INTÉRIEUR. JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 36 ANNEE. N° 268. JEUDI, 23 NOVEMBRE 184^. 7* - - - On s'abonne Ypres, nie du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. m PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypres. fr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,/ranco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. Ijl H YPRES, le 22 novembre. La majorité de nos représentants ne nous parait pas vouloir mettre de l'assiduité, ni de l'activité aux travaux parlementaires. Au début de la session peine réunie la chambre a dû forcément lever la séance lundi passé parce que l'appel nominal n'accusait que la présence de trente-huit membres sdr quatre-tingt quinze. On si, plaint de l'arriéré législatifils jour naux du clergé imputent la stérilité des sessions aux longs discours de l'opposition. Mais rien que par la commodité, qu'offrent les chemfns de fcr MM. les députés, la chambre perd deux jours de séance par semaine, le sameçljfet le lundi» \Grand nombre de députés de l'opinion cléricale se rendent chez eux. Pour n'en citer qu'un, nous dirons que l'abbé De Foere est tou jours introuvable la chambre, pendant-oee deux jours. Si on comptait moins de jours de relâche for cé et un peu plus d'exactitude de la part de n^s hoporables assister aux séanceson pourrait discuter bien des questions qui sont encore pen- danlesi et dont une solution définitive est vive ment désirée. II est fâcheux que le congrès national n'ait pas prévu," que des honorables députés eussent pu ne pas être animés de ce zèle pour les intérêts de la patrie, qui doit être la qualité essenlielle$e tout bon représentant. Car celte assemblée, si elle eut pu le prévoir, eut ordonné de ré tribuer les députés par des jetons de présence. Les absents eussent été moins nombreux et défaut de zèlejjn certain faible pour l'argent eut engagé gjpnd nombre thrmembres de la chambre être alors plus assidus. FORTIFICATIONS D'YPRES. Les sentiments patriotiques dont est animé l'auteur de l'article relatif la ville 4'YpI,e*j inséré au N° 362 du Progrèssont, safts contre dit, dignes des plus grands éloges puisque les conséquences fatales qu'il craint et qu'il signale, sont d'une vérité que personne ne pourra con tester. Mais il nous semble que l'auteur de cet article s'est alarmé trop promptement ou qu'en pèsant bien les circonstances du fait qu'il ap préhende, on peut en considérer l'exécution comme chose impossible. Peut-on supposer, en effet, que le gouvernement belge ait pu conce voir le dessein de soustraire la ville de Menin la dure condition qui lui est imposée par la force majeure et la volonté d'un pouvoir étranger la Belgique pour faire peser de tout son poids accablant cette triste condition sur la ville d'Ypres. Attribuer au gouvernement belge un tel pro jet, ce-serait douter gratuitement de sa clair voyance et lui attribuer de sentimens injustes qu'il n'est pas permis de lui supposer sans mo tifs irréfragables. Il importe d'abord de' rte pas perdre de vue, que les grandes puissances n'ont statué sur le sort de Menin, AlhMous, Philippeville et Mariembourg, qu'après avoir discuté dans leur sagesse," au sujet du sort de toutes les places de guerre du nouveau royaume, et qu'en pronon çant que les unes seraient démolies, ces puisf sances ont décidé implicitement que les autres seraient conservées. Que ce qui a été arrêté ainsi ne saurait être changé ni modifié que par le concours des même» puissances et qu'il est de toute invraisemblance que les représentants des états du premier ordre voulussent revenir sur leur décision souveraine, d'après les obser vations d'un état secondaire qui n'a eu'auctrhe part la décision primitive, que s'il'en était au trement. Si Ypres pouvait être substitué Menin il n'y aurait aucune raison de ne pas prononcer d'autres changements, p%r exemple, que. les fortifications de Tournay seraient démo lies pour maintenir celles d'Ath, etc. Çuppo&ans mtyntenant, nonobstant ces obser vations, que le gouvernement belge ait la volonté jointe assez d'influence pour énerver et anéantir même, la force de la chose, solen nellement et souverainement jugée on se de manderait quels seraient les motifs que ce Gou vernement ferait valoir pour sacrifier Y près pour Menin. Seraienl-ce des vues stratégiques dans l'intérêt de la défense du territoire? Seraient-ce des raisons d'équité en faveur d'une portion des habitants de ce territoire? Quant aux vues stratégiques, nous croyons pouvoir faire observer sans prétendre dimi nuer en rien l'importance de la place de guerre de Menin, que de tout temps la France a atta ché l'occupation d'Ypres une valeur inestima ble. A l'appui de cette assertion, il suffit''se jeter les yeux sur l'instruêtion tracée par le premier capitaine de son temps lors du commencement de la grande guerre de la République française. Nous extrayons ici une partie de celle instruc tion qui précisément cpmpteace^par les opéra tions sur Ypres. - Paris, ce 21 ventôse, 2année de la République française, une et indivisible (1)* Carnot, représentant du peuple, plchegru, général en chef de l'armée du Nord. Le comité de salut public, Général, me charge de l'expliquer le système de guerre qu'il a adopte pour les opérations de la campagne prochaine dans le Nord. Il a voulu que celte campagne fut ouverte par la prise d'Ypres, afin $le couvrir pardon moyeu et par les inondations qui, peuvent être formées ^eppiscette ville jusqu'à NieupOrt, les villes de Bergtïes, t)un- kerque, Cassel et Bailleul; en assurer la communi cation toujours précaire, pouvoir porter en avant lés garnisons de l'arrière, raccourcir notre ligne de défense, inquiéter l'ennemi sur les villes d'Oslende, Bruges et Gand l'obliger tenir pour leur conser vation une grande masse de forces dans la Flandre maritime, et diminuer d'autant celles qu'il desline (1) Cette instruction se trouve en entier dans un ouvrage uni ingénieur de l'armée des Pays-Bas, cité dans la Revue cncyoIoppT dique (de France) par une réunion de membres de l'institut e autres hommcJ de lettres, tome 5G, Paris", octobre 1827, arliç) Pays-Bas FtUILLETON. Suite et Fin.) hwsquc je l'ai repoussé pour la première fois,1-Vous m'avez dit de bien réfléchir, vous m'avez engagée suivre mon penchant vous m'avez répété ces paroles sacrées Il est écrit- ta femme quittera son pire et'sa mérp. Je sais que o'est la loi des anciens temps. Mais aujourd'hui qu'il /a tant de filles marier qui ne demandent pas mieux, je ne oj-oispas que les hommes soient en peine de trouver s'établir, et dès ce premier jour, comme j'avais l'esprit calme et que je lie sentais rieu pour milord, il m a semblé queje devais refuser, par l'amour pour mes deux pauvres^œurs, une fortune si différente de la leur. Madame sa mère m'a l£cn dit qu'elle les doterait, qu'elfe les cmiueLir.au arec moi vous ne jwuvez quitter votre état, vous, mon oncle, et je n'ai pu souffrir Ijidéè'dr me séparer de vodket de celte chère petite maison où nous',-irons si heureux, pour aller porter de grandes robes et rouler carrosse dans des pays que je ne connais pas» et puis je me suis dit que commece n'était pas la fortune qui pouvait ne tenter et me faire épouser un milord, ce n'était pas non plus en iùu i1cot1- faisant part de cette fortune mes sœurs que je pourrais les consoler sï'âles i^ltrduvaient pas le bonheur dans ma nouvelle famille. Et puis, que sait-on? j'aurai# J>egt-être été heureuse dans le mariage» *ct mes sœurs voyant cela, auraient peut-être souhaité de sfc poirier aussi et peut-être qfi'clle ne l'auraient pas pu. Et si elles s'étaient mariées,'peut-être^fcussCnt-elles pas fait d'heureux ménages, et voilà toutes nos existences si ti^quUles bouleversées voilà notre bonheur changé en soucis, en regrenÇn déplaisirs sans remède et sans terme. Enfin mon cerveau n'était pas malade: ce jour-là je vis tout coup et aussi clairemen.tque si j'eusse lu dans un livre tous les inc vénicuts dfe ce mariage ^pf vous démontrai vous-même, et je vous persuadai de m'afFerrair^lans mohâefus, si je venais changer mal heureusement d'avis. Mais, après ce refus, les plaintes de milord de vinrent si grandes qu'elles endormirent hia raison et, quoique je ne lui ai'jpas donné, par mes actions, mes paroles ou mes regards, la moindre espérar^'Sroilà qu'aujourd'hui, après lui avoir écrit assez dufemenl de me laisser en repos et de ne jamais compter me faire changer d'avis, je me Suis «^fiouiç daus ma harahre, et après être revenue moi-même, je me suis.sed^ fondre en larmes, comme si venu m'annoncer votre mort ou celle d'une de mes sœurs. V'v,e sentir si faiblé^et ne comprenant'cil la for - '.nationj ai yu qu'il était tçtr f* b nr—T-* ?S que parti ifrévpcabFe, car je n^t&is pa$ sure de jjrtoi. J'ai donc ajou^£ au lias de ma réponse peu de mots, qn% je va en allais ne reviendrais qné lorîffirc lui-même aurait quitté le pays. J ajout que je. croyais trop sôn honneur pour craindre qu'il laissa ainsi e~ longtemps une pauvre 611e sans asile, éloignée de sa maison e"* parées. J'espère qu'il ne me fera pas attendre son détuU^et q viendi|pz me chercher, mon cher oncleaussitôtqui îrwjFfa i route. Mais, mon onclj*, ne pensez pas que ce sacrifi mes forces, et qçe votre tendresse trop indulgent encore cette fois meJ'aire revenir dejna^Jf" du. ciel si vpus m'aUez, si espoir n'est pas de ce monde, de Dieu, ne conûez pas draient ejeteyie effort plus di"" Pi sais ce que J1 passt Ici

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