EXTÉRIEUR. france. 3 Espagn\. Madrid,1er novembre. Les troupes soût consignées dans leurs casernes, et des patrouilles nombreuses circulent dans les ruescomme si l'on avait redouter quel- qu'émeute. Cependant ce n'est là qu'une pré caution dans le cas où la séance des députés qui doit avoir lieu demain et dans laquelle M. Bernaben doit attaquer le ministère, amènerait quelque trouble dans la ville. Aujourd'hui il n'y a pas eu séance cause de la Toussaint et il n'y a, quant présent, aucune apparence d'émeute. Variétés. que l'on traduit, comme faussaires, en cours d'assises pour obéir au texte de la loitant de malheureux que le bon sens a acquitté avant le •verdict du jury? Nous avons répété notre de manda d'autres, car nous n'y pouvions trou ver de satisfaisante réponse. 11 nous fut répondu celte fois que l'on avait craint de blesser le bar reau. Si tel est le motif réel de l'inaction du procureur du roinous doutons que ce privi lège, octroyé aux dépens de la justice générale, excite une bien vive reconnaissance chez ceux que l'on aurait voulu favoriser. Nous n'avons point mission de parler au nom du barreau liégeois mais les traditions d'honneur qui se perpétuent dans son sein nous autorisent croire qu'il a plutôt regardé comme une griève ofFense, des ménagements, qui pourraient exci ter la gratitude d'un complice, mais que doivent répudier des hommes d'honneur qui ont exclu le coupable de leur ordre. La Belgique Judic.) On nous écrit de Londres 11 parait certain aujourd'hui que le duc de Bordeaux fixera son séjour en Angleterre. C'est, dit-on aux instigations de la Russie et de la Prusse que le parti légitimiste a cédé en cette circonstance. On assure que le duc de Bordeaux sera conlinuéllement entouré d'une garde d'hon neur de 30 personnesqui sera formée tour de rôle des fils de familles légitimistes. Déjà 600 noms se sont fait inscrire. Les individus qui consentent faire partie de cette garde d'honneur consentent faire leurs frais le •voyage de Londres. Le gouvernement s'inquiète beaucoup de cette combinaison qui allierait un grand nombrejle partisans au duc de Bordeaux, attendu que beaucoup de jeunes gens croiraient ainsi pouvoir se faire une perspective pour l'avenir. On assure qu'il est arrivé au chateau de"' Saint-Cloud une lettre autographe du roi Othou qui proteste contre la révolution du 3 (15 sep tembre)et contre les concessions qu'il a faites au peuple. On ajoute que S. M. Hellénique de mande des secours aux trois puissances.protec trices pour maintenir son autorité ébranlée. Une lellfe semblable a dû être envoyée la reine Victoria et l'empereur Nicolas. On sait aussi que c'est par suite d'une lettre du roi Othon que le roi de Bavière a envoyé le comte de Wallgrstein Paris et Londres. Je ne m'étais point trompé en vous annon çant la présence de Zurbano Madrid, son sé jour a été de courte durée, il est parti hier pour Logrono où il doit finir sa résidence en vertu des ordres du gouvernement. i Hier au soir il y a ei^éunion chez M. Olo- zaga, des personnages queje vous ai cités comme devant faire partie du nouveau cabinet, la con férence s'-est prolongée fort avant dans la nuit. Les espartéristes n'ont pas perdu tout espoir d'entraver la marche du gouvernement, la Co- rogne, Vigo, Séville, Santià'ge, partout on les voit pousser l'insurrection, mais le minis tère a, dil-on, donné des ordres partout pour agir avec la plus grande vigueur. A Séville plu sieurs espartéristes ont été arrêtés la suite d'une conspiration découverte qui devait com mencer par l'assassinat du capitaine général Armero. Des troupes sont parties pour Vigo afin d'y rétablir l'ordre, ainsi qu'à Pontevedra. M. Berryer, qui vient en Angleterre pour la première foisa fait de nombreuses visites la haute noblesse de Londres et nos princi paux monuments. Avant-hier il a dîné avec ford X Gochrane Burlington-Gardens, et aujourd-liui" il est parti pour Alton-Towers, résidence: de lord Shrewsbury, où le duc de Bordeaux dù le précéder. M. Berryer sera de retour Lon dres dans dix jours environ. Un journal irlandais donne le résumé d'une lettre du duc de Wellington, d'où il résulterait que le ministère est décidé tenir caserné ou campé en Irlande le plus possible de troupes pendant tout le temps que durera l'agitation de ce pays. On prendra aussi des mesures pour protéger efficacement ceux dont la vie ou les propriétés seraient menacées. Dublin, le 4 novembre. Les pièces et actes du procès ont été remis hier matin, onze heures, au jury des mises en accusation. Ils sont extrêmement volumineux et n'occupent pas moins de quatre-vingt-quinze pieds carré de parchemin. Ces actes étaient ac compagnés" d'un extrait de leur contenu mais les membres du jury s'élant opposés ce qu'il fût donné lecture d'aucun extrait, tandis qu'ils ont prêté serment de prendre par eux-mêmes connaissance de toutes les pièces du"procès, il faudra que tout ce volumineux dossier soit exa miné pièce par pièce. La foule qui stationne autour du palais, con tinue manifester un vif intérêt pour la marche du procès. Hier les témoins de la couronne, au nombre de trente-six ce qu'on dit étaient rassemblés dans une salle contigue celle du jury et dont la police ne permettait personne d'approcher. A quatre heures le jury ayant fait savoir qu'il n'était pas probable qu'il en vint une résolution ce jour-là, les témoins ontreçu, l'ordre de retourner chez eux. Le jury a terminé l'interrogatoire de deux témoins. On ne dit pas le nom du premier, mais ce n'était pas M. Frédéric Bond Hughes. Le second était M. Vernon, du bureau du timbre. A cinq heures la séance a été levée et le jury s'est ajoùrné lun,di. M. le comte de Saint-Aulaire va partir pour retourner son poste Londresafin d'y rece voir le duc et la duchesse de Nemours. On lit dans YArmoriau: On sait que M. le préfet maritime a reçu par le télégraphe, l'ordre de faire partir sans retard le bateau vapeur Y Archirnèdepour un des ports de la Manche. Des personnes que nous a£ons lieu de croire bien informées nous ont fait connaître le but du départ précipité de ce na vire. L'Archimède bord duquel l'amiral Casy va s'embarquer*avec son état-major général recevra un détathemenl de grenadiers des ré- gimens d'infanterie de marine, fera voilç le 5 pourOunkerque, où il se tiendra la disposition du duc et là duchesse de Nemours qu31 doit transporter Woolwich LL. AA. RR. passeront 10 "jours Londres et de là, se rendront Ostende. Il existé «n ce moment dans les-serres du Jardin-jjTes-Plantes de Paris, un exemple df croissance bien «urprenant par sa vigoureuse'- végétation. Un bqùrgeon de bambou x sorti du pied Hé la plante', s'est développé avec une telle rapidité- dans Ie"courant du mois dernier, qu'il atteint aujourd'hui le sommet du grand pavillon sa taille est en ce moment de 10 mètres: c'est peu près la hauteur d'une maison trois étages. 11 ekt d un seul jet, sans aucune feuille, ce qui fait supposer qu'il grandira beaucoup encore. La croissance de ce^bambou qui a environ 12 centimètres de diamètre, est de plus de 15 cen timètres par jour; on peut donc le voir pousser, puisque sa marche d'ascension s'opère aussi vile que le mouvement de la grande aiguille d'une pendule ordinaire du salon. UN UOMAN DANS UNE AUBERGE. Si vous avez été de Paris Lyon par Tonnerre et Saint-Florentin, vous avez dû remarquer, dans l'hôtel où l'on s'arrête pour dîner, une jeune filk blonde, qui sert les voyageurs tableet qua petle Francine. Il est impossible^ plus frais, plus gracieux hlle-; ses grands yeuxJJ douceur, la blai»^ peau, l'élégante simplicité de ses manières sous son costume de fille d'auberge, sa réserve surtout, vous inspirent, au premier abord, un sentiment d'intérêt que vous êtes étonné d'éprouver pour une femme que vous n'apercevez qu'en passant. Francine n'a pourtant jamais été autre", chose que fille d'auberge Pauvre enfant sans parents, elle n'a reçu d'autre instruction ét d'autre éducation que celle que les bonnes gens chez lesquels elle est placée lui ont don née par charité mais il y a, dans le fait même de sa naissance, un mystère qui explique jusqu'à un certain point la distinction de son visage et celle de ses manières. En 18^5, vers la fin du mois d'avril, une.chaise de poste, qui suivait la route de Lyon Paris, s'ar rêta l'hôtel-où se trouve aujourd'hui Francine; un homme et une Temme en descendirent, et firent transporter dans une chambre des effets assez volu mineux qui se trouvaient dans la voiture en annon çant leur intention de passer la nuit l'hôtel. L'homme pouvait avoir 5o ans; il était grand, bien fait, portait des moustaches comme un militaire, et était décoré. La femme était jeune; excessivement belle, mais elle avait la figure amaigrie, fatiguée et paraissait souffrante. On remarqua, lors du transport des effets dans l'hôtel, qu'elle ne voulut pas se dessaisir d'un petit ballot de toile blanche, qu'elle semblait tenir avec infiniment de précaution, et qu'elle porta elle- même. Les deux voyageurs se firent servir dîner dans leur chambre, et recommandèrent expressé ment aux gens de l'hôtel de ne venir que lorsqu'on les appellerait. li y avait dans le ton de ces deux voyageurs, dans les recommandations qu'ils faisaient, et dans l'air triste et abattu de la jeune femme, quelque chose d'extraordinaire.qui frappa le maître d'hôtel et sa famille; mais il- ne crut pas devoir violer la consigne qui lui avait été'donnée, et, contre l'habi tude du maître d'hôtel, ni lui ni ses gens ne cher chèrent pénétrer le secret des deux étrangers. A minuit on'-voyait encore hriller la lumière dans leur appartement, et la silhouette de l'homme se dessinait fréquemment sur les croisées. Tout coup un grand coup de sonnette annonça qu'il de mandait quelqu'un; orf entra,. la dame paraissait assoupie sur une chaise longue, il- était facile de voir qu'elle avait pleuré. Ls«.\itty a geu rd e 111 a jjd a d esche- vaux de poste sur-le-champ pour partir. Le maître d'hôtel obéifyla berline fut attelée, et, une heure moins vingt minutes, les deux voya geurs remontèrent en voiture, ét les'chevaux parti rent au galop. Le lendemain matin, lorsque le maître d'hôtel voulut entrer dans la chambre qu'ils avaient occupée, il ne trouva plus la clef; elfrcyé l'idée d'un vol, il fit sauter sa serrure, et le premier objet qui s'offrit ses yeux fut une espèce de petit ber ceau dans lequel dormait un petit enfant de dix quinze jours tout au plus. Cet enfant était Francine. Du reste, pas un mot, pas un signe, pas4une marque de reconnaissance de la part de ceux*qui Bavaient abandonnée, du linge très-fin, mais rien de plus. Ou donna le signalement de la chaise de poste", mais il en était passé, depuis, vingt ou trente pareilles, de sorte qu'il fut impossible de la retrouver. Le digne maître d'hôtel et.sa femme en prirent bravement leur parti Puisque Dieu nous a en voyé cet enfant, dirent-ils, nous la garderons nous l'élèverons comme la nôtre. Ils là firent baptiser, -, lui donnèrent lenom deFrauciné,et,jusqu'à l'heure où nous écrivons ils n'ont cessé de'lui prodiguer les soins de parents: véritables. La pauvre abandonnée 1 qui sait toiïte.son histoire, et qui a noblement com- pris tout le'déèiniéressement de ses prolecteurs leur a rendu amour pour'amour, dévouement pour dé vouement; jamais fillerespecluetfte et.soumise n'eut plus d'allentioh pour-ses père et -mvi'4 qu'elfe n'en a*' polir se% parents adoptifs; et quoiqatï-.jervante d'auberge, elle est citée comme modèle de candeur et de modestie. Tant de vertus trouveront bientôt Ijsur réco; pense, lemaîtrede l'hôtel,qui n'a'qti'un fils imiq n'a pas songé A lui trouver une autre QVraucine; elle.n'a rien, ni nom, ni pare tune; mais qu'importe?elle est elle est douce et laborieuse, c'esf l'excellent homme pour charité. Francine va d fils de sort bienfai cet hôfel, où dj. temen icte de

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Le Progrès (1841-1914) | 1843 | | pagina 3