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iïonrelles diverses.
cour royale de Paris, afin qu'aux termes de l'ar
ticle 11 de la loi du 20 avril 1810, la cour,
toutes chambres assemblées, mande M. le pro
cureur-général Hébert pour lui enjoindre de
poursuivre les délits qui se commettent publi
quement chaque jour la bourse, au mépris
des articles 421 et 423 du code pénal.
Par arrêté royal du2 août dernier:
Le budget de la Flandre occidentale pour
l'exercice 1844 est approuvé, la somme de sept
cent quatrevingt quatorze mille sept cent vingt
francs quatre-vingt-trois cenls (fr. 794,720-83,
tant pour la recelte que pour la dépense.
Un arrêté ministériel approuve le procès-
verbal de réception des travaux de construction
du canal concédé de FEspierre.
Le concessionnaire de ce canal est autorisé
percevoir les péages fixés par son acte de con
cession et cepartir Au 4 octobre dernier
jour dater duquel la navigation a été établie
de fait.
Le nommé Debuyck, journalier-campagnard,
demeurant au rempart de la porte de Menin
Courlrai, pressé de se débarrasser du corps de
sa femme, décédée samedi derniern'avait pas
voulu attendre jusqu'à ce matin pour obtenir
l'assistance et les prières de la Confrérie de Mi
séricorde, mais avait requis hier les croque-
morts d'exercer leur officesansautre cérémonie.
Arrivés l'entrée de la rue 'de Lille, devant un
cabaret où le mari affligé avait promis de payer
la goutte aux porteurs, la bière fut posée terre
et ils y entrèrent trois, nombre auquel se ré
duisit le personnel de ce convpi. La station fut
un peu longue, la bière capsà quelques embar
ras aux voitures dont |a 'circulation est très-
aclive dans cette rue le jôur de marché, il y eut
quelque rumeur, la police fit disparaître la
cause el la malencontreuse civière fut transpor
tée sa dernière destination, l'insu des pro
priétaires, qui leur^ortie du cabaret furent
accueillis et poursuivis par les huées du popu
laire. L'époux ne parut guère contrarié de voir
sa besogne terminée et de se trouver relevé de
la dépense d'une seconde station. Lés croque-
morts, privés de cette aubaine furent double
ment désolés, car ils apprirent que procès-verbal
était déclaré leur charge, pour avoir obstrué,
sans nécessité, la voie publique, délit prévu par
le code pénal.
Le tribunal correctionnel de Liège aura
bientqt '^occuper d'une affaire très-curieuse
sur laquelle nous sommes même de fournir
nos lecteurs quelques détails anticipés.
II y a deux mois environ, M" F..., avocat la
cour d'appel de Liège rentrant chez lui de la
campagnevers 7 heures du malin remarquai
sur la porte de la maison qu'il habite, ces mots,
écrits la craie Prends garde a toi un pas de
plus c'est la mort. Tout autre que M® F..., eût
pu considérer celte menace comme une des facé
tieuses plaisanteries dont les honorables gamins
de la bonne ville de Liège tapissent impitoya
blement les portes et les murailles. Il n'en pou
vait être de même pour M8 F..., qui se hâta de
prévenir la police et lui communiqua ses soup
çons; certains indices l'autorisaient croire que
cette menace pouvait bien se rattacher la ra
diation d'un avocat indigne, radiation pronon
cée par le conseil de discipline et confirmée par
la Cour, la suite d'une plainte que M® F...,
avait été dans la nécessité de porteret qu'il
avait soutenu avec une louable énergie.
Nous avons fait connaître les questions de
droit que soulevait le procès de radiation l'oc
casion se présente ici de faire connaître les faits
qui l'avaient provoqué.
Dans le courant de l'année 1831 les frères
Philippe, de la commune d'Angleur, ayant be
soin de fonds, cédèrent au sieur H..., alors
avocatleur part dans leur usine qu'ils possé
daient Colonslère. La nature des arrangements
qui étaient intervenus donna plus tard aux frè
res Philippe l'occasion d'en demander, devant
les tribunaux, l'annulation, en ce qu'ils consti
tuaient un pacte pignoratif bien caractérisé. La
licitation que l'on venait de faire de l'usine en
question avait prouvé que le prix stipulé dans
les arrangements de 1831 était évidemment en
disproportion avec la valeur réelle, te procès
durait depuis longtemps, lorsque le sieur H...,
fit signifier copie d'un acte sous seing-privé,
d'où il résultait qu'il s'était chargé du paiement
de renies dues personnellement par les frères
Philippe. Cette circonstance aurait été de nature
changer complètement le caractère de la vente
de 1831, puisque le prix devenait de beaucoup
supérieur celui qui figurait çlans les actes re
connus par les deux parties. M® F..., conseil des
frères Philippe, après avoir cônsulté ses cliens,
et sur leur déclaration positive qu'ils n'avaient
souscrit aucun acte de la nature de celui*que
l'on venait d invoquer, demanda la production
de l'original de la pièoe signifiée, et l'examen de
ce document éveilla chez lui et chez ses cliens
le soupçon que l'acte produit était faux.
Alors A... consentit désintéresser les frères
Philippe, el le procès civil se termina; la pœce
équivoque fut déposéede commun accbrd
entre les mains de M® Dereuxbâtonnier ^e
l'ordre des avocats. Cependant cette affaire,
avait eu du retentissement, le conseil de disci
pline s'en saisit, et, comme cm l'a vu il pro
nonça la radiation de M® H...,L«r pièce soup
çonnée fausse ne put lui être produite; mais le
conseil fonda sa décision sur ce que M» H...
accusé par son adversaire d'avoir invoqué une
pièce fausse, avait retiré cette pièce,, et dans ces
circonstances avait accepté une transaction,
H..., ne se tint pas pour battu et il interjeta
appel de la décision du conseil de discipline. La
^cour. allait consacrer une dernière séance
Pexa'men de cette triste affaire, lôrsqueMVle F...
apprit que l'un ..de ses cliens. avait signé §ur les
instantes prières de H... une déclaration par
laquelle il reconnaissait que l'acte précédemment
argué de faux était très-réelet que les soup
çons qu'il avait fait partager son conseil
étaient injustes. Celle déclaration délffek être
produite triomphalement l'audience du len
demain. M® F..., qui avait cœur de ne pas
s'exposer lui-même au reproche de légèreté, de
malveillance peut-être, envers un confrère, de
manda des explications son client. Le frère
Philippe tout effrayé des suites possibles de sa
complaisance bénévole avoua qu'il ne se dou
tait pas de la portée de celte déclaration qu'il
ne l'avait donné que sur l'assurance qu'elle ne
pouvait compromettre personne, ni lui, ni H...,
lui M® F...; il ajouta que, puisqu'il avait fait
une faute, il était prêt la réparer, et qu'il
viendrait certifier le lendemain sous serment
devant la Cour que l'écrit qu'il avait signé
n'était qu'un acte de complaisance obtenu par
importunilé. La ruse était découverte et dé
jouée. H..., fut flétri par un arrêt de radiation.
Or, c'était le matin- même où cet arrêt fut
prononcépeu d'heures avant l'audience de la
cour, que M® F..., se trouvait en face de son
-Mane, Thesel, Phares. Ses soupçons étaient bien
légitimes.
La police et le parquet firent procéder une
expertise des caractères tracés sur la porte le
rapport dressé par trois professeurs de belles
lettres concluaitsans hésitation, l'identité
des caractères de quitus avec ceux des diverses
pièces de comparaison émanées de H... Les
professeurs de calligraphievulyo maîtres
d'écriture, avaient omis de mentionner les mo
tifs de décider. Une nouvelle expertise fut or
donnée, qui donna naissance un rapport tout
aussi concluant' que le prétnier. Le parquet
continua l'instruction. Pour conserver le corps
de délit on le couvrit soigneusement d'une
plaque en tôle, fortement boulonnée dans les
ais de la porte et hermétiquement mastiquée.
Il y a quinze jours, des tentatives ont été faites
nuitamment pour détruire la tôleou effacer
l'inscription homicide. Justement alarmé, le
juge d'instruction a doublé le nombif des bou
lons peu rassuré encore par cet acte de pré
caution, il a fait enlever le battant, qui depuis
repose dans son cabinet, en attendant que ce
témoin de scriplu comparaisse erï justice pour
déposer, ce qu'il fera, nous l'espérons, avec
calme, bien qu'il soit sorti de ses gonds.
Rien jusqu'ici ne vient confirmer les rappro
chements signalés par les experts il serait donc
injuste de semer dans le public des préventions
téméraires contre un homme assez coupable
déjà pour ne point lui chercher de nouveaux
tortsassez flétri pour ne point croire trop ai
sément la nécessité d'une nouvelle flétrissure.
A l'occasion de l'affaire qui a donné lieu
cet incident, nous nous étions demandé com
ment le parquetinstruit de l'existence d'un
argué de faux, ne l'avait point spontanément
fait saisir, là où il était déposéalors surtout
la fois plein de èalme et de vie, où tout, après une longue journée
c-mjs les feux ardents du soleil, semble renaître, depuis le rossignol
qui chante au fond des bois jusqu'à la jeune fille qui joue sous les
amandiers çij fleurs, et içêaie jusqu'aux feuilles des arbres qui sem-
bleut respirer et parler mystérieusement avec la brise.
Angiql|^a^p(nb^ausune profonde rêverie mais bienlôt.un bruit
presque ins'eusibté la réveilla, et elle'vit uûe ombre se glisser le long
j des cyprès. JjUe trembla; son cœur battait avec violence.!
Cfest
i efïçl, c'était lui^èrae. Elle l'avait tout d'abord reconnu son
ffé vint mo-irir sur ses lèvres. Au péril de sa vie le Cors'
\i. i bout d'une minute cî'inexprimable an-
ses genoux gratis porté de joie, ivre
ers le bas de sa robe, tantôt pres-
des feux de là ûèvre. En
peut-êtr'e une fenêtre
respirer:
fis ses ge-
Ka ffqveur.
îidi. Là
du
ses bras en lui prodiguant mille serments, d'amour. Ne^avait^il pas
maintenant qu'Angiolina vivait et qu'elle l'aimait C'était tout
pour lui.!
Le bandit se laissa glisser le long du mur, toucha la terre et s'é?
loigna rapidement. Angiolina se pencha sur la fenêtre, et le suivit
des yeux jusqu'à ce qu'il eût disparu dans la vapeur de la nuit et au
milieu des cyprès. Alors il lui sembla entrevoir comme une ferme
humaine se glisser son tour dans l'ombre. Etait-ce une illusion On
se trompe quelquefois dans la nuit. Mai.^quel pressentiment! quelles
terribles émotions Iàgilaient!... Angelo! fit-elle mi-voix. Point
<le réponse! Mais soudain un bruit sourd retentit, Elle resta immo
bile, prêtant l'oreille avec anxiété,quand un rire sauvage et couvul-
sif vint interrompre ce silence de mort. C'était lui, c était son frère!
Pour la première fois de sa vie, elle venait de l eulendre rire!
N écoutant plus, n'attendant-plus rien, Angiolina descend rapide
ment et se précipite vers l'eudroit d'où venait de partir ce rire féroce.
Au même instant la lune se leva tranquillement au-dessus des mon
tagnes du Yivario, et éclaira de sa pâle lumière une scène d'horreur.
Un cadavre sanglant gisait terre; un bomme côté de lui. Ce
^cadivre sanglant, c était celui de son bien-aimé, l'homme qui était
7 fr. pararSOIlfrè,e!
75 cT chaque nuuiêro. **U, avait deviné le secret de sa sœur, dé-
ON S ABONNE AU BUftE es el trop imprudentes, leYils de son
sa vendetta! La mesure
de son bonheur était comble: il n'avait plus sur la terre un seul être
haïr ou.tuer!...
Nicolo avait cirlsndu accourir sa sœur, et cependant il recula de-
.vaut elle! Cette jeçttie fille, si douce, si calme, en était devenue une
fniie. Ses grands yCu^yioirs que la fièvre dilatait encore, lauçaient
des éclairs: le feu de la colère avait remplacé sur ses joufes la pâleur
de la maladie, et ses longs cheveux flottaient en désordre sur son sein.
On eût dit-une Méduse! Semblable non une femme mais une
lionne qui lé chasseur vient d'enlever ses petits
Misérable meurtrier! reuds^raoi mou bien-aimé, s'écria-t-elle
avec fureur, et d une voix faire reculer de terreur cet homme au cœur
de fer Pourquoi las-tu^ assassiné parce que je l'aimais, n'est-ce pas
Je l'ai fait, rnurmura-l-il, parce qu'il était notre mortel ennemi.
Oui, tu L'as tué, reprit-elle avec une énergie toujours croissante,
tu l'as tué par derrière, dans l'orïibre de la nuit, misérable assassin!
tu étais trop lâche pour te mesurer avec lui la clarté du jour!...
Angiolina, prends garde toi! dit le Corse, et son poignard
brilla.
Eh bien! tue-moi aussi, reprit-elle, je ne suis qu'une femme, tu
j^e cfois pas avoir peur de moi, n'est-ce pas Eh hien! tue-moi donc
aussi' ajouta-t-elle avec une sorte de joie frénétique et elle s'appro-
*cha* si près de Nicolo, que le poignard effleura sou sein, et qu'il lui j*
aurait percé le cœur si la main du Corse n'eût tremblé comme celle
d'un v£fant!
(La suite au prochain N°.) <llv£