Par suite de ia nomination de M. Lejeune, la place de commissaire-général des monnaies, le collège électoral d'Eecloo, est convoqué poul ie lundi 20 de ce moisl'effet d'élire un membre de la chambre des représentants. Par arrêté royal en date du 4 de ce mois, le sieur Louis Troye, membre de la chambre des représentants, est nommé commissaire d'ar rondissement Thuin, en remplacement de «on père, décédé. Par arrêté royal du 6 janvier, le collège électoral de l'arrondissement de Thuin est con voqué pour le lundi 26 de ce mois, 1 effet d'élire un membre de la chambre des repré sentants. 11 est plus question que jamais de la nouvelle organisation de la police locale Bruxelles, d'après laquelle il n'y aurait pas plus de quatre commissaires des sections. Le projet définitif du collège doit être très-prochainement soumis la sanction du conseil communal. Le conseil d'administration pour la Fra ternité, société générale des secours mutuels entre tous les ouvriers de la Belgique, s'est con stitué Bruxelles, hier dimanche 5 janvier 1845. Ont été élus: Président du conseil: M. Verhaegen aîné, membre de la chambre des représentants et avocat Vice-président: M. Bemelmans, substitut du procureur du roi Secrétaire-général: M. Pardon-I'Heureux. MM. Feigneaux et Pacquay docteurs; Picard, professeur l Université libre et avocat; Meeus, avoué licencié; De l'Eau d'Andrimont, avocat; Bourgogne, industriel: Voset, géomètre juré, font également partie du conseil. Le journal de Commerce, de Paris, annonce qu'un traité de commerce, ayant pour objet de proroger le tarif de faveur accordé aux fils et aux toiles belges par le traité actuellement en vigueur, vient d'être conclu entre le gouverne ment belge et le gouvernement fiançais. C'est, paraît-il, la sollicitation du roi Léopold que celte nouvelle convention aurait été signée. Le Commerce termine son article, en enga geant les chambres françaises ne point ratifier ces faveurs qu'il déclare onéreuses pour l'indus trie française. On écrit de Nieuport, 3 janvier Le jour de la nouvelle année, une lutte très- acharnée a eu lieu Lombartzyde, près de notre ville, entre quelques paysans et des soldats de notre garnison. Il y a beaucoup de blessés de part et d'autres; la servante du cabaret het et d enivrement où l'on ne craint pas de caobcr son rang pour le succès d'une intrigue d'amour. I. allusion ét^it trop directe pour que James ne la comprit pas. Madame, répondit-il, je vous remercie de l'avis, je tâcherai d'en faire mon profit, et pour me conformer vos principes, laissez-moi agir pendant huit jours seulement et je m'engage avons débarrasser, dans cet espace de temps, des deux hommes qui vous font obstacle; de Murray, qui ooeupe la place laquelle vous aspirez, et de Mait- land de Letbingtonqui seul oserait et pourrait vous la disputer avec quelque chance de succès.— Par la Vierge! Monseigneur James, s'écria Ulrique, j'avoue que vous me surprenez étrangement, vous montrez une audace et une habileté que j'étais loin de vous sup poser. Ne suis-jc pas votre élève? répliqua James; ainsi donc tous remettez votre cause entre mes mains pendant huit jours. J'y consens. Et vous n'aurez pas lieu de vous en repentir. il prit sa toque et 1 agita plusieurs reprises au-dessus du balcon. Au même instant un homme traversa la rue et s'avança d'un pas furtif vers l'hôtel de Morton. Qu'est-ce que cela signifie demanda Ulrique. Vous con cevez, madame, que voulant agir sans me mettre en évidence, il me faut un instrument eh bien! le voilà; cet homme sera le marche pied de ma fortune... Mais je l'entends venir, retenez bien ceci, il se croit chez Maitland, et vous êtes pour lui la comtesse Maitland de Lelbington; moi, je suis votre page; maintenant veuillez ne nous contredire en rien dans tout ce que nous pourrons dire et faire... Le voici. Au premier coup d'œil qu'elle jeta sur le nouveau venu, la com tesse de Morton sentit s évanouir subitement la mauvaise opinion Bootjjeoù la lutte s'est engagée, a reçu un coup de sabre au front et se trouve dans un pitoyable état. Quelques-uns des soldats, dont le nombre total se montait au moins vingt, ont été désar més et conduits en prison. Comme 011 peut se l'imaginer, toute la commune de Lombart zyde a été dans l épouvante aussi les portes et les fenêtres de toutes les habitations ont élé fermées dès que l'ou a vu la grande animosité des combattants et les proporlious du combat. Il paraît même que la voie publique n'était plus sûre et que des passants toul-à-fait inof fensifs n'ont trouvé leur salut que dans une fuite très-précipitée. Au moment de fermer ma lettre, j'apprends de la bouche d'un témoin oculaire que les soldats n'ont pas eu les premiers torts. Des pourparlers un peu vifs ayant eu lieu entre quelques-uns des militaires, des paysans ivres et des pêcheurs, qui se trouvaient présents, ont voulu se poser comme médiateurs. Malheureuse ment tous les soldats étaient Wallons; aussi un combat acharné coup de sabres, de bayon- neltes, de pierres et de bâtons, n'a pas lardé s'engager, combat qui a déjà fait beaucoup de victimes, comme nous venons de le dire, et qui en fera apparemment de nouvelles encore devant les tribunaux. UNE PRÉTENDUE ERREUR JUDICIAIRE. Au mois de juillet dernier un vol avec effrac tion fut commis par plusieurs malfaiteurs dans la maison habitée par le sieur Walraevens, Molenbeek-St-Jean. Deux individus qui plus lard furent reconnus pour être d astucieux vo leurs, furent trouvés nantis des objets volés et furent condamnés au carcan et la réclusion par arrêt de la cour d'assises du Brabant, pendant la dernière sessionCes individus étaient les nommés Yanginderdeuren et Degreef. Après la prononciation de l'arrêt, ils furent logés dans un quartier des Petits-Carmes où ils lièrent connaissance avec un certain Vander- cruyssevoleur entérite, qui déjà a passé 15 années de sa vie aux travaux forcés et qui va comparaître de nouveau devant la cour d'assises du Brabant en compagnie de 14 autres indivi dus, la plupart repris de justice et accusés d'avoir commis uu grand nombre de vols. Nous avons donné l'historique de cette bande dans un précédent numéro. Voyant leur recours en cassation rejeté, Van- ginderdeuren qui était, lui, condamné au carcan, inventa un moyen de sortir d embarras il engagea Vandercruysse se charger de son crime et faire la justice des révélations dans lesquelles il s'accuserait davoir perpétré le vol commis chez Walraevens. Vandercruysse se prêta volontiers ce des- qu'elle en avait conçue d'abord. Sa liante taille, ses traits maigres et vigoureusement accusés, ses tempes dégarnies de cheveux,ses grands yeux noirs, pleins d'une sombre énergie, quelque chose de noble et d'impératif dans le port de la tête, tout annonçait daus ce person nage la loyauté du gentilhomme et l'intrépidité de l'homme de guerre. 11 portait quarante ans environ, et en juger par 1 intré pidité de son regard et la force exubérante de sa charpente hercu léenne, ce devait être un athlète terrible sur le champ de bataille; aussi la comtesse ne put-elle s'empêcher de trembler pour James Stewart en songeant que c'était là l'homme dont il voulait se servir comme d'un marchepied. Madame, dit Stewart d'un ton qui annonçait le calme le plus profond, voici l'homme que vous avez promis de sauver sir Hamilton de Bolhwellaug, le plus brave des six Hamiltous cou- damués mort par le régeut. Eh quoi! s'écria la comtesse, frap pée de surprise. Sir Hamilton, dit James, vous êtes en présence de ma noble maîtresse, la comtesse Maitland de I.ethington; veuillez lui répéter ce que vous m'avez dit, afin qu'elle sache bien que j'ai rempli fidèlement la mission dont elle m'avait chargé. Madame, dit Hamilton, s'approchant de la comtesse la tête découverte, ce jeune homme m'a confié le généreux projet que vous avez conçu, vous et votre noble époux, le comte Maitland, de ramener l infor tunée Marie sur le trône de ses pères; et il m'a proposé, moi soldat obscur, de prendre le rôle le plus important dans cette affaire. Il tira un papier de la poche de son pourpoint et le présentant James Voici le papier que vous m'avez remis hier; j'ai lu atten tivement les clauses du contrat par lequel je m'engage servir les desseins du comte Maitland, et j y ai mis ma signature, désormais il sein. Ancien forçat, n'ayant en perspective que les travaux forcés perpétuité, il pouvait bien se charger d'un crime de plus! En conséquence, une lettre écrite dans la prison, au nom de Vandercruysse, par le con damné Vanderweghe, aujourd hui Vilvorde, fut adressée M. Te procureur du roi Vander cruysse demandait faire des aveux. Conduit devant M. le juge d'instruction Louvat, il donna ce magistrat le détail du vol qu'il avoua avoir commis chez Walraevens, il narra longuement toutes les circonstances et entra dans des^expli- cations assez plausibles pour démontrer que si d'autres avaient été trouvés nantis des objets volés, c'est qu'il avait élé forcé de s'en débar rasser pour sa propre sûreté. Ces aveux nécessitèrent une nouvelle instruc tion. Mais, tout-à-coup, Vandercruysse demanda de nouveau être interrogé: il déclare alors au juge que tout ce qu'il avait dit dans ses préten dus aveux était faux; que c'était le condamné Vanginderdeuren qui l'avait excité et déterminé, moyennant promesses, se charger de son crime; qu'il lui avait donné tous les détails du vol, dont il s'accusait; mais qu'ayant bien réfléchi; il s'était déterminé rétracter ce qu'il avait dit; il ajouta que c'étaient bien Vanginder deuren et Degreef qui étaient les auteurs, uon seulement du vol commis chez Walraevens, mais encore d'autres vols et qu'ils n'avaient qu'à porter la peine de leur crime. Quant lui sa charge était assez forte. l'ar suite de celte rétractation, et les préten dus aveux de Vandercruysse ayant élé reconnus pour n'être que d'habiles mensonges, l'arrêt rendu par le cour d'assises de Bruxelles charge des véritables voleurs a été exécuté sur la place publique de Bruxelles vendredi dernier, et l'instruction nouvelle commencée contre Van dercruysse, par suite de ses prétendus aveux, a été terminée par un arrêt de non lieu rendu avant hier. Le Belge.) Nouvelles diverses. L'ancien avoyerde Lucerne, M. Kopp,connu Ear le rôle qu'il a joué, en 1838, dans l'affaire ouis Napoléon, a été arrêté comme conspi rateur. Le parti de la Jeune-Suisse paraît vouloir opérer un mouvement dans le canton de Fri- bourg, siège principal des jésuites; mais le gou vernement de ce canton a pris des mesures de sûreté. Le canton de Zurich est devenu, le 1er janvier 1845, canton directeur pour deux ans. On sait que le parti libéral l'a emporté aux der nières élections, et que la présidence de la diète appartient M. Zehnder, dont les opinions sont franchement démocratiques. L'affection qui unit le chef du canton de Zurich celui du peut compter sur moi. James s'approcha de la comtesse et lui dit voix basse Cet homme est entré de nuit dans votre hôtel, il ne saurait le reconnaî tre il vous voit de nuit, il ne peut donc distinguer vos traits com prenez-vous maintenant que, grâce cet écrit, rédigé par moi, Maitland est perdu, soit que mon complot échoue, soit qu'il réus sisse Je comprends très-bien; mais vous venez de promettre Hamilton qu'il lui serait fait grâce de la vie? Et je tiendrai pa role. Demain le régent fera grâoe aux six Hamiltons. Puis, revenant Bothwellang Sir Hamilton, ma maîtresse me charge de vous dire que demain, avant la nuit, vous recevrez la nouvelle de votre grâce. Hamilton vint s'agenouiller en silence aux pieds de la comtesse. Madame, lui dit-il d'une voix qui attestait la violence de son émotion, je n'ai jamais fléchi le genou que devant ma reine légi time; mais vous, qui me rendez ma femme, ma chère Lisbeth, et ma fille, que je ne croyais jamais revoir, permettez... Il se tut, et, au bout de quelques instants, la comtesse sentit une larme brûlante tomber sur sa main, dont il s'était emparé. Cette larme fit tressaillir !e cœur d Ulrique sous la croûte de glace qui l'enveloppait; elle voulut parler et ne put prononcer une parole. James fit cesser brusquement cette scène muette, qui pouvait amener dans l'esprit d'Ulrique une réaction funeste ses projets. Maintenant, dit-il Hamilton, si vous voulez me suivre, je vais vous reconduire votre demeure. Hamilton se releva, salua la comtesse et sortit, précédée du jeune lord. (La suite au proehetin n®.}

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2