EXTÉRIEUR. FRANCE.
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Le courrier du IMidi, dit le New-York
Sunnous apporte des détails sur le conflit sé
rieux qui a eu lieu entre un parti de proprié
taires d'esclaves du Kentucky et une bande
d'abolitionistes de l'Ohio. Les esclaves nègres
du Kentucky trouvent de grandes facilités pour
s'enfuir au Canada en passant par l'Etat de
l'Ohio. Le 9 décembre, une troupe de chasseurs
d'esclaves, ayant appris que des nègres fugitifs
avaient été reçus et cachés dans la maison de
deux abolitionislesMiller et Kent, résidant
dans le comté de Brovvn,*Elat de l'Ohio, fouil
lèrent la maison du premier et y trouvèrent
deux esclaves cachés, qui cherchèrent prendre
la fuite. Millet voulut favoriser leur fuite, mais
les Kentuckiens l'assommèrent sur place. Ils
se rendirent ensuite la maison de Kent, où on
s'était préparé les bien recevoir. Un combat
terrible s'engagea un fils du colonel Towers
fut tué d'un coup de feu; Kent lui-même fut
mortellement blessé. Le shérif arriva alors, et
arrêta quelques-uns des deux bandes mais un
autre détachement de Kentuckiens arriva pres
que aussitôt, recommença le combat et pendit
un des nègres qui opposa de la résistance. Après
avoir incendié la maison de Miller et celle de
Kent avec tout ce qu'elles contenaient, celte
troupe se rendit chez un autre abolitionisle
Alexandre Giliiland, qui fut arraché du milieu
de sa famille et horriblement maltraité. Les
dernières nouvelles annoncent que le nombre
des Kentuckiens augmentait d heure en heure
et que tout le voisinage courait aux armes. Les
journaux américains prennent texte de ce dé
plorable conflit pour accuser I Angleterre, dont
les intrigues,disent-ils, tendent souffler la dis
corde entre les Etals du Sud et ceux du Nord,
et amener par là la dissolution de I Union. Ses
émissaires, disent-ils, ne cessent de parcourir
les Etats abolitionisles pour les exciter contre
ceux où l'esclavage est admis.
Une condamnation deux années de déten
tion dans une forteresse, la perte de la noblesse
et au renvoi du service militaire, vient délie
prononcée Vienne contre un général appar
tenants la haute aristocratie autrichienne. Voici
les faits qui ont amené celle condamnation
Un jeune officier recherchait la main de la
fille du comte qui vivait retraité Vienne,
où ses affaires financières étaient fort dérangées.
Le père fit appeler te prétendant la uiaiu de
sa fille et lui demanda s il était en état de dépo
ser le cautionnement légal qu'on exige des offi-
ciers subalternes pour leur donner l'autorisation
de contracter mariage, Uavi de celte question
paternelle, le jeune officier s'empressa d appor
ter aussitôL les six mille florins exigés par la loi,
et le comte le congédia en lui disant que rien
ne sopposail plus a la réalisation de son désir,
mais qu il devait cependant attendre encore un
an, parce que des affaires de famille rendaient
le mariage de sa fille impossible pour le mo
ment. En attendant, le général conserva l'ar
gent. Mais, au bout de quelque temps, le projet
de mariage fut abandonné, et le jeune officier
se retira. Il ne fut nullement question des 6,000
florins, et le jeune homme attendit que l'année
fut écoulée, ne voulant pas réclamer immédia
tement cette sommede crainte de mettre le
général dans I embarras. Ce fut seulement
1 expiration de l'année qu il rappela au comte la
somme qu'il avait déposée entre ses mains. Mais
qui pourrait peindre la confusion du pauvre
jeune homme, lorsque le général lui répondit
du ton le plus sévère qu'il n'avait rien reçu de
lui, et le menaça des arrêts et de la forteresse,
sinon de la maison des aliénés. Le jeune homme
persistait dans ses prétentions, l affaire vint aux
oreilles du ministre de la guerre, qui manda
chez lui le général pour empêcher un scandale.
Mais le comte persista dans sa dénégation et lit
judiciairement le serment qu'il n avait rien reçu,
eu sorte que le jeune officier fut rayé, comme
indigne, des cadres de l'armée, et condamné,
comme calomniateur, plusieurs années de
forteresse. Mais 1 infortuné finit par fournir la
preuve de ce quil avait avancé, et, par suite
d'une nouvelle procédure, il fut remis en li
berté et réintégré dans son grade, tandis que le
comte fut condamné comme nous l'avons dit.
Un honnête fermier de la Silésie, nommé
Tchesch, a demandé au roi de Prusse la per
mission de changer de nom, après avoir établi
qu'aucun lien de parenté ne l'unissait son
homonyme. Le roi lui a accordé sa demande,
et a pris la peine de lui composer lui-même
un autre nom. en renversant les quatre pre
mières lettres de Tchesch. Le fermier s'appelle
maintenant Echt, ce qui veut dire authentique,
vrai, franc, loyal.
La chambre des pairs d'Angleterre se com
pose en ce moment de 436 membres. 12 pairies
sont occupées par des dames.
La mortalité s'est élevée la semaine dernière
Londres un chiffre qu'elle n'avait pas atteint
depuis bien des années. Le nombre îles décès
a été de 1,417, dont 447 dus aux maladies de
poitrine et 260 aux maladies épi émiques ou
contagieuses. L'excédant du chiffre de celle
semaine sur la moyenne hebdomadaire des cinq
dernières années est de 454. Le chiffre des nais
sances pour la même semaine est de 1,462.
Paris, 11 Janvier.
Les vitraux commandéssonl destinés au pour
tour du rez de-chaussée de leglise Sainl-Ger-
main-l'Auxerrois, la verrière du trauseps du
midi, l'église Saint-Euslache, la restauration
des anciennes verrières de l eglise Saint-Gerrais
et au complément des nouvelles; enfin, la
pose de huit verrières dans le chœur de l'église
Saint-Laurent.
La dameJayet. blanchisseuse, demeurant
Paris, rue de la Vierge, 2, était sortie de chez
elle, avant-hier au malin., pour reporter du
linge quelques pratiques. En rentrant chez
elle quelques heures après, elle fut aussi sur
prise qu effrayée d'apercevoir dans sa chambre
deux individus qui s y étaient introduits l'aide
de fausses clefs, et qui étaient occupés mettre
en paquet tout ce qui se trouvait sur I établi,
et tous les effets personnels de la blanchisseuse,
renfermés dans des armoires qui avaient été
fracturées.
A la vue de la dame Jayet, l'un des deux
malfaiteurs lui sauta vivement au cou, et, le lui
serrant de façon l élouffer, la menaça de la
tuer si elle jetait un seul cri, puis, profitant de
la terreur de cette malheureuse, ils prirent ra
pidement, la fuite sans toutefois rien emporter.
fleuiise de son effi oi, la blanchisseuse s'élança
la poursuite des deux malfaiteurs eu criant:
Au voleur! On les aperçut enfin sur le quai
d Orsay; mais arrivé là, l'un d'eux, se voyant
sur le point détre pris, se précipita dans la
Seine.
- Heureusement un marinier, qui se trouvait
portée, se jeta la nage et ramena notre
homme sur le bord. Son complice fut arrêté
quelques instants après, non loin du pont d léna.
Un français, M. le docteur Labat, est en
ce moment, a la cour du shah de Perse, 1 objet
de disluiclioUs d autant plus flatteuses, qu' elles
sont la récompense de son mérite et de I habi
lité dont il a fait preuve en guérissant d'une
grave maladie le shah, impotent depuis dix ans.
Ai. Labat a été élévé au rang des sarè-v, sei
gneurs de l'empire, et décore de Tordre du
Portrait, réservé jusqu'ici aux princes de la fa
mille régnante, cl conférant celui qui ie por
te le droit de préséance sur louales Persans. Gelte
décoration se compose du poitrail du shah, en
costume impérial et tout couvert de brillants.
Shah Mohamed a écrit au gouvernement français
qu il désirait garder M. Labat pendant cinq ans,
et lui a assure pour tout ce temps une pension
annuelle de 50,OdU fr. Celle dernière libéralité
est dautant plus étonnante, qu'il n'est pas
d usage en Perse de donner des honoraires aux
médecins: le malade une fois guéri, se conten
te de leur faire cadeau d une orange ou d'un
citron.
Le gouvernement de la république haï
tienne s'est décidé envoyer eu France deux
commissaires chargés de demander un sursis
pour le paiement de notre créance. Ces com
missaires sont porteurs d'un message officiel du
président Guerrier, qui expose la situation ac
tuelle de son pays, et où il déclare que, par
ses soins et ceux de ses amis, Tordre et la paix
commencent renaître. Le chef de la républi
que témoigne de toute sa gratitude pour la noble
conduite de la France, implore sa générosité et
sa haute protection. Les commissaires haïtiens,
qui sont partis vers les derniers jours du mois
de novembre dernier bord d'un bâtiment
américain sont attendus prochainement en
France.
Il se forme en ce moment Paris, dit
Le moniteur, une association digne d'exciter
toutes les sympathies. Elle a pour but la créa
tion d'une caisse de secours pour les artistes, et
elle prend le nom d Association des peintres
d'histoire ou de genre, sculpteursgraveurs
architectes et dessinateurs.
Nous lisons dans le Courrier de la Côte
d'Or
Le curé de Culêtre et sa domestique ont été
assassinés, il y aquelquesjours, coups de hache.
Tous deux ont été trouvés morts dans la maison
curiale. Ce qu'il y a, d'étrange dans cet horrible
événement, c'est que, il y a quelques années,
une tentative d'assassinat avait été dirigée contre
le même curé, et qu'une hache avait été l'in
strument du crime.
Les détails nous manquent. On dit qu'un
individu arrêté ap»-ès le double meurtre, a été
relâché ajirès avoir établi un alibi.
On avait annoncé que Prilchard, le héros
anglais de l'île de Taïli était nommé un nou
veau consulat dans TOcéanie, et que son poste
futur aurait plus d importance que celui qu'il
occupait Taïli. Quelques personnes ont révo
qué en doute une pareille nouvelle, car lord
Aberdeen avait reconnu lui-même que Pïït-
chard était un brouillon et un factieux et nue
sa présence ne pouvait que compromettre !a
paix partout où il serait envoyé. La nouvelle
mission n'en était pas moins un fait exact, car
les journaux anglais nous apprennent aujour-
d'hui que M. Prilchard si indignemeut (so base
ly) traité par les français Taïli doit s'embar
quer la semaine prochaine pour la groupe étendu
desîlesdes Navigations, appelé aussi îles Samoas.
Ce groupe qui comprend les îles d Upolu. de
Savaï. de Tuluila, de Manoue, etc. est situé
l'ouest des îles de Taïli et de la société et
l'est des îles Siji. Ce groupe est un des plus
populeux et des plus importants de l'Archipel
Polynésien. Il contient environ 60,000 âmes,
tandis qu'il n'y en a que 26,000 Taïli et dans
les îles de la société, 15,000 aux Marquises et
111.000 dans les îles Hervey.
Peut-être cette nouvelle donnera-t-elle
réfléchir la majorité de la chambre des dépu
tés, en lui prouvant que le cabinet de St-Jaines
a toujours approuvé la conduite du sieur Pril
chard, et quil lui avait peut-être même dicté
les manœuvres pour lesquelles M. d'Aubigny a
cru devoir le mettre en étal d'arrestation et le
faire expulser de Taïli.
La commission de l'adresse de la chambre
des députés s'est réunie hier deux heures. La
discussion a porté sur le paragraphe relatif au
Maroc; elle paraît avoir été assez vive. La rédac
tion du paragraphe a été arrêtée, évidemment
dans un sens ministériel. La commission se
réunira mardi, deux heures, pour ^entendre
!a lecture du projet rédigé par M. Hébert; elle
terminera probablement ses travaux jeudi, et
la discussion publique pourra commencer le
lundi suivant.
Ou annonce que M'le cardinal de la Tour
d'Auvergne, évéque'd Arras^ est de retour dans
celte ville et qu'il a refusé le titre de primicier
de Saint-Denis qu'on lui offrdit condition qu'il
se démettrait de son évêché.
On assure que la restauration de la ca
thédrale de Saint-Denis commencée il y a 40
ans et qui a déjà coûté près de 15 miilons de
francs, va être terminée celle année. Les ver
rières sont complètement rétablies.