JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. c 3e ANNÉE. - N° 269. DIMANCHE, 26 NOVEMBRE 1843. INTERIEUR. LA CANT0RA. On s'abon^&YpRESrue du %!£empi«^ et chez tous les per- cepteurs des postes du royaume. PRIX DR L'ABONNEMENT, par trimestre. F'Hh* Ypresifr. 5-00 Pour 'es autres localités 6-00 H Prix d'au numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze cenlimes'par ligne. le 25 Novembre. Dans tin de nos derniers N0'notfs nefu» sommes faits l'écho d'un bruit qui s'était ré pandu en 'ville et yjBvait jette la consternation; comme nous iynorionsjusqu'à quel point ilétait vrai, que le gouvernem^iM^gpeât négocie#, des modifications au protocole du 16 décembre 1831, relatif àla défoolilion -descinq forteresses belges y désignées, nous_4p'|rvons reproduit ces dires, que d'une manière dubitative. Nous désirerions pouvoir donner aujourd'hui un démenti formel ceux cjui ont répandu un bruit aussi alarmant. Mais ici encore |es preuves nous manquent, il résulte toutefois du dire de personnes qui se prétendent bien ihjfo^pées, qu'il n'a pu être question de sacrifier*!» place d'Ypres, celle dé Menin; il paraît mêtfie que notre honorable sénateur, M. Malou qui, lui du moins, prend si vivement cœur les intérêts de l'arrondissement qu'il représente, aurait durant son dernier séjour Bruxelles fait auprès du Yninislère, des démarches actives, afin de con naître jusqu'à quel point, ces bruits étaient fondés, et qu'il aurait été chargé mêmç par M. le ministre de la guerre de rassurer sur ce point l'administration et les habitants de là ville d'Ypres; nous nous contentons de reproduire ces on dit. Espérons que bientôt^jl nous se^a permis de donner des nouvelles aussi* positives que rassu rantes. VILLE D YPRES. CONSEIL COMMUNAL. Séance publique du ih Novembre i843. Présents MN1. Vanderslichele de Maubus, bourgmestre, président, Alphonse Vanden Pee- reboom et Iweins-Hynderick, échevins, Gérard Vandermeersch Annoot, Théodore Vanden Bogaerde, Boedt, Smaelen, Boedt-Lucien, Le- graverand, VandeBrouke, Ernest Merghelynck, .jPierre Beke, conseillers. M. le secrétaire donne lecture du procès- vçrhpl çle Ia.séance précédente. Il est approuvé, i. Une somme de 15,900 francs provenant de ventes d'arbres et destinée approprier les bâ timents de la maison Rycx, l'usage d'un éta blissement pour les aliénés, se trouve sans em ploi dans les .caisses de l'administration des Hospices. Celle somme depuis longtemps aurait dû être absorbée/si les travaux pour l'établis sement de cet hospice eussent été poussés avec l'activité, que la position pitoyable des infor tunées (jui sont traités l'établissement actuel, exigeait. Une demande de pouvoir bâtjr sur une partie de terrain appaçtenant au géuiç, a re tardé l'adoption d'un plan mais permettait aii moins un commenceflienl d'exécution. Le conseil, considérant qu'il est utile de lais ser aux hospices ;Ia disposition immédiate de cette sompie, et afin que rien ne puisse retardèr l'érefftîdh de la nouvelle maison des aliénés autorise l'administration tenir cette somme '•dans les caisses du receveur, sans en faire fitn- ploi. En même tempsle conseil émet le vœu que la commission des hospices veuille bien lui sou mettre un plan aussitôt que possible et fasse toutes les démarches nécessaires, pour pouvoir commencer au plus Vie les travaux. Le conseil, considérant que la commission des hospices a été forcée de faire diverses mai sons propriétés de cette administration/des réparations urgentes et non prévues que ces embellissements permettent l'administration d'augmenter le prix de location de ces immeu bles et que de celle manière, l'argent absorbé en réparations, n'est pas sans rapporter un certain intérêtautorise le transfert d'un crédit de quatre mille francs destiné la reconstruction du Béguinage, l'article: Réparations des mai sons et bâtiments urbains. Le conseil, vu le règlement sur la caisse de retraite des employés de la ville, accorde la Ve Parent, sur fa demandeupe pension de fr. 2-46-91 c. M. le secrétaire donne lecture d'une missive de M. le Gouverneur, relative au fonds d'en couragement pour la peinture historique et la sculpture. Le conseil est d'avis de souscrire comme l'année précédente, pour une .nme de 100 francs, ou dix actions Il est donné communication d'une réclama- lion contre le tarif de l'octroi, signée par les marchands de poissort salé de la ville. Le con seil émet un avis défavorable cette péliîiorr.Tl croit que le droit établi sur le poisson salé doit être maintenu, parce que sa diminution rc .m tort au commerce du poisson frais, qui est bien autrement important pour la ville. D'ailleurs, ce changement ne profilerait qu'aux détaillants étrangers, qui déjà font une assez rude concur rence aux marchands de la ville, quoique, par la manière dont celle taxe est perçue, ces der niers soient cependant favorisés. Le conseij est appelé statuer sur Ja demande de M. le curé de S'Jacquesqui-sollicite au nom de l'établissement de S1 Joseph la remise d'une somme de 2,100 francs. Celle créance" due ail fonds créé pour encourager la réédifi cation des maisons en bois, est le restant d'une somme de trois mille francs, qui n'a éléaccordée, que par exception, l'établissement de S1 Joseph, Feuilleton (lu Progrès. CHRONIQUE FLORENTINE. Par une soirée de l'automne de 1697, un lourd carrosse traîné, par, deux chevaux Andalous, longeait lentement les bords poétiques do l'A rno, dans la direction de Florence. Deux femmes occupaient ce carrosse. La plus âgée paraissait avoir trente ans. Ses traits, assez réguliers, étaient d'une grande distinction; son front était «pur et élevé; ses épaules magnifiques, comme celles des statues antiques des sourcils noirs et épais donnaient son visage une expression de gravité im posante mais la fixité de ses yeux trahissait la préoccupation péni ble de son eïfprit, et répandait surv *ite sa persouue quelque chose de vague ef^ê mystérieux, qui intr^6^ plus vivement encore que ses perfections extérieures. C'était la - li|jn ~*léna Anridëi, veuve d'un seigneur Pisan, célèbre dans les fastes militaires de la Toscane. - Sa compagne, jeune femnW gT^cieuse plutôt que belle, n'ay^t de tçmarquable qup la malici$j^vi^cité de ses charmants yeux noirsr et la légèreté presqu'enfan^vefde sa conversation et dç son main tien. Elle se nommait Mai^Jëllainet appartenait une riche famille de Flot^nce qu'elle avait quittée depuis peu, pour aller pas ser quelque temps.Pise, où Elëna avait fixé sonséjcjîiV. Ces deux femmes de caractères et de goûts biendifférents, s'^ï» maienl, cependant d'une amitié très-vive, et c'était un spectacle J aussi nouveau qu'étrange pour le monde, que celte uuion ide^deu^ êtres, en apparence, si peu faits pour s'entendre. La sénora Amidëi, fille d'un pauvre luthier de Bergame, était flrte de ces femmes privilégiées par le hasard, mais auxquelles Jeg.dons particuliers qu'elles apportent en naissant ne servent qu'à Tes perdre un peu plus tôt que le commun des créatures. Partie de l'un des derniers rangs de la-société, elle s'était élevée si rapidement jusqu'au premier, qu'elle paraissait l'avoir toujours occupé. Elle était née, s'il était permis de parler ainsi, elle était née avec une éducation toute faite; avant d'avoir jamais rien appris elle semblait mit savoir. Elle n'était pas poète, mais personne ne savait mieux exprimer les pas sions tumultueuses qui agitent notre existence; eHIe ne connaissait -.-•* pas la peinture et aucun peintre n aurait mieux compris les sublimes merveilles de la création elle n'était pas musicienne et nulle nisation n'était plhs riçh^ d'harmonie, 'plus abondante en insola tions mélodieuses; possédait une voix plus suave, plus vibrante "aussi lui cftpjfclle sa prompte élé.vatign; c'est par la puissance de ses chants qu'elle séduisit le vieux comte Amidëi, qui, pour la posséder ne prouva d'autre moyen que de lui donner son nom.41 était mort depuis peu,laissant A sa veuve, un beau nom, fn riche héritage, et lîne fille belle comnre sa mère il l'avait mariée récemment au jeunejeigneur Stéphano Vi^l^^io fils d'un de £es vieux compactions d'à mes qui bavait précédé là tombe. Le rifible comte avait recueilli litgphëlin soi? 'oit hospitalier j progrès de leur amour, et, malgré l'opposition de sa femme, accor Ja main de Bertha son fils d'adoption. L* carrosse avançait lentement. Les belles voyageuses coinmen çaient distinguer les AômeSj les hautes coupoles, et les campanilles de Firenza la bella, cette souveraine brillante de la vallée de UArno; mais,*à mesure qu'elles en approchaient ,1a figuçe d'Eléna devenai#plus" sombre; insensiblementialifcïle tete s'était penchée sur sa poitrine,-et elle semblait pKvi^ée dans une profonde l êycrie. Maria rompit la première ce long silence En vérité^ dit-elle,-je ne sais ce que je dois pcnser.de •Eléija; ij^a près d'iin#an que Bertha voiîs a 11 s c pour j .fixer^ i mrence, avec son mari; depuis ce tém),x n'av cessé (^habiter Pise; et voici la première fois que v force de prié apk f embrasser cetfe 'Hbère enfant. Enfiu, nous en 01 1 de la joie qUe^j'spérais voir briller dans vos 0 truste que jamais! vi Eni ce moment^la séno regards, avec la me naient,;,découvrit, serrant celle* de^ mofU, elle dit d' Heu lui aval* servi-de père en priayAjpéna de lui iir e* •me aflèctiou desocurpet lorsque sa fille sortit Vju couvent, iis^*

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