4e ANNEE. - N° 388. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTERIEUR. DIMANCHE, 19 JANVIER 1843. On s'abonne Ypres, Marché au Beurre, el chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. YPRES, le 18 Janvier. Il est difficile de se faire une juste idée de la déconsidération en laquelle est tombé le pouvoir en Belgique. De toute part, on n en tend parler que d'intérêts privés, d'intrigues électorales qui ont le pas sur les plus cbers in térêts du pays. Le ministère donne l'exemple et quand on voit la corruption se prélasser au fauteuil ministériel, que doit-on en penser dans les rangs inférieurs des fonctionnaires? N'est-elle pas pénible voir la comédie que la majorité delà chambre joue avec le ministère aux dépens du pays. Nous vivons sous un ré gime de publicité et nous voyons la mode des comités secrets s'introduire dans les habitudes de la représentation nationale. Du reste, quelques hommes courageux se sont indignés de celte faiblesse coupable et ont déclaré qu'ils ne se croiraient point liés par la décision de la chambre. C'est ainsi qu'on sait maintenant d'une manière pertinente, que I in terprétation du fameux art. 19 du traité du 1er septembre, n'est pas encore fixée. La Prusse se montre favorable l'entrée des fontes belges par la Meuse et le Rhin, mais les autres états du Zollverein doivent se prononcer sur celle question. En attendant, il reste prouvé que ces com plications n'ont eu lieu, que par suite de la lé gèreté de nos gouvernants qui n'ont point com pris l'importance de cette disposition. Il n'en avait pas été question dans le traité primitif et ce n'est que pendant les débats de la chambre que M. Nothomb, comprenant la faute qu'il avait commise, s'est liaté de promettre une solu tion favorable celte question. Heureusement pour le ministre de l'inté rieur, la Prusse n'a aucun intérêt refuser celle extension du traité. Mais la Hollande qu'en dira-t-elle et ne devrons-nous pas acheter par quelque concession, le transit de nos fontes par les voies fluviales du territoire de nos anciens frères Jusqu'ici on avait lieu decroire que la feuille des Baziles et le petit nombre d individus de notre ville qui sont dévoués quand même au clergé, n'avaient qu'à se féliciter de la marche du collège de S1 Vincent de Paul, que cette in stitution prospérait, maintenant qu'il y avait un internat el un seul pensionnaire, que tout allait au mieux dans le meilleur des mondes possibles. Eli bien, l'on s'est trompé, il faut qu'il y ait eu mécompte pour la coterie.cléricale de notre ville, car voici qu'on demande la fu sion des deux collèges. La première fois que la feuille d'annonces émit ce vœu on pouvait croire que c'était le fait d'uni de ces calomniateurs patentés, qui pé riodiquement éclaboussent de leur bave(belle expression du journal du clergé!) tout ce que la ville compte de personnes respectables. Mais la persistance demander une fusion impossi ble nous fait penser, que le .bât doit les blesser quelque part, el nous {f&rvientlrons bientôt faire connaître nos lecteurs, les motifs qui ont pu guider les fervents soutiens de rétablisse ment épiscopal, montrer quelque découra gement Que demande-l-onune fusion. Comment 011 veut s'unir avec ces professeurs, dont l'en seignement, au dire de I évêque de Bruges, ne présentait aucune garantie? Il est au moins du dernier drôle, qu'on cite Xercès el Régulus qui n y ont que faire, pour engager des hommes qui ont rendu des services, sacrifier leur car rière et résigner des fonctions qu ils ont rem plies avec distinction. El cela pourquoi? parce que certains puritains 11e veulent pas se contenter d'un enseignement, qui ne peut avoir leurs s y in- palhies que pour autant que le clergé domine en despote dans l'institution. Nous 11e croyons pas que l'existence de deux collèges soit un motif de zizanie, comme dit le béat confrère, parmi nos habitants. Depuis long temps l'institution communale et l'épiscopale coexistent et nous ne voyons nullement que ce soit un motif de trouble ou de désordre Que le maintien du collège communal soit un motif de lutte aux élections communales, nous en convenons très-volontiers.Cela prouve,du reste, que personne 11e veut la fusion et que la feuille des Bazilesaavancé un énorme mensonge, quand elle a dit que les deux tiers des parents qui en voient leurs enfants au collège communal, dé sirent une fusion. Certes, ces parents n'iraient pas faire leur confidences un rédacteur de la feuille, qui, de tout temps, a été l'ennemie achar née de cette institution. D'ailleurs, il leur reste un moyeu bien simple d'exprimer ce vœu, c'est d'envoyer leurs enfants au collège épiscopal. L'institution communale tomberait d'elle-même alors, mais c'est le contraire qui arrive, car souvent des élèves quittent rétablissement épis copal pour fréquenter le collège communal. On sappitoye beaucoup sur les parents qui se trouvent soi-disant forcés d'envoyer leurs enfants au collège communal. Nous disons que c'est là une assertion fausse et une grosse ca lomnie, car il n'y a pas bien longtemps que des employésde l'administration communale avaient encore leurs enfants au collège des prêtres. Mais que tous les moyens sont bons au clergé, pour dépeupler le collège communal, nous pouvons le proclamer hautement. Dans le confessionnal, l'absolution a été refusée, parce qu'on y avait un fils. Ce sont là de ces turpitudes que le clergé expiera un jour. Nous engageons fortement le journal des Baziles 11e pas afficher un intérêt hypocrite pour ces pauvres professeurs immolés par le Progrès ses capricesetc. Nous savons bien ce qu'on en ferait, du moment qu il serait pos sible au clergé d'avoir accès au collège com munal. Une lutte sourde s'engagerait et en dernière analyse, on jetterait sur la rue des hommes qui, tout en étant rétribués davantage, valent plus que certains professeurs vivement appuyés par certains individus: Non s aussi, nous disons: Point d'enseigne ment sans base religieuse, n Mais nous ne croyons pas devoir faire consister la base religieuse dans les professeurs ecclésiastiques. Quand l'autorité communale a demandé un aumônier pour le collège communal, 011 l'a refusé sous un pré- Fciiilldon. aa amassa atoaa'&w. III, [Suite.) Le lieu où ils s'étaient arrêtés, était une petite émiiience d'où la Vue embrassait un fort joli paysage. A l'extrémité d'une vaste prairie, traversée par les flots limpides d'une rivière étroite et ra pide, étaient dispersées et là, dans le désordre le plus pittoresque, une vingtaine de maisons rustiques moitié cachées par des groupes d'arbres fi uitiers, alors en pleine floraison. Au milieu de ce petit village, sur une place dont l'étendue laissait découvert sa large façade en briques, s'élevait un bâtiment qui, par l'antiquité et la solidité de sa construction, tranchait vivement avec les simples habitations qui l'entouraient. L'uue des fenêtres de cette maison était toute grande ouverte el permettait de voir, assise au chevet d'un lit, une jeune fille, les yeux fixés sur une bible. C'est sur ce point que se concentra toute l'attention de James. Après être resté près de dix minutes immobile et siieueieux con sidérer ce spectacle, il appela un de ses cavaliers. Brown, lui dit-il, cette maison qui occupe le centre du \illage est bieu celle de Bolhwëilang, n'est-ce pas? Oui milord. C'est bien. Il tira une pièce d'or de sa poche et lui montrant du doigt une mauvaise auberge qui se dressait quelques pas d'eux Tu vas entrer dans cette honnête demeure avec tes camarades et vous n'en sortirez pas que cette pièce ne soit dépensée. Merci milord. Quand le soldat fut parti, James dit llarry Dans le lit que tu aperçois là-bas, près de cette fenêtre, repose une femme que je n ai jamais vue, dont .j'ignorais l'existence il y a vingt-quatre heures, comme elle ignore encore la mienne en ce moment, et cependant, vois la fatalité, il faut que je brise le cœur de cette jeune femme, sa vie peut-être, pour parvenir son but. Et tu ne la coutiais pas? Je sais sou nom, voilà tout o'esl la femme de Bothwellang, l'un des Hamillons que Muriay a fait condamner mort et auxquels il vient de faire grâce. En ce moment la jeune fille ferma sa bible, se jeta genoux en levant les yeux vers le ciel, puisse leva brusquement et tomba dans les bras de sa mère qui la tint longtemps pressée sur son cœur. Aveugles que nous sommes toi.s! dit James, ces deux femmes ont appris la grâce de Bothwellang el les voilà qui remercient le ciel au moment où le plus affreux malheur plane sur leurs têtes el les touche déjà de son aile. Tiens, dit Harry avec émotiondemande-moi toute autre chose; mais je sens que je ue pourrai jamais t'aider dans une action aussi atroce. Un sourire de pitié effleura les lèvres de James. A quoi tien nent les sentiments d un homme! dit-il, te voilà doux comme un mouton, et l'aide de trois petits morceaux d'os, je vais faire de toi un tigre de férocité. N'est-ce pas quelque chose de bien respec table qu'une telle fermeté? Allons, viens jouer ta bourse contre la mienne. Ils s'assirent tous deux en face de l'auberge dans laquelle buvaient et chaulaient les six cavaliers; el le maître de l'endroit leur ayant apporté des dez et un pot de sa meilleure bière, ils se mirent jouer Je te préviens, «lit James, en agitant les dez, qu'avant deux minutes lu seras complètement ruiné. Vraiment tu as donc fait un pacte avec Satau On pourrait lé Croire, mais j'avoue qu'il n'en est lieu. 'l'a bourse coinieni chiquante gui nées, j'en possède peu près autant, veux-tu la jouer eu trois coups? J y consens. Sache d avance que la fortune ne te favorisera pas mie saule fois, olfo

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