému mille souvenirs se pressaient dans son esprit c'était dans une réunion pareille qu'il avait perdu sa liberté. Après une silencieuse promenade de quelques instants, au milieu de cette foule qu'animaient le "plaisir et la gaîté, la comtesse préten dit avoir reconnu son mari, et, sous prétexte d'aller l'intriguer, s'é loigna tout-à-coup de Gustave. Celui-ci, plongé dans une profonde rêverie, resta immobile la même place où venait de le laisser M,n8 de Feisheinr, s'apercevanl peine qu'il était incessamment coudoyé par les masques dont il gênait la circulation. Une voix qui, bien que contrefaitele fit tressaillir, vint bientôt le tirer de cette espèce de léthargie. C'est elle! s'écria Gustave. C'était en effet cette même taille, celte même démarche que, deux ans auparavant, il avait, pour son malheur, tant admirée la Re doute de Gand; le Domino Blanc, le masque, l'agrafe en brillants, rien n'était changé. Comment! je vous retrouve! dit Gustave en s'approchant de son inconnue vous n'êtes pas perdue pour moi Je vous vois! je vous touche! «Cela vous étonne! répondit-elle en sç dirigeant vers un petit salon où l'on pouvait converser plus libremenl ne savez-vous pas que je suis une habile magicienne? Mais c'est présent que mon ta lent va se déployer entièrement devant vous; vous êtes de nouveau en ma puissancevotre sort et le mien vont être décidés; préparez- 4 vous quelque chose d'extraordinaire. Ce ton léger déplut Gustave selon lui, l'inconnue avait; depuis deux ans, bien des torts réparer t eU-les peùsées. qui, dans <îel inter valle, avaient agité son esprit,- n'avaient pas -été favorables çourelle. Eh bien! madame, dit-il "d'un ton où perçait wyflïefXaine ai-., greur, que voulez-vous de moi? A quelle aventii;C douvelle faut-il que je me prépare? Quels^v^yens emploierez-! ^.îe fojs?... L'inconnue l'interrompit. fr* Quel changement deux années peu vtj^opérèr chez un homme! J Est-ce là ce même Gustave si tendre, sKiumis, qui me faisait s ment de fidélité et promettait une obéissance âveugkà mes moind volontés. Que faut-il accuser, madame, de ce cïjfngement que reprochez? N'est-ce pas vous qui avjJZ-d^Je*!^ naa, fit! constance Après avoir mis en œuvrc^fA peut entraîner le cœur d'un homme, ap.I moment de bonheur, n'est-ce pas ^z repoussé sans piUi ris et

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