Tout en se donnant le plaisir d'écouter une charmante musique, on a voulu concourir faire une bonne œuvre. Seulement nous devons regretter queparmi nos concitoyens bour geois, la liste de souscription n'a pas eu tout le succès possible. Quant l'exécution, nous ne pouvons en parlerque pour répéter les éloges que nous avons tant de fois adressés l'excellente mu sique du 5e. Quelques artistes de la musique du régiment des cuirassiers ont concouru augmenter l'orchestre. La ville d'Ypres doit des remercîments MM. les officiers d'avoir bien voulu organiser une charmante soirée, qui a été en même temps une bonne action. Nous n'avions jamais douté que le projet d'une exposition et tombola au profit des pauvres, n'eut obtenu le plus grand succès. Déjà nous apprenons que de nombreux envois se font tous les jours chez le président de la Société des Chœurs, qui s'empresse de les enrégislrer. Si nos prévisions ne nous trompent, cette expo sition promet de n'être en rien inférieure celles que nous avons vues dans celle ville. Ce n'est d'ailleurs jamais en vain que l'on ait fart Y près, un appel au cœur généreux de ses habitants; tous comprennent la misère publique et tous s'empressent de la soulager. La régence, celte occasion, a mis la disposition de la Société une des salles de l'hôtel de ville. Le jour de l'ou verture n'est pas encore fixé toutefois il paraît qu'elle ne pourra en tout cas avoir lieu avant la fin de ce mois. s>-»? i Nous apprenons de source certaine que le premier concert d'hiver de la Société des Chœurs aura définitivement lieu le 29 de ce mois, dans la salle de S1 Sébastien. Cette soirée promet d'être des plus belles, ces Messieurs se sont associés un orchestre qui, vanité part, pour rait se faire entendre dans bien de grandes villes. Mais n'anticipons pas, jugeons par nous- mêmes allons encourager cet art qui prend tous les jours un si grand développement dans notre ville, et ces Messieurs seront grandement récompensés de toutes les peines qu ils se don nent, pour être agréables leurs concitoyens. Par arrêté royal en date du 2 janvier 18-45, le sieur Paul-Jean Coenraetsinspecteur en chef des contributions directes, cadastre, douanes et accises de la provincede la Flandre-occidentale, est nommé directeur des contributions directes, cadastre, douanes et accises de la province d'Anvers. Par un arrêté royal de même date le sieur Louis-Théodore Felu, inspecteur en chef des contributions directes, cadastre, douanes et accises de la province du Limbourg, est nommé en la même qualité, dans la province de la Flandre-occidentale. On écrit de Menin, 5janvier: Les brigands de nos environs continuent espion. Ensuite que veux-tu Pour vous le dire, il faudrait savoir d'abord quel parti vous prenez au sujet des Hamiltons. Le meil leur parti est nécessairement celui que le plus habile de mes ennemis refuse de me proposer, c'est celui-ci que je me range. C'est là un principe invariable en politique, rappelle-toi cela quand l'ambition viendra remplacer dans ton cœur les folles pensées d'amour qui l'occupent aujourd'hui. Je tâcherai de profiter de la leçon, dit James, et il s inclina profondément pour cacher le sourire ironique qui vint malgré lui effleurer ses lèvres. Et maintenant exprime- moi ton désir. Sa Grâce sait peut-être, dit James en reprenant tout-à-coup l'expression d'enjouement qui formait son masque ha bituel, que les premières années de ma vie se sont écoulées dans le comté d'Ilamilton Oui, je crois m'en souvenir. Eh bien! si Sa Grâce voulait me donner l'un des biens qu'elle va confisquer "aux six Ilamillons, celui de Bothwellang, par exemple, qui me rappelle les plus doux souvenirs de mon jeune âge, mes vœux seraient com blés j surtout s il m'était permis de'paiiir dès demain pour en pren dre possession. Dès demain?"" Oh! je serais de retour dans quelques jours. -« Eh bien pars demain, tous les biens de Bolh- vrellaug sont toi. Mais j'entends venir de ce côté j'ai fait dire Norton, Mailland et Kirkaldy de se rendre ici cette heure, ce «ont eux sans doute. toujours leur œuvre criminelle et deviennent même de plus en plus audacieux. Parmi les diverses attaques dont on parle icije vous citerai celle d'une jeune fille de 13 ans, nom mée Pauline Loncke qui, sur la roule de We- velghem a été assaillie par un individu qui lui demandait la bourse ou la vie. Le nommé Gry- monpret, écangueur chez le sieur Lezée cul tivateur, après avoir lutté contre son adversaire qui l'attaquait hors de la porte d'Ypres a fini par reconnaître ce dernier. Les auteurs de tous ces attentats sont connus par les campagnards des environs quice qu'il paraît, n'osent les dénoncer de crainte de voir leurs fermes incen diées par eux. Du reste, nous avons lieu de croire que tout ce drame louche sa fin et que les malfaiteurs ne tarderont pas être mis entre les mains de la justice. Par divers arrêtés du ministre de l'intérieur, la clôture de la chasse a été fixée celle année: Dans la province de Limbourg, au 1er jan vier 18-45 Brabant, au 15 id.; Flandre Occi dentale, au 15 id.; Liège,au 20 id.: Anvers, au 1er Février; Luxembourg, au 15 idem. M. le ministre des travaux publics vient d'in stituer une commission composée de MM. Vif— quaininspecteur-divisionnaire des ponts et chaussées, Roget et Willmar ingénieurs en chef, l'effet de rechercher les causes qui ont amené de nouveau la rupture du pont avec longerons en fonte, au moyen duquel la route de Bruxelles Nitiove franchit la Senne la sortie de Bruxelles. Nous lisons dans le Politique On assure qu'une société dont les intérêts ont récemment occupé les chambres et le pu blic, vient d'offrir uii ancien ministre, membre aujourdhui de l'opposition, le poste de gou verneur-général d'un établissement d'outre-mer, avec garantie de 100,090 fr. de traitement. Le personnage dont il s'agit a refusé, après avoir consulté ses amis; sou refus paraît avoir été surtout motivé par 1 état chancelant de sa santé. Nouvelles diverses. On lit dans la Chronique du CourlraiDe puis quelque temps la culture des lapins a pris un accroissement rapide dans notre contrée, il n y a pas de petit campagnard qui n'en élève et nous pouvons assurer qu'à notre dernier marché, plus de 2,500 individus de ce gibier domestique ont été vendus et livrés aux spécu lateurs qui les expédient en Angleterre, où ils sont très-recherchés. Les éleveurs s'attachent de préférence la plus grande espèce; il s'en est.trouvé au marché, du poids de 18 livres. Les transactions ont été très-aclives un ache teur de la campagne a entrepris de fournir 5,000 sujets par semaine. On écrit d'Alger, le 23 décembre: Un officier supérieur qui a ramené de ses expédi tions différents animaux du désert pour en en- richer la ménagerie nationale de Paris, con- La porte s'ouvre deux ballants el les trois personnages que venait de nommer Murray entrèrent la fois. Le comte de Morton, chef temporaire de la puissante maison de Douglas, était d'une taille imposante; son teint basané, sou œil noir et profond, sou large front dégarni de cheveux, sa physionomie sombre et glaciale imprimaient toute sa personne quelque cho^e de grand et de terrible. Quoique sa vie fût une suite non interrom pue de trahisons, de rapines et d'assassinats, quoiqu'il eût trempé daus deux drames sanglants, les meurtres de Rizzio et de Damley, il aflectait uue grande austérité de principes, colorant de l'intérêt public les actes révoltants où le portait son naturel cupide et sangui naire. Du reste c'était un homme d'une haute capacité, comme capitaine et comme homme d'état, et c est lui surtout que fut dû le gain de la bataille de Langside, si décisive pour lu fortune de Murray. Il s'approcha du siège sur lequel le régent était assis, sombre ht silencieux, et s arrêta quelques pas de lui, le chapeau la main et dans une attitude beaucoup plus humble qu'on n'eût dû l'attendre d'un Douglas, Maitland de Lethington et Kirkaldy de Lagrange se retirèrent dans un coin et se mirent causer voix basse. Ces deux hommes étaient liés d'une étroite amitié, quoique au physique comme au lait devant nous une anecdote qui mérite d'être redite, parce qu'elle offre des notions nouvelles sur les mœurs et le caractère des animaux. Il s'agit de deux puissants despotes, le tyran des forêts et le roi des airs, du lion et de l'aigle. Je laisse parler le général. Je possède un lion et un aigle de la plus grande espèce, que j'ai réunis dans une cour où j'ai fait disposer des poutrelles afin de ga rantir l'oiseau de Jupiter des griffes de sa ma jesté lionne mais i'aigle paraît sans crainte, et le lion semble le respecter c'est au point qu'un jour j'ai voulu les opposer l'un l'autre, en leur offrant une même proie. Je fis entrer un mouton vivant, de manière cependant le pla cer entre les deux antagonistes, et aussitôt j'ai remarqué le même appétit se manifester chez l'un et chez l'autre; le lion rugit et I aigle avance son énorme bec. Soit que le mouton préférât se laisser manger par I aigle, soit que son in stinct lui ait fait comprendre qu'il avait plus de chances de salut de ce côté, il se réfugia vers l'oiseau. Alors le lion s'avança, et malgré les menaces de l'aigle il était sur le point de saisir le pauvre moulou, quand l'aigle déploya loul- à-coup ses aîles, et les maintenant ouvertes, il parut protéger le faible animal. Le lion fut tel lement intimidé cet aspect, qu'il s'arrêta aus sitôt, et après avoir considéré attentivement son co-hahilant, il recula n'osant revenir la char ge ce manège se renouvela plusieurs fois notre grande satisfaction, el en définitive il fal lut partager le mouton. L Union d Auxerre raconte l'anecdote sui vante M. le curé d'A*** avait pris un malin, pour lui servir la messe, un enfant de onze douœ ans, très-intelligent et très-spirituel. Au lieu d'attendre silencieusement M. le curé, notre es piègle jouait la balle dans la sacristie. Les souris, ce tumultueux incident, s'étaient ca chées, saisies d horreur, au plus profond de leur cabinet de toilette, M. le curé arrive, et, jus tement scandalisé de la conduite peu révérente de sou aide-de-camp il s'empara de la balle et la met dans sa poche. Cet acte fut considéré par qui de droit comme un abus d'autorité: la répression fut prompte et terrible tous les sa cristains du monde connu en frémiront. Au moment où M. le curé présentait son servant le calice pour recevoir le vin, I echanson resta immobile sans imprimer sa burette la plus légère oscillation. Versez, dit le prêtre. Keudez-moi ma balle! répond l'échanson. Versez, je vous l'ordonne. Bendez-moi ma balle! Yous êtes un insolent! Bendez-moi ma balle! Ce dialogue commençait devenir monotone el compromettant pour la dignité du sacerdoce, M. le curé, s'inspirant de la dure nécessité, feignit de porter la main sa poche comme s il était affligé d'un rhume de cerveau incurable, et rendit au rebelle la balle, cause de cette représaille jamais mémorable. M. le curé d'A*** est un homme d'esprit: il riait en racontant cette anecdote; nous avons moral ils formassent un contraste parfait; le premier pâle et mala dif, le second, haut en couleur et vigoureusement constitué; l'un» cauteleux, discret, insinuant l'autre, plein de courage, de franchise et de loyauté. A celte époque où le courage se montre toujours empreint de violence ou de brutalité, il y avait dans la bravoure de Kirkaldy quelque chose de chevaleresque qui le distinguait de ses compa gnons d'armes; sa réputation était si bien établie sur ce point, que Marie Stuart, forcée de se rendre Carberry-Hiil, ne fut rassurée sur le traitement qu'elle redoutaitde ses farouches ennemis qu'après s'être mise sous sa sauve-garde. Kirkaldy promit de la protéger au péril de sa vie et il tint parole. Quelques soldats ayant fait entendre des huées l'approche de la reine, il tira son épée et nul n'osa plus élever la voix contre elle jusqu'à Edimbourg. Quant James Stewart, il était nonchalamment accoudé dans une embrasure de fenêtre, tenant la main sa toque de velours noir, et fixant tour tour sur Morton et sur le régent son œil fauve et hardi, dont il eût été difficile de définir l'expression. De ces cinq personnages, les plus puissants de lÉcosse, pas un no devait trouver u^e fin paisible au bout de sa carrière, le régent, la chancelier, l'homme d'état, le capitaine et le favori, tous devaient moujir de mort violente, dans l'espace de quelques années.

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Le Progrès (1841-1914) | 1845 | | pagina 2