ai ai est 9a a» mmmmm EXTÉRIEUR. FRANCE. 6 FRANCS PAR TRIMESTRE, ET g francs 3 canton de Berne, donne aux amis de la liberté et de l'indépendance helvétique la confiance que la constitution fédérale subira enfin une sage réforme. Les dernières nouvelles de Trieste sont vraiment désastreuses. On annonce que le vent du nord souffle avec tant de violence dans ces parages, que les vaisseaux s'entrechoquent et se brisent dans le port même. L'inquiétude parmi le commerce est générale on s'attend recevoir la nouvelle de nombreux sinistres ar rivés aux bâtiments qui se trouvent en pleine mer. On parle Copenhague d'un projet de mariage qui attirerait au printemps le prince Frédéric Saint-Pétersbourg; mais comme l'em pereur Nicolas n'a pu faire renoncer la princesse Olga la résolution formée par elle de se reti rer dans un couvent, l'on dit qu'il s'agirait d'une alliance avec une fille du grand duc Michel. Sur les neuf membres qui font partie du ministère du 29 octobre, il y en a déjà eu quatre de changés depuis son origine. M. Humann a été remplacé par M. Lacave-Laplagne M. l'amiral Ltuperré par M. l amiral Mackau M. Teste par M. Dumon et enfin M. Villemain par un ministre non encore désigné. Une dame anglaise fort âgée, la baronne de Saint-Clair, vient de périr victime d'un hor rible accident le feu a pris ses rideaux avec une si effrayante activité qu'en peu de moments elle a été entièrement consumée ainsi que le lit sur lequel elle reposait. Uu grand nombre de députés se sont fait inscrire chez M. Dupelit-Thouars, mais il paraît que le contre-amiral ne reçoit personne. Il se rend tous les jours au ministère de la marine et au ministère des affaires étrangères où il travaille avec MM. Mackau et Guizot. Des démarches seront, dit-on, faites auprès de la diète germanique, pour obtenir un sym bole fédéral. Ce sera probablement l'ancien aigle de l'empire avec la croix en fer sur la poitrine. Le fameux Jean Ronge vient de faire pa raître un nouveau faclum dans lequel, marchant sur les traces de l'abbé Châlelil convie les prêtres catholiquesd Allemagne employer leur influence pour hâter la constitution d'une église catholique allemande; le vicaire de Laurahulte demande l'abolition du célibat des prêtres, de la confession auriculaire et de la messe en lan gue latine. On pressent de graves complications dans les affaires de la Suisse. Il paraît désormais im possible d'empêcher une scission complète entre les cantons catholiques et les cantons protes tants. Zurich seul aurait pu, par une politique habile et sage, prévenir le retour de fatales divisions; mais cet important canton penche décidément du côté radical. La nomination du bourgmestre Zehnder commence porter ses fruits; on sait déjà que Zurich a invité Lucerne révoquer les décrets qui ont provoqué la guerre civile, car Lucerne ne peut, sans abdi quer son indépendance, admettre une inter vention aussi étrange de la part d'un canton protestant. Dès-lors, la convocation de la diète extraordinaire, annoncée par Zurich en cas de refus, devient inévitable. On pense que celte diète, dans laquelle sera de nouveau agitée la question des jésuites, et qui pourrait bien finir par l'anéantissement du pacte fédéral de 1815, s'ouvrira dans le courant de janvier. L'accord de Berne et de Zurich entraînera tous les can tons protestants. Autour de Lucerne t.e grou peront les huit cantons qui se sont prononcés contre Argovie dans l affaire des couvents. Les votes de baint-Gall et des Grisons sont incer tains. Mais la majorité sera, en tous cas, hostile aux jésuites et aux catholiques. Les décrets de la diète ne pourront être exécutés que par la force des armes une guerre religieuse géné rale, telle est en ce moment la perspective qui s'offre en Suisse. Le corps diplomatique s'agite beaucoup, mais les ambassadeurs et chargés d'affaires sont loin d'être d'accord, leurs démarches et leurs notes contradictoires ne changent certainement pas la situation. Mmc la comtesse d'Oultremont, veuve de l'ancien roi de Hollande, Guillaume III, est passée Metz le 31 décembre, se rendant en Italie, accompagnée d'une suite nombreuse. Palis, 4 Janvier. Le 30 juin dernier, une fille mineure, Made- laine Garay, appartenant l'église protestante, disparut de la ville de Chalençon (Ardèche), où elle était en service. Le 3 juillet après d'inutiles recherches, Jean-Pierre Garay, convaincu que sa fille avait été enlevée pour la soustraire l'autorité paternelle, et dans la vue de lui faire abjurer la religion protestante, porta plainte. Sur ces entrefaites, Garay reçut une lettre écrite au nom de sa fille, datée de près Tour- non, le 22 juillet et frappée du timbre de la poste de Valence, le 23 du même mois. Celte lettre lui apprenait que, depuis long temps, appelée par la grâce du Saint-Esprit rentrer dans le bercail abandonné par ses pères, et hors duquel il n'y avait point de salut es pérer, sa fille ne pouvait plus résister la grâce qui triomphait d'elle. Elle y faisait des vœux pour que le Seigneur vainquît l'entêtement de son père et ses préjugés contre l'église romaine. Cependant le consistoire de Vernoux ne res tait pas impassible en présence de ces faits. On élait enfin sur les traces de Madelaine Garay, quand celle-ci reparut au domicile de son père. Que s'était-il passé? Au dire de Madelaine Garay, jeune enfant qui n'a pas treize ans et demielle était tourmentée par les maîtres chez lesquels elle était en condition. On l'ef frayait des peines de l'enfer, et on lui promet- lait des habits, de l'argent et une bonne place si elle embrassait la religion catholique Made laine succomba la tentation. Elle raconta que le 30 juin, elle fut amenée par une femme chez son ancienne maîtresse. On la fit passer par le soupirail d une cave, et de là elle se rendit chez le vicaire, qui Iattendait. Ce prêtre lui remit une lettre pour le curé des Nonnières Tu trouveras, dil-il, une femme tel endroit, qui te conduiras où tu dois aller. En effet, au lieu indiqué, Madelaine trouva une femme inconnue qui I accompagna jusqu Nonnières. Arrivé très-tard la porte de la cure, cette femme disparut. Le curé fit reposer la jeune fille jusqu'à minuit. A celle heure on la fit partir, toujours pied, accompagnée d'un homme que le curé lui fournit pour la diriger dans sa roule. On marcha toute la nuit, et le lendemain vers midi, l'on arriva Sainl-Ro- main-Lachalm (Haute-Loire). Le curé de Saint-Romain prévenu par une lettre de son confrère de Nonnières, accueillit Madelaine, et la plaça dans le couvent de ce lieu, où elle resta près d'un mois. De là cette pauvre enfant fut déposée dans un autre cou vent, Saint-Féréolprès de Sainl-Étienne (Loire); puis, après trente joursconduite au couvent de la Providence près de Vienne (Isère). Enfin, après un séjour d'un mois, elle fut ren due sa famille. Les mesures sages et fermes des magistrats chargés de l'instruction de celte affaire, décidè rent sans doute les personnes qui récélaient Madelaine la relâcher mais celle restitution n'a pas calmé les inquiétudes du culte protes tant. L'instruction continue. Un journal prétend qu'après le vole de l'ad resse, M.Vitel, conseiller d'état, sera nommé ministre de instruction publique. Hier, la Bourse, un adroit filou a tiré de la poche d'un spéculateur un portefeuille qui contenait 4,300 fr. en billets de banque. Il a été impossible d'arrêter le voleur. On parlait la Bourse, de la fuite d'un caissier d agent de change qui aurait emporté 100,000 fr. pris dans sa caisse. Il est très-vrai que M. Dupetit-Thouars n'est arrivé Paris que dans la soirée du jour de l'an et qu'il s'est rendu le lendemain matin au ministère de la marine. Il a passé une partie de la soirée d'hier aux Tuileries, où se trouvaient réunis la plupart des ministres. On dit que M. Guizot se montre complète ment rassuré sur les révélations qu'il craignait de la part de l'amiral. Correspondance Un correspondant d'Oran paraît considérer comme imminente, pour le printemps prochain, une reprise d'armes contre les Marocains; il assure que ceux de la frontière provoquent des rixes sanglantes sous les prétextes les plus futiles. Nous avons dit que M. le général Delarue retournait en Afrique. Il a mission de délimiter les frontières entre nos possessions et le Maroc, en exécution du dernier traité. M. l'archevêque de Paris a fait hier l'ou verture de la neuvaine de Sainte-Geneviève, l eglise de Saint-Elienne-du-Mont. Cette solen nité avait attiré beaucoup de monde. Le pélé— rinage au tombeau de la patronne de Paris continue d'être très-suivi. On lit dans le Moniteur'. D'après le désir exprimé par S. A. Pt. le duc d Aumale, M. le ministre des travaux publics chargé par intérim du département de l'in struction publique, vient de décider qu'il y aurait congé lundi prochain dans les collèges de Paris et de Versailles l'occasion du mariage du prince. Il paraît que M. Dumon a envoyé des ordres analogues tous les recteurs des collèges des départements afin d'accorder un congé aux élèves de ces établissements. On assure que M. Guizot voulant rentrer en grâce auprès des députés conservateurs de la cour, leur a promis qu'il présenterait un projet de dotation après le vole de l'adresse si la majorité ministérielle était assez considérable pour risquer un pareil projet de loi; ce serait cette promesse qui aurait décidé beaucoup de députés de celte nuance voter pour le minis tère dans les bureaux lors de la nomination de la commission de l'adresse. On assure que le litre de comte vient d'être offert par la cour Mgr. Affre, archevêque de Paris. On ajoute que Mgr. Affre a refusé. M. Villemain a reçu depuis le commence ment de sa maladie, un grand nombre de visi teurs, mais on ne laisse entrer personne auprès de lui. Il paraît qu'il est beaucoup plus calme depuis hier matin, et que les médecins com mencent espérer de le guérir. On nous assure que la commission de l'ad resse de la chambre des Pairs, avant de nom mer M. Portalis comme rapporteur, amanifesté quelque mécontentement au sujet du traité de Tanger et des affaires de Taïti. MM. Soult, Mackau et Guizot ont été appelés dans le sein de la commission pour donner des explications. La cour royale, loules chambres réunies, a délibéré sur le projet de loi relatif au nouveau système pénitentiaire Toutes les audiences ont été suspendues, et la délibération n'a pas duré moins de cinq heures. On disait au Palais que la controverse avait été fort vive, et que les opi nions les plus diverses s'étaient produites pen dant la discussion. Le vote n'a pas eu lieu, et la cour s'est ajournée huitaine. lia presse bon marché. Journal politique et littéraire POUR LA PROVINCE, PORT COMPRIS. LE BELGE publie tous les jours deux éditions, le matin vers 9 1 j i heures et l'après-midi vers 2 1 j>. heures. Dans celte dernière édition se trouvent loules les nouvelles arrivées jusqu'à une heure, d'Allema gne, d'Angleterre, de France, et loules celles par voie de France. On s'abonne Bruxelles au bureau rue Rempart- des-Moines, n° 56, et chez tous les directeurs des postes et libraires du royaume.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 3