Nouvelles diverses.
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nous attaquer ailleurs; l'empêcher de pouvoir se
soutenir dans les villes de Menin et Court rai, et par
conséquent de pouvoir communiquer avec Tournai
et Audeuarde; l'éloigner enfin des postes de Tour
coing, Roubaix, Launoy, par lesquels il resserre la
garnison de Lille, appuie son camp de Cisoing et
couvre Maulde, Orchies et tout le territoire que nous
devrions occuper jusqu'à la Scarpe et l'Escaut.
La possession <T Y près a paru si importante au
comité de .salut public, qu'il peut que lu y employés
toutes les forces disponibles de l'armée, s'il est néces
saire il désire que ce soit l'occasion d'une grande
bataille, et te recommande de tout préparer en silence
pour cet événement qui doit décider du sort de la
campagne, etc.
Or, si d'après l'aulorilé d'un génie tel que
celui de l'illustre Carnot, la place d'Ypres est
estimée pour la France au prix d'une grande
bataille, de quelle valeur n'en doit pas être la
conservation en faveur de la Belgique?
Une autre circonstance qui louche le point
stratégique, et qu'il est bon de ne pas omettre,
résulte de ce que par les arrangements de 1814
et 18 liS, la place d'Ypres a été considérée, dans
l'intérêt britannique, comme se liant celles de
Nieuporl et Oslende, et comme ne constituant
qu'un sort tout homogène entre elles. Ainsi, en
livrant les fortifications d'Ypres la démolition,
cet ensemble serait rompu. Dès lors on ne peut
se refuser d'admettre qu'un pareil résultat de
vrait être précédé de graves discussions entre
les grandes puissances qui ont prononcé sur l'en
semble de toutes les forteresses de la Belgique.
Examinant maintenant les choses sous le
point de vue de l'équité; il est certain que si
Menin allait être souslraileaux dépens dYpres,
la dure nécessité de voir démanteler ses rem
parts, ce fait constituerait une violation de tout
principe de justice dislribulive.
Lorsqu'un sort funeste tombe sur soi par la
volonté des grands potentats étrangers, et par
des motifs de haute politique, on s'y résigne
comme on se résigne aux calamités d'une force
majeure inévitable. Mais+orsque un tel sort se
rait imposé par le pouvoir indigène et pour des
motifs dont la politique ne pourrait être que
très-secondaire, et peut-être futile ce serait là
un fait odieux, propre faire naître l'irritation
d'un pénible mécontentement dans lame de
ceux qui en seraient victimes.
Quoi! la ville d Ypres, ancienne capitale de
la Flandre-Occidentale avec sa population de
16,000 âmes, .serait sacrifice Menin dont la
population ne compte que 7,000 âmes! Quoi!
Ypres aussi riche en vastes et magnifiques mo
numents qu'aucune des grandes villes de la Bel
gique et qui en possède qui peuvent rivaliser
avec ce que la France et l'Allemagne ont de plus
remarquable en architecture ogivale (1) Ypres
serait sacrifié Menin qui ne possède aucun
monument! Quoi! Ypres dont la célébrité a
occupé les pages de l'histoire depuis tant de siè-
*-'•-
jl> Voirie npémoire couronné par l'Académie de Bruxelles, fourni
u Mr A.-G.-B. 6cbay.çs, intitulé Essai sur l'architecture ogivale
Belgique, bu réponse, etc.
cles et sous tant de dominations différentes, se
rait sacrifié Menin qui ne commença prendre
rang de ville que vers le 13me siècle.
Non, non, cela n'est pas possible. La décision
que redoute l'auteur de l'article au N° 262,
n'aura pas lieu les sentiments de sagesse et
d'équité dont est animé le gouvernement belge,
en sont un sûr garant. Croyons plutôt qu au
lieu de vouloir démolir nos remparts ce Gou
vernement, ami de l'ordre, aurait consenti, il y
a longtemps1 achèvement de la réparation
(au moinsen ouvrages de terrassement) des trois
brèches au mur capital de la place. Ce Gouver
nement n'aurait pas reculé devant la dépense
légère que demande cette réparation, si depuis
dix ans l'administration municipaleavaitsollicité
celle faveur, laquelle maintenant encore cette
administration obtiendrait en démontrant com
bien le travail en serait utile dans l'intérêt de la
ville en même temps qu'à un nombre d'ou
vriers qui ne demandent que de l'occupation,
pouvait soulager leur misère. Communiqué
VILLE D YPRES.
CONSEIL COMMUNAL.
Séance publique du Jeudi, i3 Nooembre 1843,
4 heures de relevée.
ordre du jour:
i° Demande de l'administration des hospices de
cette ville, tendant pouvoir employer une somm%
de 15, 900 francs, pour approprier les bâtiments de
la maison Rycx, l'usage d'un établissement poul
ies aliénés.
20 Demande de la même administrationpour»
être autorisée employer pour réparations urgentes
différentes maisons lui appartenantes, une sommp
de 4,000 francs, allouée au budjet 1843, pour recon
structions au béguinage.
3" Admission la pension de la Ve Parent.
4° Demande au sujet du fonds d'encouragement
pour la peinture historique et la sculpture.
5° A émettre un avis sur la requête des marchands
de morue et destokvisch^ relative la taxe dont sont
frappés ces comestibles.
t>" Demande en obtention delà remise d'une som
me de fr. 2,100, due la Ville, par l'établissement des
Sœurs de charité de S1 Joseph.
ROTURIERS LIBÉRAUX ECOUTEÏ
Au moment de mettre sous presse le Journal
de Bruxelles nous tombe sous les mains nous
y lisons la phrase suivante
Il faudra bien que MVerhaegen et ses
amistous fiers qu'ils sont de leur roture sé-
culaike, se résignent siéger sur les bancs où
siège le descendant de&sffaraman.
Lépilhète de roturier est ressuscité, merci,
Journal de Bruxelles!! Nous lacceplons avec
enthousiasme, nous qui ne sommes ni Barons,
ni Marquis", ni Ducs, nous porterons ce nom
avec autant de fierté que nos ancêtres portèrent
celui de Gupux lorsqu ils cherchèrent noise
votre excellent ami Philippe II et son digne
acolyte le Duc d'Albe de sanglante mémoire.
Dès aujourd'hui, active et noble jeunesse de
la ville, de Louvain vous prendrez non-seule
ment cœur d être Q,ère du libéralisme que vous
avez démontré lors des dernières élections, mais
vous vous glorifierez aussi d être Roturiers avec
le roturier Veruaegen Journal de Louvain.)
Le bon M. Lapalisse Deman d'Attenrode,
1 honorable député de notre ville ne changera
donc jamais sa fameuse ligne droite qui n'of
fre pas le chemin le plus court parce que
moralement elle est la plus longue, il vient
d ajouler l'occasion de l'élection de M. D'El-
hougne, qu'en été, depuis six jusqu'à neuf heu
res du soir on a encore trois heures de jour.
Décidément M. Deman est doué d'une perspi
cacité tellement extraordinaire que le parti
clérical ne saurait lui refuser son concours dans
nos élections de 18415. (Idem.)
Voici le tableau de la composition actuelle des
divisions d'infanterie et de cavalerie
division d'infanterie. ile division. Comman
dant, le lieutenant, général Clump, Gand. 1"
brigade. Générai-major Langerman, Bruges. icr et
5° de ligne. 2e brigade. Colonel Lacoste, Gand.
8" et i2° de ligne.
2° Division. Commandant, le lieutenant-colonel
Goethaels, Anverâ. 1™ brigade. Général-major
Deys, Bruxelles. Régiment d'élite et 3* de ligne.
a" brigade. Général-major Prisse, Bruxelles. icr
chasseurs pied et 10e de ligne.
5° Division. Lieutenant général L'Olivier, Liège.
ire brigade. Général-major Zantis, Liège. 3°
chasseurs pied et t>° de ligue. 2e brigade. Ruzelte,
Liège. 4° el 11" de ligne.
4" Division. Lieulenuntgénéral Malherbe, Mous.
1" brigade. Général-major Chazal, Mons. 20
chasseurs pied et 2e de ligne. 2e brigade Colonel
Dorez, Mous, 7e et 90 de ligne.
divisions de cavalerie. Division de cavalerie
légère. Lieutenant général d(| Mamelle, Louvain.
1" brigade, général-major Krusewski, Malines,
1" et 2e lanciers. -±°. brigade, général-major Van
Remobrtere, Tournay, l"^L 2e chasseurs.
Divïsion de grosse cavaleri^ Lieutenant général
d'Hane^ Bruxelles.110 brigade, régiment des
-guides. 2e brigade, colonel de Libotton, 1" el 2e cui
rassiers.
Les stations du chemin de fer quien sep-
tembre, ont donné lieu au plus foi t mouvement
se*classent dans l'ordre suivant
Bruxelles, station du Nord, 54,623 voya
geurs station du Midi, 21,833; total pour
Bruxelles, 76,460 voyageurs Gand, 34,823
Anvers 32,226 Liège 26,730 Malines
23,331 Verviers, 20,077 Court rai T 18,763
Bruges, 18,674; Louvain, 18,502; Oslende,
16,293.
On écrit de Toulon
Hier on a lu une demande des frères dg
l'école chrétienne qui sollicitaient de la commu
ne l'autorisation et les fonds nécessaires pour
l'établissement dune, école d'adultes. M. le
maire a lu le feuilleton énoncialif des objelssur
lesquels on devait délibérer Messieurs, a t-il
-dit, vous avez examiner la demande des frères
de la doctrine chrétienne qui désirent établir
une école d'ADULTÈRE
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là la Vierge ou aux Saints, sans vous consulter lavance. Eh bien
ndonnez-inoL,£aï yous élittï |>lus faible^pour moi que moi-
Ime, et je viens de naiengaîfer^ au lever du soleil, par un vœu irré-
able, rester dansle célibat'.tjfe p'ai pas agi la légère, je vous en
j'ai prié"1 EàjJriUSîiint'de m'éclairer j'ai pris mon temps.
3u matin brillait, et la nuit était encore noire. Je me-suis djt:
itérai jusqu'à ce'que la clarté du jôd»ait efTacé cette éteilej
a mise â^genoux devant ma fenêtre en face de I'Orientt
la yenue du fds de l'homme sur la terre;j ai senti
uait eu moi. Oui, je l'ai sentie ca?à mesure que la
i soulageait mes membres rompus, jçsentis comme
pulageait mon cœur, et mettre que POrient
jfoi se ranimaient. Enfin, quand
diiB!%'din, j'ai été saisie
Katyfeur rayonner dans
et je
|l«mt4es bras
|aSei
r* T10
iue ni
libre qui, jusqu'ici, n'a adoré que lui, et qui n'a jamais trouvé ni monde, tandis que ses hésitations, sou entraînement vers ce jeune
souffrance, ni mécompte, ni effroi dans cet amour. homme et les regrets qu'elle a étouffés lui apparaissent
Maintenant, je pars pour Brescia. Je descendrai chez notre cou- "comme des faiblesses-dont elle rougit; et, je sais, moi qui conuais
sine l'aveugle je lui dirai que c'est vous (fui m'envoyez acheter une 'tous les replis de son cœur, qu'eu vantant la grandeur de son cou-
devanture d'autel, et je vous attends, mon cher oncle. A bientôt, rage, ses sœurs l'eussent beaucçup plus humiliée que flattée.... Et
j'espère. puis, qui sait sî, en lâchant bride ses conversations dangereuses, la
Lorsque Giulia et Luigina, les deux autres sœurs, connurent tête des cleax-autres ne se fût pas enflammée de quelque vaine ou-
cetle lettre, elles voulurent aller se jeter dan.$ les bras d'Arpalice; riosilé? Qui sait si l'amour d'Arpalice.ne fût pas sorti de ses cen-
mai s le curé, qui avait choisi pour la communiquer -l'heure la
quelle Arpalice cultivait ses fleurs, les pria, au contraire, de ne point
parler. Redoublez de tendresse et de soius pour elle, leur
dit-il, rendez-la plus heureuse encore qu^jvoiis ne faites, s'il est pos
sible. Aimez-la, estimez-la davantage,^ ynj&3 pouvez; laissez-lui de
temps en temps entendre, dans les occasions délicates, que vous
savez de quelles hautes vert.y^ellè est capable mais promettez-moi
de ne jamais entrer eu explication sur ce sujet. Elles le promirent
et furent fideles leur engagement. Et, quand jydemandai au curé
r
qui me racontait ces détails, pourquoi il avait exigé si expressément
ce silence Voyel> dit-il en souriâçU^ tout *rcle sublime a une ex
plication naturelle, et l'explication naturelle n'empêche gjas d'être
sublime: il y a dans Arpalice un immense, un véritable orgUittL si
bifide
puis m'exprimer aingi. En mâf^^emps, il y a tant de foi
quéïuT>4jgarde son sacrifice, cofiirne la dernièic chose du^^î t
'r*
dres? Tout le monde se trouve bien de cet arrangement. J'ai voulu
dire Giulia et Luigina ce qu'elles devaient de reconnaissance q
d'admiration leur sœur. I\e pas le dire, c'eut été Truster Arpalice
de ce redoublement d'amour qui lui était dû, comru«? la récompense
de sa grande action. Mais ces sortes de tragédies doivent se jouer
daus le plus grand mystère de la conscience et n'avoir pour specta
teur que Dieu.
Au reste, ajouta-t-il, mes nièces sont,restées unies par une invin
cible tendresse. Le presbytère n'a rien, perdu de sa propreté, ni le
jardin de son éclat. Arpalice est pllis^fraîche que jamais, comme
vous voyez fou chante toujours, on ri^toujours, comme devant; on
fit toujours l'imitation; on fuie -fcvec*ferveur, et Dieu bénit les
cœurs simples. Si une personne est plus sereine et plus contente de
sort que les autres, c'est certainement Arpalice.
Georges Sanl.
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