Mercier sont là pour faire voir jusqu'à quel
point nos gouvernants se jouent des plus chers
intérêts de la Belgique.
La discussion de la loi dite des droits diffé-
renlielsa fait conjecturer, que le ministère avait
promis de laisser entrer un droit réduit, sept
millions de kilogrammes de café, dont une partie
par la Meuse et l'autre par l'Escaut. C'étaitencore
ce qui est arrivé; un engagement de ce genre
avait été pris et alors a été dévoilé, comment
il s'était fait que jusqu'ici les relations avec nos
ancens frères ont été assez convenables. Il n'est
pas difficile concevoir, que la Hollande était
tenue de nous ménager, puisque des promeses
faites mais non exécutées,la tenait liée envers
la Belgique.
Il restait la chambre apprécier jusqu'à
quel point il doit être permisà un ministère d'en
gager le pays par des promesses faites au moins
inconsidérément et que le pouvoir législatif est
presque toujours tenu d'approuver, dans la
crainte de compromettre nos relations commer
ciales et politiques.
Nous croyons qu'un cabinet qui prend souci
de son honneur et de sa dignité, eut déposé
sa démission devant les manifestations de la
chambre.
Le ministère mixte est resté bravement son
poste.
M. Teichman, inspecteur en chef des ponts
et chaussées, est arrivé en ville et est descendu
l'hôtel de la Châtellenie.
Ordonne la suppression des écritures de l'é
diteur de Y Ami de l'ordre
Condamne ce dernier aux dépens de 1 in
stance envers M. Desaive;
Condamne les autres membres du jury d'ex
amen envers l'éditeur de Y Ami de l'ordre aux
dépens provoqués par leur intervention dans
la cause.
On écrit de Courtrai, 31 décembre:
Dans la nuit du 23 au 24 du courant, quel
ques employés de la douane de la station de
celle ville, ayant leur tète le lieutenant Villery
et le brigadier de Booy, ont attaqué une bande
de quatre fraudeurs, qui emportaient des mar
chandises françaises; ces employés ont capturé
trois des fraudeurs et saisi les quatre ballots
consistant en 330 mètres de colon imprimé et
51 mètres lirretaine, le tout évalué 230 fr.
payant 130 francs de droits fraudés.
On écrit de Bruxelles, 2 janvier
Le roi et la reine sont arrivés avant-hier soir
huit heures, la station du Midi, de retour
de leur voyage Paris. LL. MM. sont immé
diatement parties pour Laeken.
Hier, au château de Laeken, le roi et la reine,
entourés des jeunes princes, ont seulement reçu
l'occasion du renouvellement de l'année, les
grands officiers de la couronne et les hauts em
ployés attachés la maison civile et militaire
de LL. MM.
Comme l'hiver menaçait d'être rigoureux la
loge maçonnique de cette ville, au lieu de se
réunir suivant sa coutume, en un banquet, le
26 du mois passé, a remplacé cette fêle par une
distribution de pains aux pauvres.
Voici la substance du jugement rendu le 31
décembre par le tribunal civil de Namur, en
cause de M. Desaive et des autres membres du
jury vétérinaire, contre l'éditeur de Y Ami de
l'ordre et du Feuilleton belge
1° Les deux articles du 23 et 23 août der
nier de Y Ami de l'ordre sont injurieux pour M.
Desaive
2° Ces articles ne renferment aucune calom
nie où l'imputation d'aucun fait précis, leur jus
tification ne peut être établie par aucun mode
de preuve;
3° Dès-lors, les écritures signifiées en terme
de défense par l'éditeur de Y Ami de l'ordre
sont des actes inutilesdont la suppression
peut être ordonnée en vertu de l'art. 1036 du
code de procédure civile
4° Les Pimpurnianas du Feuilleton belge
ne sont que des plaisanteries sans portée, qui
ne peuvent fonder une action en dommages-
intérêts
3° Les membres du jury vétérinaire, l'ex
ception de M. Desaive, sont non-fondés se
plaindre des articles de Y Ami de l'ordre.
En conséquence, le tribunal, sans avoir égard
la demande de la réouverture des débals,
condamne l'éditeur de Y Ami de l'ordre 2,000
fr. de dommages-intérêts envers M. Desaive,
sur lesquels seront pris les frais d'insertion;
Le projet de loi relatif la sanction du traité
du 1er septembre a dû être signé hier au soir
par le roi et sera certainement publié aujourd'
hui par le Moniteur.
Nouvelles diverses.
On a reçu en France plusieurs numéros du
journal l'Ôce'anie Françaisequi s'imprime
Tailï. Ces numéros contiennent les détails des
diverses expéditions faites par les français con
tre les naturels; et annoncent que la reine
Pomaré s'est déterminée l'île Borabora, pour
y attendre la conclusion des affaires.
Le 26, le bruit courait Berne que de
nouveaux troubles avaient éclaté Lucerne.
La veille, dit le Beobachlerun exprès a apporté
une dépêche de Meyringen la direction de la
police centrale. Bien n'a transpiré sur son con
tenu mais l'on assure que le conducteur de la
diligence de Lucerne Zurich a rencontré sur
sa roule une multitude d'hommes armés et
saus armes'qui marchaient sur Lucerne, et que
cette rencontre a relardé l'arrivée de la dili
gence.
On écrit de Barcelone, le 23 décembre
Une tempête terrible a éclaté sur la ville
de Barcelone dans la soirée du 21 de ce mois;
elle a eu les plus affreux résultats; des quartiers
ont été entièrement inondés, et plusieurs per
sonnes n'ont dû la vie qu'au zèle déployé par
M. le maréchal-de-camp Fulgosio. chef politi
que de Barcelone, et la garde civique. Les
jardins qui séparent Barcelone de Montjuich
ont été couverts de plusieurs mètres deau, et
on a eu la plus grande peine sauver, au mi
lieu de la nuit, les habitants de San-Bellran
de celte subite inondation. Tous les pans de
fortifications qui avaient été minés lors de I in
surrection de l'année dernière et qui n'avaient
pas encore été réparés, se sont écroulés avec
fracas, laissant la place de Barcelone complè
tement demanteiée. On évalue plusieurs cen
taines de mille francs les pertes éprouvées par
les propriétaires et par les marchands dont les
boutiques ont été envahies.
Les voleurs semblent redoubler d'adresse
mesure que l'on redouble envers eux de pré
cautions. Un individu entre aujourd'hui chez
M. Gaucher, restaurateur, rue de Valois-Palais-
Boyal, et demande qu'on lui serve diner. Mais
tout-à-coup, avant même d'avoir entamé le pre
mier plat, il paraît être pris d'un saignement du
nez, et sort en tenant son mouchoir sur sa figu
re. Le garçon, appris se méfier de tout, jette
un coup-d'œil sur la table que venait de quitter
cet homme, et voit qu'il y a laissé, non-seulement
son couvert, mais encore un paquet dont il était
porteur. Bien ne pouvait donc faire présumer
un vol. Cependant, au bout d'une heure, l élran-
ger n'ayant pas reparu, on se mit en devoir de le
desservir, et l'on s'aperçut qu'il avait substitué
au couvert d'argent une cuiller et une four
chette en simple maillechort. Quant au paquet,
il contenait.... un corsage de bergère ayant
évidemment défrayé plus d'un carnaval.
Une crise ministérielle va être déterminée
en France par un événement dune étrange
nature M. Ville main, ministre de l'instruction
publique est devenu fou. C'est dans le conseil
tenu mardi malin qu'il a donné les premiers
signes d'une préoccupation qui a bientôt pré
senté tous les caractères de l'aliénation mentale.
M. Villemain se croit poursuivi par les Jésuites,
qui, dit-il, auraient résolu sa mort. Cest par
l annonce d'une intention de suicide ce sujet
que se serait d'abord déclarée la monomanie
dont il se trouve atteint.
Dès que ce malheur a été avéré, les collègues
de M, Villemain se sont occupés de lui cher
cher un successeur. Aujourd hui des ouvertu
res ont été faites M. de Salvandy qui les
repoussées. On s'est retourné vers M. Sainl-
Marc-rGirardin, et lui aussi aurait répondu par
un refus l'offre qui lui était faite du porte
feuille de l'instruction publique. On s'est alors
adressé M. Bossi qui, assure-t-on, paraît plus
disposé seconder les efforts de M. Guizol pour
prolonger l'existence du cabinet. Un conseil
tenu en ce moment doit avoir pour résultat ou
Fentrée de M. Bossi, ou probablement la dé
mission du ministère.
On lit dans le Journal de Genève du 27
Une première réunion de citoyens a eu lieu
pour préparer une manifestation concordant
avec celles de Fraubrunnen et de Zofingen et
ayant comme elles pour but l'expulsion des Jé
suites de la Suisse. On parle aussi d'une pétition
qui serait adressée au grand conseil, pour le
prier d'appuyer et au besoin de solliciter la réu
nion d'une Diète extraordinaire, où la Suisse
traiterait dans son intérêt fédéral de l'expulsion
de la société de Jésus.
Nos sympathies et celles de nos amis sont,
Je me soumettrai même cette humiliation, répondit Mac-
Intosh.
Comme l'entrevue se passait dans la cuisine du château, Mac
intosh défit le collet de sou pourpuint et s'agenouillant devant l'im
mense billot qui, dans ces temps d'une sauvage hospitalité,servait
supporter la tète des moutons et des bœufs qui étaient tu'és pour la
consommation du château, il y posa sou cou, bien convaincu que
la comtesse serait satisfaite de cette preuve de sa soumission; mais
l'inexorable Ulrique fit un signe au cuisinier qui s'avança, la'hache
levée et d'un seul coup abattit la tète de Mao-Iutosh.
Elle fit ensuite jeter par-dessus les murailles de son château la
tète du malheureux l.aird qui tomba au milieu de son clan et y ré-
pandit l'épouvante.
Cette sanglante exécution avait jeté sur la comtesse de Morton
comme un prestige de grandeur sauvage, auquel ajoutaient encore
sou caractère taciturne et la sombre majesté de toute sa personne;
aussi 1 imagination la moins impressionnable ne pouvait-elle se
défendre d uu sentiment de terreur son premier abord; et bieu
des gens auraient bravé la colère du plus intrépide chevalier de
'Ecosse, plutôt que de s'exposer la haine d'Ulrique.
A cette vigueur de caraolère la comtesse joiguait une profondeur
de vues et une netteté de jugement qui, dans ces temps de discordes
où les combinaisons politiques jouaient un si grand rôle, l'eussent
placée bien haut dans la faveur du régeut, si le comte Morlon, son
époux, n'eût, pour ainsi dire, accaparé toutes ces qualités au béné
fice de son ambition. Mais une circonstance heureuse vint enfin
donner la comtesse l'occasion de déployer ses rares facultés.
James Stewart, de la famille d'Ochiltrée, avait été placé tout
enfant près du comte de Murray qui, charmé de son courage et de
sou esprit, lui conserva ses faveurs lorsqu'il fut enfin parvenu la
régence, et lui permit même d'assister aux plus graves délibéra
tions, afin d'habituer sa précoce intelligence aux calculs compliqués
de la politique. Cette éducation porla les fruits qu'on en devait at
tendre; accoutumé voir les hommes qui 1 entouraient tout sacrifier
1 intérêt personnel, imbu dès son enfance de l'esprit de ruse,
d égoisme et de perfidie qu'engeudreut les guerres civiles, James
Stewart, quà cause de son extrême jeunesse, ou n'appelait jamais
autrement que le petit Jamesétait, dix-neuf ans, 1 homme le plus
dangereux, le plus sceptique et le plus profondément démoralisé
qu'il y eût la cour d'Écosse.
Te! était le personnage qui, seul, avait deviné la comtesse de
Douglas, tel fut le oonfident auquel Ulrique eut enfin la joie de dé
rouler saus coutiaiule les vastes projets qu'elle uourrissait au foud
de son âme. Mais James était trop habile pour se révéler avant le
temps; aussi affectait-il de saorifier ramour tous ses instants et
toutes ses pensées, quoique ce fût peut-être l'homme d'Écosse le
moins accessible ce sentiment.
Cependant si son âge et cette apparence de frivolité le faisaient
passer aux y?ux des tous pour uu enfaut sans conséquence, l'inti
mité dout il jouissait près du régent lui attirait les égards des per
sonnages les plus importauts, et parmi ceux qui s'étudiaieut lui
plaire, le chancelier ne fut pas des moins empressés. James n'eut
donc aucune peine se faire admettre dans sou intérieur; loin d'y
apporter aucun obstacle, Morlou regarda au contraire comme une
bonne fortune de recevoir les fréquentes visites du jeune favori, et
bien des gens lui envièrent cette faveur.
Et maintenant dans quel but James Stewart s'était—il insinué si
avant dans la confiance de la comtesse de Morton? C'est ce que
suite nous apprendra.
(La suite au prochain 7i°.)